Citations de Giordano Bruno (17)
C'est donc vers l'air que je déploie mes ailes confiantes.
Ne craignant nul obstacle, ni de cristal, ni de verre,
Je fends les cieux et m'érige à l'infini.
Et tandis que de ce globe je m'élève vers d'autres globes
Et pénètre au-delà par le champ éthéré,
Je laisse derrière moi ce que d'autres voient de loin.
Ainsi la splendeur de Dieu est augmentée, la grandeur de son royaume est révélée: il n'est pas célébré dans un mais dans d'innombrables soleils, pas dans une Terre, un monde, mais dans plusieurs centaines de milliers, que dis-je, dans d'innombrables mondes.
[…] ce déni de justice, ce tort extrême de la nature, laquelle par l’apparence d’une surface, par une ombre, un fantôme, un songe, un enchantement circéen mis au service de la génération, nous donne l’illusion trompeuse de la beauté. Une beauté qui tout ensemble vient et passe, naît et meurt, fleurit et se fane : elle n’est belle qu’un très court moment, et au dehors, car au-dedans elle ne contient de vrai et de durable qu’une cargaison, un magasin, un entrepôt, un marché de toutes les malpropretés, toxiques et poisons qu’a jamais pu engendrer cette marâtre nature…
(p. 92)
Maintenant je pars dans l'azur étoilé et je laisse derrière moi ce d'autre regardent de loin.
Les vieillards parfois sont endurcis aux liens, parfois ils y sont impropres ; les jeunes gens, quoique moins endurants, sont plus propres à être liés ; quant aux gens d'âge moyen, ils sont liés proprement, durablement, étroitement.
J'ai découvert l'identité de toutes les religions, et donc je n'en remets aucune en doute, car la divinité m'apparaît en toute chose, du grain de sable à l'étoile la plus éloignée de l'infiniment petit à l'infiniment grand.
La pluralité des mondes – l’immensité infinie de l’univers – est un fascinant sujet de contemplation. Celui qui en perçoit véritablement le mystère et la grandeur est à l’abri des séductions de tout système religieux, et ne défiera pas le principe fondamental de l’univers. Il est impossible de croire que l’Esprit qui anime cette machine infinie ait pu engendrer un fils dans le corps d’une femme juive. […] Cette fable misérable au sujet du Diable, d’Ève, de l’Intercesseur, tous ces murmures puérils quant au Dieu des Juifs, sont irréconciliables avec la connaissance des astres .
Qui sait si vous ne craignez pas plus de donner votre verdict que moi de l'entendre
Honneur non seulement à celui qui a mérité le prix, mais aussi à tel ou tel autre qui a assez bien couru pour en être jugé digne, en dépit de sa défaite.
Toutes choses qui se trouvent sur la Terre se meuvent avec la Terre. La pierre jetée du haut du mât reviendra en bas, de quelque façon que le navire se meuve.
Et ce qu'on peut dire de chaque parcelle du grand Tout, atome, monade, peut se dire de l'univers comme totalité. Le monde en son cœur loge l'Âme du monde
Nous affirmons qu'il existe une infinité de terres, une infinité de soleils et un éther infini.
Si j'ai meurtri ta chair d'un coup de dents cyniques,
Toi seul es à blâmer, misérable roquet.
[...]
Qui sème l'erreur dans nos champs
Récoltera le châtiment.
Il y a analogie avec la situation de qui désire éveiller l'attention : à une certaine distance, il doit élever la voix, afin que ses propos parviennent par la voie auditive au sens interne de l'autre : alors que de près, il suffit de murmurer à l'oreille. Un démon n'a pas besoin de la voix, ni même du murmure : il pénètre directement le sens interne, comme on l'a dit. C'est ainsi que les démons envoient des songes, font entendre des voix et voir des choses étranges ...
JAMAIS UN LUTH...
« Jamais un luth encordé en boyau de mouton et une autre en boyau de loup ne produisent d’harmonie heureuse. Beaucoup savent que si deux cithares ou deux lyres ont été mêmement accordées, et que l’une résonne tout près de l’autre, non seulement l’harmonie de l’une gagnera les cordes consonantes de l’autre, mais celles-ci se mettront à vibrer à l’unisson ; ce qui est du tout conforme à la raison. »