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Critiques de Giovanni Verga (21)
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Les Malavoglia

Giovanni Verga, auteur classique italien originaire de Catane en Sicile (1840-1922) est surtout connu pour ce roman de 1881, très influencé par le réalisme de Flaubert, ainsi que par le naturalisme de Zola dans "l'Assommoir", et qui fait partie d'un projet jamais réalisé par le romancier : un cycle de cinq récits intitulé " I Vinti", "Les vaincus".

Il se propose dans son introduction de décrire les mutations sociales provoquées par le désir de progrès économique, mais en réalité il s'attache à narrer la décadence d'une famille de pêcheurs d'Aci Trezza, près de Catane. Ils sont propriétaires de leur maison et de leur bateau, mais ne cesseront d'être frappés dès le début du livre par des malheurs divers et variés, lesquels s'enchaîneront en une longue suite - un peu forcée - de malédictions : naufrage, noyade, dettes, fortune de mer, dévoiement du soutien de famille, fiançailles brisées, décès de la mère dû au choléra, et bien sûr le bon à rien de la tribu finira en prison après avoir été un pilier de cabaret et un contrebandier, puis avoir frappé un policier à coup de couteau... Et ce n'est pas la fin des avanies des Malavoglia.... Dès la moitié du roman, on comprend que l'auteur ne fera grâce de rien à ses "vaincus", et il est même étonnant qu'il conclue sur une note optimiste avec le rachat, par le plus jeune fils, de la maison "au néflier" et la reconstitution d'un noyau familial, modeste mais prospère.



Ce qui donne toute sa saveur au livre est l'effacement de l'auteur, qui laisse la parole aux nombreux habitants du village, désignés soit par leur prénom, ou par leur nom, le plus souvent par un sobriquet (Cloche de bois, Patte de canard, Patron Oignon, etc, où l'on ne distingue plus très bien le nom du surnom) et dont les commérages incessants dressent le portrait très vivant d'une petite communauté villageoise où personne n'est meilleur que l'autre, et où les ragots et les préoccupations tournent autour des fréquentations et mariages, ou surtout de l'argent, comme en acquérir, en perdre, ou en payer - toujours trop - à l'Etat, représentant le tout nouveau royaume unifié italien. Les langues vont bon train et les proverbes incessants, notamment du patriarche, émaillent les propos des uns et des autres, sagesse populaire opposée aux journaux républicains dont se repaît le pharmacien, qui vitupère "le sabre et le goupillon". Cette micro-société semble divisée entre les profiteurs, l'usurier Crucifix (il se plaint sans cesse), l'intermédiaire Patte de canard (il boîte), le secrétaire de mairie, rusé filou, la tenancière du cabaret aux moeurs légères et son père, aveugle avare qui joue au mendiant, le curé et le policier qui vivent de leur rente de situation, et tous les humbles qui travaillent dur pour gagner leur pain, souvent au péril de leur vie, comme les pêcheurs. Cette société traditionnelle, semble vouloir nous démontrer Verga, est déjà divisée par des inégalités sociales, sans qu'il en tire aucune conclusion politique, se bornant au constat vériste. C'est pourtant ce que fera le réalisateur Luchino Visconti dans le film néoréaliste "La terre tremble" qu'il tirera du roman en 1948, nettement plus engagé politiquement et librement adapté de son modèle.



Une lecture qui vaut surtout par la vivacité des dialogues et la peinture des personnages hauts en couleur, plus originaux et moins prévisibles qu'il n'y paraît.

Lu en V.O.

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