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Critiques de Hélène Grimaud (71)
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Retour à Salem

Se peut-il qu'il y ait autant de talent, autant de passion, autant de souffrance dans un si beau regard? N'est-ce pas d'ailleurs ce qui fait la beauté du regard d'Hélène Grimaud ?



Le talent c'est celui de cette pianiste de génie. Je l'ai découvert en cherchant à faire connaissance avec elle à l'occasion de la lecture de cet ouvrage : Retour à Salem. Je l'ai regardée, et surtout écoutée jouer Brahms. J'avoue sincèrement être tombé sous le charme.



Quant à parler de passion à son sujet, force est d'employer le pluriel. Il faut bien sûr évoquer sa passion pour la musique, mais il y a aussi celle tout aussi forte pour la nature, faune et flore confondues, au premier rang desquels les loups qu'elle évoque comme un symbole. Elle aime les retrouver, les observer au bout du monde, dans un endroit où elle leur préserve un espace de liberté, à Salem aux Etats-Unis.



La souffrance, c'est bien sûr celle qui la submerge au spectacle de cette même nature martyrisée par l'être qui s'est arrogé le monopole de l'intelligence. Hélène Grimaud est une militante écologiste fervente. Son ouvrage est un vibrant plaidoyer pour une planète à l'agonie.



Mais sa souffrance est tout sauf résignée. Elle ne s'exprime pas en jérémiades. Elle s'exprime dans un cri d'indignation, de colère, lancé à la face de l'être obstiné, méprisant et irraisonné, qui est en train de couper la branche sur laquelle il est assis. Retour à Salem est un ouvrage très sombre, voire désespéré : "Je songe à la lame des couteaux qui égorgent, découpent, éviscèrent, aux rivières de sang qui coagulent dans les abattoirs, à notre âme de boucher. Et j'ai envie de pleurer".



Il y a dans cet ouvrage un tiraillement marqué entre ses élans pour une nature enlaidie de jour en jour par l'homme d'un côté et de l'autre la beauté pure, celle de la musique. Car, se prend-t-elle à espérer en citant cette phrase de Dostoïevski, "la beauté sauvera le monde".



Il faut voir et entendre Hélène Grimaud en soliste au piano dans le concerto n°1 pour piano et orchestre de Johannes Brahms pour voir l'énergie, la passion qui se dégagent de sa personne. C'est l'expression d'une sensibilité à fleur de peau qui vit la musique comme l'ultime moyen de faire recouvrer la raison au pourfendeur de la planète. "L'essence de la musique est dans le devenir". Il se dégage de cette artiste une sensualité spirituelle transcendée par ce don qu'elle possède à faire passer des émotions au bout de ses doigts qui courent sur le clavier du piano, tantôt malmené presque martyrisé, tantôt caressé, avec la même alternance que celle des sentiments qui animent cette personne enflammée par son art et sa passion pour la nature.



L'intrigue de l'ouvrage devient accessoire devant le message à faire passer. Johannes Brahms a-t-il relaté sous forme d'un conte fantastique, et sous un pseudonyme, une échappée dans une forêt septentrionale, en quête de révélation. Une confrontation avec une nature dont on imagine qu'elle seule pourrait être l'inspiratrice de toutes ses œuvres et dont il se plaisait à ravir ses amis et admirateurs, le couple Clara et Robert Schumann, dans la relation si particulière qui les réunissait autour de la musique.



Les espèces vivantes désertent notre monde à une cadence emballée. Le silence du chant des oiseaux disparus inondera un jour la planète. Il entraînera alors avec lui le mutisme de l'inspiration. Car Hélène Grimaud nous le clame, c'est la nature qui inspire l'homme dans ses plus belles créations, au rang desquelles la musique a la meilleure place. Faudra-t-il un jour le dire à l’imparfait ?



Retour à Salem est un ouvrage difficile à lire si l'on considère que la vérité est difficile à entendre.

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Retour à Salem

Dommage ! Hélène Grimaud a peu d'oreille lorsqu'elle écrit. Et elle ne se relit pas beaucoup… Tant de répétitions… Tant de lourdeurs… Tant de préciosité… J'ai lu ses trois livres ; voilà hélas ! le moins achevé… Souhaitons-lui qu'elle rencontre un éditeur qui s'intéressera à son texte et non seulement aux rentrées qu'elle génère…
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Retour à Salem

Hambourg, de nos jours. Hélène Grimaud, pianiste célèbre et éthologue ayant créé le centre de préservation des loups de Salem, est amenée à ses promener dans de vieilles ruelles obscures. Elle entre dans une vieille boutique d'antiquaire tenue par une petite fille, dans laquelle se trouve des trésors : le miroir (le vrai !) d'Alice au pays des merveilles, et un vieux manuscrit allemand, qui aurait été écrit par Brahms lui-même, "LE" musicien intime de l'artiste.

La narratrice partage ses doutes quant à la réalité des évènements décrits dans la manuscrit, le manuscrit lui-même, traduit au fil de l'eau par un ami, ce qu'elle sait de la vie de Brahms, notamment ses relations avec le couple Schubert, ses pensées sur sa pratique de la musique, le fameux "instant présent" appris auprès des loups, ses réflexions sur les dégats des hommes sur la planète.



J'avoue ne pas avoir été convaincue par ce Retour à Salem d'Hélène Grimaud, une pianiste connue et reconnue. C'est dommage parce que j'avais l'impression que ce livre avait beaucoup de choses pour me plaire, notamment les sujets abordés. J'ai trouvé l'alternance des histoires (celle actuelle, celle de Brahms), les pensées et réflexions de Grimaud sur l'écologie, les loups, les sorcières... plutôt maladroites, avec des parties qui m'ont plutôt moins que plus intéressée. De même, si j'ai trouvé le mystère autour du magasin d'antiquité bien amené, le contenu était en revanche particulièrement peu original. L'ensemble manquait de rythme, et si au final, j'ai découvert des choses intéressantes autour de Brahms et des Schumann, les répétitions, l'abus jusqu'à écœurement d'utilisation de mots tels que "intuition" et équivalents, et le manque de liant entre les différentes parties m'ont amené à une quasi-indifférence vis-vis de ce livre. Dommage !
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Variations sauvages

J'ai bien aimé voguer avec l'auteure au gré de ses souvenirs, ses confidences et ses convictions. Amateur de musique, ce livre m'a permis d'entrer un peu dans le monde des grands interprètes. Et sa fascination des loups a certainement rejoint le grand amant des chiens que je suis.
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Retour à Salem

Un joli plaidoyer écologique. La pianiste Hélène Grimaud nous fait partager sa passion de la musique et sa lutte pour la préservation de la nature. On découvre en parallèle sa vie et le récit d'un voyage troublant et fantastique qu'elle attribue à Brahms.
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Retour à Salem

Alors qu'elle sort de répétitions à Hambourg, Hélène Grimaud flâne dans les rues de la ville jusqu'à tomber par hasard chez un étrange antiquaire. Curieuse et même fascinée, elle pousse alors la porte de cette boutique et, sans encore le savoir, va faire d'étranges et mystérieuses découvertes...



La grande force de ce roman est tout d'abord le mélange des genres. Entre une part d'autobiographie où Hélène Grimaud nous expose ses idées et ses aventures, et d'autre part la fiction et le fantastique avec le récit de Brahms. Le roman jongle perpétuellement entre les deux, semant facilement le doute chez le lecteur. La frontière est d'ailleurs si mince qu'on s'y plait, comme Hélène Grimaud cherche à le faire, à y croire et à trouver une part de vérité dans le récit (le conte ?) qu'elle a découvert de Brahms.



Retour à Salem permet également non seulement de plonger dans une part de la vie d'Hélène Grimaud mais aussi d'en apprendre un peu plus sur Brahms pour qui elle semble avoir une véritable passion et admiration. Entre le quotidien d'une artiste en tournée et le retour en arrière avec le récit de Brahms, impossible de s'ennuyer avec cette lecture, le doute est perpétuellement présent dans l'esprit du lecteur.



L'auteure réussit à nous fasciner avec ses pensées, ses voyages et ses idées qu'elle défend avec une grande force de conviction, jonglant à la perfection entre réalité et fiction.
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Retour à Salem

Une biographie de Brahms ?

Un reportage sur la grippe aviaire ?

Une réhabilitation des sorcières de Salem ?

Une ode aux loups ?

Un pamphlet sur l’écologie ?



Qu’a voulu faire exactement Hélène Grimaud ?

Mêlant des passages autobiographiques et des annotations musicales à une sorte de conte philosophique reprenant les sujets ci-dessus questionnés, en résulte ce roman dédié à Brahmes et à l’écologie.

Je ne sais pas trop ce qu’elle a voulu faire, mais une chose est sûre, elle en a fait trop, elle a tout mélangé, et je n’y ai pas été sensible du tout. J’ai même lu de nombreuses pages en diagonale.

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Variations sauvages

Quelle étrange et fascinante personne qu'Hélène Grimaud.

Je n'apprécie pas comme il convient la musicienne car son répertoire n'est pas celui qu'en tant que mélomane, je préfère. Mais je retrouve sous sa plume le même élan.. sauvage, que dans son jeu pianistique. Surtout, j'ai été passionnée à la lecture de sa découverte de la musique. Comment vivre par et à travers la musique, y compris dans sa relation si particulière aux animaux tels que les loups.. Un livre à découvrir.
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Variations sauvages

une personnalité très forte
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Retour à Salem

De passage à Hambourg, Hélène Grimaud découvre par hasard dans une misérable boutique de vieilleries, plus que d'antiquités, un étrange manuscrit composé de lettres et de confidences de Karl Würth, le pseudo sous lequel Brahms signait parfois…

Un beau livre, un voyage dans un monde mystérieux où la fiction alterne avec la réalité. A la lisière entre roman et biographie, ce livre n'est pas vraiment un conte mais il oscille entre légende et prophétie ; une sorte de roman initiatique dans un monde mystérieux pour le lecteur passionné de musique (d'art en général) et d'écologie (défense de la nature et des animaux). Tout lecteur se trouvera dépaysé par ce déséquilibre permanent entre confession et onirisme, certains pourront peut-être y trouver une nouvelle espérance.

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Variations sauvages

Attention! Auteur à part, .....musicienne de talent qui nous fait découvrir sa passion au travers son regard et le regard sauvage des loups dont elle fait partie intégrante...., une acuité pertinente sur la vie animale et la perception de sa propre vie, un livre plein d'esprit et un style magnifique !
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Retour à Salem



Une pianiste magistrale que je suis depuis longtemps, magnifique interprète !



Comme dans ses interprétations musicales le style est intelligent, l'histoire nous emporte dans une monde invisible, imperméable aux réalités qui nous entourent mais que quelques rares personnes comme Hélène Grimaud capte avec subtilité les ondes magiques...





L'un de mes livres préférés du moment.

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Variations sauvages

C'est un une très belle description de la place des loups et de la musique dans la vie d'Hélène Grimaud.

C'est encore plus intéressant quand on est soi-même pianiste et qu'on se demande quelle vie mène un pianiste concertiste professionnel.

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Variations sauvages

Très belle autobiographie d'Hélène Grimaud que l'on découvre dans ce récit, qu'on l'a connaisse auparavant comme pianiste ou non. Variations sauvages raconte le périple de cette musicienne française jusqu'aux États-Unis puis jusqu'à sa rencontre avec cette louve, Alawa. Vibrant de revendications à la fois musicales et animales, ce livre nous fait découvrir Hélène Grimaud sous un jour nouveau.
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Retour à Salem

Etrange est ce livre comme est étrange le regard d'Hélène Grimaud, branché au-delà, par la musique, ce langage connu des dieux, des anges surtout ! Cette clairière dont elle nous parle avec la puissante évocation du vert, la couleur des sortilèges, elle nous la greffe en émeraude au fond de nous par des mots rares. L'arbre gigantesque aux racines démesurées qui est en nous depuis l'aube de l'humanité, reprend vie comme une éponge dans notre cerveau annihilé. Musicienne et écrivaine, Hélène écrit peu mais si bien ! Je ne rate jamais la sortie de ses livres ! c'est Charlotte, une amie maintenant décédée qui m'a fait découvrir son deuxième talent; ainsi, les livres d'Hélène sont pour moi des relais direct avec Charlotte... l'alchimie de la vie est partout !
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Retour à Salem

Hélène Grimaud plante le décor dans une région de prédilection.

En effet elle affectionne tout particulièrement cette Allemagne du nord. Tout commence à Hambourg, dès le départ on comprend qu'elle nous fera passer de son vécu à l'irréel, ce tout en finesse, comme cette virtuose de piano sait le faire. Elle profite de ses pages d'écriture pour nous faire partager le génie de Brahms, nous raconter délicieusement la complicité qui le lia avec Schumann et les profonds sentiments qu'il a eus pour Clara.

Ses pages alambiquées abordent des sujets qui lui tiennent à coeur, la musique notamment les 2 concertos de Brahms enregistrés dernièrement, ce besoin de solitude pour mieux réfléchir avant d'agir aux grands problèmes de notre planète que mieux que quiconque elle étudie avec souffrance. Pour ce faire, elle nous avance dans son livre avec un fil conducteur des écrits fantastiques ou contes de Brahms. Ce dernier passionné de solitude et de grands espaces nous conduit dans le grand nord de l'Allemagne, où faisant une échappée il pense avoir vu un loup et cela change tout . Evidemment le loup de Brahms ramène Hélène Grimaud à Solem près des loups qu'elle a quittés provisoirement pour s'adonner plus amplement à la musique.Elle retournera près d'eux la tête pleine d'amour, de projets bouillonnants, d'espoir, accompagnée de son piano qui lui permettra d'assouvir avec l'immense talent qu'on lui connaît la musique qu'elle nous offre avec délice.
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Retour à Salem

Très beau livre de la grande pianiste Hélène Grimaud ! Ce qui frappe quand on commence de le lire, c'est l'écriture: belle, soignée mais légère, riche de mots justes et évocateurs. Ensuite le lecteur est rapidement pris par l'histoire tout en se demandant ce qui est réel et ce qui est imaginé... C'est formidablement bien construit, le récit présentant des chapitres alternés d'un texte de Y. Brahms retrouvé par hasard chez un brocanteur et des moments de la vie de l'auteure dont Brahms est le compositeur fétiche, ainsi que ses refléxions; au fur et à mesure qu'elle lit le texte retrouvé, se réveille en H. Grimaud son amour pour la Nature, son sentiment d'appartenance au Monde Vivant dans son ensemble. Son expérience intime de partage de la vie des loups l'amène à s'inquiéter profondément de notre avenir sur cette Terre que nous abimons de plus en plus; elle a un discours original, sensible, intelligent. Une enquête traverse le livre, et la pianiste mettra ses pas dans ceux de Brahms pour trouver les lieux décrits et les sensations éprouvées par le compositeur lui-même ou par Robert Schumann son grand ami devenu fou, l'ensemble se terminant par l'apparition d'un loup ... Une émotion empathique, une élégance très originale se dégagent de ce récit fort où s'entremèlent Musique et Nature.



Quelques phrases fortes du récit: " Le jour où il n'y aura plus d'espèces sauvages, ce sera la fin de la vie et le début de la survie".



"Sans cette incarnation, la musique n'a aucun sens: ce n'est pas le musicien qui compte, ni d'ailleurs le compositeur. C'est cette disposition à l'entendre avec tous ses sens, et à la faire entendre avec sa chair. C'est dans cet échange, et dans cet échange seulement, que la musique existe."



"J'avais appris à l'école la morale du loup et de l'agneau qui voulait que la raison du plus fort soit toujours la meilleure. On assisatait désormais à un curieux retournement. Le plus fort était devenu l'agneau, et il était de plus en plus difficile de tenter d'exposer les questions de biodiversité ou de survie de l'espèce, face à la volonté de maximiser les profits et de soumettre le monde à la logique de la production."



"La musique, pour se déployer, a besoin d'un être vivant qui l'incarne. Vivant veut dire relié au monde, participant à son élaboration, à la construction de l'univers tout entier."



"Quels que soient les temps, les lieux, les cultures, la grande difficulté pour chacun restera toujours l'effort à accomplir pour se mettre à la place de l'autre, pour admettre que ses raisons ne répondent pas toujours à notre mode de pensée, qu'il n'agit pas systématiquement dans le même sens, ni pour sacrifier aux mêmes intérêts.



"J'ai brutalement mesuré la transformation intérieure de chaque individu qu'exigera le changement de nos modes de vie. Qui pourra mieux nous y aider que l'art et la musique ? Eux seuls embrassent plus qu'ils ne séparent, posent le mystère de la Création et ouvrent le coeur et l'esprit à ce mystère. Ils s'offrent ainsi comme les recours universels à la crise écologique, qui est une crise spirituelle."



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Retour à Salem

J'ai à peine refermé le livre que déjà il me manque, bien qu'il parle peu des loups ! Je m'explique...



Si vous pensez lire un roman, oubliez !! Ce livre est un prétexte : prétexte à réfléchir (comme le miroir d'Alice Sourire), prétexte aussi à s'interroger, sur soi, sa vie, son futur, sur son origine aussi, à ouvrir son coeur.



Dans notre monde de vitesse, consommation, profit, il invite à regarder en arrière pour retrouver le point de départ (notre Jardin d'Eden), afin de repenser notre chemin le long de la flèche orientée de la Vie.



Assurément enfant précoce, devenue adulte à haut potentiel, les antennes toujours déployées dans toutes les directions (de la Connaissance ?), Hélène Grimaud nous offre là un échantillon de sa pensée en arborescence, une idée en appelant une autre, se scotchant sur le déjà-connu de sa grande culture, tant littéraire musicale, qui lui permet de relier les éléments entre eux.



J'ai adoré suivre son "enquête" (je préfère ce mot à celui de "quête initiatique" que j'ai lu au sujet de ce livre) que le "hasard" sert magnifiquement, lui apportant au moment opportun, l'indice qui va la faire avancer, ou bien l'association d'idées nécessaire à la compréhension du manuscrit de Karl Würth.



Souvent pendant la lecture, on oscille entre fiction et réalité, mais plaidoyer écologique profondément humaniste (plus que politique, encore que...), ce texte m'a séduite au-delà de ce que faisait espérer sa 4è de couverture et m'a donné envie de "revisiter" les Romantiques (tant écrivains que musiciens) dont Hélène Grimaud pense qu'ils ont peut-etre été, par leur sensibilité exacerbée, les vrais derniers à crier à l'aide pour notre planète, avec des mots, avec des notes, raison suffisante pour un monde tourné vers le Dieu Fric pour les reléguer dans l'oubli.



Magnifique premier coup de coeur de l'année 2014 ! à relire assurément très bientôt pour approfondir une lecture qui m'a entraînée trop vite vers la dernière ligne.
Lien : http://la-clef-des-mots-e.mo..
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Retour à Salem

« Ursus et Homo étaient liés d'une amitié étroite. Ursus était un homme, Homo était un loup. »

Victor Hugo.



Retour à Salem est un roman initiatique.

Ce n'est pas un conte, ce n'est pas une légende, c'est une quête, une annonciation, une prophétie.

La lecture d'une partition totale et absolue. Une feuille de route qui se pose sur le chemin de la vie.



Toute chose a son intelligence. Tout est relié et Tout se lit. A nous d'opérer le remontage.



Bachelard et Hesse sont venus naturellement me rejoindre lors de cette lecture.

"L'être est tour à tour condensation qui se disperse en éclatant et dispersion qui reflue vers un centre". Bachelard – La poétique de l'espace.



Image universelle traduisant la musique du monde. .



Et puis se sont joints Nietzsche, Levis Strauss et beaucoup d'autres, que je ne connais pas encore, mais que je comprendrai un jour.



Le dehors n'étant que la résonance du dedans, partant de ce principe je ne désespère plus d'entendre un jour le concerto entier de la vie.



«  Le possible est une tentation que le réel finit toujours par accepter » m'a rappelé Bachelard.

Et c'est vrai, c'est vrai que le temps est un mouvement pas une durée, et qu'il suffit de se mettre en marche pour retrouver sa demeure.

Sa demeure, pas une maison, plus que ça , le lieu où l'on se doit.

Le lieu où l'on se rappelle que «Nous venons de loin avec notre sang chaud » .

Ça ne sert à rien une mémoire si elle ne vous « rappelle » à rien.



Si le livre d'Hélène Grimaud a convoqué auprès de moi ces esprits là, ce n'est pas pour rien.

C'est qu'on y parle d'esprit, d'âme, de passage, d'imaginaire, de rêve, de poésie, de voyage, de création, d'images, de musique, d'espace, de langage, de matières. De tout ce que nous ne percevons pas, mais qui est en nous, autour de nous, et bien au delà de nous et cela depuis toujours.



Une ressouvenance, une résonance, un écho, un rappel à l'ordre , au premier ordre, celui de l'origine.

Nous n'avons rien perdu, nous possédons toute notre mémoire. Nous vivons dans ce que nous voulons être notre réalité, et nous refusons d'entendre le songe. Le songe de notre humanité naît dans le rêve du monde.



«  le fait d'évoquer une idée, de représenter une réalisation, est en soi un petit pas vers cette réalisation même » me rappelle Hesse.



Hélène Grimaud ne fait pas de la musique, elle est Musicienne, comme l'était Monsieur de Saint Colombe.

Comme toutes celles et ceux qui connaissent l'espace, non pas une cavalcade autour du monde, non pas une course à la vitrine du monde, l'Espace immense qui nous habite, là où nous demeurons.



Elle porte sa musique aux autres. Je dis Sa musique parce qu'elle est sienne puisqu'elle l'a comprise.

Sartre dit « tout ce que tu comprends t'appartient ». Alors la musique de Brahms, c'est bien sa musique et elle nous l'offre pour que nous la possédions nous aussi et qu'elle devienne notre musique.

C'est une lumière, le partage d'une flamme pour que nous puissions tous ensemble lire la partition.



Parce qu'une seule âme ne suffit pas. Parce que nous nous ferons, ne construirons, n' élèverons rien si nous ne le conçevons pas pour tous, pour tout ce qui fait partie de la Création, pour l'ensemble des règnes .

Sinon cela ne veut rien dire. Une silence ou une cacophonie, voici la définition de l'enfer pour Hélène Grimaud.



Pour déchiffrer, trouver la clé qui ouvre le passage, il faut retrouver l'essentiel, l'essence commune. C'est ça le retour à Salem. Le retour, le lieu du commencement.



« ...Un jour, peut être, au cours des siècles à venir, on lirait cette écriture, elle serait déchiffrée elle aussi, et traduite. Et l'immensité d'un poème illisible se déploierait dans le ciel »... Duras



« Des périodes de terreur et de très profonde misère peuvent survenir. Mais s'il doit y avoir encore un bonheur dans la misère, ce ne peut être qu'un bonheur de l'esprit, orienté, dans le passé, vers le sauvetage de la culture des époques antérieures, et pour l'avenir, vers l'affirmation sereine et persévérante de l'esprit, dans une ère qui sans cela risquerait d'être entièrement vouée à la matière.» ...Hesse.



« En tout commencement un charme a sa demeure,

C'est lui qui nous protège et qui nous aide à vivre ».

« Prépare toi à des luttes, je vois bien qu'elles ont déjà commencé. ».

….Le jeu des perles de verre. …. Hermann Hesse.



Soutenir un regard c'est toujours tenir un engagement.

Alors, placez vous devant ce miroir, et écoutez,

écoutez attentivement ce que cet esprit vous dit.



«Pour savoir, il faut s'imaginer»,

« révoquez l'inimaginable!», Georges Didi-Huberman.



Alors, autour du monde convoquons notre esprit.



Les loups resteront toujours des loups pour les hommes,

à nous de redevenir humains pour les loups.



Bon retour à tous.

Et particulièrement à toi, que je sais déjà en chemin.



« Lou, je m'appel-le Lou,

Lou, c'est moi, c'est vous ».

Lou Boland, jeune musicien , aveugle, atteint du syndrome de Morsier.





Astrid Shriqui Garain.
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Retour à Salem

L’artiste, lors d’une série de concerts, découvre chez un antiquaire un vieux manuscrit.

Au fur et à mesure de sa lecture, elle découvre que Johannes Brahms, son compositeur fétiche, ne serait pas étranger à son contenu.



En effectuant des recherches, elle va découvrir que la nature est en danger, encore plus que ce qu’elle craignait déjà.



Est-ce Brahms qui a écrit ce manuscrit relatant sa propre expérience ou est-ce pure fiction ?



L’auteur va suivre les pas de l’homme du manuscrit. Quelque part de fiction que ce manuscrit peut receler, Hélène Grimaud va y puiser sa propre vérité.



Au lecteur de faire son choix d’y adhérer ou non, on ne peut que reconnaître qu’Hélène Grimaud met de la magie dans ces mots et autant de passion qu’elle met dans ses prestations musicales.



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