en plus des aventures qu'il a vécu pendant sa dangereuse traversée du Sahara, Moorhouse décrit très finement sa propre évolution intérieure.
Un côté très psycho qui m'a permis de rentrer complétement dans cet histoire incroyable
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Le pèlerinage vers Samarcande est un peu erratique, Zagorsk n’est pas trop sur la route ! Mais bon, pourquoi pas, l’auteur a le droit de prendre le chemin des écoliers. Le plus étonnant pour qui connait le pays et y a vécu, en gros à la même époque que le voyageur, est le constat de la naïveté. Pourtant, ce n’était pas son premier voyage en Soviétie. Son œil acerbe et perspicace voit bien la réalité du monde presque post-communiste, mais il en est encore à s’étonner, comme s’il n’avait rien lu ni su du bolchévisme mou de Brejnev. Son style que l’on avait aimé quand il narrait sa traversée du Sahara est ici encore à l’œuvre, moins aiguisé, peut-être. Pour le lecteur “débutantˮ en Soviétie, la lecture n’est pas dénuée d’intérêt, même si d’autres auteurs, plus récents, méritent de venir compléter ce premier parcours.
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S’agit-il d’exorcisme comme le laisse supposer l’auteur, avouant que la peur a souvent été un moteur puissant des actions des hommes, des siennes en tous cas. Une quête ? De son graal personnel, lui seul peut répondre et le lecteur aura son appréciation, surtout ceux qui ont voyagé, un peu, beaucoup, passionnément. La quête se transforme vite en calvaire, le prix de la rédemption ? Il va devoir affronter au cours de ces mois de voyage, d’errance, le froid nocturne, la chaleur diurne, les insectes, la végétation agressive, les poux, les scorpions, les tempêtes de sable, en cocktails répétitifs. Les chameaux ne sont pas des animaux de compagnie, braves et serviables à coup sûr, mais aussi agressifs, vindicatifs et qui ont le mauvais goût de mourir en route. A cela s’ajoute l’accompagnement, souhaité ou contraint, de “guidesˮ qui pensent souvent à arnaquer le voyageur, mensonges, mauvaise fois, violence contenue… On est loin de la soi-disant solidarité des gens du désert. Ne lui parlez pas des Touaregs et de leur “amour de la libertéˮ ! Des brigands et des voleurs, de toute éternité. La solidarité existe aussi car il n’aurait pas survécu aux épreuves sans le secours, l’eau, un peu de nourriture, quelques dattes… Il constate, sans rien découvrir, le sort des femmes et le mépris que les hommes leur témoignent, simples animaux de compagnie et de travail, machines à faire des enfants. De nos jours il serait accusé d’islamophobie ! Il abandonne son projet à Tamanrasset, au seuil de l’épuisement. Non sans les regrets et la culpabilité qui les accompagne. Comment on revient à la vie “de tous les joursˮ après une telle expérience ? Il ne le dit pas. Un voyage à faire, m^me par procuration, à n’en point douter.
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Un récit de voyage qui gagnerait à être plus connu, c'est en tout cas un de mes favoris, dû en partie à la sensibilité de l'Auteur. A connaitre.
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C'est le hasard d'une visite à la Bibliothèque de ma ville qui m'a donné l'occasion de lire ce livre. Même si j'ai vu qu'il était de 1990, mais surtout car il était question de la Russie, de l’Ouzbékistan, et autres contrées. Le périple est assez imagé, avec le problème des guides qui accompagnaient l'auteur, ne voulant surtout pas s'attirer des ennuis avec les autorités locales. L'Histoire des régions traversées intéressantes même si nous sommes en décalage avec maintenant. Une évasion qui m'a permis de revisiter, Samarcande, Tachkent, Boukhara.
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