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Citations de Gérard Streiff (54)


L’Algérie a acquis chèrement son indépendance, reste à bâtir le pays.La tâche est colossale. Tout ou presque est a reconstruire. « Nous avons notre drapeau, nous avons notre hymne mais tout le reste, c’est l’Occident qui le décide », dira Ben Bella.
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Duras : […] « Je reste profondément communiste mais je ne marche plus avec vous.»
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Duras : On avait décidé, Dionys et moi, de ne plus reprendre notre carte. Mais on ne quitte pas le parti c’est lui qui vous quitte. Qui vous chasse.
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Duras : […] On avait du mérite parce qu’à Saint-Germain, entre les réalistes prolétariens et les bavards existentialistes, il n’y avait pas beaucoup d’espace. Et pourtant, on l’occupait.

Le jeune journaliste : Vous parler du groupe de la rue Saint-Benoît ?

Duras : Oui, il y avait une petite ruche d’amis qui se retrouvaient régulièrement dans mon appartement de la rue Saint-Benoît (elle sourit). Quelle équipe : Claude Roy, Edgar Morin, Jean-Jacques Rolland, Raymond Queneau, Michel Leiris, George Bataille, Francis Ponge, Jean-Michel Atlan, Clara Malraux, Jean Duvignaud, Romain Gary parfois, ou encore Lacan... et j’en oublie.
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"Nous ne voulons pas d'un monde où la garantie de ne pas mourir de faim s'échange contre la certitude de périr d'ennui"
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Les curés ici assurent le catéchisme en classe; le concordat, comme on dit. La séparation de l'église et de l'état, c'est bon pour le reste de la France. Chaque lundi matin, la visite du prêtre était au programme; ... Quand le directeur reprenait possession des lieux, il se gardait bien de croiser l'ecclésiastique; simplement, il criait en traversant la salle d'un pas décidé : "ouvrez les fenêtres, ça sent le corbeau !"
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Les enfants n'ont jamais vu pareille foule. Si bagarrée. La troupe, à leurs pieds, est bruyante, colorée, diverse. C'est dans sa masse, une armée de paysans, pauvres et fiers. Des combattants, torse nu, portent des braies. D'autres des capuchons de laine. Les uns ont un sagum, d'autres un sayon.
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Le scélérat retire son casque. On dirait qu'il porte un masque tant il est hideux: le crâne chauve et bosselé, la face émaciée, d'une maigreur maladive, une bouche ondulante, comme tordue par la méchanceté, et surtout il est borgne.
A la place de l'oeil droit, une vilaine cicatrice lui balafre cette partie du visage, la peau mal couturée recouvrant son orbite.
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Il les initie surtout aux secrets de la forêt. Il semble connaître chaque arbre, l'aubépine odorante et le bouleau blanc, le hêtre massif et le haut platane mais c'est le chêne qu'il chérit tout particulièrement.
(...) - Cela doit se passer le sixième jour de la Lune. Absolument le sixième jour. Le gui coupé tombe dans un drap blanc. On pend ensuite les branches à l'entrée des étables pour assurer la santé des bêtes.
- D'où sais-tu tout cela, Diviacos? s'étonnent les enfants.
- Je n'ai pas toujours été aveugle! Savez-vous que c'est aussi l'hiver, quand la sève ne circule pas, qu'il faut couper ces chênes pour en faire les planches les plus solides, pour ton bouclier par exemple. C'est du bois très dur, très résistant.
Il leur apprend à pénétrer dans la forêt comme on entre dans un temple, il dit d'ailleurs que les bois constituent son sanctuaire, que les arbres font le lien entre la terre où ils plongent leurs racines et le ciel qu'ils touchent de leur cime.
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- La chasse aux morts ? s'étonna Alexis.
- Les Maures, répondit son père, épelant le mot : M.A.U.R.E.S. C'est un terme très ancien qui désignait, en Espagne, les gens venus du nord de l'Afrique. Aujourd'hui, c'est devenu une insulte.
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François Mitterrand : « L’ Algérie, c’est la France. Et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne. Le seul arbitre des différents entre les citoyens, c’est l’État. Le seul responsable de l’ordre, c’est l’État. Les meneurs ont-ils cru que l’opinion française se diviserait et finalement les laisserait agir à leur guise ? Ils ont alors oublié que derrière le gouvernement tous les Français, qu’ils soient de la Métropole ou de l’Algérie, se grouperaient pour défendre le bien commun, la terre commune, la République enfin.»

(François Mitterrand est alors ministre de l’intérieur, il réagit officiellement en tant que tel)
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Un mouvement très important se développe en France, et il est nécessaire que l’opinion française et internationale en soit mieux informée, au moment où le nouveau tournant de la guerre d’Algérie doit nous conduire à voir, non à oublier, la profondeur de la crise qui s’est ouverte il y a six ans.

De plus en plus nombreux, des Français sont poursuivis, emprisonnés, condamnés, pour s’être refusés à participer à cette guerre ou pour être venus en aide aux combattants algériens. Dénaturées par leurs adversaires, mais aussi édulcorées par ceux-là mêmes qui auraient le devoir de les défendre, leurs raisons restent généralement incomprises. Il est pourtant insuffisant de dire que cette résistance aux pouvoirs publics est respectable. Protestation d’hommes atteints dans leur honneur et dans la juste idée qu’ils se font de la vérité, elle a une signification qui dépasse les circonstances dans lesquelles elle s’est affirmée et qu’il importe de ressaisir, quelle que soit l’issue des événements.

Pour les Algériens, la lutte, poursuivie, soit par des moyens militaires, soit par des moyens diplomatiques, ne comporte aucune équivoque. C’est une guerre d’indépendance nationale. Mais, pour les Français, quelle en est la nature ? Ce n’est pas une guerre étrangère. Jamais le territoire de la France n’a été menacé. Il y a plus : elle est menée contre des hommes que l’État affecte de considérer comme Français, mais qui, eux, luttent précisément pour cesser de l’être. Il ne suffirait même pas de dire qu’il s’agit d’une guerre de conquête, guerre impérialiste, accompagnée par surcroît de racisme. Il y a de cela dans toute guerre, et l’équivoque persiste.

(Manifeste des 121)
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On peut penser qu’il a été renversé par une alliance des technocrates et des nouveaux privilégiés du régime, ceux qui lui reprochent d’être trop populaire et ceux qui sont au pouvoir et ceux qui sont plutôt riches qui lui reprochent d’être trop populaire, trop à gauche, de n’être pas assez précis, technique dans ses décisions politiques.

(au sujet de Ben Bella)
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- Je ne suis qu’un soldat, un rouage de la machine, je suis aux ordres, je n’ai rien demandé. Mais objectivement, je me sens complice d’un immense crime, je suis complice, tu comprends ce que je veux dire ? Cette guerre ressemble à un crime organisé par le régime nazi et moi j’y tiens ma place. Même s’il faut bien obéir, non ?
Il se tait, il espère peut-être un encouragement de l’artisan qui pourtant ne dit rien. Heisel reprend, la voix légèrement enrouée :
- Je ne veux pas jouer ce rôle, tu entends. Je ne veux plus ! Je ne sais pas comment te le dire mais je te le dis tout de même : il faut faire quelque chose. Il faut que je fasse quelque chose. Mais quoi ?
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