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Citations de Gaya Guerian (17)


La déportation est massive. Des colonnes d'êtres humains marchent, encadrées par des soldats, sous un soleil de plomb. Certaines colonnes sont arrêtées, à quelque distance de la ville, et fusillées. D'autres sont abandonnées, sans nourriture, sans eau. Il y a des cadavres brûlés, des corps jetés dans les fleuves. Les malades, les faibles, les vieux sont exterminés. Parfois, un coup de feu claque. D'autres fois, juste un coup de baïonnette, pour économiser une balle. Les Arméniens marchent vers la mort.
"Temporairement", a dit l'officier. Les maisons sont quittées temporairement. Les enfants sont noyés temporairement. Les morts ne sont morts que temporairement. Le grand mensonge commence.
(p. 26)
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L’Arménie n’est pas un lieu, mais un état d’esprit, me dis-je.
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La vie, disent les Japonais, est un fil de soie tendu depuis un arc, relié à une flèche qui file vers l'infini du ciel. Ce fil ne doit jamais rompre, c'est tout l'enjeu. La tension entre le haut et le bas doit être suffisante pour garder la soie bien droite, mais assez délicate pour ne briser aucun filament.
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La douleur d’Achrène remonte à la surface et, dans le petit salon de la maison de Colombes, s’élargit. C’est comme une pierre qu’on lance dans l’eau : des cercles s’éloignent du centre et, par vagues successives, atteignent tout le monde.
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Le terme même de « banalité » perd tout son sens quand on est enfant d’Arméniens. Plus rien n’est ordinaire. Chaque seconde est une victoire sur la mort. Chaque geste l’affirmation de la vie
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Les Arméniens de Paris, peu à peu, constituent leur réseau. Un temps morcelés, ceux-ci se regroupent, d'autant plus que la Turquie des années 20 interdit les partis politiques, et l'URSS aussi. Donc, là-bas, les Arméniens n'ont plus d'expression politique. En France, en revanche... Entre Alfortville, Issy-les-Moulineaux, Sarcelles, Bagneux, Cachan et Chaville, les liens se tissent, le dialogue reprend : le parti social-démocrate Hintchakian renaît de ses cendres, la Fédération révolutionnaire arménienne Dachnak se fait entendre, le parti Ramgavar publie un bulletin. Un journal, le quotidien 'Haratch' fondé par Chavarche Missakian, donne des nouvelles. Une communauté, fragmentée, éclatée par les guerres et les errances à travers les continents, renaît.
(p. 119)
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Après mûre réflexion, les aînés ont décidé de se lancer dans la fabrication et la commercialisation d'un produit qui n’existe pas là-bas : le yaourt. La publicité mise en place est simple : l'un des fils a découvert que le roi François Ier avait été guéri de ses ennuis digestifs grâce à un yaourt préparé par un médecin turc, envoyé par Soliman le Magnifique. Ensuite, un Arménien de Paris, Deukmejian Aram, a ouvert un restaurant, récemment, rue de la Sorbonne, et sert ses yaourts certifiés par l'Institut Pasteur. Un autre exilé turc, Isaac Carasso, fait de même, et a donné le surnom de son fils Daniel à ses produits. Le papa appelle son fils Danone. Curieusement , plus tard, Danone rachètera les yaourts des Indjeian.
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Tant de chagrin…Des passants observent cette solitaire, qui sanglote sur la digue. Un pêcheur s’approche.
- Qu’as-tu ma fille ?
- Rien, rien, le père. Rien qu’un mauvais cœur.
- Si le cœur est gris, la vie aussi.
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C'est le moment où l'immigration arménienne, en France, est massive. Des milliers de familles, venues de Smyrne, de Trébizonde, de Cilicie, débarquent à Marseille. Elles sont réparties dans des camps de fortune : Oddo, Saint-Jérôme, Saint-Loup, Sainte-Marguerite... Des institutions, des associations, des réseaux les prennent en charge. Ils côtoient des gens venus de partout : Espagnols, Tunisiens, Algériens, Grecs, Juifs, Bulgares, Russes... Des strates se forment ainsi, année après année, dans cette ville aux destins multiples, porte d'entrée de la France depuis longtemps. Les Arméniens s'installent dans les quartiers périphériques, leur nombre augmentant d'autant plus que la déception en ce qui concerne la République socialiste d'Arménie se répand. Les rares candidats revenus de là-bas témoignent : le règne des soviets, c'est la geôle.
(p. 102)
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Aucun doute pour Azad. Paris, avec deux lettres de plus, devient « paradis ».
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L'épuration ethnique menée sous les yeux des conseillers allemands, servira de modèle, plus tard, à Hitler : "Qui se souvient encore de l'extermination des Arméniens ? demandera le Führer en 1939.
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- Tu es Arménien ?
- Oui, diguine. On sera les plus forts. N’oubliez pas que nous sommes les descendants du guerrier Vartan le courageux ! Allez, un sourire…
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- Qu’y a-t-il ? Tu n’as pas aimé ?
- Si. Mais le scandale…
Ce n’est rien. Il faut faire taire ces gens-là. Quand tu as raison, tu ne dois pas avoir peur.
L’homme qui a hué Aznavour s’approche…

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Les rencontres qu’on ne fait pas sont les plus belles. Les amours qu’on ne vit pas sont les plus intenses Les plus beaux voyages sont ceux qu’on fait par la fenêtre…
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Comment nous, les enfants du génocide arménien, avons-nous survécu au poids du passé ? Je suis née avec la perception de ce massacre, j’ai grandi avec le sentiment d’être une rescapée, je suis devenue adulte avec le besoin d’une identité de plus en plus forte. Toute ma vie, j’ai su, d’abord confusément, ensuite de plus en plus précisément, que le passé ne serait jamais une table rase, qu’il me tomberait sur les épaules, de toute sa densité, un jour. Je me suis construit une vie normale dans un héritage anormal. Les cadavres d’hier pèsent sur le dos des vivants d’aujourd’hui. Chaque geste banal, dans ces circonstances, est un geste exceptionnel.
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Un témoignage émouvant, on ne peut pas rester insensible. Témoignage sur trois générations de femmes, la grand-mère Achrène qui subira les atrocités du génocide arménien en 1915. Ceux qui échapperont aux atrocités fuiront, nous suivons Achrène, sa fille Azad puis Gaya sa petite fille qui elle écrira ce livre pour la mémoire, pour ne pas oublier. Mon bémol est que les personnages ne sont pas assez développés, dommage.
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Nous, les enfants du massacre, nous sommes arrivés au monde dans des souvenirs de douleur. Nous avons porter sur nos épaules, le silence de nos parents.
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