Citations de H. Roy (55)
l'Égypte, l'Irlande, le Népal et maintenant la Grèce, énumère Fiona avec des étoiles dans les yeux. Pour moi qui suis fascinée par l'étude des anciennes civilisations, ça me laisse rêveuse.
- Les rêves sont à la portée de tous, pour autant qu'on se donne la peine de les réaliser.
"- Sais-tu ce qu'est la théorie du chaos ? m'interroge-t-il soudain.
Surprise par ce revirement, je lui lance un regard méfiant.
- Plus ou moins...
- Un phénomène d'instabilité. pour faire simple: un truc imprévisible te tombe dessus, en entraîne un autre puis un autre, ainsi de suite, et tu ne contrôles plus ta vie. Et sais-tu comment on appelle cette putain de réaction en chaîne ? Tu vas rire, on appelle ça "l'Effet Papillon".
《Par cet anneau, je prête serment. Je jure, sur ma chair et sur mon âme, de te servir et de te protéger. Je verserai mes larmes pour apaiser les tiennes. Mon sang pour épargner le tien.》
Je peine à contenir les émotions qui me submergent.
- Evann...
- Je donnerais ma vie pour toi, ajoute-t-il en me regardant droit dans les yeux.
- Ne te déconcentre pas, m'ordonne-t-il d'une inflexion douce et ferme, ses lèvres contre mon oreille.
Je m'exécute en prenant sur moi d'ignorer les mains qu'il pose sur mes hanches, son torse rigide derrière moi.
- Voilà, souffle-t-il, voyant le rocher se redresser lentement. C'est quand nous sommes vulnérables que nous devenons plus dangereux. La colère est une énergie puissante, Connor. Dévastatrice. Mais il faut savoir s'en servir.
Oui, j'en suis consciente. Je réalise, seulement maintenant que c'est ce que je cherchais depuis le début. Il est tout ce que j'espérais. Ami, amant, protecteur ; confident... Lui. Et aucun autre.
Mon cœur se serre. Mon Gardien, mon guerrier.
En me laissant rentrer dans ses ténèbres, il y a fait entrer la lumière. Je ne veux pas qu’elle s’éteigne.
Il est mon Gardien. Moi, sa protégée. C’est un prédateur. Je suis la convoitise, sa tentation. Mais aussi sa rédemption.
Il est important de te rappeler combien la vie est imprévisible. Qu’il arrive parfois que des événements, dont l’ampleur nous dépasse, nous mettent à genoux. Alors, quand une situation nous échappe et qu’on se retrouve seul à devoir faire face, on se raccroche au peu qu’il nous reste et on met tout en œuvre pour le protéger. Quitte à ce que cela nous revienne un jour à la figure comme un boomerang.
C’est rassurant de voir que, malgré le temps qui passe, malgré la distance, certaines choses ne changent pas.
Je pose la main sur son abdomen. Le relief de ses muscles se dessine sous mes doigts.
Corps solide. Corps brisé.
Se bercer d’illusions vaut parfois mieux que l’insipide vérité.
- Ashlon ?
Il feint de ne pas m'entendre et poursuit son examen.
J'essaie de comprendre ce qu'il cherche, mais la proximité de sa bouche sensuelle à un souffle de la mienne me perturbe. L'une de ses mains remonte vers mon visage et le relève du bout des doigts. Mon cœur s'emballe et mes lèvres s'entrouvrent spontanément quand il caresse ma mâchoire avec une douceur poignante. Pour demander des comptes ou un baiser, je l'ignore. Le temps d'analyser le tourbillon émotionnel dans lequel il me plonge, je vois ses traits s'endurcir au possible et l'entends murmurer :
- Je vais le tuer.
Ma respiration s'arrête quand je comprends qu'il parle de Dawm. Il a tout vu. Submergée par la honte, je ne prononce pas un mot.
- J'attendais ici ton retour quand je t'ai entendue crier, reprend-il face à mon mutisme, entremêlant mes doigts tremblants aux siens. Je me suis penché au balcon et c'est alors que j'ai vu ce... cette ordure te forcer - j'ai cru devenir fou. J'ai foncé dans l'escalier sans réfléchir, dévalé les deux étages, mais, lorsque je suis arrivé en bas, ta mère le menaçait de sa lance. A l'évidence, elle m'a pris de vitesse. J'étais à la fois soulagé et ivre de colère, j'avais envie d'en découdre, de briser ces mains avec lesquelles il t'avait touchée.
– Tu étais la réponse à mes dernières prières tandis que la mort me tendait les bras, Gal. Tu étais… mon évidence, dit-il, m’apportant sans le savoir le réconfort dont j’avais besoin.
Son évidence…
Ses yeux ne mentent pas. Ses iris verts dans lesquels je plonge et me noie. En cet instant, mes doutes, mes craintes, l’avenir incertain, l’univers, tout s’efface autour de nous, de lui. Dans ses bras, je n’ai plus peur.
… et lui, la mienne.
« Sur la terre comme en mer, face aux vents et aux tempêtes, de l’aube au crépuscule, sous la Lune et le Soleil, je jure de t’être fidèle. Avec mon cœur de t’aimer, avec mon corps de t’honorer, avec mes lames de te protéger. Tes rêves deviennent les miens, tes combats sont les miens. Je prends tout ce que tu es et te donne tout ce que je suis. Une seule lame, une seule âme à jamais unies. »
Mon père s'appuie d'une épaule contre le mur et croise les bras.
- Je t'écoute.
Mes yeux fixés aux siens, d'un vert étourdissant, je prends une profonde inspiration et me lance :
- M s'est toujours montré respectueux envers moi. Il ne m'a jamais mal parlé, ni n'a jamais eu aucun geste déplacé. Nous avons bien connu une période maussade, depuis son accident de moto jusqu'à il y a peu, mais j'ai compris que son éloignement était lié au secret qu'il devait préserver, et à rien d'autre. Si notre relation était amenée à changer, si elle devait dépasser le stade de l'amitié, j'aimerais que tu me fasses confiance. Toi et moi, nous n'avons encore jamais abordé ce sujet, pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait pas lieu de le faire.
- Parce que maintenant... ?
- Maintenant, rien du tout ! je réponds du tac au tac, la voix raffermie par un profond malaise. Si Maman était là...
Sentant des picotements sous les paupières, je m'interromps brusquement, taisant mes mots, mes pensées : Si Maman était là, elle décèlerait la flamme nouvelle dans mes yeux, le sourire béat au réveil. Les papillons dans le ventre que seule une mère peut deviner. Si Maman était là, je n'aurais pas besoin de t'en parler, parce qu'elle m'aurait devancée. Elle t'aurait rappelé, comme seule une épouse en a le secret, l'insouciance de vos premiers émois, votre premier baiser.
Je me redresse, frotte mes paumes sur mon jeans pour en retirer la terre collée, et vais pour filer lorsqu'une voix masculine m'interpelle :
- Tu pars déjà?
Grave et narquoise, je ne la reconnais pas. Néanmoins certaine de savoir à qui elle appartient, je fais volte-face pour envoyer bouler le chauffeur de Grand-mère... et ravale mon toupet, la bouche ouverte par un hoquet de stupeur, comme si une gouffre venait d'apparaître sous mes pieds.
Adossé à nos provisions de bois pour l'hiver, à l'ombre de l'auvent, le type n'est pas celui auquel je m'attendais, son gabarit n'est pas aussi imposant.
- Qui es-tu? je demande.
- Il me semble t'avoir posé une question le premier.
Son corps se détache de l'amas de bois, quitte la pénombre, et son visage se révèle au clair de lune. Ce ne sont ni ses fossettes ni ses lèvres pleines qui captent immédiatement mon attention, mais ses yeux : deux saphirs à l'intérieur desquels des fragments d'étoiles semblent se consumer. Le vent se lève, fait voleter les pans de sa longue veste noire, créant l'illusion qu'il déploie des ailes, tel un ange. Et à l'instar d'un ange, avec son teint d'albâtre et ses cheveux d'ébène trop longs qui s'étalent en désordre sur son front, il est d'une beauté séraphique, à faire pâlir le ciel et ses messagers.
C'est un Prédateur.
Le "tourisme", un mot obsolète.
J'ai du mal à imaginer que des gens aient pu parcourir le monde dans l'unique but de se dorer la pilule au soleil.
Connor, Papillon, écoute-moi. Je te mentirais si je te disais que c'était comme ça que j'envisageais mon avenir. Pendant de longues années, je n'ai été que colère et souffrance. Un corps rongé par la haine, motivé par ma vengeance. Et maintenant... Maintenant, en te regardant, je comprends que tout ça, toutes ces épreuves merdiques avaient un sens. Tu es la plus belle, la plus merveilleuse chose qui me soit arrivée dans la vie.
Rien qu'on puisse regretter ...