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Citations de George Hagen (19)


A un moment ou à un autre, nous avons tous convoité une place dans une autre famille que la nôtre, parfois seulement pour échapper à la grisaille de notre quotidien.
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"Oui, admit Julia, il y a beaucoup de gens bornés et sectaires dans cette ville aussi.
-Mais alors, pourquoi est-ce qu'on est venus ici?
-Parce qu'au moins, les Etats-Unis ont des lois contre le racisme. C'est un pas dans la bonne direction. L'Amérique est l'avenir de l'Afrique du Sud.
-Est-ce qu'il y a un endroit qui soit l'avenir de L'Amérique? Un endroit où les gens s'entendent et puis c'est tout?"
Julia sourit faiblement."Les gens ne se sont jamais entendus."
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"Les Etats-Unis sont un pays grossier, vraiment laid, dit-elle en regardant par une fenêtre dont le rebord était couvert de papiers de chewing-gum et de gobelets à soda. Je suppose qu'il faut en accepter les merveilles avec la vulgarité. L'esprit humain est comme ça après tout." Elle aspira profondément, comme si cet esprit humain flottait dans l'air au-dessus du port de New-York. Puis elle lança à Will un coup d'oeil curieux.
"Tu es heureux, ici en Amérique?"
Will haussa les épaules. "L'Angleterre me manque. Tous les endroits dont je me souviens me manquent... Et aussi certaines des personnes que j'ai laissées.
- Vraiment?"
Will fit oui de la tête. "J'en rêve tout le temps.
-Moi aussi, je rêve de gens, avoua Rose. Même la personne la plus heureuse a des regrets. On ne peut pas se réjouir d'une journée de soleil si l'on n' a jamais connu que des journées de soleil, pas plus qu'on ne peut pleurer la perte de quelqu'un qu'on n'a jamais rencontré. Le bonheur et la tristesse vont de pair.
-J'ai l'impression d'en savoir plus long sur la tristesse que sur le bonheur, dit Will.
-Je suis sûre que ça changera."
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Par cette nuit claire, sans lune, le ciel scintillait avec une intensité extraordinaire, chaque étoile avait l'éclat d'une pointe de feu. C'était le genre de nuit où le plus sceptique des hommes ne peut s'empêcher de s'interroger quant à l'influence des astres sur la destinée humaine. Tom et Arthur méditaient sur la leur.
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"L'Afrique du Sud ne pouvait elle pas échanger ses noirs opprimés contre les blancs sectaires des Etats Unis."

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"Avec Albo, c'était au confort matériel qu'ils avaient renoncé ; à la société blanche et riche de ceux qui, tel Buck Quinn, supportaient mal de voir les noirs au pouvoir. Dès l'instant où ils étaient arrivés en Angleterre, ils avaient été confrontés au paradoxe de leur statut d'africains blancs, réminiscence de la gloire coloniale de la Grande Bretagne mais fardeau pour le difficile développement de son économie moderne."

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"Ruth, dit-il, tu savais que la Chine est pile de l'autre côté du monde? Si quelqu'un creuse un trou bien bien profond, c'est là que...
-Will, interrompit Ruth en bâillant, fais-moi plaisir, veux-tu?
-Bien sûr!
-Creuse-moi un trou.
-Pourquoi?
-J'ai envie de voir un Chinois", répondit Ruth avec un sourire indolent.
Will ne demandait pas mieux que de satisfaire le souhait de Ruth, mais un détail le préoccupait. "Et s'ils dorment quand j'arrive là-bas?
-Tant mieux, dit Ruth, j'ai envie de voir un Chinois de Minuit."
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Le bébé Lament avait peut-être compris que ses parents n'arrivaient pas à lui donner de nom.
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Julia accepta cet avertissement, mais elle garda son sourire inflexible. "Je regrette, Rusty, dit-elle d'une voix douce. Mais chaque fois que j'essaie de faire plaisir à tout le monde, je n'arrive qu'à me décevoir moi."
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"Will désirait retourner en classe, mais à cette envie s'opposait la craibte de découvrir que les choses avaient changé en son absence. C'est ce qu'on éprouve quand on voyage ; dès qu'on passe une journée loin de la routine habituelle, on se prépare à l'éventualité d'une réorganisation du monde qu'on a quitté."

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"Maman, puisqu'on vient d'Afrique, pourquoi on n'est pas noirs?"
Sa mère lui jeta un regard douloureux. Cette question, devinait-elle, n'était que la partie visible de l'iceberg.
"Eh bien, mon petit, la plupart de ceux qui sont originaires d'Afrique sont noirs. Mais toi, comme tu descends d'Irlandais qui ont colonisé l'Afrique au début du XXème siècle, tu es un Africain blanc.
-Alors je suis irlandais?
-Eh bien, pas tout à fait. Nos ancêtres étaient venus d'Angleterre pour occuper l'Irlande du Nord. Les Irlandais nous considéreraient très certainement comme des Britanniques.
-Alors je suis britannique.
-Eh bien, pas tout à fait, parce que tout ça s'est passé il y a très, très longtemps. Les Britanniques te considéreraient comme un colon.
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Accablé d’avoir un père trop jeune pour avoir participé à la Seconde Guerre mondiale, Will compensa en devenant un expert de la bataille d’Angleterre. Il apprit à connaître par cœur tous les avions de la Luftwaffe et tous les grands combats aériens. Il construisit ses propres maquettes en plastique et les suspendit dans sa chambre. Il se plongea dans des illustrés où foisonnaient des personnages de militaires haut en couleur : ils disposaient des Boches et des Nippons par quelques coups de pied et de poing bien placés et détruisaient les puissances de l’Axe avec un bel esprit de courage et de camaraderie. Dans ces bandes dessinées, Hitler n’était qu’une andouille entourée de béni-oui-oui à l’accent cocasse et aux saluts ridicules. On pouvait trouver la vie de Hitler dans une douzaine de livres de la bibliothèque de l’école. Will apprit même la taille de son chapeau et de ses chaussures.
« Selon certains, déclara Digley, il est encore vivant et il habite en Argentine.
– Moi, je crois qu’il est mort, dit Will. Il a avalé une pilule pour se suicider.
– Mon père et Hitler ont la même taille de pantalon, expliqua Ayers. S’il est vivant, j’irai le chercher là où il est quand je serai un peu plus grand. Je lui volerai son pantalon pour mon père, et lui, je le réduirai en miettes.
– Il sera déjà mort de vieillesse, fit Digley.
– Alors, il faudra que je tue sa famille et ses animaux, répliqua Ayers.
– Pas ses chats ! protesta Digley. Les chats sont des créatures innocentes. »
Digley et Ayers emmenèrent Will à travers les champs de blé jusqu’aux abords du village. Là, ils grimpèrent sur les plateformes en béton décrépites qui avaient abrité les canons antiaériens censés abattre les avions allemands. Presque vingt ans s’étaient écoulés depuis l’armistice du 8 mai 1945, mais la Seconde Guerre mondiale était encore omniprésente.
Un jour, Julia invita Will à venir regarder la télévision. « N’oublie jamais ça, chuchota-t-elle. C’est l’Histoire. »
Sur un écran de la taille d’une soucoupe, Will regarda les images floues d’un carrosse tiré par des chevaux : il traversait Londres à la tête d’une procession solennelle. C’étaient les funérailles de Winston Churchill retransmises par la BBC. Will était assez âgé pour avoir peur de la mort, et l’équipage noir vint habiter ses cauchemars. Le Chinois de Minuit, s’emparait des rênes et, quand il faisait claquer son fouet, les yeux des chevaux brillaient comme des braises, tandis que des volutes de vapeur sortaient de leur naseaux.
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La défonce de Calvin venait de franchir un nouveau palier. Ses joues étaient en feu et une fissure s’était ouverte dans son crâne – il avait cru entendre le tissu cérébral se déchirer. Il eut un bref instant d’étourdissement et espéra avoir atteint le point culminant de son ivresse, mais il se trompait. Ce n’était que le vide d’un millième de seconde précédant la plongée. Une nouvelle sensation lui envahit la tête : une jument noire aux yeux de feu hennissait violemment entre les hémisphères séparés de son cerveau et, tel Thor cognant sur un baril de pétrole avec son marteau, frappait le sol de ses sabots chauffés à blanc. Une-deux, une-deux. Les globes oculaires de Calvin commencèrent à battre au même rythme. Puis, avec un hennissement d’enfer, la jument se lança dans un galop effréné. Des larmes roulèrent le long des joues de Calvin et son pied pressa plus fort l’accélérateur. Pourquoi avait-il démissionné ? Et pourquoi avait-il bu cette saloperie ? Qu’est-ce qui lui avait pris ?
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"Le bonheur et la tristesse vont de pair."

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Je n'ai pas besoin de tout savoir, mon grand, juste que tu n'es pas en danger, que tu es heureux, et si tu as besoin de quelque chose.
Will se rendit compte que ces paroles étaient la bénédiction d'adieu de Julia.
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Dans cette société, il suffit qu'on prenne la moindre chose à cœur pour se faire traiter de fou.
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...Howard, dont la fascination pour la nature était sans limites, tenta d'expliquer à Will la création des jumeaux en coupant en 2 une orange. Cette démonstration troubla Will. La perspective d'un rival dans l'affection de sa mère lui faisait déjà mal, et voilà qu'il devrait en affronter 2. Il déclara qu'il détestait les oranges et qu'il n'en mangerait plus.
Mais plus tard, quand Howard en prit une et la transperça en son centre à l’aide d'un crayon pour expliquer la position de de la Chine par rapport à l'Afrique, Will éprouva soudain un élan de compassion pour ses frères ou sœurs.
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Vraiment Howard, tirer une information de toi, c'est comme essayer de faire sortir des clous du cul d'un taureau!
Howard détourna le regard. Renonçant à améliorer le langage des enfants, Julia se l'était approprié.
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C'était une montagne, cet homme. Mais il avait une tête étrangement petite ornée de lunettes à monture grise et, sous la gorge, une caroncule à rendre un pélican jaloux.
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