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Critiques de Herman Melville (524)
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Bartleby

Herman Melville – Bartleby



Bartleby est copiste, on dirait aujourd'hui clerc de notaire. Un jour il décide de vivre dans son bureau, de ne plus le quitter et de n'y rien faire.

A toutes les demandes du notaire il répond "Je ne préfère pas".

Herman Melville qui a écrit ce livre dans la deuxième moitié" du 19°s. ne pensait pas qu'il pourrait faire basculer la littérature toute entière.

C'est drôle, surprenant mais c'est surtout une remise en cause de l'autorité, de la loi et des valeurs de la société.

Le pauvre Bartleby finit par être expulsé de son bureau, il est enfermé dans un asile psychiatrique où il meurt. Sans doute qu'il n'était pas plus fou que la société dans laquelle nous sommes .mais il revendiquait une certaine forme d'indépendance.

Il ne fait pas de l'opposition mais il exprime sa vérité avec une tranquille assurance. Difficile à accepter pour nos esprits rationnels.

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Bartleby

Il faut découvrir Bartelby comme si on ne connaissait pas les raisons de son succès littéraire (ou en tout cas, il faut faire semblant de les avoir oubliées). On progressera ainsi de l’ennui amusé –car même au-delà de son personnage principal, Herman Melville sait conférer aux seconds rôles et aux décors les symptômes d’une absurdité généralisée- au délire froid et disjoncté. On ne sait pas si Bartelbys’ébroue dans la folie ou s’il assume une perversité qu’il déguste en tête à tête avec lui-même. Son vice tient en une seule phrase insignifiante qui finit par envahir totalement l’horizon de la nouvelle. Très mal rendue dans cette traduction, on lui préfèrera la tournure plus ancienne du : « Je préfèrerais ne pas » qui traduit en quelques mots le mystère apparent du personnage –obsolète, méprisant, lascif- tout en litote ironique, traduisant une rhétorique parfaite qui écrase l’adversaire et l’empêche de trouver la moindre prise pour répliquer.





La réussite de la formule transmet son pouvoir tortionnaire jusqu’au lecteur. Maître du sadisme appliqué, Bartelby déchaîne nos propres fantasmes de cordiale infamie. On trépigne sur place tout au long de cette lecture d’une effroyable cruauté. D’un fond mouvementé, elle présente pourtant une apparence d’austère civilité : la culture est d’une barbarie effroyable !


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Bartleby

Premier contact avec Herman Melville avec la lecture de "Bartleby le scribe", environ 40 pages au format numérique, suivies d'une biographie de l'auteur écrite par Philippe Jaworski dans cette édition.

Disons le tout de suite c'est une lecture qui a tout de l'ovni littéraire, c'est une histoire inclassable et... surprenante.

Qui est Bartleby le scribe ? c'est ce que nous allons vouloir savoir désespérément tout au long de cette nouvelle.

Il y a du Monty Python côté atmosphère, le burlesque en moins, tous les personnages de ce conte étrange sont hautement improbables, les situations et dialogues sont souvent absurdes et pourtant il y a quelque chose de magique dans ce récit, surtout par les promesses qu'il nous fait miroiter.

Bartleby ne ressemble à personne que vous puissiez connaître, c'est ce qui est si intrigant.

“Je préférerais ne pas” : telle est la réponse, invariable et d'une douceur irrévocable qu'oppose Bartleby...

Là s'arrête mon intérêt car la fin m'a vraiment désappointé, j'ai du mal avec les promesses qui ne sont pas tenues, avec l'absence de justification en général, pas très gênant, ce ne sont que 40 pages vite lues...

Passé ma déception (car oui je m'attendais vraiment à quelque chose de grandiose), j'ai eu un sourire, ça m'a rappelé la blague des "petites boules rouges", que je ne raconterais pas ici car il s'agirait d'une forme de spoiler...



J'ai quand même passé un bon moment de lecture, mais du coup j'ai relégué Moby dick assez loin dans mes projets de lecture...
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Bartleby

Un avoué new-yorkais retrace le destin singulier de Bartleby, un employé de bureau chargé de recopier des actes. Il recrute ce copiste quand la charge de Maître de la Chancellerie lui échoit et qu'il voit le volume de ses affaires augmenter alors que les deux employés de longue date de l'étude, Pince-nez et Dindon, sont dépassés par le travail.

Le nouveau venu est un jeune homme maladif, à la mine pitoyable et d'une discrétion irréprochable. Installé dans un recoin du bureau de son employeur, dissimulé par un paravent, il s'adonne sans répit à sa tâche de scribe pour la plus grande satisfaction de son patron. Arrive le jour où celui-ci demande à Bartleby de collationner une copie de minute avec l'original et reçoit une réponse énigmatique : « Je préférerais ne pas ». Désarçonné par l'attitude du copiste, il croit à une lubie passagère et ne donne pas suite. Quelques temps après, de nouveau, la phrase est prononcée avec la même attitude impavide. Les choses se dérèglent peu à peu, Bartleby faisant preuve à la fois d'une grande humilité et d'une totale inflexibilité quand il prononce sa phrase fatidique : « Je préférerais ne pas ». Le narrateur n'a plus aucune prise sur le jeune homme qui ne quitte plus l'étude, ne fait plus aucune écriture, se nourrit à peine et fixe sans fin un mur aveugle. Le destin de Bartleby est tragique puisque le déménagement de l'étude le prive de son emploi et le propriétaire des lieux, excédé par sa présence fantôme dans l'immeuble, le fait arrêter et emprisonner pour vagabondage. Il meurt aux Tombes, la maison d'arrêt où il a été conduit.

Cette nouvelle d'Herman Melville est empreinte d'une infinie tristesse bien que les travers de Pince-nez et Dindon fassent sourire. L'absurdité du comportement de Bartleby apparaît au départ comme celle d'un caractère obtus ou d'un individu excentrique. Pourquoi ce travailleur exemplaire se met-il tout à coup à refuser de faire son travail ? Aucune explication n'est donnée et le narrateur finit par comprendre qu'il n'existe pas de moyen de pression capable de changer l'attitude de son subordonné. Il y a une inversion du rapport de force habituel entre employé et employeur. Bartleby échappe complètement à l'autorité de l'avoué tout en manifestant toutes les formes de la politesse et du respect. C'est un homme qui se retire de la société de ses semblables, il s'efface physiquement et psychiquement, miné par un désespoir qui n'est pas accessible à ses congénères. Le narrateur le pressent et toutes ses tentatives pour obtenir des réponses échouent car Bartleby préfère s'éclipser devant une existence elle-même absurde plutôt que lutter ou se révolter devant la médiocrité du monde. C'est un être sans défense face à la méchanceté de ses collègues, la hargne des clients et des hommes de loi qui fréquentent l'étude ou la brutalité d'un propriétaire. Il bute sur un monde où la charité, le pardon, l'entraide, la fidélité sont rejetés, oubliés comme les lettres de rebut qu'il était chargé de détruire dans un emploi précédent. Le narrateur est la mauvaise conscience de cette société, il voit et ne fait rien, il sait et prend la fuite et agit quand il est trop tard : l'homme est couché au pied du mur qu'il n'a jamais cessé de contempler comme l'obstacle infranchissable de l'égoïsme humain.
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Bartleby

Une belle adaptation qui est une totale réussite. Munuera en sort un chef d'œuvre. Un récit que je vous invite fortement à découvrir.
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Bartleby

Bartleby Le Scribe est une nouvelle écrit par l’auteur américain Herman Melville, qui est très connu pour son roman « Moby Dick ». Bartleby est un nouveau scribe pour un avocat à Wall Street qui a été d’abord sincère à son travail, par lequel son patron a été impressionné. Cependant, petit à petit, il a perdu son intérêt sur toutes les choses, et alors, a toujours répondu pour chaque question par son fameuse phrase « j’aimerais autant pas ».



Même si la nouvelle a été écrite il y a deux siècles, elle est encore très réaliste comme précisé dans la quatrième de couverture par l’éditeur, que le texte est encore pertinent dans le monde uberisé et du « bullshit jobs » (afin de lire mon avis sur le texte par l’anthropologue David Graeber sur Bullshit Jobs, cliquez ici). Il a également montré les absurdités sur l’environnement du travail, où l’avocat, même si Bartleby n’a fait aucun travail, il n’a pas été licencié parce qu’il n’y avait aucun impact sur son business jusqu’à le moment quand ses clients a commencé d’évoquer la question que pourquoi il y avait quelqu’un au bureau qui n’a fait rien et alors, la réputation d’avocat était abîmé. Sinon, payer Bartleby pour rien faire n’avait aucun impact.



Les études de psychologie n’était pas trop développé dans la XIXème siècle mais aujourd’hui, Bartleby sera diagnostiqué comme souffrant d’une dépression sévère. C’était aussi un commentaire sur la société d’Etats-Unis à cet époque où le métier d’un individu lui définit – qui est le cas même aujourd’hui – et la société préfère quelqu’un qui va faire un travail utile pour personne que quelqu’un qui veut faire rien. Bartleby n'avait pas l'intention de continuer à être « utile » dans ce type de société et comme j’ai déjà évoqué, il y a beaucoup de similitudes entre cette nouvelle écrit dans la XIXème siècle et l’essai écrit par David Graeber dans la XXIème siècle, sur la phénomène de « bullshit jobs ».



Un point sur la traduction, j’ai adoré cette édition. Même si je parle anglais comme langue natale, j’ai dû acheter une traduction française à cause d’un problème de disponibilité. Cela dit, il y avait plusieurs explications ajoutées par l’éditeur que je comprends n’existe pas dans l’édition anglaise et même un anglophone comme moi ne va pas le comprendre sans la légende, par exemple, je n’ai aucune idée de quoi s’agit un « dead letter office » (bureau des lettres mortes) parce que c’est un phénomène de XIXème siècle, expliqué par l’éditeur dans la traduction française.



J’ai adoré la nouvelle, et même si c’est un peu de caricature et l’auteur a utilisé une absurdité pour évoquer le sujet, à mon avis, cet un sujet qu’on doit avoir une discussion pour éviter ces types d’absurdités qu’on a aujourd’hui. Je donnerai le livre une note de quatre sur cinq.
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Bartleby

Bartleby le scribe est une nouvelle d'Herman Melville publiée en 1853 dans un périodique, puis intégrée en 1856 dans le recueil de nouvelles Contes de la véranda.



Le narrateur, homme de loi de Wall Street, raconte les relations qu'il avait avec Bartleby, l'homme qu'il avait engagé pour occuper la fonction de scribe dans son étude. D'un naturel très discret, Bartleby passait ses journées derrière son bureau. Mais lorsque le narrateur lui demandait la moindre chose, il répondait « Je préfère pas »(« I would prefer not to »). Le narrateur, surpris, ne se résolut pourtant pas à renvoyer cet homme qui ne sortait jamais de l'étude (il y dormait même) mais sans rien faire.



Lecture très courte et amusante, Bartleby le scribe a été une source d'inspiration pour les écrivains de l'absurde du XXe. Atypique s'il en est, le personnage de Bartleby est tout sauf un personnage : il possède une psychologie minimale, ou tout du moins imperceptible, ses actions se résument à refuser toute action, et sa vie entière se borne à l'étude qu'il occupe jour et nuit. Le narrateur, choqué par son attitude puis décontenancé, culpabilise face à ce personnage de papier.

Une lecture drôle, que j'ai beaucoup aimée pour son absurdité et que Pennac résuma ainsi : « Qui a lu cette longue nouvelle sait de quelle terreur peut se charger le mode conditionnel. Qui la lira saura. »
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Bartleby

« J’aimerais mieux pas »… Voilà qui n’est pas quelque chose que l’on peut s’attendre à se voir répondre de la part d’un subordonné, d’ordinaire très appliqué, à une demande pourtant banale. Les demandes d’explication reçoivent la même réponse bornée. Si le patron, surpris, laisse couler une première fois, le même scénario se répète les jours suivants, pour des tâches toujours plus nombreuses.



Tout sera bon pour essayer de faire plier Bartleby : les cajoleries, les menaces, l’appel à la raison, les propositions d’aide, l’abandon, la fuite, l’expulsion manu militari, … mais à chaque fois, l’employé regagne tranquillement son poste, et répond à la question suivante : « J’aimerais mieux pas ». On ne sent même pas d’impertinence ou de malveillance chez le scribe. Ses choix, curieusement, semblent mûrement réfléchis. Simplement, il semble le seul à en connaître la logique.



Bartleby provoque un certain malaise, car il refuse les « règles du jeu » habituelles. On peut débattre avec quelqu’un, se disputer, s’énerver, trouver ses arguments ridicules, pathétiques, égoïstes, … Mais que faire contre quelqu’un qui ne cherche pas à s’expliquer, et qui attend patiemment que vous ayez fini de l’importuner avec vos questions avant de retourner à sa routine ? La solution de la force reste possible, mais le patron la refuse toujours, sentant qu’il est absurde de faire violence à qui n’a pas reconnu, même du bout des lèvres, les principes de base sur lesquels repose sa décision.



Je ne me suis pas renseigné sur le livre avant de l’entamer, et je n’ai pas cherché non plus d’explications après. Je préfère rester, pour un petit moment, sur l’étrange impression qui m’a accompagné tout au long de ma lecture. Tout comme Moby Dick, il me semble que ce roman peut se comprendre selon plusieurs grilles d’interprétation, ce qui fait de Melville un auteur intriguant, mais aussi bien attirant…
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Bartleby

Un mystérieux copiste s'enferme dans l'inaction, la douce résignation puis la mort après avoir obstinément opposé à toute demande de son employeur l’énigmatique et invariable réplique « je ne préférerais pas » qui ouvre une possibilité de choix et se ferme sur un non implacable. Toute la brève existence de ce héros improbable qu’est Bartleby réside dans cette fadeur, celle d’une trace pâlissante qui le conduit inexorablement à une non-existence un détachement de soi et des autres jusqu’à l’aboutissement sacrificiel du personnage parfaitement évaporé et hors sol qu’il est devenu. Pourtant, Bartleby parvient à placer son employeur devant un point de butée obstiné le rendant incapable de l’obliger à faire ce qu’il n’aimerait mieux pas faire. Le narrateur est lui aussi saisi d’impuissance, s’efface devant la neutralité d’un Bartleby auquel il fait un écho fraternel pris de compassion indissociable d’une certaine sidération qui, d’une certaine façon, ébranle ses convictions et l’exonère de toute responsabilité pratique. Rejet de la finalité d’un Manhattan flamboyant de ce milieu du 19ème siècle à ce que le sous-titre « a wall street story », préfigurateur du mouvement anti-pouvoir « Occupy Wall Street », pourrait laisser supposer ? Souci de préserver l’intégrité de sa conscience ? Résistance passive, aux impératifs subordonnés et envers les habitus comportementaux ? Melville n’y répond point, laissant libres toutes les possibilités d’interprétation à laquelle se sont livrés la cohorte des critiques et les plus brillants philosophes qui ont vu dans Bartleby des germes pour les personnages de Kafka et Camus. Deleuze décèle même chez Bartleby l’inventeur qui pousse jusqu’au bout les limites d’une « formule alchimique ou kabbalistique qui ouvre la porte à un autre monde ».

Bartleby n’a rien du révolutionnaire ou de l’imprécateur au poing levé. L’homme ne revendique rien, n’exprime aucune impatience. Il a la nonchalance d’un ludion insaisissable, porteur d’une indétermination fondamentale qui se situe hors contingence du non-choix, mais aussi de tous les choix sans qu’aucun ne soit explicitement désigné. Ce vide de l’incertitude fait le plein de nos interrogations et de notre désarroi. Sans aucun doute, l’effet le plus remarquable de cette sorte de fable de l’inanition est bien celui de nourrir la pensée de son lecteur plongé sans filet dans cette intrigue insaisissable et les méandres d’un questionnement sur « le monde comme mascarade », le rôle que la société vous assigne et le sens de votre propre vie.

Malgré la tournure indubitablement comique des dialogues et l’originalité des caractère des trois employés, Dindon, Pince-nez et Gingembre, tous droits sortis d’un roman de Dickens, ce n’est pas le plaisir qui l’emporte à lire cette histoire. Peut-être parce que le regard de Melville scrute une âme insondable sur laquelle aucune prise n'est possible... Pour Daniel Pennac, Bartleby est l’homme « sans référence, sans possession, sans qualité, sans particularité, sans passé ni futur, il est instantané ». Il est aussi défragmenté et désubstantialisé que le travail de copiste qu’il accomplit avec zèle puis refus inexorable aux effets contagieux au sein du cabinet de l’avocat qui l’emploie. Rencontre improbable et paradoxale d’un Melville-Bartleby confrontés à l’ennui, le vide de l’exercice littéraire du copiste et de la contestation, la négation, la mise à distance d’une activité dissonante qu’ils rejettent et d’où pourrait surgir une nouvelle vision d’un autre bord du monde.

Derrière ce faux héros aux allures de passe-muraille, n’est-ce pas l’auteur lui-même qui se dissimule en filigrane comme Bartleby derrière le paravent vert ? A l’instar de Proust, Melville reprend l’idée que l’écrivain « crée une langue étrangère dont l’effet entraîne tout le langage et le fait basculer vers son dehors qui est silence ou musique ». Melville ne s’est-il pas arrêté d’écrire pendant une trentaine d’années après la publication de Bartleby et ainsi, parvient à se soustraire aux logiques mercantiles de ses éditeurs ? Dans un ultime paragraphe, Melville s’interroge : « et si la Littérature n’était que poursuite du vent ? » Cet opuscule qui prend dès le départ l’apparence d'une satire sociale se termine en une méditation terriblement troublante sur l'humanité. Si l’on se limite uniquement aux faits rapportés, Bartleby ne nous fournit pas les clés de l’énigme. Au reste, le narrateur confessant son « appréhension incertaine, trop confuse ou trop sommaire pour avoir valeur de vérité » invite le lecteur à « prendre le relais en relisant le conte ». Et si, finalement selon Jacques Derosiers, le seul point commun à tous les bartlebys que nous tentons de décrypter « est d’avoir laissé leur seul silence en guise d’explication » ?

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Bartleby

Dans le New York du XIXème siècle, un notaire qui a déjà deux employés caractériels décide d'embaucher Bartleby comme copiste dans sa petite étude. D'abord très actif dans son travail, Bartleby refusera un jour de collationner ses écrits jusqu'à ne plus rien faire de ses journées.



Bartleby le scribe est l'histoire d'un homme qui décide de s'arrêter. S'arrêter de copier, s'arrêter de parler, s'arrêter de vivre. Mais il décide de s'arrêter avec une infinie politesse : "“I would prefer not to”. Cette politesse est désarmante, aussi bien pour le lecteur que pour l'employeur de Bartleby qui s'échine en vain à comprendre l'attitude étrange de son employé.



Pourquoi Bartleby décide-t-il un jour de tout arrêter ? Parce qu'il ne veut plus jouer le jeu des autres hommes ? Parce qu'il est dépressif ? Parce que son précédent métier lui a ôté son identité ? L'auteur ne nous donne pas toutes les clés, le mystère demeure, à chacun de trouver sa propre réponse.



C'est en cela que cette nouvelle est fabuleuse : Melville oblige le lecteur à réfléchir à sa propre existence à travers celle de Bartleby et à plonger au plus profond de lui-même. C'est une expérience aussi angoissante qu'enthousiasmante.
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Bartleby

Bartleby est un scribe employé par un homme de loi de Wall Street. Il ravit dans un premier temps son employeur car il est minutieux, infatigable et d'une humeur stable à la différence de ses deux autres copistes lunatiques et excessifs.Tout se passe à merveille jusqu'au jour où Bartleby refuse une à une les tâches qui lui sont confiées avec cette formule incompréhensible "I would prefer not to" : "j'aimerais mieux pas".Par l'absurde Bartleby désarçonne l'homme de loi puis tout son entourage et s'enferme dans un carcan de solitude jusqu'au dépérissement.Comique grinçant, absurde, recherche du sens de nos actions, la nouvelle de Melville est un conte cruel et sans espoir.Cette édition est augmentée de deux autres nouvelles passionnantes. "Les Iles enchantées" est un mélange de conte et de récit de voyage autour des Iles Galápagos. "Le Campanile", un conte métaphysique sans âge d'un architecte terrassé par sa création.
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Bartleby

Mon tout premier Herman Melville! Je suis très heureuse d'avoir découvert ce formidable auteur en débutant par cette petite oeuvre courte et émouvante qui m'a laissée songeuse.



Cet ouvrage ne comporte pas beaucoup d'action et il est surtout axé sur l'exploitation des personnages ; notamment sur le dénommé Bartleby. C'est un personnage très mystérieux qui nous semnle très trange tout au long de notre lecture: il "préfère ne pas" lorsque son employeur lui adresse une requête, il se dévoue corps et âme à sa fonction de scribe sans prendre le temps de se nourrir convenablement et sans se mélanger au reste du monde. De plus, alors qu'il est le personnage principal éponyme, il ne prononce presque aucune parole et nous n'avons jamais son point de vue; ce que j'ai trouvé très intrigant.

Il est à mon goût un personnage qui intéresserait bon nombre de lecteurs. Le mystère sur ce personnage reste toutefois entier jusqu'à la dernière ligne du récit puisque de façon très rusée et captivante le narrateur nous donne une explication sur le comportement étrange du personnage de Bartleby en nous indiquant qu'il s'agit d'une rumeur et que par conséquent on ne peut déterminer sa véracité. Cela m'a laissée tout à fait perplexe: moi qui espérais avoir des réponses; ce personnage ne m'a paru qu'encore plus mystérieux et m'a été rendu très émouvant et poétique.



J'ai adoré faire la rencontre de ce personnage atypique qui m'a fait réfléchir sur certains aspects de la société et sur la notion de solitude.
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Bartleby

Quel livre, à la foi étrange, agaçant, divertissant.

Bref j'ai beaucoup aimé.



Que dire, sans trop en dire.



Melville nous fait entrer en douceur dans l'univers judiciaire du New York du XIXè. Nous franchissons la porte de l'étude d'un maître à la Chancellerie, homme charmant et respectable entouré d'une petite équipe formée de personnages aux surnoms surprenants (Dindon, Pince-Nez et Gingembre).

Et puis l'activité augmentant, arrive Bartleby, un jeune homme très efficace et appliqué. Il a tout du commis aux écritures idéal, jusqu'au jour où son patron lui fait une requête...

"Je préfèrerais ne pas", le mantra était lâché et allait rythmé le reste de l'ouvrage jusqu'à nous rendre fou.



L'auteur parvient à nous tenir en haleine, et à nous faire passer par tous les états, de la pitié, à la détestation en passant par l'incompréhension. Un petit ouvrage vraiment puissant.
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Bartleby

J'ai lu Quelque chose en lui de Bartleby de Philippe Delerm où son personnage Arnold Spitzweg s'inspire de celui d'Herman Melville, Bartleby le scribe qui tout le long de la nouvelle susurre tel un refrain cette réponse à chaque question lui étant adressée " je ne préférerais pas" ce leitmotiv caresse les lèvres de notre héros tout le long de cette intrigue. Le narrateur est un homme de loi de Wall Street, qui engage dans son étude un homme étrange, voire fantomatique dénommé Bartleby pour un travail de « scribe » consistant à recopier divers textes. Sans contrainte, notre scribe se fige dans une lenteur des choses et d'oisiveté pour se statufier devant les menaces qui l'entourent. Notre personnage dans cette réponse fuit l'autorité, la contrainte des autres, il se berce sans fougue de sa lenteur, des réactions, errant dans une bulle de bien-être, celle du stoïcisme de son être intérieur, devenant le rempart du refus de l'autorité sociétal. Il abandonne sa vie pour fuir ce monde fou en ébullition.... On s'attache de cet homme gentil qui, ermite perdu dans une île déserte, s'échoue sur la plage d'un monde sans pitié, sans âme, où le travail est le seul remède à l'épanouissement, le totalitarisme du travail, de ces codes inhumains où le pouvoir annihile l'homme pour un asservissement permissif.

Un livre court plaisant
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Bartleby

Première incursion dans l’univers d’Herman Melville, j’en ressors impressionnée par cette nouvelle brillante, tragi-comique, mais déconcertante, qui échappe à l’interprétation. Lorsqu’on lui demande d’exécuter une tâche, une course, dans le contexte de ses fonctions, Bartleby, figure de la résistance passive tel qu’il a pu être analysé, répond: « Je préférerais pas. », introduisant ainsi un grain de sable important dans l’engrenage des conventions. Il nous est annoncé par le narrateur, son employeur, et ce dès le départ, que de son passé nous ne saurons rien, ou à peine, une rumeur, et cela contribue selon moi à l’inconfort, nous empêchant de nous construire une représentation rationnelle de ses attitudes et de ses comportements qui s’avèrerait rassurante. Il faut voir dans quels retranchements sera poussé le narrateur pour se défaire de cet encombrant qu’il perçoit comme une victime, ce qui lui permet peut-être ce faisant de conserver une image positive de lui-même, mettant à jour par ailleurs ses propres faiblesses. À lire.
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Bartleby

C’est lors d’une émission de « La grande librairie » que j’ai entendu pour la première fois Daniel Peynac évoquer ce scribe mystérieux ainsi que sa réplique toute aussi étrange et qui a suscité ma curiosité: « I would prefer not to/Je préférerais pas!» Je viens donc d’achever la lecture de cette nouvelle et comme il est difficile de pouvoir en rédiger la critique tant ce texte est inclassable, même s’il m’a fait penser à certains instants à la pièce de Samuel Beckett, « En attendant Godot ».

Le narrateur est Conseiller à la Cour de la Chancellerie à New-York, et emploie deux scribes afin de l’assister. Alors que la masse de travail augmente, il décide d’embaucher un troisième scribe et lorsque se présente le fameux Bartleby, il pense avoir trouvé en lui une perle, si l’on en croit son sérieux, la qualité de son travail et sa discrétion. Pourtant, très vite, lorsque son patron lui demande d’exécuter une tâche ou le prie précisément d’expliquer pourquoi il n’obtempère pas, il n’obtient éternellement qu’une seule et unique réponse: « Je préfèrerais pas. »

Je ne révèlerai ici rien d’autre concernant ce récit, sous peine de priver son futur lecteur de la découverte d’une histoire étonnante, angoissante parfois et dont la force réside sans doute dans le fait qu’il demeure impossible de lui donner avec certitude une interprétation claire et évidente. Description d’une certaine in/humanité? Indifférence du monde moderne? « Bartleby le scribe » m’a touchée tout en me laissant perplexe et si je devais illustrer ce texte par une image, cela serait sans doute celle d’une bougie qui s’éteint lentement mais inexorablement. Cette petite critique pourra paraître bien étrange et mystérieuse et c’est ainsi que m’est apparu ce livre que l’on ne peut évaluer qu’en le découvrant soi-même!





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Bartleby

Qui es-tu Bartleby ? Quel est ton message ? Pourquoi ne réponds-tu aux demandes que par : Je ne préfèrerais pas ? Pourquoi t'obstines-tu à t'isoler, à dépérir, à t'effacer, à disparaître ?



Une nouvelle dont le narrateur, un notaire d'une soixante d'années, employeur de Bartleby nous raconte ce qu'il en sait ou croit savoir car Bartleby reste un mystère. Dans son étude à Wall Street,  ses trois employés portent un surnom qui le résume par rapport à sa personnalité : Dindon, Pince-nez et Gingembre. Pas Bartleby, lui ne portera aucun surnom car pour cela il faudrait le l'identifier. Il devient l'employé silencieux, efficace, solitaire exécutant son travail consciencieusement jusqu'à une demande banale de relecture de copies avec les autres employés. Et voilà qu'apparaît la réponse qui plus jamais ne quittera ses lèvres : Je ne préfèrerais pas, dite sans colère, sans violence, une phrase qui porte en elle à la fois la fermeté, la négation mais également comme une menace. Le narrateur va tenter de comprendre, d'inciter Bartleby à changer d'avis, le pousser dans ses retranchements mais il n'obtiendra qu'une seule réponse : Je ne préférerais pas. Alors peu à peu Bartleby s'enferme, s'isole, dépérit....



Difficile de vous en dire plus, chacun(e) se fera sa propre opinion mais c'est un récit qui vous tient non seulement par les réponses que l'on cherche, le sens de ce que l'on pourrait imaginer être un conte mais également par la qualité de l'écriture, l'écriture d'un auteur que je découvrais et qui m'a très vite saisie à la fois par sa richesse mais également par tout ce qu'elle pouvait contenir dans l'évocation d'un personnage anonyme, les relations au sein de l'étude notariale, les tentatives du narrateur à comprendre, aider, à trouver la clé de cet homme dont rien ne transpire que sa détermination à ne pas préférer. Quatre mots, seulement quatre mots : Je ne préfèrerais pas sur lesquels repose son récit , quatre mots dits sans colère, sans désespoir mais avec conviction et fermeté, quatre mots qui pousseront son employeur à utiliser tous les moyens pour se débarrasser de lui, allant de la générosité à la fuite, 



Cette nouvelle est fascinante par le fait que chacun peut se faire sa propre interprétation de qui est Bartleby, un révolté, un résistant prêt à payer le prix, un homme libre auquel on ne peut rien imposer, rien proposer, rien offrir, qui refuse, un homme qui va, au prix de sa résolution à ne rien préférer, sombrer et paiera le prix de sa détermination ou bien un fou. Faut-il y voir un message : pour obtenir ne faut-il pas simplement exposer ses choix et n'en jamais dévier, sans argumenter. L'auteur nous laisse juge, à nous d'en penser ce que nous voulons. 



J'ai beaucoup aimé parce qui va rester longtemps en moi. Je l'ai lu il y a quelques jours et j'y pense depuis chaque jour, essayant de trouver des réponses, un sens. Qu'a voulu nous transmettre Herman Melville, quelle était son idée première et je l'admire d'avoir réussi à faire en 80 pages un récit où la multiplicité des interprétations en fait une œuvre insolite, philosophique, énigmatique. Il y glisse des symboles comme le mur devant lequel Bartleby préfère travailler, semblable à lui-même face aux autres, un scribe qui  restera un mystère, lui dont le passé nous est inconnu mais qui contient, peut-être comme il l'est évoqué en toute fin, les raisons de son choix à ne pas répondre aux injonctions. Bartleby c'est lui mais cela peut-être n'importe qui, celui que l'on est, celui que l'on voudrait être, celui que l'on admire ou celui qui reste un mystère, agace, résiste.



Bluffant..... Coup de 🧡
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Bartleby

Hasard



Depuis mon bureau des douanes, je marchais souvent jusqu'à Wall Street, quand le travail me laissait suffisamment de temps à l'heure de la pause de mi-journée. Je passais régulièrement devant le magasin de mon ami Alvaro, il l'avait appelé la Tabaccheria. Un jour -je me souviens que c'était en été – Alvaro me fit signe d'entrer, il voulait – me dit-il, après m'avoir servi une tasse de son excellent café - m'entretenir d'un homme, jeune encore, dont il avait fait la connaissance peu auparavant , et qu'il était disposé à prendre avec lui pour le remplacer à la boutique quand il avait à s'occuper de sa vieille mère, ce qui était de plus en plus fréquent.

Alvaro appréciait l'extrême réserve naturelle de cet homme, qui, dés qu'il l'avait vu pour la première fois, lui avait fait une excellente impression.

Serais-je prêt à venir le rencontrer pour donner mon avis? Je ne pouvais me dérober – de plus je ne le souhaitais pas – et nous convînmes d'un rendez-vous pour le Mercredi suivant à la même heure.

La semaine suivante, Mercredi, je me rendis donc avec curiosité chez mon ami de Campos.

Un jeune homme pauvrement mais proprement vêtu était là. Les deux hommes ne parlaient pas, ils attendaient, ils m'attendaient... Je devais donc entamer la conversation, je me souviens de tout ce qui fut dit,

Moi Bonjour, Alvaro je vous présente Monsieur BartlebyBartleby bonjour Monsieur Moi Alvaro m'a dit beaucoup de bien de vous, qui êtes-vous donc, monsieur Bartleby? Bartelby Je ne suis rien

Jamais je ne serai rien.

Je ne puis vouloir être rien... Alvaro allons, allons, je crois entendre mon très vieil ami, Fernando...

Moi pouvez-vous en dire un peu davantage?

Bartleby I prefer not to.. Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.



Bartleby fut engagé, il travailla des années avec Alvaro, sans que celui-ci puisse apprendre quoique se soit sur sa vie. Je passais régulièrement, nous échangions un regard. Puis un matin il ne revint pas, il m'avait laissé un mot, un seul, un nom sur une feuille de papier , Achab.



Merci à MM Melville et Pessoa

© Mermed
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Bartleby

J'ai découvert Melville dans cette petite collection : Allia .Joli petit livre ,joli papier ,c'est un bel objet .En plus le prix est aussi tout petit .



Bartleby , c'est une drole d'histoire .un homme de loi de Wall Street engage comme scribe Bartleby .Au départ il se montre consciencieux ,travailleur ,réservé . Mais peu à peu son comportement va changer . Comme le livre est petit je ne préfère pas vous dévoiler la suite ,il faut le lire .C'est étrange , il n'y pas vraiment de réponse ,c'est comme ça .On peut dire que Bartleby " préfèrerait ne pas " ....
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Bartleby

Dans un cabinet notarial de Wall Street, un directeur nanti de deux employés décide d’embaucher un nouveau venu. Il s’agit de Bartleby. Un homme mince au teint blafard, quelquefois absorbé au carré de fenêtre du bureau, en des « rêveries aveugles ». Lorsqu’un jour le narrateur lui propose de travailler sur le bulletinage de ses actes, Bartleby inaugure son cauchemar, répondant : « j’aimerais mieux pas »…

Bartleby ou un rouage grippé dans la machine du pragmatisme socio-professionnel. Ce court texte est empreint d’un mystère (comportemental) qui ne lasse pas d’y penser. Herman Melville réussit dans cette histoire paradoxale (à la fois dramatique et drôle) à faire de son personnage fantomatique et esseulé, l’individu-adjectif d’un comportement hors norme et dont les caractéristiques s’illustrent au travers de cette lecture dont Melville ne donne l’hypothétique clef, irrationnelle et poétique, qu’à la toute fin.
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