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Citations de Gregorio Leon (30)


Pourtant, ici, à Mexico, la première chose qu'on apprend, c'est à considérer la mort comme un membre de la famille. Et pas n'importe lequel. Le plus distingué. Il y a une blague chez nous qui dit: "Quel veinard! On a tiré trois balles sur lui, et une seule l'a tué."
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Un conseil, ajouta-t-elle, il y a toujours eu dans cette ville des faits inexplicables, des morts mystérieuses. Alors ne perdez pas votre temps. Vous n'êtes pas Sherlock Holmes.
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Paris aussi avait été une erreur. Tous ces surréalistes n'étaient qu'un ramassis de lunatiques crasseux, à commencer par Breton. Elle les détestait plus encore que les gringos. L'Europe était une merde. ça ne l'étonnait pas que Hitler et Mussolini y progressent avec leurs idées.
Frida se souvenait aussi de la façon dont les Français avaient traité les réfugiés espagnols. On disait qu'ils les avaient enfermés dans des camps de concentration où ils croupissaient dans des conditions terribles. Et que parfois des gens fortunés allaient les voir dans leurs voitures luxueuses et leur jetaient des pièces à travers les barbelés pour les prendre en photo, agenouillés par terre. Mais ils n'y parvinrent jamais. Les républicains avaient perdu la guerre, pas leur dignité.
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Il l'aimait bien. Il aurait détesté qu'il lui arrivât quelque chose. Il l'observait attentivement, comme si un obscur pressentiment lui avait soufflé à l'oreille que c'était la dernière fois qu'il lui raconterait un chapitre des amours de Frida Kahlo et de Léon Trotski.
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Ils pensaient que j'étais une surréaliste, mais je ne l'étais pas. Je n'ai jamais peint de rêves, j'ai peint ma réalité.
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Dites-vous qu'à Mexico les seuls qui ne s'inquiètent pas pour leur vie, ce sont les morts.
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Tout s’est déroulé très vite alors que « l’Évêque » faisait l’amour avec Zoila. Il ne reste plus rien du squelette totalement pulvérisé comme si un troupeau de rhinocéros lui était passé dessus. Débris d’ossements et lambeaux de tunique se mêlent au milieu d’une masse blanchâtre formée par la cire des bougies écrasées. Sur l’autel, la statue de la Santa Muerte n’est plus qu’un misérable tas de poussière.
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Il y a quelques mois, alors qu’ils faisaient des travaux dans la Maison Bleue, des ouvriers ont découvert une pièce murée couverte de toiles d’araignées, contenant trois malles. Qu’on a enfin osé ouvrir. On croyait jusqu’alors qu’elles renfermaient des papiers compromettants pour Frida étant donné ses liens avec le parti communiste. Mais les deux premières étaient uniquement remplies d’objets personnels, de dessins, de documents médicaux… Quant à la dernière, elle recelait une grande partie de la correspondance de Frida. Mais, et c’est là où cela devient intéressant, parmi ces lettres figurait une missive de Léon Trotski dans laquelle il fait référence à un tableau inconnu qui n’est mentionné dans aucun catalogue. Cette lettre très longue, neuf pages, datée de 1937, évoque un autoportrait de Frida dédicacé à Trotski… À cette époque, Trotski était l’invité de Diego Rivera et Frida Kahlo, un séjour brutalement écourté parce que sa romance avec la peintre mexicaine s’était terminée. La lettre parle de tout cela, de ses amours et de ce tableau que Frida voulut lui offrir.
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— Il y a un an ont débuté les préparatifs pour la célébration du centenaire de la naissance de Frida Kahlo, née en 1907 et non en 1910 comme elle le prétendait, pour faire croire qu’elle était née la même année que la Révolution mexicaine.
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L’inspecteur lâche un juron qui résonne quelques instants dans l’habitacle de la Ford Mustang.

Ce n’est vraiment pas son jour. On vient de découvrir un autre autel profané. Quelqu’un semble avoir déclaré la guerre à la Santa Muerte.

Au nom de Dieu.
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« Ils ont tué la Niña Blanca, ils ont tué la Niña Blanca », crie une vieille femme affolée, hors d’elle.
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Il retrouve Figueroa en train de prendre une photo du tas de poussière sur l’autel et frissonne malgré lui. Machuca relit la petite carte. « Au nom de Dieu. » Il regarde l’autel, sans arriver à trouver de lien entre les deux. Il déteste les puzzles et les complications. Ses enquêtes sont toujours bouclées rapidement. Les crimes se réduisent à un règlement de comptes entre narcotrafiquants ou à une histoire de jalousie et d’adultère. En un tour de main, l’affaire est réglée. Son maigre salaire et son âge avancé ne justifient pas qu’il se lance dans de profondes recherches. Il n’est plus qu’un inspecteur fatigué.
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L’Évêque a levé son index pour donner encore plus de poids à ses menaces. Machuca se contente de hocher la tête. « Je comprends », semble-t-il dire, mais en réalité, il est paumé. Et en retard en plus, aussi se dépêche-t-il de quitter le bureau en assurant à l’Évêque que ce crime ne restera pas impuni.
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Machuca ne comprend toujours rien malgré le ton ferme qu’emploie l’Évêque, comme pour effacer le terrible spectacle qui se trouve derrière la porte de son bureau. Mais les cris de rage et le brouhaha qui ne cesse de grandir se chargent de leur rappeler qu’un sacrilège a été commis.

— Et je vais vous dire une chose, inspecteur. Tous ces gens, que vous entendez dehors et qui adorent notre sainte, sont de fidèles dévots qui n’hésiteront pas, le moment venu, à se convertir en soldats, en soldats de la foi.
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L’Évêque l’invite à entrer dans son bureau. Machuca le suit d’un air résigné et le regarde tourner plusieurs fois autour d’une chaise, puis l’écarter avant de se planter devant une étagère de livres comme si la réponse à cette horrible profanation se trouvait là.

— Je n’aurais jamais cru que Rome irait jusque-là.

L’inspecteur le regarde sans comprendre.

— Mais nous ne sommes plus un petit caillou dans la chaussure du Vatican. Nous sommes devenus un ennemi qu’il faut éliminer à tout prix.
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« Au nom de Dieu », relit-il. Des bêtises, ce sont forcément des bêtises. Machuca a 53 ans, il vient de perdre sa fille. Un suicide. Elle avait tout juste 18 ans. Il ne peut pas croire en Dieu. D’ailleurs, il ne croit en rien. Si ce n’est dans son équipe de foot qui perd tous ses matchs. Des losers comme lui.
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L’inspecteur se tourne vers l’autel où il surprend Figueroa en train de faire le signe de croix d’un geste fugace, en cachette. Machuca n’en revient pas. Son lieutenant lui-même vouerait-il un culte à la Santa Muerte ? Il secoue la tête comme pour repousser cette idée et sort un carnet, mais ne sait pas par où commencer. Il n’a pas l’habitude de ce genre d’affaire. Un crime, c’est autre chose. On enterre le cadavre et puis voilà. Cela fait seulement un mort de plus. Mais une attaque contre le sanctuaire de la Santa Muerte, c’est du jamais-vu. Il aimerait tellement croire que tout ça n’est qu’une mauvaise plaisanterie macabre.
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Machuca regarde ses mains qui ne s’ouvrent plus généreusement pour offrir les dons de la Santa Muerte, celle qui résout tout, le possible comme l’impossible. Elles sont fermées en un poing menaçant. « Qui que tu sois, tu paieras », semble dire ce geste.
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L’Évêque continue d’évaluer le désastre en se triturant les mains. Machuca ne l’avait jamais vu ainsi, à moitié nu, avec sa chair molle et ses bourrelets que ne dissimule pas sa soutane. Impossible d’imaginer que des fidèles portent aux nues et écoutent religieusement, depuis plusieurs mois, cet apôtre du barrio bravo
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L’inspecteur éprouve soudain de la compassion pour le type qui a commis ce crime.
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