AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gabrielle Roy (241)


Non, il le savait, depuis longtemps déjà, il ne vivait plus que pour peindre, peindre, peindre…
Commenter  J’apprécie          10
Il y avait, au bout de la terre, entre le jour et la nuit, au bas du ciel, une sorte de plaine illuminée, contrée intermédiaire, d’un attrait indicible. Cette heure a des effets divers sur les voyageurs du Grand Nord. Les uns tombent alors sous le coup d’une mélancolie déchirante. D’autres deviennent comme fous de confiance, leur destin leur paraît grandir. Sans doute avait-il franchi aujourd’hui le 68 o de latitude Nord, pensa Pierre.
Commenter  J’apprécie          10
Qui n’a rêvé, en un seul tableau, en un seul livre, de mettre enfin tout l’objet, tout le sujet ; tout de soi ; toute son expérience, tout son amour, et combler ainsi l’espérance infinie, l’infinie attente des hommes !
Commenter  J’apprécie          10
De nature joyeuse, elle comprenait mal qu'on
pût passer sa vie à craindre le pire et à voir partout des ennemis.
Commenter  J’apprécie          00
Les jours sans vent, sans musique, les jours « morts » où je m'ennuie moi-même peut-être d'éternité
Commenter  J’apprécie          00
Elle les connaissait bien, soudain, toutes ces femmes des pays lointains, qu’elles fussent polonaises, norvégiennes ou tchèques ou slovaques. C’étaient des femmes comme elle. Des femmes du peuple. Des besogneuses. De celles qui, depuis des siècles, voyaient partir leurs maris et leurs enfants. Une époque passait, une autre venait; et c’était toujours la même chose : les femmes de tous les temps agitaient la main ou pleuraient dans leur fichu, et les hommes défilaient. […] De celles qui ont regardé les défilés avec des yeux secs et, dans leur cœur, ont maudit la guerre.
Commenter  J’apprécie          90
Elle, silencieuse, songeait que la pauvreté est comme un mal qu'on endort en soi et qui ne donne pas trop de douleur, à condition de ne pas trop bouger. On s'y habitue, on finit par ne plus prendre garde tant qu'on reste avec elle tapie dans l'obscurité; mais qu'on s'avise de la sortir au grand jour, et on s'effraie d'elle, on la voit enfin, si sordide, qu'on hésite à l'exposer au soleil.
Commenter  J’apprécie          10
Florentine observait sa mère avec étonnement. Ainsi qu’il arrive presque inévitablement aux membres d’une même famille qui se voient quotidiennement, elle n’avait pas remarqué bien des changements survenus peu à peu dans la physionomie de sa mère. Des petites rides s’étaient creusées aux coins des yeux qu’elle n’avait point vues, une lassitude s’était inscrite dans les traits, qui lui avait échappé. Et, rapidement, d’un seul regard, elle nota la souffrance, le courage écrits sur ce visage, de même qu’après une longue absence ou une violente émotion, il suffit d’un instant pour saisir tout ce qui s’est glissé entre les années et le souvenir d’une image.
Commenter  J’apprécie          100
L’argent s’en va pour la destruction pis se détruit lui-même. Eh bien ! tant mieux ! Parce que l’argent, c’est pas la richesse. La richesse c’est le travail, c’est nos bras, c’est nos têtes à nous autres, la grande masse. Et c’est c’te richesse-là qui va rester après la guerre. Et c’est c’telle-là qui va faire vivre le monde, tous les hommes dans la justice.
Commenter  J’apprécie          80
"À louer", il lui apparut que ce n'était pas qu'aux maisons qu'il aurait fallu poser cette affiche. Elle collait aux êtres. À louer, leurs bras ! À louer, leur oisiveté ! À louer, leurs forces, et leur pensées surtout, qu'on pouvait dénaturer à souhait, entraîner comme par le vent dans la direction voulue. Prêts à tous les hasards, leur lointaine énergie inutilisée pendant tant d'années, et leurs espoirs engourdis. Prêts comme les maisons pour l'inconnu. Sortant du dégel, de la moisissure ! Prêts à cet appel qui passait les frontières et se propageait plus vite que le son du tocsin. Prêts pour la guerre
Commenter  J’apprécie          10
«  La mort du présent n’est rien: c’est la perte de l’avenir en soi qui est déchirant » .
Commenter  J’apprécie          10
C’était maintenant à chaque instant du jour et de la nuit qu’il mesurait sa faillite. Et même la misère des siens qu’il n’avait pas voulu voir pendant des années commençait à lui devenir familière, mais elle lui devenait familière à la façon d’une compagne avec qui on a longtemps cheminé et qu’on a laissée en route un jour. Elle lui devenait familière à la façon d’un souvenir.
Commenter  J’apprécie          00
Tous les petits tourments habituels auxquels s’ajoutaient ce soir la méfiance de l’inconnu, l’effroi de l’inconnu pire chez Rose-Anna que la certitude du malheur, et des souvenirs pesants, lourds à porter encore, venaient de la chercher dans l’ombre où elle était livrée sans défense, les paupières closes, les mains abandonnées sur sa poitrine. Jamais la vie ne lui avait paru aussi menaçante, et elle ne savait pas ce qu’elle redoutait. C’était comme un malheur indistinct, n’osant encore se montrer, qui rôdait dans la petite maison de la rue Beaudoin.
Commenter  J’apprécie          21
Je viens de dire que la planète terrestre se réchauffe. Des savants ont étudié le bouclier de glace de l'arctique, et ce bouclier, une réserve de glace, si tu veux, est en train de fondre... (dixit 1954)
Commenter  J’apprécie          00
À part ça, c'est pourri de bleuets. Les enfants en ramassent à pleins siaux dans une après-midi.
Commenter  J’apprécie          10
Oh, qu'elle l'entendait bien la voix qui n'avait pas su la calmer dans la peine, la rassurer dans l'inquiétude, mais qui, cinq fois, dix fois peut-être dans sa vie, à des moments fulgurants, avait su la soulever jusqu'aux sommets les plus hauts de la félicité! Par lui, elle avait eu froid et faim, par lui elle avait vécu dans de misérables abris, éprouvé la peur du lendemain la rongeant jour après jour; mais par lui aussi elle avait bien entendu les oiseaux à l'aube -T'entends-ti le petit merle sur le toit, ma femme- disait-il en s'éveillant;- par lui elle avait perçu encore que le printemps venait. Par lui quelque chose de sa jeunesse, un frémissement s'était conservé, une faim peut-être qui endurait les années.
Commenter  J’apprécie          20
Est-ce qu'on avait le temps depuis toutes les années qu'on était ensemble d'arrêter sa besogne pour apprendre à se connaître.
Commenter  J’apprécie          00
De même qu'entre son bon, son doux désir d'aider Rose-Anna et le calme que sa mère ne trouverait sans doute jamais, il ne subsistait, en définitive, que la pointe acérée de ce souvenir, même de l,intention.
Commenter  J’apprécie          10
À la douleur d’avoir perdu ma mère se mêlait, se mêlerait à jamais celle de m’être fait dérober le bonheur que j’aurais eu de lui en apporter une part avant qu’elle ne m’eût quittée.
Commenter  J’apprécie          40
Longtemps il m’avait semblé que les rails ne me chanteraient jamais autre chose que le bonheur.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gabrielle Roy (903)Voir plus

Quiz Voir plus

La pluie comme on l'aime

Quel auteur attend "La pluie avant qu'elle tombe"?

Olivier Norek
Jonathan Coe

10 questions
204 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}