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Critiques de Gerry Alanguilan (38)
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Elmer

Si vous avez envie de lire une bande dessinée ambitieuse, si vous n’avait pas peur des récits d’anticipation, si vous êtes prêt à plonger dans un univers très prenant… Alors Elmer est fait pour vous. Oui, je suis très enthousiaste ! Mais Elmer est un coup de coeur, un vrai, un de ces livres auquels on repense souvent et longtemps après l’avoir refermé.



Le pitch peut paraître légèrement difficile : des poulets qui gagnent tout d’un coup l’intelligence, la parole, voir l’humanité ? Le lecteur peut se demander où Gerry Alanguilan peut bien vouloir l’emmener. Surtout n’ayez pas peur, dans cette bande dessinée, il sera surtout question d’humanité, de psychologie et de construction de l’être.



Nous avons beau suivre la vie de poulets, Elmer présente une véritable chronique familiale, qui traite de mémoire, de transmission, de filiation, des sujets que j’affectionne grandement. Les relations entre les différents membres de la famille sont au cœur du récit. Jake se débat avec ses propres difficultés (chomage, peur, haine de l’autre…), mais doit aussi gérer ses relations conflictuelles avec son frère, devenu une star du grand écran, et apprendre à accepter la relation amoureuse de sa sœur avec un homme (par homme, j’entends un membre de l’espèce humaine).



L’autre grand thème du récit est, bien sur, le racisme. Comment deux espèces si différentes, qui historiquement avaient une relation de dominant/dominé, peuvent apprendre à vivre ensemble, à se respecter, à oublier les injustices passées. Il y a donc de véritables parallèles avec notre Histoire, avec les génocides, les guerres, les exclusions qui ont construit l’histoire de l’Homme. Et c’est avec ces événements difficiles que Jake va devoir se construire et apprendre à composer.



A la lecture d’Elmer, j’ai été très émue, certains passages sont durs, d’autres touchants. Gerry Alanguilan nous emporte avec lui dans cet univers différent du notre par certains points et pourtant très proche… C’est la grande réussite de cette bande dessinée, Gerry Alanguilan signe un récit intelligent, un ovni peut-être, mais un petit bijou surtout. Une chose est sure, on ne ressort pas de cette lecture sans en garder quelque chose ! Et j’ai hâte d’être à noël pour en trouver un exemplaire sous le sapin !
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Elmer

Je suis très enthousiaste au sortir de cette lecture qui m'a franchement ému. Enfin, j'arrive à lire une œuvre d'une intensité peu commune et avec une originalité à dépasser les bornes.



En effet, qui pourrait penser un jour que de simples poulets pourraient devenir des citoyens humains avec les mêmes droits que nous ? Attention, je ne fais pas référence aux forces de l'ordre : pas d'amalgame ! Dans la réalité, on se rendra compte que c'est un peu plus compliqué que cela en raison du lourd poids d'un passé meurtrier.



C'est l'idée même qui est intéressant même si elle paraît peu crédible. Pourquoi la race humaine devrait dominer dans le futur la planète et ne pas partager le pouvoir de la civilisation avec une espèce qui se révélerait doter d'une âme et d'une intelligence peu commune ? Les dinosaures ont bien dominé notre monde jusqu'il y a 66 millions d'années. Certes, ils étaient peu intelligents pour la plupart. La planète des singes racontent également l'avènement de la race des singes. Cependant, cette dernière est obligée d'anéantir la race humaine et la réduire en esclavage. Que dire alors d'une invasion extra-terrestre qui nous prendrait pour des termites ?



Là, le concept sera différent puisqu'il s'agit d'une coexistence entre deux espèces différentes. C'est presque une allégorie à construire un monde meilleur en surmontant la haine de l'étranger. Bien des peuples devraient s'inspirer de cette œuvre étrangement humaniste malgré son inspiration aviaire. Une vraie métaphore sur la différence.



Quand j'ai lu le mot de l'auteur (un philippin), il m'est apparu comme franchement sympathique. On voit qu'il a eu beaucoup de mal à percer sur le marché de la bd. Ceci est sa première œuvre qui a eu de la chance d'être publiée en France. Je suis généralement touché mais sans plus car je m'intéresse surtout à l’œuvre. Et celle-ci ne m'a pas déçu bien au contraire. On s'intéressera par conséquent à sa carrière qui ne fait que de débuter à 42 ans mais qui malheureusement s'est terminée tragiquement à 51 ans seulement. Le destin peut parfois frapper dramatiquement.



Elmer est une œuvre forte qui mêle droits civiques, holocauste et droit à la reconnaissance. A découvrir absolument !
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Elmer

Jake est un jeune coq vivant dans le monde des humains, ainsi que d’autres poules, poulets et coqs. Comme nous, ils sont doués de paroles. Jake est un jeune écrivain qui retourne dans ses terres natales pour rendre visite à son père Elmer, sa mère et au passage sa sœur et son frère qui ce dernier est dans le cinéma.

Il y a beaucoup de colère en Jake, car il ne supporte pas comment les humains ont traité ses semblables tout ce temps durant, et encore actuellement. Ce traumatisme omniprésent que certains ne veulent pas admettre. Il apprendra la vérité grâce aux notes autobiographiques de son père et de son meilleur ami humain : Fermier Ben, ce qu’ils ont subis, leur résistance, et résilience.



Une très bonne idée mise en page pour le plaidoyer du respect de la condition de vie animal de Gerry Alanguilan (et superbement dessinée), qu’il m’est déjà arrivé de penser, et d’en discuter.

> Et si une espèce animale, (surtout d’élevage) du jour au lendemain se mettait à parler... Comment réagirions-nous ?

Beaucoup ne voudraient rien entendre, comme les trois singes qui nient le problème en se bouchant les oreilles, la vue, la bouche, et se diraient que ça n’existe pas et qu’ils continueraient à manger des êtres qui parlent comme nous. D’autres se remettraient en question. Et une minorité qui déjà en avance sur ce plan-là, ont déjà arrêté de consommer des êtres vivants.

Mais au-delà de cela, comme l’ont vécu, le vive, et vivront encore les animaux de bétails : ils sont concentrés dans des mêmes lieux, puis voués à l’extermination, au génocide, après avoir été maltraités, torturés... ça ne vous rappelle rien ces conditions d’existence ?







Petite note trouvé récemment :

L'abattage des animaux pour fournir de la viande représente plus de 2000 animaux par seconde (compteur) soit 65 milliards d'animaux tués chaque année selon la FAO. Les estimations hautes sont de 150 milliards d'animaux en comptant toutes les espèces (poissons, oiseaux, etc)



https://www.planetoscope.com/elevage-viande/1172-nombre-d-animaux-tues-pour-fournir-de-la-viande-dans-le-monde.html

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Elmer

D’abord auto-édité par son auteur philippin, ce one-shot est maintenant publié en français par les éditions Cà & Là. Encreur sur plusieurs séries très connues, Gerry Alanguilan n’est pas vraiment un inconnu dans le monde du comics, mais ce récit qu’il signe en solo est pour le moins surprenant.



Il n’y a pas longtemps, on retrouvait déjà les poulets au centre d’un postulat de départ intéressant dans « Tony Chu, détective cannibale », où, suite à une pandémie de grippe aviaire ayant décimée 116 millions de personnes à travers le monde, la volaille était devenue le premier produit de contrebande. Le point de départ de cette histoire est tout aussi loufoque, mais le récit qui en découle est beaucoup plus profond.



L’idée de base est qu’en 1979, suite à un phénomène inexplicable, les poulets sont subitement devenu conscients et ont non seulement progressivement appris à parler et à écrire, mais ont également fini par revendiquer des droits identiques aux humains. Ce chamboulement ne s’est évidemment pas déroulé dans la douceur et laisse encore des traces bien visibles dans la société d’aujourd’hui. Car le récit débute vingt-cinq ans après cette prise de conscience des gallinacés et invite à suivre le quotidien de Jake Gallo, un jeune coq qui a du mal à trouver sa place dans la société.



« Elmer » propose tout d’abord une émouvante chronique familiale et une quête de soi touchante. Entre son frère devenu star du grand écran, une sœur qui annonce son mariage mixte avec un humain et son incapacité à trouver du travail, la vie de Jake n’est pas de tout repos. Mais c’est surtout la relation père-fils que l’auteur développe avec brio tout au long de ce one-shot. C’est au travers du journal intime du père, Elmer, que le lecteur va non seulement découvrir toute l’histoire de la famille Gallo, mais également celle des gallus gallus et de leurs efforts pour parvenir à cohabiter avec les humains.



Et c’est là que se trouve le principal intérêt de ce chef-d’œuvre, car le chemin emprunté par ces poulets intelligents pour accéder à des droits fondamentaux, n’est pas sans rappeler quelques tristes passages de l’Histoire du genre humain. De leur élevage en batterie, qui fait inévitablement allusion aux fameux camps nazis, à leur exécution sanglante, qui a tout d’un génocide, la liste des maltraitances dont ils étaient victimes n’est pas mince. Et maintenant qu’ils ont quitté le règne animal, le bilan du genre humain n’est malheureusement pas beaucoup plus positif, car au menu des gallinacés, on retrouve intolérance, racisme et exclusion, mais heureusement également quelques histoires qui font chaud au cœur, comme celle du fermier Ben, véritable héros de la résistance. Malgré une approche particulièrement déstabilisante, l’auteur brosse finalement un monde particulièrement réaliste et familier et aborde de nombreux thèmes universels. Si l’approche anthropomorphique des personnages permet de créer une certaine distance vis-à-vis des faits relatés, la vision du genre humain offerte par l’auteur n’est pas moins triste pour autant. A la fois universelle, intimiste, drôle et émouvante, cette mise à nu du manque d’acceptation de la différence est d’une intelligence rare.



Derrière une couverture sobre et élégante, l’auteur propose un dessin noir et blanc précis et réaliste qui accompagne brillamment ce récit riche en émotions et invitant à la réflexion. Est-ce le postulat de base de cette histoire qui est absurde ou l’intolérance qui anime notre monde ?



Quoi, qu’il en soit, Gerry Alanguilan a probablement raison de supposer que quand les poules auront des dents, l’homme, lui, sera toujours intolérant !
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Elmer

C’est une bande dessinée ou plutôt un comics très original : on se retrouve dans un monde où les poulets ont acquis, d’un coup, une intelligence comparable à celle des humains et cohabitent maintenant plus ou moins pacifiquement avec les humains : ils reçoivent la même éducation, ont accès aux mêmes métiers et vivent dans les mêmes villes.



L’auteur en profite pour explorer ce qui fait le propre de l’homme et pour poser des questions de tolérance. Le propre de l’homme est-ce notre capacité à réfléchir, écrire, ressentir ou notre aptitude à la violence et aux massacres? On peut en filigrane y lire aussi un plaidoyer pour la vie animale.



L’intrigue se situe aux Philippines mais en dehors des coqs de combat, ça se ressent très peu dans cette bande dessinée qui reprend des thèmes universels de famille, de relations aux autres, d’épanouissement et de tolérance. J’ai été impressionnée par la performance de l’auteur qui nous fait complètement oublier que les protagonistes sont des poulets. Il n’y a malgré le scénario atypique aucun humour facile lié à cette situation et il arrive à insuffler une vraie intensité émotionnelle dans son scénario, loin des clichés faciles.



C’est décidément une bd atypique, avec des une réflexion dense nourrie par la fiction. Le graphisme est lui aussi atypique, en noir et blanc et on ressent l’influence des comics américains dans l’encrage ou l’expression de certaines émotions.



Une belle découverte.

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Elmer

En cette fin d’année 2003, Jake Gallo a les nerfs à vif. Il vient encore de rater un entretien d’embauche, son père a fait une attaque, son frère, star du cinéma, ne prend plus le temps de lui parler et sa sœur May va épouser un humain, ce qui, pour lui, est totalement impensable. Et oui, un humain ! Il faut dire que chez les Gallo, on est poulet de père en fils. Depuis l’événement qui s’est déroulé le 3 février 1979, toutes les poules et tous les coqs de la planète sont doués de raison et capables de parler. Après bien des combats, les gallinacés sont aujourd’hui considérés comme appartenant au genre humain. Dans les faits, les différences de traitement continuent d’exister mais l’intégration des poulets dans la société est devenue la norme.



Jake va opérer un retour aux sources en se rendant dans la maison familiale pour assister aux derniers instants de son père. Après l’enterrement, sa mère lui donne le journal intime du défunt et Jake y découvre un témoignage bouleversant sur les premiers mois qui ont suivi la transformation des poulets...



Elmer est un OVNI complet. Déjà, il me semble que c’est la seule et unique bande dessinée Philippine jamais publiée en France. Et que dire de l’intrigue imaginée par l’auteur ? Dans une interview de janvier 2011, il explique d’où lui est venue l’idée : « Un jour, assis devant ma maison, je me suis demandé : Et si les poulets parlaient ? Que feraient-ils ? Que diraient-ils ? Seraient-ils en colère ? ». Les choses auraient pu en rester là où tourner à la série Z de science fiction (L’attaque des poulets mutants !) mais Gerry Alanguillan a réussi le tour de force de créer une œuvre tout en finesse. En faisant de la famille de Jake l’épine dorsale de son intrigue, il recentré le récit sur des thèmes intimistes tels que la perte d’un proche et les liens familiaux. Entremêlant sans cesse la petite et la grande histoire, il déroule une partition sans faute où les événements s’enchaînent naturellement malgré les nombreux flashbacks.



Jake Gallo est un personnage touchant sous ses airs d’écorché vif. Un individu en colère, en conflit perpétuel, persuadé que tous les humains sont des racistes anti-poulet. En plongeant dans les souvenirs de son père, il découvre que les choses ont progressé en à peine quelques années et que les combats menés pour l’égalité entre humains et poulets ont été aussi douloureux que salutaires.



Concernant les relations père/fils, l’auteur avoue qu’il s’est inspiré de son histoire personnelle : « Pendant des années, j’ai vécu dans la crainte de perdre mes parents, d’un âge avancé. Dans ce bouquin, on trouve beaucoup de mes souvenirs. [...] Mon père et moi n’étions pas si proches. Après sa mort, je me revois fouiller dans des vieilles boîtes pour trouver son journal... ». Un point de départ totalement irrationnel, un développement centré sur la cellule familiale et la mise en perspective de son propre vécu : avec ces ingrédients pas forcément évidents à accommoder Gerry Alanguilan a concocté une recette délicieuse.



Si je devais concéder un très léger défaut, je dirais que le dessin n’est pas le point fort du recueil. Un noir et blanc par moment assez maladroit mais qui reste suffisamment efficace pour ne pas desservir le propos. L’influence des auteurs de comics indépendants saute aux yeux. Personnellement, le trait d’Alanguilan m’a rappelé celui de Terry Moore, l’auteur de la série Strangers in Paradise.



Une superbe découverte (une de plus !) des éditions ça et là. Publié il y a tout juste un an, Elmer a déjà reçu la reconnaissance du public et de la critique, remportant notamment le prix Asie-ACBD 2011. A découvrir d’urgence pour les amateurs de BD atypique et de grande qualité.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Elmer

Les hommes se réveillent un beau matin et s'aperçoivent que les poulets se sont mis à parler, et semblent doués d'une intelligence jusque-là insoupçonnée...



Avec un tel scénario, on est forcément un peu désarçonné ! Mais malgré le héro emplumé, Gerry Alanguilan parvient à dresser un portrait tout en finesse d'une société humaine violente qui craint et refuse de reconnaître l'altérité, face à des poulets qui leur sont semblables, et qui comptent dans leurs rangs des coqs de combat belliqueux prêts à en découdre.



Récit de l'oppression des minorités, mais aussi des traumatismes subis, de la difficulté à choisir entre mémoire et avenir et du lourd héritage familial que portent sur leurs épaules certains membres d'une fratrie : que les protagonistes soient des poulets n'en rend pas moins cette bande dessinée profondément prenante et subtile, et bien attristante.



A noter également que ce n'est pas tous les jours que l'on tombe sur une bande dessinée d'un auteur philippin !
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Elmer

Imaginez un monde où les poulets et les hommes vivraient en harmonie, où ils seraient tous logés à la même enseigne... Nous sommes en 2003. Jake Gallo est ce qu'on pourrait appeler un loser : la vingtaine (c'est pas si jeune, pour un poulet !), pas de travail, pas de copine, une tendance à piquer des colères noires... Pour échapper à la remise en question, il invoque le racisme ambiant de la société dans laquelle il vit : si son avenir est aussi incertain, c'est à cause de ces hommes qui méprisent les poulets et qui préfèrent garder les bons jobs pour leurs congénères ! Un jour, un drame secoue sa vie morose : son père, Elmer, fait une attaque. Le retour au bercail est inévitable pour Jake ; dans la maison familiale où ils ont grandi, il retrouve sa mère, Helen, une poule psychologiquement fragile, son frère Freddie, devenue star de ciné, et sa soeur May, qui vient de se fiancer avec un humain... au grand désarroi de Jake. Cette réunion de famille imprévue va se prolonger plusieurs jours après la mort du père. Jake a hérité du journal d'Elmer et entreprend de le lire. La tâche s'annonce fastidieuse : les premières pages sont très difficiles à lire, et pour cause : son père apprenait tout juste à parler et à écrire lorsqu'il a commencé à consigner régulièrement ses souvenirs. Une discussion avec Ben, le fermier qui a sauvé ses parents à une époque où leur vie était menacée, va le convaincre de s'accrocher dans sa lecture et de reconstituer l'histoire familiale.
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Elmer

Jake Gallo est un écrivain en panne d’inspiration, au chômage de surcroit. Il mène une vie on ne peut plus banale jusqu’à ce qu’il apprenne qu’Elmer, son père, a fait une crise cardiaque. Il se rend chez ses parents, son père est très affaibli… il décède quinze jours plus tard, en octobre 2003. Jake décide alors de rester auprès de sa mère pour la soutenir dans cette épreuve. C’est aussi pour lui l’occasion de retisser des liens avec son frère et d’apprendre les fiançailles de sa sœur avec un humain. Jake est indigné ! Sa sœur va se marier avec un humain ! Oui, Jake est un coq. Chaque jour, il se sent victime de l’hypocrisie des hommes, du racisme ou de la discrimination à l’embauche. Il se sent méprisé et ses difficultés à retrouver un emploi que font qu’entretenir sa haine à l’égard des humains.



Quelques jours après l’enterrement d’Elmer, sa mère le prend en aparté pour lui remettre le journal intime du défunt. Ce sont-là les dernières volontés du paternel : que son « enfant préféré » soit le premier dépositaire de son témoignage et de la mémoire de leur famille. Jake remonte ainsi en 1979 et revit les événements tels qu’ils ont été vécus par ses parents. A commencer par cette nuit où, durant quelques secondes, un grand halo de lumière a éclairé la nuit. Le lendemain, les gallinacées étaient dotées d’une âme, d’une conscience et du langage. Jake va donc découvrir les conséquences de cette révolution et l’histoire de tout un peuple.



" Merci d’avoir pris cette bande dessinée. Que vous l’ayez achetée ou empruntée à quelqu’un, merci de me donner l’opportunité de partager mes histoires. (…) pour une raison quelconque, mon voisin de classe voulait lire cette histoire, et il pleura après l’avoir lue. Ça a été une surprise pour moi d’obtenir ce genre de réaction. Je trouvais ça bien. Non, je trouvais ça génial de voir qu’une de mes histoires semblait suffisamment réelle pour susciter une émotion. Et puis une autre surprise : mon camarade m’a donné 10 pesos pour écrire le prochain chapitre. Ouah ! "



Voici les premiers mots de la préface de Gerry Alanguilan. L’auteur revient sur une passion qu’il nourrit depuis qu’il est enfant : dessiner. Il explique son rapport au monde imaginaire, le besoin de le mettre en image, l’importance qu’il consacre à ce partage. Le ton est chaleureux, l’auteur est humble, il ne m’en fallait pas plus pour accepter son invitation à le lire et m’enfoncer confiante dans cette lecture. Cet artiste s’est fait connaitre aux États-Unis via son travail de colorisation sur des albums de chez DC et Marvel. En parallèle, il réalisait déjà ses propres albums aux Philippines (depuis 1992) où il a très largement contribué à l’essor de la bande dessinée dans son pays. Son premier ouvrage (Wasted) est auto-édité puis, en 2004, Gerry Alanguilan crée sa propre Maison d’Edition (Komikero Publishing) qui lui permet notamment de publier Elmer (2006).



Bien que cet album parte d’un postulat de départ totalement fou, la découverte de ce monde se fait naturellement. Les premières planches montrent le quotidien d’un personnage (que l’on ne voit pas de suite) : entre réveil matinal, préparation pour un entretien d’embauche et petite scéance de surf sur Internet. Il fantasme au passage sur les photos d’une star de cinéma, une belle humaine… Son comportement m’a semblé si familier que je pensais que le narrateur était un homme. Du coup, l’acceptation de cet anti-héros et des quelques éléments sur sa personnalité est déjà amorcée lorsqu’on découvre que c’est un coq.



Le scénario est fluide, le ton est juste et le personnage principal est honnête envers lui-même. Je lui ais emboité le pas grâce à ses bulles de pensées. Rapidement, j’étais dans sa tête à partager avec lui les joies, les peines, les sentiments de haine ou d’amour. Avec Jake, j’ai haïs les hommes pour leurs folies meurtrières et lorsque Gerry Alanguilan revient sur la peur panique suscitée (chez l’homme) par la grippe aviaire… rien n’y a fait ! Je me suis identifiée à Jake et à sa famille. La manière dont leurs émotions et leurs inquiétudes sont retranscrites m’a émue, j’ai eu de l’empathie pour cette espèce. Gerry Alanguilan a placé son album sur une fine frontière entre « fable » et réalité, il maîtrise parfaitement son univers. L’auteur ne nous fait rien découvrir car ce monde est le nôtre au quotidien : entre haines raciales, génocides, discriminations… ce sont autant d’aspects qui nous sont familiers. Le scénario est d’une richesse et d’une technicité certaines ; il dispose du recul nécessaire (la voix de son père vient du passé) tout en laissant une grande place à l’affect. Les nombreuses allées-venues passé/présent donnent un rythme agréable à la narration. Enfin, l’auteur se repose sur la cohabitation forcée entre hommes et volailles (où les Gallinacées représentent tous les peuples opprimés, symbolisent toutes les différences qu’elles soient raciales, ethniques, religieuses, intellectuelles…) pour introduire une réflexion sur les notions de tolérance, d’égalité, d’entraide… Il a créé un album troublant et émouvant. Beaucoup d’humour et de dérision permettent à l’auteur de faire passer un message fort : Alanguilan ne heurte pas le lecteur, il l’émeut.



L’utilisation du noir et blanc sert réellement le récit, laissant à chacun la possibilité d’y injecter ses propres couleurs. Le graphisme est plus convenu, il m’a dérangé sur certains passages, parfois cru et maladroit, souvent figé. La qualité de la narration contrebalance largement cette gêne d’autant que les dessins d’Alanguilan sont détaillés, expressifs et véhiculent quantité d’émotions. J’ai encore en mémoire ces pupilles dilatées des coqs décapités semblables à des gouffres d’angoisse dans lesquels j’ai eu peur de plonger.



Nouveau coup de cœur de lecture pour ce mois de mai. Ce petit album a tout d’une grande œuvre. Il traite intelligemment de sujets douloureux et mêle avec ingéniosité humour et émotions. Une lecture que je vous recommande.
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Elmer

Cette satire sociale n'est pas sans rappeler le fameux Maus de Spiegelman, à la différence près que Gerry Alanguilan fait cohabiter humains et poulets.



En 1979, les poulets sont devenus conscients et dès lors ils se battent (au sens propre et au figuré) pour exister et revendiquent les mêmes droits que les hommes.



Jake Gallo, fils d'Elmer retrace au travers du journal intime de son père légué à sa mort l'histoire de sa famille et plus géneralement l'Histoire de notre société.



Un dessin en noir et blanc très expressif qui confère au texte toute sa dimension tragique.

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Elmer

Un jour de l’an 1979, les poulets, ont évolué en pseudo-humains.

Pseudo sans connotation négative : ils sont doués de raison, ils savent lire, écrire, parler et, comme les hommes, ils habitent dans des maisons…

Physiquement cependant, ils ont toujours l’apparence de volatiles.





Dans ce monde nouveau, les hommes et les poulets disposent des mêmes droits et cohabitent. Certains, fort rares, envisagent même le mariage mixte poulet/humain.

Mais ce n’est quand même pas le meilleur des mondes, comme nous le raconte le « personnage » principal, Jake Gallo, qui désespère de trouver un job en raison justement de son état de poulet.

A travers le journal de son père, Elmer, récemment décédé, Jake va nous faire revivre l’avant et l’après :

les conditions d’élevage des poulets de batterie, les atroces séances d’abattage (les dessins sont parfois très durs), le destin des volailles à la rôtisserie… puis les batailles que se livrent poulets et hommes, à la vie à la mort.

Et l’après n’est pas tout rose donc, avec une ségrégation d’un côté comme de l’autre.



Cette harmonie vraiment ténue va voler en éclat avec l’annonce de l’épidémie de grippe aviaire en 1987. A nouveau, c’est le règne de la terreur, la communauté de poulets est massacrée, exterminée, tente de se défendre en entamant des actions commandos également meurtrières.

L’auteur Gerry Alanguilan brosse le tableau d’une société éclatée, rongée par l’instinct de supériorité des uns et leur haine vis-à-vis des autres. Passée l’épisode de la grippe aviaire, c’est un apaisement qui se profile, emmené par des personnages aussi tolérants que Ben le fermier.



J’ai de suite pensé à la bande dessinée "MAUS" d’Art Spiegelman, où les personnages revêtent les traits de souris, et qui dépeint la Shoah et l’exil douloureux de survivants à New York et la relation particulière d’un père et de son fils.



Ces deux BD sont dessinées en noir et blanc. Pour en revenir à « Elmer », j’ai trouvé les dessins très bien faits, et les représentations de la maisonnette, du jardin, des paysages magnifiques : cela donnait envie de sortir ses crayons et se mettre à les colorier. (Du reste, la mode est aux coloriages pour se "déstresser"... je pourrais commencer par cette BD).



Une bande dessinée qui n'est pas dénuée d'humour ou d'un brin d'ironie : ainsi, le plat préféré de la famille poulet, c'est le... canard rôti !



NB : Gerry Alanguilan est un dessinateur philippin, « encreur » qui a participé à plusieurs comics fameux.



Une très bonne découverte.



Et j'ai honteusement repensé aux scènes de OSS 117 dans l'élevage avicole, avec Jean Dujardin s'amusant à éteindre/rallumer la lumière pour entendre/cesser d'entendre les poulets. Voui, j'avoue que ce genre de scènes (et ce genre de films !) me font bien rire !!!
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Elmer

Les éditions Ca et La savent vraiment trouver des albums originaux et marquant. Ce récit qui commence comme une farce, prend vite une tournure plus engagée et dramatique.

Jake se sent mésestimé par la société. victime de sa différence. Jake est un poulet et comme ses congénères, il est doué d'intelligence. Intégré à la société, il se sent pourtant rejeté voir haï, par ses désormais égaux: les hommes.

A la mort de son père, il hérite de son journal. Commence alors pour lui la découverte du passé. La violence qu'a engendré cette transformation des poulets n'est pas sans rappeler de nombreux épisodes qui noircissent notre Histoire.

Cet album met en exergue ce que l'humanité a de plus sale, sa peur de l'inconnu et sa virulence extrême. J'ai été touché, parce que partant d'une situation invraisemblable, l'auteur réussi à la rendre plausible. Dans ce sens que l'histoire que l'on lit ne nos étonne même plus. Elle s'encre dans notre réalité. Les réactions, pour ou contre, sont plus que vraisemblables. Les poulets eux-mêmes ne sont pas d'innocentes victimes, comme si être un être pensant faisait de nous des boules de haine.

Au delà de la critique sociale, le récit met en scène les liens familiaux, le poids du passé dans les relations, et malgré cette ambiance très noire, il reste toujours une lueur d'espoir, nous ne sommes pas tous des imbéciles apeurés... et les mentalités finissent par évoluer.

Le récit est vif, bien construit avec un dessin fin qui transmet l'émotion autant que la fureur d'un combat.

L'album traite avec brio du genre humain dans toute sa complexité. A découvrir..
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Elmer

Elmer est un poulet. Les poulets et les humains cohabitent de facon assez naturelle. Elmer est appelé au chevet de son père mourant ainsi que son frère et sa sœur.

A la mort de son père, Elmer se voit remettre par sa mère le journal que tenait son père. Il entreprend de le lire et d'en faire un livre.

Au fur et à mesure qu'il avance dans sa lecture il se rend compte de tout ce que ses parents ont du endurer pour élever leurs trois enfants, fonder leur foyer... se défendre de l’extérieur.

Cette bande dessinée peut paraitre étrange mais l'idée est vraiment bonne et originale. J'ai beaucoup aimé le scénario ainsi que les dessins qui sont d'excellente qualité.

A lire.
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Elmer

Cette bande dessinée raconte une société dans laquelle poulets et humains sont à égalité : ils parlent, ils pensent, ils travaillent, ils ont les mêmes droits. Ce n'est qu'assez récent, depuis qu'un jour, assez mystérieusement et subitement, les poulets se sont découverts une conscience.



Jake Gallo est un poulet en colère, il en veut à la société d'être en échec, a du mal à voir son frère qui a réussi dans le cinéma et ne comprend pas sa sœur qui veut se marier avec un homme.



Au moment de la mort de son père, sa mère lui confie le journal intime de celui-ci qui se révèle être un témoignage poignant de l'époque où tout a basculé pour les poulets et les humains.



Ce fut une lutte très sanglante car il n'a pas été facile de s'imposer dans cette société qui reléguait les poulets au rang d'animaux de batterie. Un combat pour la nouvelle place des poulets, pour des droits fondamentaux a été mené pour arriver à l'époque de Jake où les deux groupes de population vivent à peu près en harmonie -même si le racisme et les ressentiments existent encore.



Cette bande dessinée aux dessins en noir et blanc, très graphiques avec beaucoup de traits et de noirs, raconte de façon très intense et émouvante et même réaliste (aussi surprenant que cela puisse paraitre dans une histoire dont les héros sont des poulets) l'évolution d'une société par l'intégration d'une catégorie différente de personnes. J'ai beaucoup pensé aux mouvements des droits civiques pour les Noirs aux États Unis. En lisant ce "témoignage", on oublie que les poules sont des poulets, on se laisse emporter par l'Histoire. C'est fluide et très bien raconté.
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Elmer

Une critique acerbe de notre société par le biais de l'évolution animale. Une BD d'anticipation qui met les poulets au cœur du débat avec toutes les maltraitances qui vont avec : racisme, abattage, "traite des poulets", etc. Que ferions-nous s'ils devenaient intelligents et doués de parole ? Nous ne pourrions plus les manger, à moins de ne pas y reconnaître un égal.

Une BD très dure graphiquement mais qui a le mérite de faire réfléchir sur notre société et nos habitudes.
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Elmer

Jake Gallo doit rentrer de toute urgence dans la maison familiale. Son père est souffrant, victime d'une attaque cardiaque. Sur place, il retrouvera sa sœur May, son frère Freddy, et sa mère. Il y aura aussi Ben, le fermier.

Un rassemblement dans la tristesse mais qui amènera une véritable introspection pour toute la famille...

Une histoire qui se passe environ 25 ans après une incroyable révolution qui a vu les poules élevées au statut d'humain à part entière.



J'avais vu de très bonnes critiques de cet album, ce qui m'avait décidé à me le procurer. Pourtant, je ne l'ai pas lu de suite, j'avais besoin de me sentir prêt pour ça, afin de me trouver dans les meilleures dispositions pour l'apprécier à sa juste valeur. Car je savais que j'allais retrouver dans cette histoire quelque chose de bien plus profond qu'une simple aventure avec des poules.



La suite à lire sur BenDis...
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Elmer

Des fables de La Fontaine aux aventures de Mickey, Donald, Picsou & Cie, en passant par "La ferme des animaux" de George Orwell, l’anthropomorphisme m’a toujours séduite. Derrière la façade des animaux qui parlent et agissent comme l’Homme, il y a toujours une réflexion à prendre et une leçon à tirer pour nous autres, êtres humains.



Aussi, quand cette bande dessinée a atterri dans mes mains, j’ai tout de suite su que les personnages allaient avoir un impact sur ma petite conscience de lectrice. Bingo ! Les protagonistes de ce one-shot singulier, poulets de leur état, appartiennent officiellement au genre humain depuis qu’ils sont capables de parler, de penser, de lire et d’écrire. Le récit commence en 2003, à l’époque de Jake Gallo, le héros, issu de la deuxième génération de gallinacés intelligents. Jake est un coq fier et bouillonnant de colère envers les Hommes, ces êtres répugnants qui, quelques décennies auparavant, s’adonnaient encore à l’élevage de poulets, les égorgeaient, les cuisinaient…



La coexistence a longtemps été conflictuelle et même très sanglante, et bien que ces ex-animaux de basse-cour trouvent peu à peu leur place dans la société, les discriminations, le racisme et les rancœurs sont toujours présents. Il faut dire que la grippe aviaire n’a rien fait pour apaiser les tensions. Jake enchaîne les entretiens d’embauche sans succès, l’accès au marché du travail étant encore assez fermé pour lui et ses semblables. Cela n’a pas empêché sa sœur May de devenir infirmière et son frère Freddie de réussir dans le cinéma sous le pseudonyme de Francis.



À la mort de son père Elmer, Jake hérite du journal que ce dernier a pris soin d’écrire pour ne pas oublier ce qui est arrivé depuis ce jour mémorable du 3 février 1979 où les poules ont brutalement acquis une conscience. La lecture de ce carnet sera l’occasion de remonter le temps et de comprendre l’origine des violences, mais aussi des amitiés, entre les humains et les gallinacés, et plus particulièrement entre Elmer et le fermier Ben.



L’univers en noir et blanc de l’illustrateur philippin Gerry Alanguilan est une merveille. Cette uchronie poignante de 142 pages (trop court !) en fera réfléchir plus d’un devant son assiette de poulet/frites ! Si une race d’animaux s’éveillait soudain et adoptait un comportement humain, comment les traiterait-on ? Exercerait-on encore notre toute-puissance sur eux, au seul motif que nous étions là avant ? Prendrait-on peur de ce changement et tuerions-nous ces nouveaux monstres ?



Attention, certaines scènes risquent de choquer des lecteurs non avertis : outre le sang et la violence des combats, le langage parfois ordurier retranscrit toute la haine de cette opposition humains/poulets. Enfin, il y a quand même de l’amour dans le pré : May, la sœur de Jake, s’entiche d’un humain…



Une très belle découverte, qui, au même titre que la célèbre bande dessinée Maus d’Art Spiegelman, nous retourne l’estomac.
Lien : http://www.les-surbookees.co..
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Elmer

En Résumé : J'ai vraiment passé un bon moment avec cette Bande Dessinée qui nous offre une histoire, certes déjà vue et sans véritables surprises, mais qui se révèle poignant, prenante, traitant de sujets universels et vraiment sensibles tel que l'acceptation et la famille de façon originale et efficace. Les personnages qu'ils soient animaux ou humains sont vraiment attachants et bouleversants. L'auteur a su aussi nous offrir des graphismes vraiment intimistes et réussi, retranscrivant de façon vraiment réussie les émotions de chacun, même si parfois le tout parait légèrement confus. Une BD à découvrir selon moi.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Elmer

Quelle étrange BD ! Gerry Alanguilan, auteur Philippin jusque là inconnu chez nous imagine qu'un inexplicable phénomène dote les poulets, poules et autres coqs de basse-cour de la parole... Essayez d'imaginer l'effet que ça vous ferait d'entendre hurler à l'aide le poulet du fermier d'à côté que vous vous régaler de manger dimanche ! Dis comme cela, on frole le grotesque, au mieux ça à l'air d'une bonne farce absurde à la Monty Python. Mais à travers cette histoire déjantée, l'auteur va bien au-delà de la farce et nous offre là une oeuvre dénonciatrice des oppressions des peuples sur d'autres peuples et une oeuvre sur la tolérance. On ne peut s'empêcher d'y voir des parallèles avec les moments les plus noirs de l'histoire mondiale... A découvrir absolument !

Ajouter à cela une géniale ambiance de film noir des années 50 et vous obtenez une oeuvre très originale qui récolte de nombreux prix sur son passage :
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Elmer





Curieuse histoire! Curieux héros! Curieux roman graphique!

Sans Mo’ qui en a parlé si bien et si chaleureusement recommandé cette BD , un mercredi de mai dernier, je n’aurais jamais eu l'idée de choisir cet album. La seule vue de la couverture m’aurait fait fuir: un encadré de coq arborant une belle et fière crête rouge, ce n’est pas spécialement une image faite pour me plaire. A vrai dire, un tel coq bien vivant au milieu de sa basse-cour, voilà bien longtemps que je n’en ai pas vu!



Bien sûr, il s’agit d’une fable et je viens de beaucoup apprécier Blacksad. Je commence donc à m’habituer aux histoires où les animaux remplacent les hommes.

Qu’en est-il de celui-ci qui s’est vu décerner le prix Asie ACBD 2011 et que l’on nous présente comme la première BD philippine traduite?



Jack Gallo est un jeune coq qu’un cauchemar réveille un beau matin d’octobre 2003 : il doit se présenter à un entretien d’embauche.

A la une de tous les journaux, la grippe aviaire fait paniquer les humains.

Dans sa recherche d’emploi, il se sent discriminé parce qu’il n’est qu’un poulet. Ce n’est en effet que très récemment que les coqs et les poules ont été reconnus comme les égaux des hommes, après la nuit de leur métamorphose et une terrible lutte de reconnaissance de leurs droits. L’équilibre et l’égalité entre ces deux espèces restent cependant très fragiles et l’épidémie qui commence entraîne un vrai génocide de poulets.



Ce même mois, son père meurt. Il hérite de son journal intime et c’est ainsi, en lisant l’histoire héroïque de ses parents qu’il découvre la vérité concernant ses voisins et les rôles joués par chacun d’eux. Ben, par exemple, leur fermier, a été un protecteur des plus admirables.

Et l’histoire de Jack, le jeune coq, continue ainsi avec ses hauts et ses bas. Il doit arriver à s’insérer dans cette nouvelle société et trouver le rôle qu’il devra à son tour y jouer.

L’essentiel tient dans le message de paix et de compréhension mutuelle des différences de chacun que met en valeur cette fable. Le racisme, la tentation de se protéger par l’exclusion des autres, voilà le mal et le danger toujours prêts à renaître et qu’il faut sans cesse combattre.

C’est très bien fait, agréable à lire et à regarder, ni didactique ni outrancièrement moralisateur. J’ai bien aimé.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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