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EAN : SIE122412_763
Flammarion (30/11/-1)
3.86/5   28 notes
Résumé :
Quatre récits composent la trame de ce roman où Gabrielle Roy poursuit - en l'approfondissant - l'exploration de sa propre condition de femme et d'écrivain qu'elle avait entreprise dans « Rue Deschambault ». Christine, cette fois, découvre les grands mystères de l'existence et de la création : le passage et l'éternité du temps, la suite des générations et des âges de la vie, les risques de l'errance, la dure nécessité de rompre si l'on veut accomplir son destin. Exa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Gabrielle Roy, canadienne du Manitoba, est à mon sens l'un des plus grands écrivains du vingtième siècle (je dis « écrivains « et non « écrivaines » pour signifier que je ne la compare pas seulement à des femmes de lettre). Oui, elle mériterait de se retrouver en Pléiade et de rejoindre ainsi sa juste place : un génie de la littérature mondiale.
Mais aucune édition française ne la publie.
Et c'est d'autant plus incompréhensible qu'elle écrivait en français.
On peut toutefois lire ses oeuvres dans une éditions québécoise et les commander en librairie.
Alors voilà, son écriture m'enchante.
Je dois d'ailleurs avouer que cette écrivaine stimule mon désir d'écrire. J'apprends d'elle et je progresse un peu chaque année (sans parvenir hélas à aller jusqu'au bout d'un projet !) (il n'y a qu'en dessin et en peinture que, jadis, j'étais parvenu à quelque chose).
Une des choses qui me plaît beaucoup dans son oeuvre et en particulier dans son roman intitulé La route d'Altamont, c'est qu'à l'inverse de la doxa selon laquelle la littérature devrait nous remuer, nous secouer, voire nous faire penser, rien de tel ici. Je crois même qu'à ceux qui pensent que la littérature est obligatoirement politique elle répondrait par la négative.
En 1962 ne déclarait-elle pas : « L'engagement est un choix, mais ce choix peut bien consister justement à ne pas s'engager en de passagères idéologies qui séparent plus qu'elles n'unissent les Hommes. Au risque de paraître paradoxale, je dirais que l'engagement de l'écrivain est avant tout affaire de liberté d'esprit. Être écrivain, c'est avant tout être libre, mais que l'on garde de confondre liberté avec langage choquant, outré, débordement et manque de retenue. Ceux qui, sous prétexte de se faire libres, écrivent de petits livres délibérément effrontés, me paraissent les moins libres des écrivains. »
La route d'Altamont raconte des moments de vie du personnage Christine. Et c'est Christine elle-même qui raconte ces moments. Un moment de son enfance où sa grand-mère lui confectionne une poupée. Un autre où on la voit plus grande et où elle devient l'amie d'un vieillard avec qui elle part contempler un lac immense. Un autre moment où, adolescente je crois, elle rêve de déménagements. Et un dernier moment où adulte elle se retrouve en voiture avec sa mère, en quête d'un paysage presque oublié. Il y est question de lien entre les générations. Et c'est écrit de façon très sensible, pudique et vibrante pourrait-on dire ; d'une vibration de joie et de nostalgie, d'une nostalgie d'émerveillements ; dans une prose poétique mais non sophistiquée, et en même temps inimitable et très narrative, le tout dans une structure originale, non pas le récit linéaire d'une vie mais en quelque sorte une succession de tableaux qui ensemble s'harmonisent, donnent du sens.
Oui, ce petit livre (167 pages) est un chef-d'oeuvre. J'ai pour cette oeuvre une immense admiration et un bonheur de lecture à chaque fois renouvelé. En le lisant on comprend à quel point Gabrielle Roy est une grande dame de la littérature mondiale et on s'étonne en effet qu'elle soit ignorée dans notre pays, car sa prose est dans notre langue l'une des plus grandes.
Par ordre de préférence le meilleur de ses oeuvres :
La route d'Altamont.
Ces enfants de ma vie.
La montagne secrète.
Rue Deschambault.
Et la nouvelle intitulée : Un jardin au bout du monde.
Mais tout le reste est à lire aussi, tels : Alexandre Chenevert, où encore, son récit autobiographique intitulé : La détresse et l'enchantement.
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La Route d'Altamont narre l'enfance de la narratrice, Christine, qui est l'auteure elle-même. Car plusieurs détails biographiques tracent, en fait, les traits d'une même figure pour les deux femmes. Les évènements de ce roman, composé de quatre récits, se déroulent au sein du Manitoba où l'auteur a passé son enfance.

Dans une organisation chronologique se racontent, alors, les faits des récits. Dans le premier « Ma Grand-Mère toute puissante », Christine, âgée de six ans, est invitée par sa grand-mère pour passer quelques jours chez elle, pendant des vacances. Tout paraît froid dans leur relation au début, jusqu'au moment où la grand-mère commence à fabriquer une poupée de chiffon pour sa petite fille. Ainsi, naît au fond de Christine un sentiment doux, qui a réduit la distance entre elle et sa grand-mère, notamment, quand la mère de Christine a pu convaincre sa mère de venir chez elle. le second, « le vieillard et l'enfant », est centré sur l'amitié qui naît entre Christine, âgée de huit ans, et un vieil homme, M. Saint-Hilaire, qui habite à quelques pas de chez eux. Ce récit relate, en effet, le bonheur que Christine a vécu pendant une journée d'été qu'elle a passé au bord du lac Winnipeg avec le vieil homme.

Dans le troisième, « le Déménagement », Christine âgée de onze ans, voyage par curiosité avec une fille, Florence Pichette, dont le père est déménageur pour découvrir un d'autre lieu. Elle réalise, en fait, la différence entre la ville et la compagne tout en réalisant, aussi, la souffrance de ces gens. Enfin, dans le dernier récit de clôture, « La Route d'Altamont », Christine vraisemblablement dans la vingtaine, prend la route avec sa mère, en voiture, vers la maison de son oncle. Elle raconte, en faite, ce voyage et avoue sa passion pour les plaines, l'idée de quitter son pays pour l'Europe, et sa décision de devenir écrivain.

La route d'Altamont, donc, est une suite de récits entre lesquels sont tracées des routes qui lient des rapports entre ses différentes parties. C'est d'ailleurs une belle architecture littéraire qui encadre quelques scènes d'une vie au carrefour des souvenirs.
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Parce que Gabrielle Roy, c'est bien plus que Bonheur d'occasion, il faut absolument lire ce recueil de nouvelles issues plus de son héritage franco-manitobain que québécois.

Les quatre nouvelles explorent des thèmes connus de façon originale. Soulignons en particulier ce vibrant hommage à la femme aïeule dans Ma grand m-mère toute-puissante.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais alors j'aperçus maman sur le seuil de la chambre. Elle était montée sans bruit. (...)
Mais pourquoi avait-elle l'air si contente de moi? Je n'avais pourtant fait que jouer, comme elle-même me l'avait enseigné, comme mémère aussi un jour avait joué avec moi...comme nous jouons tous peut-être, les uns avec les autres, à travers la vie, à tâcher de nous rencontrer.
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Il ne suffit pas d’avoir la passion de partir pour pouvoir partir; qu’avec cette passion au cœur on peut quand même rester prisonnier toute sa vie dans une petite rue.
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«  La mort du présent n’est rien: c’est la perte de l’avenir en soi qui est déchirant » .
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Il ne faut jamais dire que l'espoir est mort. Ça ne meurt pas, l'espoir.
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Vidéo de Gabrielle Roy
Sean Mills lit un extrait du texte ''Ma rencontre avec les gens de Saint-Henri'' de Gabrielle Roy.
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