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Citations de Geoffroy Delorme (57)


Que ceux qui marchent en forêt et qui ont croisé un jour le regard d'un chevreuil songent un peu à ce que fut sa vie à elle (Etoile, la chevrette, mère de Chévi), qu'une maudite balle a brisée par une journée d'automne qui avait pourtant si bien commencé. La vie sauvage est ainsi faite et dans cette nature que j'aime tant, à la fois si belle et si cruelle et dont les bois sont témoins, je me dis que si les arbres pouvaient pleurer, des rivières de larmes couleraient dans nos forêts.
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Quand j'arrive à une dizaine de mètres, Daguet (le chevreuil) se lève, s'étire. Je m'arrête. Il m'observe. Et nous restons plantés là pendant une bonne demi-heure. Un moment absolument magique. Sa seule présence me nourrit. J'ai une sensation de communion totale avec lui et tous les éléments qui nous entourent. Daguet m'a intégré à son environnement, et je suis le premier à accéder à un tel privilège. Mon coeur et mon âme sont en paix. Mon cerveau est à l'arrêt. A ce moment précis, mon existence dans son ensemble n'est régie que par une loi, une seule : le respect. Au bout de quelques minutes, une première pensée m'envahit : pourvu que l'on ne soit pas dérangés par d'autres humains. Ce serait terrible s'ils m'associait à eux. Les indiens d'Amérique racontent que lorsqu'on chasse le chevreuil, il ne faut pas trop penser à lui, car l'animal sentira les pensées et prendra la fuite.(...) Je m'efforce d'avoir des pensées positives dans l'espoir de faire durer ce dialogue silencieux avec Daguet.
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Je sais que je vis à l'ère de la maille polaire et du tout plastique, dans une société qui se drogue à la surconsommation de tout et à toute heure, qui voue un véritable culte au gaspillage ainsi qu'à l'inutile, un système qui annihile les valeurs et l'honneur des personnes, même des plus respectables, basé sur une économie qui menace de s'effondrer à tout moment. Alors évidemment, je trouve cela rassurant de savoir quoi manger dans la forêt, comment faire un feu en hiver, sous la pluie ou le vent, construire un abri et tout ce qui peut être nécessaire à ma survie en pleine nature sauvage.
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A chaque promenade je pousse un peu plus loin mon exploration des alentours. Derrière la haie, il y a un grillage sous lequel un trou a été creusé, vraisemblablement par des renards. Je m'y faufile sans problème, à la découverte du champ voisin et des promesses d'aventure qui l'accompagnent. Les premières fois, dans la nuit à peine éclairée par la lune, la soif de liberté est toujours teintée de crainte, l'instinct brûlant du petit aventurier toujours bridé par la prudence du gentil petit garçon. Mais l'attrait irrésistible de la nature fait rapidement pencher la balance du côté de la vie sauvage. Et sur ce nouveau terrain de jeux, tous mes sens s'éveillent.
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Tout comme les humains, les chevreuils ont un mode de vie plutôt individualiste et, en période de marquage de territoire, ils aiment bien se quereller un peu. (...) Une fois passé l'âge de la "bande de copains", les plus jeunes chevreuils tentent souvent de s'installer dans un endroit qui leur offre à la fois nourriture et protection en étant de préférence les seuls locataires. (p. 54)
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Seul en forêt avec les chevreuils, je ne pense à rien, je ne mets pas de mots ni aucune définition sur ce que je vois, respire ou entends. Je me contente d'être là, avec eux, et de ressentir la nature plutôt que de la décortiquer. (p. 49)
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L'équilibre ne peut pas exister lorsqu'on force un milieu naturel à se transformer en gisement. C'est à l'industrie du bois de se glisser dans le moule des lois naturelles, sans quoi l'équilibre est rompu. Il faut laisser les taillis dans la forêt, créer des zones de quiétude, faire du recépage, laisser les clairières naturelles, favoriser les semis naturels, réduire la pression exercée par la chasse et admettre que les chevreuils s'autorégulent. Non, l'Homme n'est pas utile dans ce processus, il ne remplace pas les prédateurs et doit rester à sa place.
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L’équilibre ne peut pas exister lorsqu’on force un milieu naturel à se transformer en gisement.
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Mieux vaut être pauvre et libre que riche et contraint.
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Le danger ne vient jamais de la forêt. Les animaux le savent bien, c'est du champ qu'il faut se méfier. La forêt est fascinante, envoûtante. Je m'y aventure un peu plus loin chaque soir, toujours avec précaution comme pour ne pas la brusquer. Et une nuit, je tombe nez à nez avec un cerf. (...) En me glissant silencieusement sous mes draps quelques instants plus tard, je réalise que ce cerf m'a donné la plus belle leçon de ma courte vie : les animaux ne me veulent aucun mal. J'ai déjà envie d'y retourner, mais il faut être patient. Le monde sauvage ne s'ouvre pas au premier venu.
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Le chevreuil n'est pas un animal connu pour son sens du contact. Néanmoins, lorsque deux individus s'apprécient, il n'est pas rare de les voir se toiletter mutuellement. (p. 92)
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Les indiens d'Amérique racontent que lorsqu'on chasse le chevreuil, il ne faut pas trop penser à lui, car l'animal sentira les pensées et prendra la fuite. Les pensées se transforment en humeur et les humeurs en odeurs. Je m'efforce donc d'avoir des pensées positives, dans l'espoir de faire durer ce dialogue silencieux avec Daguet.
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Epilogue

La forêt est féconde, elle nous apporte nourriture et médicaments. Sans elle, nos paysages ne seraient que désolation et la vie serait réduite au silence le plus complet. C'est elle qui purifie l'atmosphère et nous permet de respirer l'oxygène, indispensable à tous les êtres vivants. Sans la forêt, il n'y a pas de vie animale, alors respectons-la, respectons les animaux qui y vivent et n'oublions pas, par égoïsme, cette dette que nous avons envers elle. (...) Au fil de mon aventure, je me suis intéressé à notre petite histoire dans la grande histoire naturelle. (p. 251)
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Prologue

Comme eux [animaux ], je suis devenu très territorial. Quiconque entre sur mon territoire est considéré comme un danger potentiel. J'ai l'impression que l'on viole mon intimité. Mon secteur fait un rayon de cinq kilomères. Dès que je vois quelqu'un, je le suis, je l'épie, je me renseigne. S'il revient trop souvent, je vais tout faire pour le faire fuir.
(...) alors que je remonte le petit chemin forestier, je prends conscience que je n'ai plus adressé la parole à un être humain depuis des mois. Cela fait sept ans que je vis dans la forêt, que je ne communique qu'avec des animaux. Les premières années, je faisais des allers-retours entre la société humaine et le monde sauvage, mais avec le temps j'ai fini par définitivement tourner le dos à ce qu'ils appellent la "civilisation" pour rejoindre ma vraie famille: les chevreuils. (p. 8)
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Les chevreuils ont cette capacité à ressentir les émotions, à faire la différence entre le bien et le mal ou entre ceux qui leur veulent du bien et ceux qui leur veulent du mal. Dégoûté par ma propre espèce qui tue sauvagement mes amis, détruit leur environnement, manque de respect à la forêt, et blessé par l'attitude de mon entourage, je décide, à partir de ce moment, de rester le plus longtemps possible en complète autonomie, à vivre de la forêt sans retourner dans ce monde humain, inhumain, que je ne comprends décidément pas. (p. 186)
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Les chevreuils qui composent un groupe ont tous en commun d'être interindépendants. Ils sont à la fois profondément autonomes et très dépendants les uns des autres, et chacun remplit son rôle de façon individuelle. La vie devient plus instinctive et en lien direct avec la nature. Les échanges d'informations se font d'un chevreuil à l'autre, mais la première des préoccupations est de rester en vie et de s'occuper de son équilibre propre. Il n'y a ni individus inférieurs ni individus esclaves. Chaque chevreuil est un individu à part entière, qui fait des choix, et la somme de ces choix individuels permet la cohésion de la troupe. (p. 127)
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Nous nous fixons l'un l'autre quelques minutes qui me paraissent durer des heures. Il regarde sur le côté comme pour m'inviter à découvrir la forêt avec lui. Il se détourne lentement, avec élégance et s'enfonce dans le taillis. Je viens d'être touché par quelque chose de plus fort que moi. J'ai senti l'Appel de la forêt.
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Dans cette histoire, finalement c'est moi l'animal de compagnie et c'est moi qui marche derrière les animaux sauvages, pas l'inverse. (p. 152)
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La nature n’est pas un gisement, c’est un bien commun à tous les animaux, Homme compris.
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Vivre le moment présent, à l’image des animaux de la forêt, me remet à ma vraie place dans l’ordre des choses.
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