Citations de Gérard Guerrier (39)
D'ailleurs, quel plaisir pourrais-je avoir à regarder l'homme que j'aime se jeter dans le vide ?
On vote aussi davantage par peur de l'immigré, du déclassement social ou de la perte des "avantages acquis", etc. - que par enthousiasme ou adhésion.
L’aventure est ouverte sur le futur, sur ce qui advient. Impatience de ce qui n’est pas encore. Impatience du lendemain et de l’ailleurs, elle est l’attente heureuse de la découverte et la crainte de l’inconnu, elle est à la fois le désir et la peur.
Confiance! Voilà bien un mot dénué de sens, alors que 150 mètres de vide se creusent sous moi! Je m'arrête pour reprendre mon souffle. En équilibre sur les orteils, mes talons se mettent à trembler comme l'aiguille d'une machine à coudre sans plus s'arrêter, comme pour me dire: "Assez! Tu vas finir par te crasher." Je respire profondément et essaie de me raisonner... p203
Mais pourquoi s'inquiéter ? L'aventure continue à prospérer sous forme de programmes télévisés. Au mieux, des intrigues en milieu naturel grossièrement scénarisées, au pire des héros tatoués de téléréalité exhibant leurs pectoraux et leur vacuité.
La guerre, crois-moi, c’est une saloperie. Alors quitte à la faire, autant que ce soit en montagne…
Il convient de passer au crible, et à maille fine, les récits héroïques; particulièrement lorsque ceux-ci sont au service d'une volonté de domination.
Ce n'est pas de la magie ! Le bâton te force à élargir ta bouche, à sourire physiquement. Tu envoies un signal à ton cerveau pour lui dire : "Tout va bien." Impossible d'avoir peur et de rire en même temps ! En faisant cela, ton cerveau se libère de la tension et se dénoue. Tu peux aussi chanter ou te mettre à rire, cela a le même effet.
L'aventure, ainsi que la pratique des sports extrêmes, permettrait d'éprouver la sensation d'exister de façon globale, de renouer avec son Etre-Profond… en substituant le "Je pense donc je suis" de Descartes, par un "Je ressens, donc je suis…"
Aux individus libres et responsables, l'époque préfère les consommateurs individualistes.
Ulysse, archétype de l'aventurier, ne semble guère en avoir le goût. Fatigué par une interminable Guerre de Troie, il n'aspire qu'à retrouver son île, son fils et sa fidèle épouse pour vivre un petit bonheur pépère.
L’aventure ne peut avoir aucune fin utile, sinon elle appartient à ses commanditaires ou à l’histoire quand elle se confond avec les peuples.
Le courage… La plus démocratique des vertus aristocratiques
Le courage moral n'a d'autre témoin que Dieu qui seul sonde les coeurs et les reins
La lucidité, l'élan, la persévérance donnent au courage sa dimension psychologique; le noble objectif lui fournit une dimension morale.
Il ne peut y avoir de courage sans conscience ni libre arbitre.
Le courage est une vertu de circonstance. Il ne peut y avoir d'êtres courageux. Il n'y a que des actes courageux.
Hector, Achille et Ulysse sont les acteurs de leurs propres épopées. Mais utilisés par des dieux futiles et chicaneurs, dépourvus de conscience et de responsabilité, ils n'en sont jamais les seuls auteurs.
A force de tirer dans tous les sens, selon les intérêts de chacun, cette prétendue vertu finit par sonner creux.
Au même titre que la tristesse, la joie ou la colère, la peur est l'une de nos émotions primaires : une réaction à un événement qui affecte tout à la fois notre psychologie et notre corps. Une émotion se ressent et s'exprime. On distingue en général les émotions, instables par définition, des humeurs - comme le stress ou son opposé, la quiétude -, réputées stables. Les émotions s'expriment sans délai dès l'identification de l’événement déclencheur : moins d'un dixième de seconde dans le cas de la peur.