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Citations de Helen Zahavi (95)


Bella se méfiait toujours des hommes qui conduisaient des voitures automatiques. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'ils faisaient avec leur main libre.
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Les condamnés à perpète qui ont détruit des vies.
Vous les voyez sur l’écran, essayant de réprimer un sourire moqueur, dans leur tenue fraîchement lavée. Ils débitent tout leur baratin. Avec leur ton geignard, ils vous parlent de la thérapie qu’ils ont suivie, comment ils ont réussi à en parler, comment ils sont parvenus à assumer leur acte. Et sous tout ce discours, bouillonnant sous la surface, on perçoit les pleurnicheries du violeur impénitent qui veut se justifier.
En purgeant leur peine, ils pensent avoir payé leur dette à la société. Sauf qu’ils n’ont pas pris la société comme victime. Pas toute la société. Pas la partie importante. Ils n’ont pas fait de mal à la société. Ils n’ont pas effrayé la société au point qu’elle n’ose plus marcher dans la rue. Ce n’est pas à la société qu’ils ont fait peur.
Si vous les entendez dire qu’ils regrettent, ne les croyez pas. Ils ne regrettent jamais, et d’ailleurs ça ne changerait absolument rien. Mais s’ils le disent, si jamais ils osent le dire, ne les croyez pas. Ce sont des salauds et des menteurs pour qui la castration est la plus douce des punitions.
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Elle avait presque l'impression de sentir le tableau de bord en noisetier, la moquette épaisse, la housse cousue main sur laquelle le gros posait son fessier de gros. Elle renifla plus à fond. C'était une odeur d'argent concentré, fleurant tout ce qu'elle n'avait jamais eu et n'aurait jamais et elle éprouva une petite morsure de douleur, un vague sentiment de privation, une flamme de rage orange, la conscience d'être à l'extérieur et de regarder à l'intérieur. Donna, le visage collé à la vitre, avec ses envies humides et anxieuses, le maillet de fer à la main. Cette chienne de Donna. Cette chienne de Donna, gentille, sans sollicitude, douce et abandonnée, qui venge les douleurs.
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Il ne s'est rien passé. Je suis rentrée en moi-même. J'ai regardé à l'intérieur de moi-même et il n'y avait rien, alors j'ai envisagé de camper dans le vide sidéral. Tout s'était évaporé. L'espoir et l'envie de me battre.
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Ce que Bella désire. Ce que Bella désire, c'est ce qu'elle ne peut avoir. Ce qu'elle désire, ce sont des fenêtres ouvertes les nuits d'été. Des promenades solitaires au bord de l'eau. Sans la crainte de la panne sur l'autoroute. Sans la peur du noir. Sans la terreur des bandes. Sans réflexion dans les rues. Sans attouchements furtifs dans le métro. Ne plus être obligée de flatter leur égo par peur du poing en pleine figure, du nez cassé, du sang et de la morve qui coule dans sa bouche. Bella est née libre et partout elle est enchaînée. (p. 85)
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- Vous touchez des indemnités ? demande-t-elle ?
- Est-ce que le soleil brille ?
- Non, pas pour moi.
- Ça fait partie de votre problème.
- Parlez-moi de la solution, pas du problème.
- La solution, comme la clé, se trouve en vous.
- Formidable. Vous devriez écrire ces messages dans les papillotes de Noël.
- J'ai fait une demande. (p. 45)
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Je crois en la communication. J'aime communiquer. Je communique tous les jours. Je crois qu'on peut tout arranger en parlant. Je meprise la violence. La violence est méprisable. Tu m'as faire une chose que je méprise. Je vais devoir te frapper encore une fois, à cause de ce que tu m'as fait faire.
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C'était une grande lectrice. Très douée pour la lecture. Elle appréciait particulièrement les journaux gratuits qu'elle trouvait sur son paillasson. Elle aimait lire les petites annonces, pour voir ce que la vie avait à offrir.
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Pour la plupart des gens, dit-il, le monde se divise entre meurtriers, victimes et spectateurs. Si on leur donne le choix, ils peuvent choisir d'être spectateur. Ils peuvent rester sur la ligne de touche pour applaudir ou huer. Ils peuvent prononcer de jolis jugements moraux, condamner le criminel et louer le vertueux. Ils peuvent garder les mains parfaitement propres et leurs pensées parfaitement pures, car ils ne risquent rien, et ils ne perdront rien.
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Certaines personnes sont douées pour la vie, d'autres pas. Bella n'était pas douée. Nul ne lui avait jamais appris comment faire, alors elle avançait en trébuchant dans le noir. Elle se heurtait au bon goût, elle se prenait les pieds dans le raffinement, elle se cognait la tête contre le mur de briques de la réussite et du bonheur éternel.
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Ce que Bella désire. Ce que Bella désire, c’est ce qu’elle ne peut avoir. Ce qu’elle désire, ce sont des fenêtres ouvertes les nuits d’été. Des promenades solitaires au bord de l’eau. Sans la crainte de la panne sur l’autoroute. Sans la peur du noir. Sans la terreur des bandes. Sans réflexions dans les rues. Sans attouchements furtifs dans le métro. Ne plus être obligée de flatter leur ego par peur du poing en pleine figure, du nez cassé, du sang et de la morve qui coule dans sa bouche. Bella est née libre et partout elle est enchaînée.
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_ Les hommes me font peur. […] Leur appétit me fait peur. Leur façon de me regarder me fait peur. Ce que je lis dans leurs yeux me fait peur.
_ Et qu’y lisez-vous ?
_ Ce qu’ils désirent, ils doivent le posséder. Ce qu’ils ne peuvent pas posséder, ils doivent le pénétrer. Ce qu’ils ne peuvent pas pénétrer, ils doivent le détruire.
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Bella réfléchit. A ses yeux, tous les chiens sont des mâles, comme tous les chats sont des femelles. Les chiens chassent en meutes, empestent la maison et rampent devant leur maîtresse. ce sont les fascistes naturels du monde animal. Caressez-les, ils vous mordent la main. Battez-les, ils vous aimeront pour toujours.
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Elle lui avait enseigné une leçon inestimable : celui qui vit par le poing périra par le sac en plastique.
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Pour Bella, la justice n'est pas la justice biblique. Jamais elle n'appliquera le principe oeil pour oeil, dent pour dent. Cette parité laxiste et molle lui donnerait presque envie de vomir. Elle exige un oeil pour une dent et une vie pour un oeil.
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Poignarder quelqu'un, découvrit-elle, était un acte étrangement intime.
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Une femme d'un certain âge promenait son chien. Elle salua d'un signe de tête Bella et son gentil fiancé.
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- Les hommes me font peur. (...) Leur appétit me fait peur. Leur façon de me regarder me fait peur. Ce que je lis dans leurs yeux me fait peur.
- Et qu'y lisez vous?
- Ce qu'ils désirent, ils doivent le posséder. Ce qu'ils ne peuvent pas posséder, ils doivent le pénétrer. Ce qu'ils ne peuvent pas pénétrer, ils doivent le détruire.
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Bien au-delà des controverses que l'on sait avoir accompagné la parution du livre en 1991, c'est le style qui m'a époustouflée à la lecture de ce "Dirty week-end".

La narration glaciale -tantôt ironique, souvent laconique- pose tout à la fois les faits, rapportent les dialogues, nous fait cheminer avec Bella dans l'épuisement psychique jusqu'au basculement vers l'aridité obsessionnelle de la pensée en guerre, et nous place alors dans le point de vue asséché, opérationnel, du combat ultime où la perception se réduit au sentiment d'inéluctable.

Ce style qui implacablement, avec précision et détails, décrit en tout la souillure et le délabrement, des personnages jusque la ville, Brighton, écrin de leur déshérence, ce style donc, s'emporte furtivement au chapitre XIX vers une poésie sombre qui rend la vie à sa palpitation, à l'impression d'un apaisement possible :
"Les galets aspiraient ses pieds, la mer sanglotait à ses côtés, le vent mordant emplissait sa bouche. Elle était allée si loin, elle avait grimpé si haut qu'être seule n'avait plus d'importance. Qu'ils la voient sur la plage. Qu'ils essaient de l'approcher sur la plage. Qu'ils osent.
Bella est en paix avec elle-même et le monde. Elle a fait certaines choses, et maintenant elle va essayer d'oublier. Elle les a tous éliminés. Elle a saisi leur hypothèque. Elle leur a donné notification de congé. Ce n'est plus un agneau sur le billot du boucher. La peur permanente a disparu. Elle se promène seule, par une nuit de lune, et elle marche à grands pas au bord de la mer."(p195)

Et c'est alors le coeur palpitant que nous sommes entraînés vers l'extrémité -l'au-delà de la grève Ouest- où le récit nous jette hors d'haleine, sommés de penser (=remettre en question ce que l'on pense) durablement la violence des dominations.
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Il dit : Je n'aurais pas dû te frapper. Je ne frappe jamais les femmes, à moins qu'elles le méritent et tu le méritais. Tu m'as provoqué, alors je t'ai frappée. Il faut être juste. C'est toi qui m'y à forcé. C'est ta faute.
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