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Critiques de Horst Krüger (3)
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Un bon Allemand

Un bon allemand est assurément un roman, d'ailleurs plutôt un témoignage à lire, pour tous ceux que l'Histoire et notamment l'Hstoire de l'Allemagne intéressent.

Horst Krüger a 14 ans lors de l'avènement d'Hitler au pouvoir, il en aura 26 à la fin de la guerre. Sa jeunesse sera marquée par Hitler et même plus, ne dira-t-il pas :

" Cet Hitler, nous n'en serons jamais quittes : nous y sommes condamnés à perpétuité ".

Adolescent, il vit dans la banlieue de Berlin, à Eichkamp, à peine à vingt minutes d'U- Bahn.

Cela suffit à les tenir éloigner de cette idéologie du nazisme. Et, ils vont l'accepter sans autre considération.



" Personne n'avait participé au mouvement,personne n'avait été nazi. Cela venait de ce lointain Berlin..." Ce qui est très pertinent, c'est l'analyse qu'il fait. "Les motifs patriotiques jouaient un rôle minime dans l' adhésion de mes parents : la défaite de 1918, la honte du traité de Versailles, ils n'en parlaient pour ainsi dire jamais. Ce n'était pas le passif de l'histoire allemande qui travaillait Eichkamp."

Non, ce qui a permis à l'idéologie nazie de s'inscrire, " C'était cette frousse de redégringoler et voici qu'arrivait quelqu'un qui voulait vous emporter, comme sur des ailes, toujours plus haut. Voilà, c'était trop beau pour y résister "

Ces paroles sont consternantes et désolatrices, pourtant si, on les décortique, quel goût amer laissent-elles dans la bouche!

Les Allemands aimaient Hitler, son avènement s'est fait dans la liesse.

" Et si en 1938 quelqu'un avait levé la main contre Hitler, il n'y aurait pas eu besoin des SS ou la Gestapo pour l'attraper. Le peuple lui-même l'aurait condamné comme assassin du Messie"



Horst Krüger écrit ce roman, en 1964, soit vingt ans après la fin de la guerre. Il raconte aussi ses souvenirs de cette amitié avec un camarade demi-juif, à moitié russe qui finira dans l'exaltation d'une autre idéologie, celle du communisme. Pour lui, on sent bien, que qu'elle que soit l'idéologie, tout ça ne mène qu'au désastre.

La dernière partie de ces " confessions" le mènent à Francfort lors du procès d'Auschwitz. Ausschwitz a été longtemps pour lui un mot, un lieu inconnu. Jusqu'à ce qu'il devienne " le Mal en notre temps".

Cruel constat, de l'entendre dire, se demander dans la salle d'audience : Où sont les accusés ?

Soudain, il comprend que " toutes ces personnes sympathiques" qu'il a vues " avant dans la salle" et qu'il prenait " pour des journalistes, des avocats, des spectateurs, ce sont elles les accusés, et qu'il n'y a pas moyen, bien entendu, de les distinguer de nous tous. Elles ressemblent à M. Tout-le-Monde, elles agissent comme M. Tout-le-Monde. Bien fort, qui remarquerai une différence, chapeau ! "



Que dire devant cet effroyable constat !!!!
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Un bon Allemand

Ce livre ne correspond pas à ce que j'attendais. La quatrième de couverture laissait entendre que l'auteur allait réfléchir à partir de ce qu'il avait entendu et vu enfant sur l'attitude des Allemands lamda face au nazisme. Et ce n'est pas ce que j'y ai trouvé.

Hors Kruger ne parle que de lui, de son enfance mais aussi de passages de sa vie adulte. Il fait part de ce qu'étaient ses parents mais avec mépris. Non pas qu'ils aient été nazis, non seulement parce qu'ils étaient de petits bourgeois. Ils auraient pu vivre ailleurs il les aurait jugé de même.

Je n'ai mis trois étoiles que parce que le dernier chapitre rachetait à mes yeux en partie le reste du livre. Kruger y parle du procès d'Auschwitz à Francfort en 1964. Et là son analyse m'a parue juste.

Je ne dis pas que c'est un mauvais livre, simplement qu'il ne correspondait pas à ce qui était annoncé, et quelques j'ai été gênée par son manque d'amour envers ses parents qui avaient juste le tort m'a t'il semblé de ne pas être assez bien pour lui.

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Un bon Allemand

Au mois de novembre 2019, Eva a lancé le mois de littérature allemande. Et j’y ai découvert deux essais. Le premier, « Un Allemand de l’Est » de Maxim Leo, a été un coup de cœur. J’ai plus de réserves pour celui-ci, dont comme Patrice , je recommande quand même la lecture. Il a fallu que j’attende le dernier chapitre pour en comprendre toute la portée. En février 1964, Horst Krüger se rend à Francfort en tant que journaliste pour couvrir le procès des Allemands qui avaient travaillé à Auschwitz. Il est sidéré de découvrir que des hommes qui, pendant la guerre, ont commis les pires atrocités sont redevenus des Allemands ordinaires. Et c’est sans doute à partir de cette confrontation qu’il s’est efforcé de retrouver qui il était pendant cette période : « un bon allemand, qui a permis le nazisme sans adhérer complètement à cette idéologie ».



La première partie relate son enfance. Son père est un fonctionnaire qui s’élève peu à peu dans la hiérarchie de son ministère. L’ennuie, la routine, la peur du regard des autres caractérisent son enfance. On pourrait même penser que le nazisme a gagné en Allemagne car c’était un pays où les gens s’ennuyaient et n’avaient rien d’intéressant à faire. Il décrit aussi la domination de la noblesse prussienne qui méprise les gens de basses extractions comme son père. Un ami d’origine juive et russe donne un peu de piquant à sa vie de lycéen. Et puis, il raconte aussi l’horrible suicide de sa sœur qui, ayant avalé des produits toxiques, mourra à petit feu à l’hôpital, ses parents n’ayant qu’un souci maquiller le suicide en mort accidentelle.



La deuxième partie du livre raconte sa guerre et sa prise de conscience si tardive qui le fera quitter le front et se rendre aux troupes alliées. On voit alors, ce qui a souvent été décrit, à quel point, jusqu’au bout, certains Allemands étaient fanatisés et voulaient se battre à tout prix et surtout punir tous ceux qui essayaient de fuir le système.



Puis enfin cette troisième partie sur ce procès des bourreaux ordinaires qui est vraiment passionnante et sonne très juste. Rien que pour ce moment il faut lire Hörst Krüger et espérer que jamais un tel régime ne revoie le jour .
Lien : https://luocine.fr/?p=11359
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