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Critiques de Geoff Dyer (39)
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Vivian Maier : Street Photographer

De Vivian Maier, nous ne savons pas grand-chose. Elle est née en 1926 à New York et morte en 2009 à Chicago. Elle a vécu seule, n’a pas eu d’enfants, a travaillé comme nourrice. Sa passion était la photographie, une activité qui jamais ne fut lucrative. A tel point d’ailleurs que la plupart de ses rouleaux ne furent développés ni tirés. Elle a vécu et est morte dans l’anonymat. Et connait désormais une reconnaissance posthume depuis que Randy Prow, John Maloof et Ron Slattery ont acheté des boites contenant ses négatifs durant une vente aux enchères.



A-t-elle étudié la photographie ? Les photos vues dans les magazines l’ont-elle influencée ? S’est-elle inspirée du travail de photographes ? Peut-être avait-elle tout simplement « l’œil ».



L’ouvrage commence par un autoportrait savamment mis en scène de l’artiste jouant avec les différentes images reflétées par un miroir. Elle a l’allure masculine, les cheveux coupés court. Nous la retrouvons sur trois autres photos, son visage renvoyé par la devanture d’un magasin, l’œil supervisant son Rolleiflex. Tout est en noir et blanc. Des enfants jouant dans une cour de récréation, d’autres courant dans une ruelle. Une jupe soulevée par le vent. Une femme apprêtée dans sa fourrure, une autre le visage recouvert d’une voilette. Un couple endormi dans un bus. Une vendeuse de bretzels dans la rue. Un SDF. La rue. Les photos sont prises sur le vif. Les personnes ne posent pas, elles sont dans leur élément. Chaque cadrage est impeccablement travaillé. Nous tournons les pages pour retrouver l’ambiance dans les années 1950. Pour retrouver tous ces gens anonymes qui nous entourent quotidiennement et que nous ne voyons pas.

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Les 1001 tableaux qu'il faut avoir vus dans..

Cet ambitieux ouvrage de compilation présente un portrait, un éventail du 3e art, des peintures murales égyptiennes aux œuvres de l’ère moderne, en passant par les retables médiévaux et les tableaux des grands maitres classiques de la Renaissance et des siècles suivants. Peu importe qu’ils soient figuratifs ou abstraits, à l’huile ou à l’aquarelle. Tout y passe. Avant d’aller plus loin, je dois partager une certaine fierté d’avoir reconnu un bon nombre de toiles. C’est toujours rassurant de se savoir « dans le coup », de se reconnaître une bonne culture générale. Que ce soit pour avoir admiré ces chefs d’œuvre dans un musée ou les avoir vus au cinéma, dans des publicitiés ou sur des couvertures de de livres. Mais c’est surtout significatif des grandes œuvres et des peintres de génie, qui continuent à nous influencer plusieurs siècles plus tard.



1001 tableaux qu’il faut avoir vus, comme titre, ça dit tout. Chaque entrée contient une illustration d’une peinture célèbre – évidemment et heureusement – ainsi qu’un bref descriptif, qui contient parfois une anecdote sur la vie de l’auteur ou sur les circonstances au cours desquelles l’œuvre fut réalisée. Très instructif.



Il va sans dire que la sélection d’une telle compilation est assez subjective. Si la plupart des œuvres font l’unanimité, d’autres un peu moins. Certains choix sont discutables. Par exemple, pour autant que l’on aime Monet, on y retrouve plusieurs de ses tableaux, dont Meule de foin au coucher de soleil puis, la page suivante, Meule de foin au matin effet de neige. Vraiment nécessaire ?



D’un point de vue plus personnel, ma toute petite déception fut de ne pas retrouver dans ce recueil deux de mes toiles préférées, L’astronome ainsi que La liseuse, toutes deux de Johannes Vermeer. Mais ce n’est pas grave, je comprends qu’il faille faire des choix. Trois autres œuvres du peintre y figuraient, tout aussi populaire sinon plus, en particulier La jeune fille à la perle. Ce que j’ai trouvé réellement dommage, c’est de ne retrouver aucune toile de deux de mes artistes préférés : Victor Vasnetsov et Ilya Repine. Leurs scènes de la vie dans l’empire des tsars sont tout simplement saisissantes et criantes de vérité. Mais bon… Un autre oubli très important : aucune peinture rupestre, dans le genre grotte de Lascaux ?



Ce dernier paragraphe est très critique mais, dans l’ensemble, je suis très satisfait des choix effectués par l’équipe derrière cet imposant ouvrage. Pas mal toutes les toiles jugées importantes, tant par leur style que par leurs couleurs, les thèmes abordés, les techniques de réalisation avancées, les mouvements artistiques représentés, etc. De l’incontournable Joconde de Da Vinci aux Demoiselles d’Avignon de Picasso, en passant par le Déjeuner des Canotier de Renoir. Bref, dans l’ensemble, 1001 tableaux qu’il faut avoir vus répond assez bien à sa commande. Surtout, il donne l’envie de (re)visiter tous les musées du monde.
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Vivian Maier : Street Photographer

Vivian Maier est un personnage atypique, une énigme à elle toute seule. Cet esprit libre est une nanny qui a vécu à New-York et Chicago parcourant les rues en photographiant les personnes avec un regard curieux et malicieux sur le quotidien, sans que personne de son entourage connaisse son côté artistique.



C'est John Maloof qui a découvert cette brillante photographe. Lors d'une vente aux enchères, il acquiert un carton rempli de pellicules, de photos de Chicago des années 60 qu'il laisse de côté un moment. Puis il se décide à y jeter un œil, il tombe sous le charme des portraits qu'il découvre. Il se lance alors à la recherche de l'auteur de ces clichés. Il a réussi à regrouper plus de 90% des archives de Vivian Maier. Il a crée un blog, puis un site web, aujourd'hui des expositions sont organisées à travers le monde.



Vivian est une véritable documentaliste de la vie quotidienne, durant cinquante ans, elle a régulièrement pris des photos. Elle nous laisse un témoignage poignant en image de la société américaine de tous les jours.



Voici l'adresse du site:

http://www.vivianmaier.com/



Joyeux Noël 2014!
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Les 1001 tableaux qu'il faut avoir vus dans..

J'ai indiqué que j'avais lu ce livre. Mais comment peut-ont lire un tel livre. Il se compulse tout au plus. C'est un des livres que j'ai acheté en lot avec d'autres. Toujours mon idée de vouloir faire le tour d'une globalité en quelques pages. Pour finir par m'apercevoir que tout cela est illusoire. L'entreprise se comprend mais sa réalisation est vouée à l'échec. Quelle est l'utilité de regrouper un millier de tableaux en quelques pages ? La mise en page est laborieuse. Les reproductions sont déplorables, et parfois ridicules tant les dimensions sont réduites. Comment apprécier Turner en quelques cm ? Imaginez « la mort de Sadarnapale » en 4 cm sur 5. C'est une offense à Delacroix !

Je ne me souviens pas d'avoir ouvert ce livre plus de cinq fois en un an.

Encore un livre qui ne me sert pas à grand chose !
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Ici pour aller ailleurs

Vous aussi, ça vous dirait bien d'aller ailleurs, surtout en ce moment hein ? Partir, arpenter le monde.. Tiens, vers quels horizons, vous dirigeriez-vous, là, tout de suite si vous aviez la possibilité de vous télétransporter ? Où rêvez-vous d'aller marcher ? Quel monument brûlez-vous de visiter ?

Le journaliste britannique Geoff Dyer, grand spécialiste de jazz, a cette chance de voyager pour son travail : il rédige en effet des chroniques pour le New Yorker ou le Financial Times et ce qui m'a mis sur sa piste, c'est l'article d'Emmanuel Carrère dans le Monde du 2/12/20 qui avoue : « j'ai lu tous ses livres et j'attends qu'il en paraisse un nouveau comme on attend des nouvelles d'un ami. »

En fait, Dyer est un double de Carrère : il est à la fois extrêmement sombre, sans illusions, et fabuleusement drôle (Carrère lui-même le présente comme un mélange de Thomas Bernhard et Woody Allen!), un homme amoureux des lieux et étranger au monde, ici et ailleurs, sans cesse... Franchement, ce recueil d'articles est délicieux d'autodérision et d'intelligence : Dyer apparaît comme un antihéros poltron, hypocondriaque, étourdi, déçu, fatigué, embarqué dans des périples qui prennent très vite l'allure d'antivoyages : documents paumés dans l'avion, rien à voir à l'arrivée (soit parce qu'il n'y a effectivement rien ou pas grand-chose, soit parce que la déception est grande et c'est comme s'il n'y avait rien) ou bien une fatigue telle qu'il n'a qu'une envie : aller se coucher (c'est tellement crevant les voyages!) Bref, c'est souvent plus ou moins raté ou alors, l'intérêt du déplacement ne se trouve pas précisément là où on l'attendait…

Finalement, pourquoi voyage-t-on ? Que cherche-t-on et que trouve-t-on ailleurs ? Est-on capable de voir ce qu'il y a à voir (si tant est qu'il y ait quelque chose à voir!) N'est-ce pas dans le fond une entreprise vaine que de voyager ?

Laissez-le vous raconter son voyage à Longyearbyen pour contempler des aurores boréales, qu'il ne verra évidemment pas ! Tout est hors de prix en Norvège, la température est une vraie torture (sans compter qu'il fait nuit noire quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre : « Pourquoi diable choisir de vivre dans un tunnel ? » se demande-t-il et quand, en plus, vous vous lancez dans une balade en traîneau … Ah, cette balade en traîneau, franchement rien que pour ce texte, vous pouvez investir dans l'achat de ce livre ! C'est hilarant, burlesque à souhait ! « Le terme norvégien correspondant à la notion de « balade » pourrait au mieux se traduire par « âpre combat pour la survie » dit-il et il ajoute : « je ne prêtais pas attention aux instructions qu'on nous donnait pour attacher les harnais, et de toute façon j'avais du mal à entendre quoi que ce soit à travers l'épaisseur de ma parka, de la capuche relevée de ma combinaison de ski, et le bruit infernal des aboiements de quatre-vingt-dix huskies d'Alaska, dont la moitié en chaleur, trépignant d'envie de cavaler ou de forniquer ou les deux. »

Et ce déplacement à Tahiti pour un article sur Gauguin, les documents oubliés dans l'avion, un musée fermé, des tas de corps tatoués et assez moches, des boissons ultra-sucrées et une sacrée envie de rentrer : « Nous sommes ici pour attendre à l'aéroport de Hiva Oa sous une humidité poisseuse et pour éprouver une bonne fois pour toutes ce qu'il nous est déjà arrivé d'éprouver, quoique de manière fugace, à savoir qu'au fond, nous sommes tout de même contents d'être venus même si nous avons passé notre temps à le regretter. Nous sommes ici pour nous assurer que notre ceinture est bien attachée, que notre tablette est bien relevée et que notre siège est bien redressé avant le décollage et l'atterrissage. Nous sommes ici pour aller ailleurs. »

Peut-être le meilleur du meilleur est-il « White Sands » : Dyer et sa femme traversent en voiture l'État du Nouveau Mexique. Le sable s'étend sur la route, la lumière est aveuglante. Pas un chat. Soudain, un auto-stoppeur leur fait signe, trois secondes d'hésitation, ils s'arrêtent. Échange cordial, deux trois banalités, ils repartent. Silence serein. Tout à coup, un panneau : « INFORMATION / NE PRENEZ PERSONNE EN STOP/ CENTRES PÉNITENTIAIRES DANS LA RÉGION » La nuit tombe. Changement d'ambiance dans la voiture. Le thriller s'installe tandis que passe à la radio « Riders on the storm » des Doors… « There's a killer on the road/ His brain is squirmin' like a toad » Inénarrable...

Recueil d'articles de presse, journal de voyage, essai, « Ici pour aller ailleurs » nous fait surtout découvrir la personnalité d'un homme fin, sensible, cultivé, drôle, tellement drôle… Car finalement, plus que les lieux dont il nous parle, c'est lui qui gagne à être connu… Une chouette rencontre en tout cas !


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Vivian Maier : Street Photographer

Une succession de photos à la station Hôtel de Ville (Paris) de cette artiste américaine très connue et reconnue , mais aussi une exposition au Musée du Luxembourg.

Un livre qui regroupe une bonne partie des ses portrais sous le titre de street photographer.

Des instants et des tranches tranche de vie saisis sur le vif, sans préparation ni fioritures.

Le noir et le blanc donnent de la profondeur et du réalisme à ces moments du quotidien.

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Vivian Maier : Street Photographer

Offert à noël par mon fils (qui se débrouille en photo) j ai découvert l'art de l 'instantané que je croyais réservé à Doisneau ou Cartier Bresson et tant d autres ..



L'intérêt majeur de ce recueil tient au fait que c'est post mortem et PAR HASARD que

l'on découvrit ces centaines de pépites argentiques.

Lorsqu'on mesure le fossé entre les prises de vue traditionnelles ,je veux dire avant le numérique * et l acte si banal aujourd hui où l'on dégaine son portable tant au Mcdo qu au Carré des Feuillants (pour que dire en fait ??) , on perçoit la qualité ,l 'acuité du regard de cette femme ,tout à fait dans la lignée des deux sus cités ...

Ayant débuté en photo avec ce même appareil 6x6 Rolleifleix

je sais combien il est rétif et ingrat parfois et surtout combien il demande réflexion (joke)

La raison majeure :le film ne dispose que de douze prises ; conséquence on économise les clics ...

Devenu quasi impraticable aujourd 'hui la prise de vue argentique est un luxe réservé aux irréductibles (j en connais deux ) dont une canadienne de Toronto qui me racheta ma vielle boîte ...

Si je regrette cette transaction ? oui parfois quand je me remémore les temps de pose ,de mise au point et de quête de la bonne lumière

S'ajoute à ces souvenirs le bonheur du temps passé au labo à développer et tirer sous la lumière rouge puis à recadrer rogner agrandir bref effectuer ce cheminement fastidieux parfois mais Ô combien gratifiant.



*Aujourd hui doté d un boîtier d une grande marque japonaise je ne le sors pas trois fois pas an et suis consterné par les preneurs de selfies ...



Nb: Je sais très bien que ces propos de "has been " prêteront à sourire.

En référence lisez de Robert Doisneau "A l'imparfait de l'objectif ." titre je crois donné par Jacques Prévert son vieux copain.

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14-18, la guerre en images

Je remercie Babelio et les Éditions Mandaga pour l’envoie de cet ouvrage. Ce n’est pas la première fois que je parcours un livre photographique, mais c’est la première fois que je parle de ce genre de livre.



J’ai lu beaucoup de roman autour de la Seconde Guerre Mondiale. D’ailleurs, nous pouvons retrouver beaucoup de films, de documentaires ou de roman inspirés par cette période historique, ce qui est moins le cas pour la Première Guerre Mondiale… Pourtant de nombreux soldats, toutes nationalités confondues, sont morts pour leurs pays. Cette guerre aussi a été une vraie boucherie. Et tout ce que l’on retient de cette grande guerre, en tout cas pour les français, c’est la bataille de Verdun. Je trouve que c’est dommage, car la Première Guerre Mondiale à été nommée « la der des der », car à l’époque on espérait ne plus jamais voir autant de morts et de destruction.



J’ai beaucoup apprécié l’introduction qu’on retrouve dans cet ouvrage, et je mon opinion rejoins ce que dit Geoff Dyer, qui est en quelque sorte résumé par ce que je vous dis ci-dessus. Ce que j’ai beaucoup apprécié aussi, c’est que le travail fournit par les différents photographes, que ce soit ceux de l’époque, ou celui de Carl de Keyzer pour trouver et agrandir ses images, est expliqué.



Dans ce livre il y a des photos très différentes, des photos « légères » où l’on voit des enfants jouer à la guerre, des photos un peu plus impressionnante avec des vues sur la destructions, et des photos un plus « choquantes » où l’on peut voir des cadavres… Des photos différentes, mais qui dégagent toutes quelque chose de particulier, des photos qui témoignent, des photos intéressantes à voir.



Un bel ouvrage qui retrace la mémoire de la Première Guerre Mondiale, à la mémoire de tous ceux qui sont mort pour nous il y a maintenant une centaine d’année…
Lien : http://leslecturesdecristy.b..
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Vivian Maier : Street Photographer

Un oeil sans pareil, des cadrages insolites, un sens du cocasse et surtout une passion sans sensiblerie (et derrière l'objectif) pour l'humain, tous les humains, pathétiques, risibles, attendrissants, vieux, moins vieux, enfants, riches, pauvres, très pauvres... Surtout dans la jungle des villes mais aussi partout dans le monde, sans oublier ses autoportraits : quelle photographe exceptionnelle, quelle femme mystérieuse et libre à sa façon ! Découverte posthumément par John Maloof qui l'a rendue célèbre en 2013 par son documentaire passionnant "À la recherche de Vivian Maier. " Ce livre donne un bel aperçu de son oeuvre il me semble, j'ai toujours plaisir à l'ouvrir et le ré-ouvrir encore.
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Petite Planète

Un regard désopilant sur le tourisme de masse d'autant plus piquant que chacun peut se reconnaitre quelque part.
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Vivian Maier : Street Photographer

Paris accueille de nouveau une nouvelle exposition sur Vivian Maier. En prévision, d'aller voir de nouveaux ces photographies en vraie, pourquoi ne pas se préparer les pupilles? Malgré que cette édition soit en anglais faisant que je n'ai pas pu lire l'introduction, ce qui n'est pas important. C'est un vrai plaisir d'admirer ces images qui fige une époque, les années 60, en noir et blanc, que l'on n'a pas connu. La magie opère toujours sur ces photos d'une autre époque qui nous l'a rend plus authentique, plus attractive et plus merveilleuse. Surtout que cette nounou a fait un tas de photographies sans jamais en voir le résultat avec le tirage. Un acheteur, John Maloof , de boîtes de pellicules aux enchères à trouver les trésors par hasard et mené son enquête. Depuis partout dans le monde, le nom de Vivian Maier apparaît comme une référence jusqu'à rentrer dans l'histoire de photographie. Une histoire incroyable qui contribue à donner encore plus de valeurs à ces réalisations. Qu'importe cela, car cette femme qui n'était pas des plus sympathiques, avait un sacré coup d'oeil. Elle ne s'interdisait aucun sujet que cela soit les miséreux, les petits artisans, les prostitués et bien entendu les autoportraits. Un vrai régal de tourner les pages avec l'innocence de l'enfance. Rien de tel pour donner de voir dans un musée ces images dont je me lasse pas de regarder en pensant et en réfléchissant à la société d'avant. Si vous n'avez jamais entendu son nom, demandez à Google de vous montrer les tirages. Attention, vous risquez d'aimer.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Ici pour aller ailleurs

je n’ai pas été aussi enthousiasmée par la lecture de ces souvenirs de voyage. J’en attendait plus au vu des critiques dithyrambiques que j’avais lues.



Je ne nie pas la qualité d’écriture , mais je m’attendais à plus de légèreté et d’humour. la première histoire m’a passionnée, notamment la tirade sur les visites guidées. Mais la suite m’a parue plus poussive.

Je suis passée à côté
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Ici pour aller ailleurs

"Cela valait-il la peine de faire tout ce trajet pour voir quelque chose que nous risquions de ne pas voir ? Ma foi, les pèlerins continuèrent d'affluer même pendant les longues années au cours desquelles il n'y avait vraiment rien à voir, il aurait donc paru assez pusillanime de ne pas tenter notre chance."



Geoff Dyer entraîne le lecteur dans une grande balade touristique aux quatre coins du globe. Il fait le récit, non sans humour, de ses pérégrinations et surtout des déconvenues qui s'y sont imposées, avec bien souvent un sacré décalage entre l'image fantasmée et la réalité de terrain. Mais, au final, les situations les pires sont celles qui laissent des souvenirs impérissables. On les regrette sans les regretter. Et de tout façon, si on est ici, c'est pour aller ailleurs.



"L'ampleur et la fréquence de mes déceptions ("Je suis par terre, mais pas encore vaincu", fanfaron - pleurnichait Gauguin) étaient la preuve que j'attendais et désirais encore beaucoup du monde, qu'il continuait de m'inspirer de grandes espérances. Le jour où je ne serai plus capable d'être déçu, la romance sera terminée ; autant dire que je serai mort."



J'ai adoré les récits de son voyage en Polynésie française sur l'île Hiva Oa sur les traces de Gauguin, de ses visites du Lightning Field au Nouveau-Mexique et de la Spiral Jetty dans l'Utah, de l'épisode de l'auto-stoppeur en plein White Sands, et de son périple norvégien pour voir une aurore boréale.

De très bons mauvais moments !



Un recueil riche en réflexions, en introspection et en émotions, dans lequel on apprend beaucoup sans bouger !
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Vivian Maier : Street Photographer

Dans la chronologie des ouvrages qui sont consacrés à Vivian Maïer, Vivian Maier Street Photographer est le premier publié en 2011.

Sans rentrer dans les détails (je préfère vous renvoyer au livre d'Ann Marks, Vivian Maïer révélée), elle a recherché sans succès à se faire reconnaître de son vivant en tant que photographe. Mais elle n'a jamais percé. Elle sera finalement nurse, mais continuera toute sa vie durant à pratiquer la photographie.

C'est presque par hasard qu'un inconnu, John Maloof, achètera une partie de ses biens lors de la vente aux enchères d'un box qu'elle ne peut plus payer. Il ne prend pas conscience tout de suite de la mine d'or qu'il détient. Il finira par racheter l'ensemble des lots aux autres acquéreurs. Il se trouve donc le propriétaire d'un fonds photographique de quelque 100 000 photos. Cela démontre l'ampleur de l'oeuvre de Vivian Maier ainsi que sa boulimie photographique. Depuis, il essaie de la faire connaître, de valoriser l'oeuvre de l'artiste.

Ce livre rassemble une première sélection d'images. Elles ont au préalable pour certaines fait l'objet d'une publication sur internet. Ce sont des photos de rue en noir et blanc faites au moyen format. L'essentiel des images est des portraits et des scènes de rue de différents sujets. La méthode de prise de vue crée un point de vue original et surtout ajoute une indéniable spontanéité aux scènes. La mise au point se faisant au niveau de la poitrine donne la sensation que la photographe est invisible aux yeux du sujet. Vivian Maier a le sens du déclenchement opportun, de la mise en scène et du cadrage. Elle joue avec la lumière avec brio. On appréciera également le côté humaniste des sujets et la pointe d'humour sur certaines photos. On y appréciera également sa créativité pour la mise en scène de ses autoportraits.

Ce livre est une prise de contact. On retrouvera par la suite dans les autres ouvrages qui ont été publiés certaines images qui sont emblématiques de son travail. Il reflète bien l'esprit fifties des États-Unis et trace de manière très documentaire ce que pouvait être l'Amérique du Nord à cette de l'époque. Les personnes qui aiment la photo de rue apprécieront également.

Dans mes commentaires d'ouvrages photographiques, j'ai toujours un mot technique sur la qualité de l'ouvrage. Pour moi, c'est important de le faire sur un ouvrage qui traite d'un art pictural qui ne peut supporter la médiocrité, surtout si l'on veut acquérir l'ouvrage en question. le livre est techniquement bien fait. Les images toutes au format carré sont en pleine page. Les contrastes sont bien traités dans la reproduction. Les tons chauds renforcent la dimension vintage. le papier est de qualité. Les textes sont en anglais pour mon livre qui est un import.

Vivian Maier n'aura pas connu de son vivant la reconnaissance qui lui est pourtant due. C'est à coup sûr qu'elle aurait été une photographe majeure du XXe siècle. C'est par un hasard extraordinaire que son immense talent aura été révélé aux yeux du monde entier. On est encore loin de tout connaître de son travail puisque bon nombre de ses pellicules n'ont pas encore été développées. Déjà, le monde artistique polémique, car les possesseurs de ses clichés interprètent à leur manière son travail sans qu'elle ne puisse valider leur choix. Peut-être, est-ce une histoire de gros sous après tout ?

On ne peut de toute façon rester insensible au talent de cette femme. Pour ma part, je suis admiratif de la flamme gardée pour la photographie toute sa vie durant. J'espère que vous apprécierez le livre. Je ne me lasse pas moi de le feuilleter tout comme les autres livres qui lui ont été consacrés.

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Ici pour aller ailleurs

Guide d'anti-tourisme corrosif ou journal de voyage décalé, voici un recueil distrayant dans lequel l'auteur s'attache avec humour à détailler tous les "ratés" de ses voyages qui deviennent au final ce dont on se souvient, bien sûr.

De la Cité interdite à la Californie en passant par la Norvège, le Nouveau Mexique et la Polynésie, la découverte n'est jamais celle que l'on attend et même s'il s'agit d'une aurore boréale pour laquelle l'auteur a fait des milliers de kilomètres, c'est son absence qui justifie le chapitre qui lui est consacré !

J'ai eu un peu de mal avec les références musicales des 2 ou 3 derniers chapitres... étant absolument ignare sur le sujet jazz.

Au final, je suis quand même allée regarder avec intérêt sur internet chacun des lieux visités par Geoff Dyer !

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Ici pour aller ailleurs

Geoff Dyer, né en 1958 à Cheltenham, est un écrivain britannique. Enfant d'un père tôlier et d'une cantinière en milieu scolaire, il obtient une bourse pour étudier l'anglais au Corpus Christi College de l'Université d'Oxford. Une fois ses études terminées, il part pour l'Amérique où il devient conservateur en chef chez Saatchi Art de Los Angeles. Ici pour aller ailleurs, paru cet automne, est un recueil d’articles pour divers magazines remaniés pour l’occasion.

Un peu moins d’un dizaine de textes de voyages, mais pas dans le sens traditionnel où les voyages vous font rêver ou frémir, l’auteur adopte une approche plus intellectuelle – néanmoins très abordable par tous – faite d’interrogations du genre « où allons-nous ? » et son corollaire « où n’allons-nous pas ? », sur le temps qui passe etc.

Ces récits sont sérieux pour certains, plein d’humour pour d’autres, les deux à la fois souvent. Les voyages vont nous mener à Pékin et la visite de la Cité interdite avec une jeune guide qui va faire battre le cœur de l’Anglais ; dans la ligne souriante encore, cette escapade au Nord de la Norvège où il fait un froid de gueux pour que sa femme puisse voir une aurore boréale. Là nous avons l’angle classique des récits de voyages.

Plus pointu, ce séjour en Polynésie pour le centenaire de la mort de Gauguin, ce qui nous vaut un portrait cocasse du peintre émoustillé par les vahinés : « Et tout en cherchant à comprendre ce qui se passait dans leur tête, il ne dédaignait pas de leur mettre la main dans la culotte, ce que les autres colons jugèrent d’un œil sévère et possiblement envieux. » Ca se complexifie avec des visites de lieux pour y admirer du land-art : Spiral Jetty (« Jetée en spirale ») est une œuvre de Land art réalisée par le sculpteur américain Robert Smithson au bord du Grand Lac Salé en avril 1970, ou encore The Lightning Field créée en 1977 par Walter De Maria et installée au Nouveau-Mexique, aux Etats-Unis.

Peut-être préférerez-vous visiter la maison de Theodor Adorno, le philosophe allemand, à Los Angeles. A moins que ce ne soient les Watts Towers dans cette même ville. Si tout l’ouvrage ne mégote pas avec les références culturelles littéraires, cinématographiques voire photographiques, ces deux récits font appel à ses profondes connaissances du jazz. Il y aborde entre autre, un point qui m’a particulièrement intéressé car commun à ma propre expérience (moi dans le registre du rock), comment des photos de pochettes d’albums de disques peuvent nous inciter à aller voir sur place ces lieux…

Le livre est très bien écrit, intelligent mais bourré de cet humour british impayable ; on suit Geoff Dyer avec curiosité, étonné par son regard original sur les choses et les lieux, son caractère « discutable » (souvent prêt à critiquer) ou même peu charitable (quand il abandonne un autostoppeur dans une station service et s’en félicite ! A sa décharge, il avait une excuse ( ?) et vous la découvrirez dans un texte limite angoissant, voir pour ceux qui connaissent « Riders On The Storm » des Doors).

Attentes contrariées et espoirs déçus, interrogations existentielles, tentatives pour comprendre ce qu’un lieu donné signifie et pourquoi nous nous y rendons, telles sont les grandes lignes de cet ouvrage original ne manquant pas d’intérêt.

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Les 1001 tableaux qu'il faut avoir vus dans..

Ce livre fait l'inventaire des 1001 tableaux que nous aurions du voir. Un ouvrage intéressant pour nous donner un aperçu des tableaux les plus célèbres et de leur histoire et des peintres qui les ont réalisés. Il est noté pour chaque œuvre, ses mesures et le lieu où elle est exposée. On peut reprocher le choix de la mise en page, j'aurai aimé un livre dans un format plus grand où les peintures auraient eu une plus grande place.
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Les 1001 tableaux qu'il faut avoir vus dans..

La formule est simple: à chaque page (parfois deux par page) une photo du tableau et en dessous des informations l'expliquant, c'est expéditif, bien organisé, rangé par ordre chronologique.

Pas mal. A lire en prenant son temps et en alternant avec d'autres lectures car il y a quand même presque 1000 pages à parcourir.
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Les 1001 tableaux qu'il faut avoir vus dans..

Un "Digest", certes, mais qui m'a donné envie de retourner au musée bien que beaucoup de ces chefs d'oeuvre soient exposés aux Etats-Unis.
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Ici pour aller ailleurs

une autre façon de voyager par nos temps de tourisme de masse

par un écrivain anglais lecteur d'Adorno et passionné de Jazz:

non sans une pincée d'humour britannique.

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