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Critiques de George S. Schuyler (10)
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Black no more

Bien que publié en 1931, Black no more est résolument d'actualité hélas. Dans cette contre-utopie ironique et grinçante, George S. Schuyler, journaliste d'un influent journal afro-américain, raconte le procédé d'un médecin noir pour rendre les membres de sa communauté blancs, et ses conséquences. Et il y en a tout un tas. La première question étant : s'il n'y a plus de Noirs, la question noire et le racisme tiennent-ils toujours?



La plume de l'auteur mêle humour et dénonciation des travers humains. Tout le monde en prend pour son grade : Noirs, Blancs, hommes ou femmes, de toutes catégories sociales, confessionnelles ou politiques. Il met en scène les magouilles à tous niveaux dans tous milieux, il démontre les velléités des adeptes de la pureté de la race pour établir un certificat généalogique de vraie blancheur. Ce qui n'est pas sans rappeler les mesures contre les Juifs en Allemagne, Italie, France vichyste pour déterminer le taux potentiels de judéité en fonction des ascendants.



Les actuels suprématistes blancs applaudiraient à cette idée au nom d'une pseudo-supériorité du Blanc. Quelle c....ie.! George S. Schuyler a eu des détracteurs dans les deux communautés par ses dénonciations des mensonges raciaux, par le sort qu'il donne à la confrérie Nordica, ersatz grotesque et louche du Ku Klux Klan, etc. Son roman, par son impartialité dans la satire, lui valu hostilité et succès mitigé. Il fallut attendre les années 1990, soit près de quinze années après sa mort, pour que les États-Unis redécouvre et reconnaisse son oeuvre.



Stylistiquement, ça n'est certes pas un chef d'oeuvre mais le principal n'est pas là. Je crois que c'est un livre qui mérite une plus large diffusion afin de mesurer l'inanité des préjugés de tous genres. La fin est d'une délicieuse ironie.
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Black no more

En lisant la quatrième de couverture de Black no more, j’ai immédiatement été amusée du négatif photo du livre de John Howard Griffin « Dans la peau d’un Noir » : en effet, celui-ci s’était, par un procédé chimique et un maquillage spécial, transformé en Noir pour pouvoir appréhender la situation des Noirs du Sud – nous étions alors dans les années soixante – tandis que Black no more nous parle d’un jeune Noir de Harlem qui grâce à un mystérieux procédé qui s’appuie sur le processus du vitiligo (maladie dé-pigmentaire) transforme les Noirs en Blancs… et ce livre a été écrit en 1930 (aurait-il inspiré l’expérience de « Dans la peau d’un Noir » ?) !



Mais la comparaison s’arrête là. Tandis que John Howard Griffin a réellement tenté cette expérience et décrit son quotidien en tant que « Noir » (et je vous conseille vivement de lire son livre très éloquent si ce n’est déjà fait), Black no more est un roman, ou plutôt une satire sociale.



Le récit résonne de manière étonnamment actuelle. Certains éléments interpellent en ce qu’ils semblent annoncer ou comme décalquer à l’avance les mêmes théories raciales et les mêmes projets (déportation, étude des ascendants dans l’arbre généalogique pour vérifier qui a du sang noir, etc.) que ce que fut la Shoah. Interpellant puisque donc le roman a été édité en 1931. En même temps, l’ersatz de Ku Klux Klan qui apparait dans le livre avec sa pureté de la race, la suprématie blanche, etc. reprend finalement les fondements racistes du nazisme et l’un comme l’autre sont comparables à plus d’un titre.



Concernant l’histoire proprement dite, je dois dire que j’ai eu un peu de mal à accrocher dans la mesure où ce sont surtout les enjeux politiques et économiques qui nous sont dépeints dans cette société où on ne sait plus qui est blanc ou noir… Le sous-titre du livre indiquait « Si les Noirs devenaient blancs, le racisme disparaitrait-il pour autant ? ». Je ne vais évidemment pas répondre à la question… il vous faudra lire le livre.



Toutefois, je dois reconnaitre que je me suis demandé où l’auteur allait nous emmener et quelle serait la « morale » de l’histoire…



Ce livre corrosif est un objet de curiosité et de réflexion qui vaut le détour, peut-être moins pour le plaisir qu’on en a à la lecture que pour son côté dérangeant et cynique.





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Black no more

Publié en 1931, Black No More est considéré comme le premier roman de science-fiction noir.



L'histoire : Un nouveau procédé médical permet à n'importe qui de devenir blanc. Le livre explore alors tout ce que cela implique pour les Blancs, pour les communautés noires, ainsi que les US dans leurs ensembles.



Tous les personnages de Schuyler sont des connards égoïstes de première (à l'exception des personnages féminins qui sont des coquilles vides). Les Blancs sont obsédés par l'idée de perdre leurs privilèges (ou de les partager avec d'autres). Les portes-paroles des communautés noires (dont une caricature de W.E.B. Dubois) souhaitent secrètement que les injustices raciales perdurent afin de conserver leur prestige de leaders.



Le protagoniste lui-même décide de devenir Blanc pour deux raisons : pouvoir se taper des femmes blanches, et pouvoir rejoindre le KKK afin de s'enrichir de l'argent des racistes.



Sinon, contrairement à ce tout cela laisse entendre, le livre est hilarant. S'y succèdent des retournements imprévisibles et bien pensés et l'ironie narrative règne en maître. Tout escalade, hors de contrôle, jusqu'à mener vers une campagne présidentielle d'un ridicule assumé. La fin, pour chaque personnage, est particulièrement décapante.



Je n'aurais sincèrement pas pensé aimé ce roman. L'auteur, Schuyler, était considéré comme un militant d'extrême droite dans les années 60-70. Travaillant pour la John Birch Society, militant pour la guerre du Vietnam, pour le Maccarthysme, contre les droits civiques, contre MLK, etc.



Pourtant, si le livre aborde les questions de race et de classe avec cynisme, il le fait avec une sensibilité à laquelle je ne m'attendais pas. Le lexique a certainement évolué depuis 1931, mais outre certains éléments comme la Prohibition, le roman n'a pas tellement vieilli.
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Black no more

Quel « intérêt » y-a-t-il pour une société d'établir une classification raciste officielle comme fondement de la citoyenneté ?

Quel intérêt y a t il à faire opposer les groupes humains sur les bases de « faits de nature » ( couleurs de peau, sexe, ethnie, etc.. - ) si ce n'est pour dynamiter systématiquement toute notion de classe, ceci afin d'établir, d’asseoir la suprématie d'un pouvoir financier, économique, politique ? Quel intérêt y a t il à faire fructifier cette opposition en l'envenimant par le moyen d'arguments religieux, culturels, voir « civilisationnels » ?

Livre étonnant que ce « Black no more » de George S. Schuyler. Écrit en 1931. D'une surprenante lucidité. Beaucoup est dit. Décrit. C'est toute la mécanique sociale américaine qui est ici analysée. La plume est rapide, satirique, caustique. Personne n'en réchappe. Chaque hypocrisie est démasquée.

Le parcourt de S. Schuyler est étonnant. Atypique. Ex homme de gauche, journaliste, essayiste, romancier, noir américain, né en Alabama, il deviendra républicain ( ce qui est une évidence en lisant ce livre, et qui d'ailleurs peut, en ce 18e anniversaire de notre siècle nous irriter souvent à la lecture de certain passage ...) , il soutiendra Nixon, deviendra anti communiste...Presque incompréhensible pour nous aujourd'hui. Et pourtant on peu comprendre certain destin si on les replace dans la grande mécanique du temps. J'écris : comprendre et non : acquiescer.

Georges S. Schuyler était conservateur et connaissait extrêmement bien le territoire américain et ses différentes populations.

Mais... était-ce concevable d'être conservateur en cette Amérique de 1931 ?

Est ce concevable qu'il ait pu critiquer, trente ans plus tard, l'action et l’œuvre de Martin Luther King ?

Le monde est multiple, divers courants le traversent. L'hydrographie de la pensée mondiale est complexe. Mais on peut et on doit en faire la lecture.

1931..deux ans après la grande crise de 1929….

1931. L'Amérique prêche l'eugénisme raciale. Charles Lindbergh , « héros national » , Henri Ford, « fleuron de économie américaine », en seront les tristes pasteurs. Il est établi qu'Hitler, et y puisera beaucoup de ses poisons.

1931.Paris accueille l'exposition coloniale internationale et le Cirque Carl Hagenbeck avec ses répugnantes représentations ethnologiques.

1931, les États Unis et l'Europe nourrissent allègrement les monstres qui détruiront, en quelques années la vie de plusieurs millions d'êtres humains.

1931, Sosso le fou, alias Josef Staline, déploie sa sanglante dictature faisant lui même des millions de victimes.

1931, la folie du monde s'emballe.

Black no more est devenu un classique de la littérature américaine. Par ses positions George S. Schuyler ne s'est pas fait que des amis dans certains groupes de la société afro-américaine en dénonçant par exemple les dérives du mouvement Back-to-Africa, qu'il jugeait dangereux, extrémiste.

En replaçant le parcours de Schuyler dans le courant de l'Histoire des années 30, et au regard de sa vie personnelle, Schuyler défendait le métissage, seul moyen d'en finir avec l'absurdité de toute classification raciale.

Ce n'est pas un hasard si sa propre fille, fruit d'un mariage mixte, enfant surdouée, pianiste virtuose s'engagea durant la guerre du Vietnam, en qualité de correspondante de guerre, guerre qu'elle dénonçait et à laquelle elle s'opposa et qui trouva, malheureusement la mort dans le crash d'un hélicoptère en tentant de sauver des enfants vietnamiens.

Ce père, conservateur républicain, n'avait pas tord de penser que l'avenir le plus raisonnable pour les USA devait passer par le métissage de sa population.

Sa fille en est la plus parfaite illustration.

Intimement convaincu que seul le métissage pouvait faire avancer les USA vers la voie du progrès économique, social, et était seul capable de maintenir une réelle paix sociale. Une utopie?

Il dénonce dans black no more tous les faux bergers, qu'ils soient blancs ou noirs, qu'ils soient politiques ou religieux.

Il dénonce tous ceux qui ont intérêt à ce qu'une division “raciale” soit maintenue dans la société américaine. Ils décrit l'abrutissement des classes les plus pauvres orchestré par le pouvoir économique et politique, les poussant à préférer rejoindre des groupuscules racistes et fascisant plutôt que de les laisser organiser eux-mêmes des syndicats de travailleurs.

Et pourtant ceci est écrit par un homme dont les choix politiques peuvent nous surprendre.

Le livre de Gorge S. Schuyler, aux Éditions Wombat, reparaît en ce moins de juin dans la collection de poche 10.18. Et ce n'est pas un hasard. Il est saisissant d'actualité.

Parce que ce livre est à la fois impertinent et pertinent, parce qu'il est atypique, intéressant.

Une satire dénonçant toutes les formes de racisme.

Un outil de réflexion, une pièce historique. Une des voix innombrables des USA.



Astrid Shriqui Garain





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Black no more

Roman très intéressant dans lequel l'auteur parle de ségrégation, politique et sociologie (plafond de verre, mépris de classe et de race, religion/sectarisation...).

Il dénonce l'hypocrisie de l'être humain, peu importe sa couleur de peau (marquant à une époque où les différents mouvements "en faveur de l'égalité" tirent la corde vers eux pour tenter de favoriser une partie de la population !) grâce à plusieurs points de vue : on suit tour à tour le premier afro-américain à devenir blanc grâce à un procédé médical, le médecin à l'origine de celui-ci et ses financiers, ou un homme à la tête d'une organisation suprématiste blanche.

J'ajouterai que le monde peut bien partir dans tous les sens, certains en sortiront un peu plus matures et ouverts d'esprits, ce qui est indéniablement le message que voulait transmettre l'auteur (ou bien il jugeait l'humanité irrécupérable mais souhaitait que son récit se termine plus gaiement...).
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Black no more

À l'instar de la problématique malheureusement toujours d'actualité de la couleur de peau, l'auteur s'interroge : "Si les Noirs devenaient blancs, le racisme disparaîtrait-il pour autant ?". Pourtant, bien que très difficile à croire, ce livre a été publié pour la première fois en 1931. À croire que les choses ont vraiment peu évoluées depuis...

Une lecture cependant que je ne conseillerai pas à tout le monde. Des termes compliqués, des références qui nous échappent parfois, un humour très subtil et parfois "noir" sans mauvais jeu de mots... Tout le monde en prend pour son grade et, finalement, c'est l'absurdité de l'homme dans toute sa bêtise et ses travers qui transpire de ce livre. En tout cas, il en fallait du culot pour axer sa notoriété, d'autant plus à l'époque de la naissance du nazisme, sur cet ouvrage. Chapeau bas Monsieur SCHUYLER !
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Black no more

Décoiffant et cynique, ce roman montre superbement la construction toute sociale du racisme, et sa logique absurde.
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Black no more

"Black no more" est un livre politiquement incorrect et extrêmement jubilatoire....



Quel puissance et quelle ironie dans la plume de Georges S.Schuyler...



Un procédé lave plus blanc que blanc ?...



On peut changer de peau grâce à la fameuse découverte du docteur Crookman, le Black No More....

Accéder à l'Olympe des dieux blancs américains...



Max Disher, en devenant blanc, atteindra le sommet mais l'absence de "Noirs", victimes par excellence dans la culture des Etats profonds du Sud, bouleverse la vie politique et ébranle le pouvoir en place...



Remettre des "nègres" sur le marché aurait un intérêt politique et économique...

Alors on remonte dans les arbres généalogiques....



Et puis les enfants qui naissent des "blanchis" unis aux blancs pur souche, sont noirs....

Et, la rareté étant devenue exception, ses enfants sont signes d'avenir et de redressement du pays...



Ecrit en 1932...

Et pourtant on se croirait dans une Amérique qui a porté un blond décoloré à la peau orange à la maison blanche....



Un régal d'humour noir.
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Black no more

Ce livre est un coup de cœur, un coup de poing!

Début des années 30, New-York, on découvre Max, jeune noir de Harlem qui veut devenir blanc ! Et oui! Être Noir, aux États-Unis à cette époque n’offre que trois perspectives:



foutre le camp

serrer les dents.

devenir blanc



La communauté Noire en a assez des deux premières options, de toujours devoir lutter et fuir. Ainsi, une opportunité inespérée et novatrice s’offre à tous ces afro-américains. En effet, un mystérieux Dr Crookman, fondateur de l’entreprise « Black no more » a inventé un révolutionnaire et curieux procédé qui permet de changer la couleur de peau rapidement : de noir, vous passez à blond vénitien, un véritable caucasien, en seulement quelques jours!

Je vous conseille fortement cette contre-utopie humoristique: mordante et satirique à souhait, permettant de mettre en lumière de graves problématiques rongeant la société américaine des années 30: discrimination, ségrégation, lynchage, … Ici, pas de « Harlem Renaissance« , mais ce qu’on pourrait qualifier de « Black Renaissance ». Du moins, un Harlem Renaissance bien loin de l’originale.
Lien : https://devoratrixlibri.word..
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Black no more

Un classique de la satire politique par un auteur afro-américain des années trente qui fait le procès de la société communautariste américaine. Imaginons qu'un savant noir trouve le moyen de blanchir ses frères de couleur, qu'adviendrait-il des USA à la veille des élections présidentielles? Drôle, subversif et d'une étonnante actualité!
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