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Critiques de Henry Rider Haggard (36)
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Coeur du monde

Je viens de refermer ce livre.

Je reviens de loin.

Je reviens du coeur de la Grande Forêt, des contrées sauvages et des sierras de l'Amérique Centrale, là où aucun blanc n'a jamais mis les pieds et où les indiens ont disparu depuis plusieurs générations.

Je reviens de la mythique "Cité d'Or" que recherchèrent vainement les conquistadors espagnols.

J'y ai connu l'aventure, l'exotisme, le mystère et l'amour ...

J'y ai connu Don Ignatio, qui habitait une hacienda perdue dans la montagne, et qui était l'ultime descendant de Guatimozin, le dernier empereur Aztèque.

A sa mort, il avait laissé un manuscrit, destiné à un certain Jones, son seul ami.

Dans ce manuscrit, était retracée l'histoire de sa vie.

Son père lui avait laissé un trésor et la volonté de marcher sur les traces de ses ancêtres en brisant l'orgueil des "maîtres blancs".

Ruiné par la trahison d'une femme, devenu un homme mûr, ne semblant plus s'intéresser qu'à la gestion minière, Ignatio allait rencontrer James Strickland, un anglais au coeur noble et courageux.

Ensemble, ils allaient parvenir jusqu'à la Cité du Coeur du Monde ...

Ce roman, de facture très classique, est passionnant.

Henry Rider Haggard est un inégalable conteur.

Le récit est écrit dans un style assez élégant et efficace.

Son rythme est soutenu.

L'immuable schéma de départ, celui du manuscrit laissé à un proche, cède vite la place à une histoire dans laquelle le lecteur est irrémédiablement happé.

Les personnages, trahissant souvent une certaine ambiguïté, ont de l'épaisseur.

Du récit se distille un certain érotisme feutré.

La princesse Maya est si belle qu'elle ne peut qu'inspirer l'amour au courageux James Strickland ...

Parfois au détour de quelque paragraphe, Haggard livre fugitivement le secret de sa pensée.

Il dénonce ainsi le colonialisme, il condamne sans appel les agissements criminels des espagnols, cruels conquérants de l'Amérique.

Mais Haggard , semblant soudain perplexe, s'interroge aussi sur le fatalisme du peuple indien opprimé.

Mais que l'on ne croit pas apercevoir, dans le grand écrivain anglais, un dangereux gauchiste car s'il dénonce le colonialisme et défend l'opprimé, il n'en condamne pas moins le collectivisme.

Je viens de refermer ce livre.

Je viens de me plonger dans une grande et belle aventure.

Je viens de lire un sacrément bon livre ...
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Les Mines du roi Salomon

Bon, je ne le cache pas, j'aime les romans d'aventure, et comme en plus en ce moment l'Afrique est mon terrain de jeu, et bien j'ai relu ce court roman de Rider Haggard, la plus connue des aventures de Quatermain adaptée plusieurs fois au cinéma (même si aujourd'hui j'en vois toutes les limites, la version avec Richard Chamberlain était le second Indiana Jones de ma jeunesse).



Bon, Haggard a écrit ce livre après un pari, en deux semaines, avec des bribes de souvenirs, et cela se ressent quand même. Le bouquin n'est pas tout à fait achevé. Ca va vite, trop vite à mon sens. On n'éprouve pas assez les épreuves, les difficultés, les longueurs du voyage. Haggard a repris des passages obligés de la vie là-bas (on les retrouve dans tous les récits de voyage du temps) mais ça manque quand même un peu de liant, de profondeur, de souffle. En somme, on peut écrire un roman en deux semaines, mais pas le dégrossir assez, et là il fallait encore polir les détails, épaissir les descriptions, nourrir les caractères.



Bon, malgré tout ça se laisse lire et suivre sans déplaisir, et aujourd'hui il suffira de projeter l'imaginaire cinématographique pour donner un peu mieux corps aux protagonistes et à l'intrigue.



Pour le reste, Rider Haggard offre un récit d'aventure au sujet intelligent (dans l'air du temps à l'époque) et qui sans échapper complètement à des considérations géopolitiques et sociologiques un peu typées fin XIXe, laisse transpirer l'intérêt et la passion de l'auteur pour l'Afrique. Après évidemment faudra quand même se souvenir que ce livre reflète une époque, et donc pour l'apprécier éviter de projeter dessus des considérations actuelles (par exemple sur la chasse aux gros vertébrés).



Pour ma part, Les Mines du roi Salomon, en dépit de leur célébrité n'est pas le meilleur récit d'aventure du temps. Certes, il a fait émerger un genre, mais Haggard a écrit son livre sans vraiment d'ambition particulière et sans y mettre l'application nécessaire, et si le résultat est distrayant, j'avoue ne pas avoir éprouvé l'humidité poisseuse, avoir redouté la diphtérie et le mycétome ni senti le souffle âcre d'une harde de hyènes affamées dans le cou. Bref, c'est un peu ça qui manque ici, mais cela n'enlève qu'une partie du plaisir. 3
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Le Jour où la Terre trembla

Voici l'ouvrage de Sir Henry Rider Haggard dont il est souvent dit qu'il est son dernier grand livre. C'est un manuscrit que son auteur, par découragement ou manque de temps, laissa à plusieurs reprises au fond d'un tiroir.

C'est un grand roman d'aventure et d'exploration comme seul Haggard sait en écrire mais flirtant cette fois avec le fantastique et la science-fiction.

Humphrey Arbuthnot est un jeune homme, très anglais, qui, à la suite d'une carrière au barreau avortée et un deuxième livre taillé en pièces, devint pratiquement millionnaire en pratiquant frénétiquement le métier d'agent de change.

Veuf, devenu riche, il souffre d'un manque d'intérêt congénital pour toute chose.

Flanqué de ses deux amis d'enfance, il décide, afin de lutter contre l'ennui de parcourir, à la voile comme à la vapeur, l'immensité des mers du sud à bord d'un yacht baptisé "l'étoile du sud".

Un naufrage, provoqué par un terrible cyclone, laisse les trois hommes éberlués sur un rivage inconnu.

Oroféna est un drôle de territoire, percé d'énormes trous. Fuyant les prêtres indigènes, Humphrey, Bastin et Bickley découvrent une cité millénaire dans laquelle un sanctuaire abrite deux sarcophages où semblent dormir un vieillard et une jeune femme d'une beauté inhabituelle....

Ce passionnant roman, au rythme un peu lent, est étonnant. Il démarre comme certains des romans de Wells où la description des personnages, de leur univers et des circonstances de l'aventure ancre l'ouvrage dans la littérature la plus classique - pour devenir ensuite, de manière inattendue, le récit original d'un formidable périple.

Henry Rider Haggard nous offre, avec ce livre qui enthousiasma Kipling, un ouvrage passionnant, très anglais dans son rythme et sa construction. L'auteur, développant la psychologie de ses personnages, nous dévoile son pessimisme, sa détresse devant l'incapacité à s'amender de l'homme et les espoirs qu'il place en certaines individualités exceptionnelles.

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Les Mines du roi Salomon

Quelles aventures trépidantes que celles d' Allan Quatermain et ses compagnons!

Rider Haggard fait massacrer allègrement quelques éléphants et girafes pour nourrir nos chasseurs de trésor. En passant, les héros aident à rétablir un héritier légitime sur son trône. Rien que çà.

Le livre est captivant, et je m'y suis promené agréablement un peu comme dans certains Jules Verne.

Ces Mines du Roi Salomon, sont le but d'une odyssée qui ne saurait trop enrichir le trio européen. Les trésors de Salomon sont sacrément bien protégés!

Quant au ton légèrement condescendant du livre, il a ce caractère un peu désuet qui fait le charme d'une pure lecture de divertissement (le cinéma de l'époque).

Si Spielberg a fait du Tintin, avec ses Aventuriers de l'Arche perdue, Hergé a quand même pas mal pompé sur Rider Haggard! Le "coup de l' éclipse" pour affoler les sauvages ne vous rappelle-t-il rien?

Un livre d'aventure (un vrai) à lire pendant les vacances avec un bon verre à portée de main.
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She

Dire que j'ai rêvé de lire ce roman pendant des années... Il faut bien dire que cette histoire d'une femme qui attend deux mille ans pour retrouver l'homme qu'elle aime avait de quoi faire envie. Or, bien loin d'une œuvre dans une veine néo-romantique ou encore symboliste, on a droit ici a une espèce de roman d'aventure sans rythme ni action, mâtiné d'une histoire d'amour ennuyeuse. Pourtant, le potentiel ne manquait pas : passé mystérieux du meilleur ami du narrateur, objets non moins mystérieux laissés à la garde de celui-ci durant des années, messages tout aussi mystérieux, mystérieuse malédiction et vengeance familiale, cité mystérieuse et cachée aux yeux du monde, et j'en passe. le truc, c'est que Henry Rider Haggard a négligé ce qui fait le nœud-même de ce genre d'histoire : l'atmosphère. On comprend d'ailleurs, à lire ce roman, pourquoi Lovecraft s'est autant plaint des romans fantastiques du XIXème qui se contentaient de s'appuyer sur quelques éléments surnaturels et qu'il ait autant plaidé pour la littérature d'atmosphère.



Donc, alors qu'on devrait suivre pas à pas la progression des héros vers l'inconnu et l'aventure, alors qu'on devrait découvrir petit à petit qui est la fameuse Elle, appelée "Celle-qui-doit-être-obéie" (tout un programme ! ) et quel est ce secret de famille autour duquel tourne le sujet du roman... Eh bien, au lieu de tout ça, on nous déverse d'emblée l'ensemble des mystères censés nous appâter. On sait en gros qui est Elle dès les premières pages, on connaît l'histoire de Kallikratès, qu'elle a tué et dont elle attend le retour, on sait en quoi consiste l'histoire de la vengeance familiale de Léo, fils adoptif du narrateur. Bon, alors, "Warum nicht ?" me direz-vous (oui, alors, comme j'ai remarqué que plein de gens émaillaient leurs propos d'expressions anglaises ici et là, je trouve plus subtil d'utiliser l'allemand). Mais il eût donc fallu compenser cette profusion précoce d'informations par d'autres éléments mystérieux, fantastiques, troublants, que sais-je encore ? Ce qui n'est pas le cas. Haggard fait comme si nous n'étions au courant de rien et fait avancer ses personnages sur le chemin de la connaissance en toute innocence, s'exclamant régulièrement "Oh, vraiment, ceci paraît impossible !" ou "Mais que veut dire cela ?", phrases complètement hors de propos, puisque tout leur a été expliqué dès le départ et que tout ce qui leur arrive ne fait que confirmer ce qu'ils savent déjà (même si c'est un peu difficile à avaler d'un seul coup).



Quant à Celle-qui-doit-être-obéie, elle est censée terroriser tout le monde. Donc le lecteur devrait ressentir au moins un léger frisson lorsqu'elle apparaît. Tu parles ! Elle a juste l'air d'une nana bizarre et instable qui pique des coups de colère énormes, pour se calmer cinq secondes plus tard. On rit même de son pouvoir (il semblerait que se cacher les yeux avec sa main suffise à échapper à son charisme) et on comprend mal qu'on nous la présente comme la magicienne la plus extraordinaire au monde alors qu'elle s'est pris un gros vent avec une espèce de princesse égyptienne dont on ne sait pas grand-chose, sinon qu'elle serait encore plus super douée en magie. Ce qui ne l'a pas empêchée (je parle de la princesse égyptienne) de laisser tuer son mari par Elle, qui est moins forte qu'elle (la princesse). Je ne sais pas si vous me suivez... J'ajoute que l'histoire d'amour suscite des bâillements prononcés plutôt que l'émotion. Tout ça manque de cohérence, de rythme, d'ambiance, les personnages sont peu intéressants, et on s'ennuie pas mal. Suis pas sûre de lire la suite, du coup.
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Les Mines du roi Salomon

Une petite déception que ce livre !

Des le début le style lourd m'a agacé sans compter que la traduction est loin d'être de qualité, certaines phrases sont à la limite du compréhensible .

L'aventure est certes au rendez vous, mais sans plus...Il manque un je ne sais quoi pour y adhérer complètement...Bon, le fait que ce livre ait été écrit en 1885 explique en partie les relents d'impérialisme qu'on rencontre dans ce roman.

En conclusion, je pense que , une fois n'est pas coutume, le film est plus intéressant à voir que le livre ....

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She

Je connais ce roman de longue date, comme beaucoup d’amateur de littérature de l’imaginaire, mais c’est par le plus grand des hasards que j’ai découvert sa première édition française et les circonstances de celle-ci.



En 1919, Pierre Benoit publie son désormais célèbre roman L’Atlantide, traduit et édité à Londres dès l’année suivante. C’est cet publication qui amène Henry Rider Haggard à signaler un potentiel plagiat. Scandale ! La polémique enfle. Mais Pierre Benoit a vite fait de désamorcer la bombe. En effet. She, le roman de H. Ridder Haggard, bien que publié 34 ans plutôt, n’a jamais fait l’objet d’une traduction en français et Pierre Benoit ne savait pas lire l’anglais. Il reconnait toutefois s’être inspiré pour certaines scènes d’un autre roman de Rider Haggard.



Après cette petite mise au point, qui explique la publication en 1920, d’abord en feuilleton puis en volume de ce court roman : mon opinion.



Déjà, ce roman, écrit en 1886, est marqué par la connaissance de l’Afrique et des Africains par les Européens à la fin du XIXe siècle. On y retrouve d’ailleurs une description de ces régions encore inconnues à l’époque proche de celles d’ouvrages tels que W. C. Baldwin Récits de chasse, du Natal au Zambèze, les récits de voyage d’Edouard Foà ou Richard-Francis Burton... sans parler des explorations de Stanley ou Livingstone. C’est le côté plaisant du récit... même si les Africains n’y sont pas montrés sous leur meilleur jour. Pour le reste ? Une civilisation ancienne dont il ne reste presque rien, une romance qui traverse les siècles (Tiens ! tout à coup, ça refait penser au roman de René Barjavel : La Nuit des temps.).



En bref : Un bon roman d’aventure qui se lit encore très bien malgré ses presque 150 ans. Je vais sans doute tenter ma chance avec d’autres œuvres de cet écrivain mais pas tout de suite. J’ai d’autres projets.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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She

Avec Robert-Louis Stevenson, Arthur Conan Doyle ou Rudyard Kipling, Henry Rider Haggard est un de ces grands représentants du roman d’aventures à l’ère victorienne, merveilleux conteurs d’histoires exotiques et en même temps chantres (parfois malgré eux) de l’impérialisme colonial britannique.

L’originalité de « She » (parfois titrée « Elle » dans les éditions françaises), est que ce roman mêle deux types littéraires : l’aventure exotique, dans une contrée inconnue, avec des combats contre des animaux dangereux, des tribus cannibales, des péripéties dangereuses dans un décor aussi merveilleux que mortifère, et le fantastique avec une souveraine de 2000 ans qui a le secret de l’immortalité, et qui pense retrouver son amour de jeunesse (2000 ans avant !) dans un jeune aventurier tombé – pas tout à fait par hasard – dans son royaume et sous son charme.

Le narrateur, Holly, reçoit de son ami Vincey la mission d’être le tuteur de Léo, le fils de ce dernier, et de parfaire son éducation. Le jour de ses 25 ans, Léo ouvre une malle mystérieuse concernant un manuscrit et un plan, indiquant l’emplacement d’un royaume mythique, au fin fond de l’Afrique, le royaume de Kor. Un tesson couvert d’inscriptions semble indiquer qu’il y a un lien entre ce royaume et la lignée dont descend Léo. Nos héros, accompagnés de Job, un serviteur fidèle, se lancent dans l’aventure. Après maintes aventures, les voici devant Ayesha, ou She, ou Elle, ou encore Celle-qui-doit-être-obéie. Cette reine d’une beauté fascinante retrouve en Léo son amour d’antan, Kallikratès, et pour revivre cette passion bimillénaire, tous deux partent vers le pilier de feu censé donner l’immortalité à Léo. Mais, bien entendu rien ne se passe comme prévu…

« She » (1886) est un roman fascinant et envoûtant comme son héroïne. Rider Haggard, dans « Les Mines du roi Salomon » décrivait avec une belle aisance les paysages africains, théâtre des aventures d’Allan Quatermain ; ici ce décor splendide est restitué de la même façon, mais l’auteur y ajoute une note de mystère, comme si la personnalité d’Ayesha s’étendait sur son territoire : le fantastique occupe à la fois l’espace et le temps. C’est un peu un scénario qui annonce « Le Monde perdu » (1912) de Conan Doyle : sur un territoire défini, le temps n’a pas de mise. Tout autour c’est le monde réel.

Bien qu’écrit à la fin du XIXème siècle, le roman reste facile à lire (comme d’ailleurs les autres auteurs précités). Le lecteur est pris par l’action et épouse les aventures de nos héros, en partageant leurs craintes et leurs déboires, et en subissant comme eux le charme étrange et périlleux de la belle Ayesha.

Cette reine aussi dangereuse qu’énigmatique, et d’une beauté à couper le souffle, n’est pas sans rappeler une certaine Antinéa (« L’Atlantide » de Pierre Benoit – 1920). A la sortie du chef-d’œuvre de l’auteur français, une polémique s’enfla, accusant Pierre Benoit d’avoir plagié Rider Haggard. Le romancier français, avec courtoisie s’en défendit : la traduction française de « She » n’intervint qu’en 1920, année de la sortie de « L’Atlantide », et Pierre Benoit, ne lisant ni n’écrivant la langue de Shakespeare, était dans l’incapacité de lire le roman anglais dans sa version originale.

« She » est le premier roman d’un cycle qui comprend « Ayesha ou Le retour d’Elle » (1905), « Elle et Allan Quatermain » (1920) et « La Fille de la sagesse » (1923). Les deux premiers titres sont les plus intéressants.

Au cinéma, on rappellera le film de Robert Day en 1965 « La Déesse de feu » avec Ursula Andress dans le rôle de la déesse (ça n’étonnera personne).





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Les Mines du roi Salomon

Très connu à son époque, un peu oublié aujourd’hui, Henry Ridder Haggard (1856-1925) est un de ces romanciers britanniques qui, à la fin du XIXème siècle, ont porté le roman d’aventures à son apogée. A l’instar des ses collègues Robert-Louis Stevenson, Rudyard Kipling, Arthur Conan Doyle ou encore Joseph Conrad, il a créé des mythes (personnages ou thèmes littéraires) qui perdurent encore de nos jours.

Dans une production abondante et parfois inégale, il aborde à peu près tous les types de romans, mais sa spécialité reste le roman d’aventures. A ce titre, il nous laisse deux séries romanesques chacune liée à un personnage mythique : Allan Quatermain et She.

Allan Quatermain, chasseur et guide, est le héros de dix-huit romans parus de 1885 à 1927. Les Mines du roi Salomon (1885) est le premier, et sans doute le meilleur, citons Allan Quatermain (1887), L’Epouse d’Allan (1889) ou encore Marie (1912) qui revient sur sa jeunesse.

She ou Elle (le roman est paru sous les deux titres) (1887) est l’histoire d’Ayesha, une Egyptienne du temps des pharaons, qui attendit 2000 ans la réincarnation de son amour Kallicratès sous les traits de l’archéologue Léo Vincey. Deux suites vont suivre : Aycha, le retour d’Elle (1905) et La Fille de la Sagesse (1923)

Les deux cycles font leur jonction en 1912 avec le roman Elle et Allan Quatermain.

Avec Les Mines du roi Salomon, Ridder Haggard invente le roman d’aventures africaines. Un Anglais, Sir Henry Curtis, accompagné de son ami le capitaine John Good, est à la recherche de son frère, parti à la recherche des mines du roi Salomon. A cet effet il embauche comme guide Allan Quatermain, chasseur renommé et grand connaisseur des régions à traverser. L’expédition, on s’en doute, sera riche en péripéties.

Avec ce simple résumé vous imaginez un peu le personnage, non ? Cherchez bien. Mais oui, c’est Indiana Jones. Le même chapeau, on l’imagine aussi avec un fouet, un fusil n’en parlons pas... La seule différence c’est qu’il est chasseur et pas archéologue, mais bon, en Europe ça ferait une différence, mais ici, au fin fond de l’Afrique… Cette parenté entre Indy et Allan, Lucas et Spielberg ne l’on jamais niée, et l’ont même avouée dès l’Arche perdue.

Et Ridder Haggard ne s’est pas arrêté là : voyez Ayesha, cette reine aussi belle que mystérieuse, et de plus cruelle avec ses amants, ne vous rappelle-t-elle pas Antinéa, la reine des sables de l’Atlantide ? Pierre Benoit a juré ses grands dieux n’avoir jamais lu She, on veut bien le croire, mais comme dit Lino Ventura dans Ne nous fâchons pas « N’y aurait-il pas là comme un cousinage ? »

Ces deux mythes (Allan et She), le cinéma ne pouvait pas les ignorer. Ils ont été immortalisés le premier par Stewart Granger en 1950 dans Les Mines du roi Salomon de Compton Bennet et Andrew Marton, la seconde par Ursula Andress en 1965 dans La Déesse de feu de Robert Day.

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Aycha

Vingt ans se sont écoulés.

Louis Horace Holly, le narrateur de ce terrible récit, se souvient.

Accompagné de Léo Vincey, il avait atteint les cavernes de Kôr, en Afrique Centrale, et y avait trouvé celle qu'il cherchait, l'immortelle "Celle-qui-doit-être obéie".

Elle avoua son amour pour Léo, qu'elle avait reconnu comme la réincarnation de Kallikratès, ce prêtre grec d'Isis que, deux mille ans plus tôt, elle avait tué dans une rage jalouse.

Elle disparut dans le brasier des piliers de la vie. Pourtant elle jura de revenir, plus belle encore et supplia son amant de ne pas l'oublier....

"Aycha" signe le retour de "She".

Rider Haggard, dans cette suite de courts récits, ressuscite son héroïne, flamboyante reine de la littérature fantastique. Elle interviendra encore dans deux de ses œuvres. Dans "la fille de la sagesse", où il raconte la vie d'Aycha avant sa rencontre avec Léo et dans "She and Allan" où il écrit une aventure qui met aux prises l'immortelle reine et l'explorateur Allan Quaterman.

Henri Rider Haggard fut sauvé de l'oubli par "les mines du roi Salomon" mais son chef-d’œuvre reste assurément cette série où le fantastique se teinte d'un érotisme à peine voilé.

Ce volume débute par un double signe qui provoque le départ des deux hommes vers l'Asie Centrale, à la recherche d'un pic montagneux entrevue lors d'un songe inspiré par Aycha.

Leur longue errance les porte jusqu'au Tibet où ils passent cinq ans, puis en territoire chinois avant de parvenir dans une région où nul européen n'avait jamais pénétré....

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Les Mines du roi Salomon

Tout commence par une rencontre à bord d'un bateau le long des côtes d'Afrique du sud.

Allan Quatermain est un aventurier, chasseur de fauves.

Sir Henry Curtis recherche son frère, disparu dans une contrée encore inexplorée.

Ce dernier, muni d'une carte vieille de trois siècles que lui a légué un aventurier portugais avant de mourir, s'est enfoncé au dangereux pays des Koukouanas. Allan et Sir Henri Curtis se lancent donc dans l'aventure avec le secret espoir de trouver les fabuleuses mines de diamants du roi Salomon.

Ce formidable roman d'Henry Rider Haggard a connu de multiples adaptations cinématographiques dont la plus prestigieuse date de 1950 avec Stewart Granger dans le rôle principal.
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Les Mines du roi Salomon

Mon humble avis : Poussé par l’envie de lire un livre d’aventure et de sortir des sentiers battus je me suis procuré ce petit livre de Henry Rider Haggard réputé comme l’un des premiers bouquins narrant les aventures de ces explorateurs s’aventurant aux confins de l’Afrique. Evidemment l’écriture date un peu mais la lecture de ce court roman est plutôt simple et agréable. Les aventures de l’intrépide Allan Quatermain sont assez intéressantes à lire même s’il ne m’en restera certainement pas un souvenir impérissable. Le héros, ancêtre de moults aventuriers qui lui succéderont dans ce type de littérature, se révèle être un personnage singulier et attachant malgré des digressions racistes qui s’explique par l’époque où à été écrit ce roman. Bref une lecture agréable, des paysages qu’on imagine sans peine d’une beauté à couper le souffle et même si de nombreux romans supérieurs ont été depuis écris sur ce thème, on doit reconnaître à Haggard un certain talent de conteur et surtout le fait d’avoir été l’un des premiers à se pencher sur le sujet. Aujourd’hui encore Allan Quatermain est synonyme d’aventures et d’explorations, en témoignent les multiples adaptations cinématographiques dont il fut l’objet.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Allan Quatermain

Voici dans la sympathique collection de poche 10/18 l'une des grandes aventures du héros préféré de Sir Henry Rider Haggard (1856-1925), Allan Quatermain, que son apparition dans le célèbre cycle de "She" a rendu célèbre. Accompagné de deux européens et d'un immense zoulou, Allan décide de partir à la recherche d'une tribu de race blanche qui, selon certaines croyances, vivrait encore au coeur de l'Afrique.

Ce roman est une épopée ébouriffante.
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La Fille de Montezuma

Moctezuma II de Tenochtitlan-Mexico, 9e empereur des Aztèques (1502-1519), descendant de la plus illustre lignée des rois Olmèques, fut massacré en 1519, ainsi que toute sa famille, par les soldats de Cortez lors de la colonisation du pays. Seule sa fille Isabel, la petite dernière encore adolescente, fut protégée par un officier qui l'emmena en Espagne, ainsi que son frère Tlacahuepan miraculeusement sauvé, et appelé ensuite Don Pedro. Après avoir été présentée à la cour et au public comme une bête de foire dont la plupart se moquait prétendant qu'elle n'avait pas plus d'âme qu'un animal, Isabel vécut en recluse. Le petit-fils de Moctezuma II et fils de Pedro, Ihuitemotzin, baptisé Diego Luis de Moctezuma, fut amené en Espagne par le roi Philippe II et il épousa Francisca de la Cueva de Valenzuela. En 1627, Pedro Tesifón de Moctezuma, arrière-petit-fils de Moctezuma, a reçu le titre de comte de Moctezuma et fit alors partie intégrante de la noblesse espagnole. Généalogie romancée..?
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L'épouse d'Allan

On retrouve dans ce superbe roman le héros favori du créateur des "mines du roi Salomon", Allan Quatermain, dans un mélange incandescent d'aventures extraordinaires et d'amour sublimé.

Ici c'est l'amour d'Allan pour Stella, qu'enfant il sauva d'un incendie, pour plus tard l'arracher de nouveau à la mort dans le désert africain et l'épouser enfin, qui sert de trame à ce roman passionnant.
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La fleur sacrée, tome 1

Dans ce roman Allan Quatermain continue le récit de ses souvenirs.

Tous les ingrédients d'un grand livre d'aventures sont réunis et l'auteur sait par le style et la manière tenir son lecteur en haleine.

Allan Quatermain emmène, ici, une expédition à travers les dangers de la mystérieuse Afrique noire, pour ramener une rarissime orchidée géante. Il devra affronter les guerriers d'une tribu féroce, les Pongos, qui vénèrent cette fleur comme un Dieu.

Il devra aussi compter avec l'étrange sorcier de ce culte ainsi qu' avec un terrible gorille blanc.

Ce chapitre, signé Henry Rider Haggard, est , peut-être, l'un des plus réussis de la série.
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Le Jour où la Terre trembla

Le démarrage du livre n'est pas mal du tout, dans le mode british légèrement suranné mais plein d'un humour salutaire, nos trois personnages (et leur fidèle compagnon canin) embarquent dans une série de voyages - avatars - aventures bien ficelés jusqu'à la moitié du livre environ, et puis là ça se met à patiner un peu, entre relents de métempsychose, civilisations perdues et mystique personnelle de l'auteur. On s'achemine trop lentement vers certaines conclusions trop prévisibles, tout en gardant à peu près patience, certes, pour ce qu'on n'a pas encore deviné, mais tout de même, on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il y a une centaine de pages à peu près superflues.

Pour la séquence finale (la dernière centaine de pages tout de même, ou pas loin), on repasse à une forme d'action et de suspense, ça coule mieux à mesure qu'on avance vers les quelques explications qui nous manquent encore, mais le climax de la dernière scène d'action est un peu expédié et c'est dommage. Comme si Sir Henry avait déjà fait ses heures réglementaires, le jour où il a écrit ça, mais avait quand même tenu à finir son chapitre en vitesse pour ne plus y penser le lendemain. Ensuite, quelques pages de conclusion à nouveau un peu longuettes, mais pas trop nombreuses. Et l'affaire est dans le sac et le monde (accessoirement) sauvé (pour l'instant).
Lien : https://www.bookcrossing.com..
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She

Un roman qui, étonnamment, serait l'un des livres les plus lus de tous les temps. En pleine ambiance victorienne, Holly, un type moche (oui c'est sa principale caractéristique) adopte sous l'insistance d'un ami mourant Leo, un enfant destiné à devenir un jeune homme magnifique (c'est aussi sa principale caractéristique). Accompagnés d'un serviteur chaste et obéissant, ils vont s'aventurer dans les coins reculés de l'Afrique à la poursuite du passé de Leo. Après quelques péripéties, ils tombent sur une sorte de vieux royaume décadent, habité par des sauvages et gouverné par une femme aussi belle que puissante, Elle. Cette reine, en plus d’être dotée d'une beauté renversante, aurait environ 2000 ans. Depuis ce temps là, elle attend le retour de son amoureux. Et Leo serait sa réincarnation.



She fait un peu son âge. C'est souvent verbeux, et globalement trop long pour ce que ça raconte. J'ai même sauté quelques pages. Aussi, c'est très victorien, misogyne et raciste. Mais ce n'est pas très grave, ça donne presque au récit un certain charme. Disons que c'est extremement ancré dans une époque, pour le meilleur comme pour le pire. Et globalement, ça reste un récit d'aventure fort plaisant. On se laisse prendre à l'exploration de ces contrées inconnues, au milieu de dangereux sauvages, sur fond d'anciens royaumes oubliés...



Autre détail, She est symboliquement très chargé. Une vraie mine d'or pour psychanalyste. Ce personnage de femme toute puissante, d'une beauté écrasante, immortelle, pouvant distribuer la vie ou la mort, rendant tous les hommes fous d'elle par un simple regard... Ambitieuse, passionnée et sans pitié, elle forme un agréable contraste avec les héros anglais, qui sont d'une triste rigidité. Elle semble même parfois sortie de l'avenir, j'ai rigolé quand elle explique à Leo que lui aussi deviendra inévitablement végétarien quand il aura accédé à un plus haut plan d’existence, ou quand Holly se met à rêver d'une époque où il serait possible à deux hommes d'aimer une même femme. Les héros anglais, enchainés dans la morale victorienne, voient les femmes comme des êtres dangereux, littéralement de viles tentatrices : Elle est le symbole de l'insécurité masculine face aux femmes. Je ne m'attarde pas trop, mais un point fort de ce roman, c'est qu'il laisse une place importante à l'interprétation. Le personnage de Elle, la philosophie qu'elle exprime comme les idées qu'elle incarne, pourraient même me donner envie de faire une seconde lecture.


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Elle-qui-doit-être-obéie

Epais volume composé de cinq titres, je viens d'achever la lecture du premier des romans, 'Elle ou la source de feu'. Roman d'aventures linéaire et chronologique, c'est une histoire qu'on lit comme on ferait une croisière: tranquillement. Ecrit à une époque où l'écriture n'ose encore pas explorer plus avant toutes ses possibilités, c'est une histoire assez plate qui se déroule sans accroc.

Un jeune homme reçoit un soir un ami dans son petit appartement. Cet ami a un fils, Léo, sur lequel il devra veiller et auquel il remettra une étrange boîte à sa majorité. Le lendemain, l'ami meurt et l'enfant Léo est placé chez ce tuteur improvisé. Pour se faciliter la vie, le tuteur (qui est le narrateur de l'histoire) engage un valet, Job. Arrivé à l'âge adulte, Léo ouvre la caisse transmise par son père. Il y découvre qu'il est issu d'un certain Kallikratès, grec ayant vécu il y a plus de 2000 ans. Des tessons de poteries indiquent qu'il y a un trésor à chercher qui confirmera cette origine antique. Les trois hommes partent pour l'Afrique. (Influence reprise dans 'Tarzan' quelques années plus tard: des Européens voyagent en Afrique et il leur arrive des trucs qui ne leur seraient pas arrivés s'ils étaient resté en Europe ou en Amérique.)

Péripéties, rencontres de sauvages, accidents se produisent jusqu'à ce que le trio, aidé d'un guide quasi local, parvienne chez 'Elle'. 'Elle', c'est Ayesha, celle qui était amoureuse de ce Kallikratès vu plus haut: elle a 2000 ans et c'est toujours une bombe!

Visite du palais d''Elle', cérémonies sauvages et festivités inconcevables (donc bien dépaysantes pour un lecteur de la fin du XIXe!) se succèdent puis 'Elle' décide de proposer à Léo de devenir comme elle: non pas immortel mais de rester jeune très longtemps.

On est d'accord. Nouvelle expédition (il faut bien raconter quelque chose d'autre que les pensées intimes des uns et des autres par rapport aux comportements des autres acteurs de l'aventure). Nouveaux obstacles. Un personnage meurt (c'est pour le côté tragique). Ayesha se brûle et disparait dans la source de feu. Morale: à trop vouloiir jouer avec la vie, on meurt.

Le retour est bâché en quatre pages (alors qu'il dure 18 mois!) et le 80% du roman raconte les trois semaines passées par Léo chez 'Elle'.



Lu aujourd'hui, le roman est fade. Pas vraiment de la science-fiction, pas non plus de l'anticipation, c'est un livre qui raconte un voyage, à la manière d'un Jules Verne, et qui permet au lecteur en pantoufles de prendre l'air sans risque et à moindre frais. A lire donc avec un regard modifié: au moment de sa parution, c'était un roman exotique, phénoménal, extraordinaire! Il a inspiré Rudyard Kipling et Edgar Rice Burrough entre autres.



Lire ce livre, c'est faire l'effort d'oublier momentanément ses autres lectures, bien plus audacieuses! Lire ce livre, c'est comme se passer un Georges Mélies juste après avoir regardé 'Avatar'...
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Les Mines du roi Salomon

Souvenir d'une lecture de jeunesse, ce roman ayant été publié dans certaine "bibliothèque verte" qui, autrefois, suscitait un attrait extraordinaire chez les lecteurs en culottes courtes. Je n'ai pas relu ce livre: je me contenterai ici des impressions fortes qu'il m'avait laissées.

Voici l'intrigue, en deux mots: l'aventurier Allan Quatermain rencontre Sir Henry Curtis, parti en Afrique du Sud pour retrouver son frère disparu. A l'aide d'une ancienne carte, ils vont découvrir un territoire inexploré et peut-être trouver les mines de diamants du roi Salomon. C'est LE roman d'aventures à l'état pur, passionnant pour le jeune adolescent que j'étais...



Je viens de trouver une information intéressante: ce roman est paru en 1885; il est donc le premier qui ait eu pour cadre l'Afrique ! Il a certainement servi de prototype à d'autres livres publiés ultérieurement et qui sont de la même veine. Par ailleurs, je suis tombé sur une nouvelle récente: si les mines de Salomon ont réellement existé, elles se situaient sur le territoire actuel de la Jordanie et elles ne fournissaient ni or, ni diamant, mais… du cuivre ! C'est du moins ce qu'affirment des archéologues israéliens, qui datent ces mines du Xème siècle avant J. C.

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