Quand tu es dépendant des autres pour le moindre geste, il faut être pote avec la grande aiguille de l’horloge. La patience est un art qui s’apprend patiemment.
Parfois la vie nous teste et met à l’épreuve notre capacité d’adaptation,
Les cinq sens des handicapés sont touchés mais c’est un sixième qui les délivre,
Bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction,
Ce sixième sens qui apparaît, c’est simplement l’envie de vivre.
Je me répète à voix basse plusieurs fois cette phrase : « Je vais regarder le temps par la fenêtre. » Elle est fascinante, cette expression. Je ne sais pas s’il parle du temps lié à la saison, du froid, de la neige, ou s’il parle du temps qui passe. Je ne sais pas si cette phrase est due au fait qu’il ne parle pas bien le français ou s’il utilise consciemment une belle image pour dire combien il va s’emmerder.
Personne d'autre ne sait mieux que moi aujourd'hui qu'une catastrophe n'arrive pas qu'aux autres, que la vie distribue ses drames sans regarder qui le mérite le plus.
C'est jamais inintéressant de prendre une bonne claque sur ses propres idées reçues.
Si le destin avait pu prendre la parole à la naissance de Toussaint, il lui aurait dit : "Eh ben, toi, mon petit pote, dans la vie, tu vas en chier..."
Difficile de me rassurer Tonton, je te rappelle au passage
Que l’homme descend bel et bien du singe pas du sage
Et c’est bien l’homme qui regarde mourir la moitié de ses frères
Qui arrache les derniers arbres et qui pourrit l’atmosphère
Y’a de plus en plus de cases sombres et de pièges sur l’échiquier
L’avenir n’a plus beaucoup de sens dans ce monde de banquiers
C’est les marchés qui nous gouvernent, mais tous ces chiffres sont irréels
On est dirigé par des graphiques, c’est de la branlette à grande échelle
Extrait de la Course contre la honte.
Il y a des moyens bien plus importants à mettre [dans l'éducation nationale]. On sait qu'il y a des efforts de faits (…), mais on sait que les moyens sont vraiment très insuffisants. (…) Et puis il faudrait continuer à revaloriser le métier de professeur qui est souvent encore un peu dévalué. Etre prof, c'est la classe, je trouve. A l'époque dans les villages, c'était vraiment un métier très noble. Il enseignait le savoir, il passait le savoir aux gamins, et tout. Aujourd'hui on dit aux profs qu'ils sont feignants. Ils sont mal payés, etc. L'école, c'est l'avenir de tous nos enfants, de toute notre humanité, donc faudrait peut-être y mettre les moyens conséquents.
___
▪️ à propos du film 'La vie scolaire' (réalisé par GCM & Medhi Idir - sorti le 28 août 2019)
>> https://www.brut.media/fr/entertainment/brut-a-rencontre-l-equipe-du-film-la-vie-scolaire--868a761c-c7f7-40a0-b2dc-7ca90aa4f570
Il faut savoir que, quand tu es allongé sur le dos dans l'incapacité totale de bouger, ton champ de vision doit se satisfaire du plafond de la pièce où on t'a installé, et du visage des personnes qui ont l'amabilité de se pencher sur toi pour te parler (p. 15)
Quand tu es dépendant des autres pour le moindre geste, il faut être pote avec la grande aiguille de l’horloge. La patience est un art qui s’apprend patiemment.
![](/couv/cvt_Patients_1975.jpg)
Sixième sens
La nuit est belle, l'air est chaud et les étoiles nous matent,
Pendant qu'on kiffe et qu'on apprécie nos plus belles vacances,
La vie est calme, il fait beau, il est 2 heures du mat,
On est quelques sourires à partager notre insouciance.
C'est ce moment-là , hors du temps, que la réalité a choisi,
Pour montrer qu'elle décide et que si elle veut elle nous malmène,
Elle a injecté dans nos joies comme une anesthésie,
Souviens-toi de ces sourires, ce sera plus jamais les mêmes.
Le temps s'est accéléré d'un coup et c'est tout mon futur qui bascule,
Les envies, les projets, les souvenirs, dans ma tête y'a trop de pensées qui se bousculent,
Le choc n'a duré qu'une seconde mais ses ondes ne laissent personne indifférent,
« Votre fils ne marchera plus », voilà ce qu'ils ont dit à mes parents .
Alors j'ai découvert de l'intérieur un monde parallèle,
Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion,
Un monde où être autonome devient un objectif irréel,
Un monde qui existait sans que j'y fasse vraiment attention.
Ce monde-là vit à son propre rythme et n'a pas les mêmes préoccupations,
Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation,
Ce monde là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité,
Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés.
On met du temps à accepter ce mot, c'est lui qui finit par s'imposer,
La langue française a choisi ce terme, moi j'ai rien d'autre à proposer,
Rappelle-toi juste que c'est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin,
Et tout le monde crie bien fort qu'un handicapé est d'abord un être humain.
Alors pourquoi tant d'embarras face à un mec en fauteuil roulant,
Ou face à une aveugle, vas-y tu peux leur parler normalement,
C'est pas contagieux pourtant avant de refaire mes premiers pas,
Certains savent comme moi qu'y a des regards qu'on oublie pas.
C'est peut-être un monde fait de décence, de silence, de résistance,
Un équilibre fragile, un oiseau dans l'orage,
Une frontière étroite entre souffrance et espérance,
Ouvre un peu les yeux, c'est surtout un monde de courage.
Quand la faiblesse physique devient une force mentale,
Quand c'est le plus vulnérable qui sait où, quand, pourquoi et comment,
Quand l'envie de sourire redevient un instinct vital,
Quand on comprend que l'énergie ne se lit pas seulement dans le mouvement.
Parfois la vie nous teste et met à l'épreuve notre capacité d'adaptation,
Les cinq sens des handicapés sont touchés mais c'est un sixième qui les délivre,
Bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction,
Ce sixième sens qui apparaît, c'est simplement l'envie de vivre.
En réanimation, le plafond était jaune pâle...
Enfin, je pense qu’à la base il était blanc, mais il a dû se fatiguer à force de regarder des mecs en galère, des tuyaux plein la bouche.
Je connaissais mon plafond de réa dans les moindres détails, chaque tache, chaque écaille de peinture. Il y avait un néon masqué par une grille rectangulaire. La grille était composée de quatre cent quatre-vingt-quatre petits carrés. Je les ai comptés plusieurs fois pour être sûr. En réanimation, quand on est conscient, on a le temps de faire pas mal de trucs essentiels...
Il est vrai que, dans une carrière de plusieurs années à notre étage, une infirmière en aura vu des vertes et des pas dures.
Personne d'autre ne sait mieux que moi aujourd'hui qu'une catastrophe n'arrive pas qu'aux autres, que la vie distribue ses drames sans regarder qui les mérite le plus.
Ma vie c’est moi qui vais la peindre, alors je vais y mettre le feu en ajoutant plein de couleurs
Grand Corps Malade
La patience est un art qui s'apprend patiemment.
Evidemment on marche sur un fil,
chaque destin est bancal,
Et l'existence est fragile
comme une vertèbre cervicale.
Les cinq sens des handicapés sont touchés mais c'est un sixième qui les délivre, Bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction,
Ce sixième sens qui apparait, c'est simplement l'envie de vivre.