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Citations de Giulia Caminito (134)


Et comme cela m'est déjà arrivé par le passé, les images des efforts et des disputes défilent dans ma tête, celles de mes désespoirs et de mes ambitions, ce qu'on ne respecte ni ne comprend jamais chez moi, la bibliothèque et les menaces (...), la liste des livres sans lesquels tu n'es rien, tout ce que j'ai dû lire en laissant à d'autres les lectures pour se balader, se distraire, rigoler, les heures de révisions et les cris de mon père et de ma mère qui se bagarrent, les livres sur mes genoux dans le train et aux toilettes, le soleil qui se couche sans que je sois sortie et mes notent qui montent, descendent, me jugent. Mes pensées font enfler une soif de guerre et de vengeance, le temps où j'étais sans défense est révolu, depuis j'ai compris beaucoup de choses : je sais tirer, je sais frapper, je sais maltraiter, je sais embrasser. (p. 113)
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Rapidement, des rumeurs commencent à circuler sur le compte de Carlotta, des accusations, des mensonges, des murmures. Les prénoms de ceux avec qui elle a partagé son corps, ceux des attouchements, des mains entre les cuisses, des braguettes ouvertes, des mets-toi à genoux se sont multipliés, de deux ils ont dû passer à vingt, trente, on dirait que tous les garçons d'ici l'ont vue nue, à chacun elle a donné du plaisir, pour chacun elle a été une satisfaction.

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Ma rage est couchée sur la terrasse, elle prend le soleil et fait des mimiques, elle rampe entre les ombres et passe sa tête par-dessus les épaules des lycéens, ma colère est crue, vive, elle a un visage, des cheveux et des mains, elle porte un jean usé aux genoux et sur son épaule un sac en cuir dont une couture a lâché, elle se distingue par son irrationalité, par ses vêtements mal assortis.

Page 123
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On t’a gâté, voilà pourquoi tu es devenu comme ça, aussi inutile qu’un fils de prince. Les gens qui doivent travailler on pas le temps d’avoir peur, s’ils s’activent pas ils crèvent de faim.
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Sœur Clara avait étudié ce visage d’une beauté pure, doux, cette peau tiède, ces pommettes de lait, ces lèvres de pastèque, ces cheveux de fumée.
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Ils nous font payer le paradis, ils demandent de l’argent à ceux qui n’en ont pas pour quelque chose que personne n’a jamais vu.
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Il resta debout derrière lui, faillit lui dire je me suis trompé, pardonne-moi, viens dormir avec moi, tu es à moi, on ne sera jamais adultes et on ne nous séparera jamais, mais il n’en fit rien et se coucha sur son matelas.
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Il les conduirait sur l’Olympe, en ferait des hommes glorieux, gravés en colonne sur des plaques de marbre des places, admirés de tous, on déposerait des couronnes de fleurs en leur mémoire les jours de fête, on lirait leurs noms en passant distraitement, date de naissance et de mort, Carmine, Francesco, Augusto.
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Son Excellence, nous sommes en pleine guerre, ce village et les villages alentour se trouvent dans une situation terrible, les femmes, les jeunes gens, les invalides, les enfants, les personnes âgées ont besoin de nous, de ne pas se sentir abandonnés, les religieuses sont leur point de repère dans leurs prières, elles contribuent à leur subsistance, nous sommes auprès de ces gens, nous agissons pour eux, si nous les quittons ils se sentirons vaincus, dit sœur Clara, sans lâcher des yeux cet homme qui avait gravi les échelons ecclésiastiques non en vertu de sa foi mais de son sexe, parce qu’il était un homme il était à la place qu’elle aurait mérité d’occuper et tous deux, incontestablement, le savaient.
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Le lieu des bonnes sœurs était pour elles, gamines et jeunes filles, une tanière effrayante : attachées aux lits, obligées de rester debout pour prier même la nuit, pendues par les chevilles en guise de punition, les novices étaient martyrisées par de vieilles nonnes édentées et terrifiantes.
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Comme le disait Giuseppe, comme le disaient les anarchistes, les prêtres n’étaient même pas bons à jeter dans la soupe, sous leurs soutanes c’étaient des hommes qui désiraient le pouvoir et le confort, ils étaient mesquins, leurs mots ne reflétaient jamais leurs pensées, ils disaient ceci et puis faisaient cela, ils avaient appris à mentir et excellaient dans cet art.
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Lupo était et avait grandi avec les idées claires, solides, dures comme la pierre, dès l’enfance il avait suivi son parcours lumineux, qui paraissait tout tracé et sans surprise, comme son grand-père il se rebellait contre l’ordre établi, contre ce qui était imposé aux dépens de la vie des gens, par intérêt pour l’argent, il voulait combattre tout ce qui avait été inventé pour exploiter, tromper, opprimer.
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Ma rage est couchée sur la terrasse, elle prend le soleil et fait des mimiques, elle rampe entre les ombres et passe sa tête par-dessus les épaules des l ycéens, ma colère est crue, vive, elle a un visage, des cheveux et des mains, elle porte un jean usé aux genoux et sur son épaule un sac en cuir dont une
couture a lâché, elle se distingue par son irrationalité, par ses vêtements mal assortis. Ma colère est disproportionnée, elle a de très longues jambes, des oreilles minuscules., et dociles, des pieds courts et poilus.
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Une seule chose peut te sauver quand tu n'as pas d'argent, c'est Ia beauté, je me répète en me brossant les cheveux plus souvent, en tirant sur le coin de mon œil pour me mettre du crayon et rendre mon regard plus profond,
en faire un objet d'intérêt. Je n'ai pas grand-chose, mais cela me suffira à ne pas ressembler à ma mère négligée, l'ouvrière, la femme de ménage qui enfile un tailleur en lin acheté au marché afin de se faire passer pour ce qu'elle n'est pas. Moi je dois arrêter dès que possible d'être une fillette défectueuse pour me transformer en femme à même d'être aimée.. Ce changement me démange, je me jette la tête la première dans la compétition, morbide des corps et des regards.
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Tous les bruits lui manquaient, le grondement du Misa, le bruit sourd des sacs de farine, les sabots des chevaux dans la rue, le craquement de l'arbre mort que l'on abattait, et même la voix de son père, la voix de Violante, les pleurs d'Adélaïde quand, se contemplant dans le miroir et trouvant Nella plus belle qu'elle, elle disait : tu es terrible.

Page 89
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Lupo parcourait la montée des belles maisons en repensant au jour où il avait décidé qu"il ne remettrait plus les pieds à l'église, il avait cinq ans, le vieux Giuseppe lui avait raconté qu'autrefois si tu voulais le paradis ils te le donnaient, tu pouvais tout te payer avec de l'argent, trajet compris, tu pouvais te faire pousser des ailes d'ange, effacer tes erreurs, rajeunir ta peau, ton coeur arriverait tout là-haut.
Et l'enfant était attentif, il tendait l'oreille à tout puis, seul dans la nuit, il réfléchissait à ce qui selon lui était juste et ce qui ne l'était pas.
Se payer le paradis n'était pas juste, ça n'allait pas.

Page 63
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Nicola se sentait l'habitant d'une maison en ruine, il regardait ses propres fragments s'éparpiller, il luttait contre sa chair trop tendre qui ferait le délice d'un premier ogre venu. C'était l'enfant des contes, facile à attraper, bon pour le pâté, incapable de s'enfuir, il engraisserait dans une cage avant d'être cuit à feu doux.
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Nicola portait tous ses désespoirs en lui, les autres grandissaient en se tournant vers le monde, lui observait son ventre et ses mains, les trouvait ratés et mal faits, les détestait comme on déteste les intrus.
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En ces lieux les hommes n’importaient pas, c’était la terre qui gouvernait, car la terre restait alors que les hommes partaient, et quelqu’un comme lui, né au milieu des champs avec des bras mous, tendres et pâles, ne servait à rien.
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C’est l’été 2001, j’ai fini le collège, j’ai laissé derrière moi la prof de maths qui aime nous affubler de noms de sorcières,… Je n’ai pas conscience de ce qui se passe dans le monde, je vis dans les limbes entre mes échecs et mes revanches imprévisibles .(Page 90)
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