Pourquoi votre tête soigne-t-elle votre corps ?

Effet Janis
La pensée groupale (Janis) désigne le fait qu’à l’intérieur du groupe se développent des mécanismes psychologiques qui incitent les individus à rapprocher leurs points de vue les uns des autres, à développer une cohésion qui leur fait prendre des positions irrationnelles ; elles se manifeste en particulier par le fait que l’on ne tient plus compte des réalités extérieures et, de ce fait, la décision prise est souvent boiteuse.
La pensée groupale comporte plusieurs aspects qui interviennent dans les prises de décision :
- le sentiment d’invulnérabilité qui fait que le groupe par exemple peut se croire au-dessus des lois ;
- la conviction d’être dans son bon droit ;
- la tendance à dénaturer une information contraire à la décision du groupe ;
- les pressions exercées sur les membres afin qu’ils soutiennent la décision majoritaire ;
- la tendance des membres à construire des stéréotypes concernant des personnes opposées à leur décision.
Les membres d’un groupe sont plus intéressés et préoccupés à sauvegarder leur cohésion ou à défendre le groupe contre des menaces externes plutôt qu’à trouver et à aboutir à une décision rationnelle.
Les blessés portent les lambeaux de leur vie en bandoulière ; mais parce qu’ils ont été si durement touchés, c’est leur blessure même qui peut devenir paradoxalement leur ressource, leur ressource insoupçonnée pour continuer à vivre et même pour reconstruire leur vie.
La transformation de la vie liée au choix de vivre, produit à son tour de nouvelles attitudes face à la vie. L’une des plus révélatrices réside dans cette force intérieure, toute particulière, acquise par celui qui a traversé l’épreuve ; elle se caractérise notamment par une forme d’impassibilité qui consiste à ne plus se laisser impressionner par les contingences immédiates.
Quand on est blessé, commence donc une autre vie marquée par le traumatisme ; elle donne lieu à une profonde métamorphose… Autrement dit, vivre avec ses blessures est le symptôme même du survivant ; il est blessé dans toute sa vie et c’est en cela qu’il n’est plus le même.
Une blessure transmissible ? Le traumatisme des rescapés est en fait bien plus qu’un ensemble de symptômes, il représente une telle dégradation, un tel engloutissement de la vie qu’il est une expérience psychologique susceptible de marquer leurs propres enfants.
Le fait de se trouver ramené de manière répétitive au passé a pour conséquence de figer la dynamique temporelle : passé, présent, avenir, et de la geler en quelque sorte dans l’étau du traumatisme.
Se reconstruire, c’est transcender le sentiment de son propre malheur. …C’est lorsqu’il arrive à se consacrer par exemple à une cause, que le blessé se détache de son identité d’être souffrant.
En dépit de leur vie cassée, les blessés gardent, pour la plupart, des capacités de vivre… qui sont bien réelles et souvent insoupçonnées… Il leur reste des ressources de vie au cœur de leur immense détresse… La résilience définit une capacité du psychisme à encaisser ce qui nous a marqués, de sorte qu’on pourra continuer à vivre, sans forcément avoir à supporter toutes les conséquences d’un traumatisme.
Pour beaucoup, l’enjeu est le même : on s’adapte pour moins souffrir. Autrement dit, vivre avec ses blessures, c’est composer avec son mal ; c’est atténuer le côté douloureux de sa vie pour la rendre supportable.