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4.7/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Dole , le 21/07/1948
Biographie :

Hubert Félix Thiéfaine est né en 1948 à Dole, dans le Jura. Auteur-compositeur-interprète à la confluence du rock anglo-saxon et de la poésie surréaliste, il est une référence de la chanson française. Discret dans les médias, il doit sa popularité à un public fidèle et transgénérationnel. Lauréat de nombreuses récompenses musicales et littéraires, habitué des salles à guichets fermés, son succès ne s’est jamais démenti depuis la sortie de son premier album en 1978.

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Alors que vient de sortir son dix-huitième album, “Géographie du vide”, et avant d'entamer en janvier une tournée qui durera deux ans, le poète-rockeur nous a accordé une longue interview. Dans laquelle il donne, avec pudeur et retenue, les clés de son art et de son parcours. On le sait depuis L'ascenseur de 22h43 (1978) et Alligators 427 (1979) ou encore Défloration 13 (2001) : ses chansons et titres d'albums sont aussi une affaire de chiffres . « Ce nouvel album est le dix-huitième. Ça aurait été bien que, par élégance, je m'arrête au dix-septième puisque je chantais sur mon premier disque : “Le fou a chanté dix-sept fois” », s'amuse-t-il. À 73 ans, Hubert-Félix Thiéfaine vient de publier en octobre Géographie du vide. Et s'apprête, à partir de janvier, à célébrer sur scène ses cinquante années de carrière par une tournée « unplugged » des petites salles, en formation réduite, qui le mènera à travers toute la France. En attendant 2023 et une tournée « replugged » dans les Zénith, entouré de huit musiciens… Qu'est-ce qui fait chanter le timide et discret poète-rockeur de Dole (Jura) ? Toujours traversé par le doute et le rêve, il se livre dans le long entretien qu'il nous a accordé. Parmi les sujets abordés, à chaque fois avec pudeur et retenue mais qui en disent long sur son parcours et son art : l'influence de son fils guitariste Lucas, la mélancolie, son enfance dans un milieu ouvrier catholique pratiquant, l'école où il s'ennuyait, la poésie de Rimbaud et de François Villon, le rock de Johnny Hallyday et la new wave, la lumière filtrant dans un vitrail au petit matin… Retrouvez l'intégralité de l'entretien ici : https://www.telerama.fr/musique/hubert-felix-thiefaine-je-voulais-devenir-pape-et-puis-j-ai-decouvert-les-yeyes-7004886.php Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤29De Rimbaud15¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1 Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux ! Facebook : https://www.facebook.com/Telerama Instagram : https://www.instagram.com/telerama Twitter : https://twitter.com/Telerama

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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Hubert-Félix Thiéfaine
La tristesse est la seule promesse que la vie tient toujours.
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Hubert-Félix Thiéfaine
ALLIGATORS 427

Alligators 427
Aux ailes de cachemire safran,
Je grille ma dernière cigarette.
Je vous attends.
Sur cette autoroute hystérique
Qui nous conduit chez les mutants,
J'ai troqué mon cœur contre une trique.
Je vous attends.
Je sais que vous avez la beauté destructive
Et le sourire vainqueur jusqu'au dernier soupir.
Je sais que vos mâchoires distillent l'agonie.
Moi je vous dis : "bravo" et "vive la mort !"

Alligators 427
À la queue de zinc et de sang,
Je m'tape une petite reniflette.
Je vous attends.
Dans cet étrange carnaval
On a vendu l'homo sapiens
Pour racheter du Neandertal.
Je vous attends.
Et les manufactures ont beau se recycler,
Y aura jamais assez de morphine pour tout le monde,
Surtout qu'à ce qu'on dit, vous aimez faire durer.
Moi je vous dis : "bravo" et "vive la mort !"

Alligators 427
Aux longs regards phosphorescents,
Je mouche mon nez, remonte mes chaussettes.
Je vous attends.
Et je bloque mes lendemains.
Je sais que les mouches s'apprêtent,
Autour des tables du festin.
Je vous attends.
Et j'attends que se dressent vos prochains charniers.
J'ai raté l'autre guerre pour la photographie.
J'espère que vos macchabées seront bien faisandés.
Moi je vous dis : "bravo" et "vive la mort !"

Alligators 427
Aux crocs venimeux et gluants,
Je donne un coup de brosse à mon squelette.
Je vous attends.
L'idiot du village fait la queue
Et tend sa carte d'adhérent
Pour prendre place dans le grand feu.
Je vous attends.
J'entends siffler le vent au-dessus des calvaires
Et je vois les vampires sortir de leurs cercueils
Pour venir saluer les anges nucléaires.
Moi je vous dis : "bravo" et "vive la mort !"

Alligators 427
Aux griffes d'or et de diamant,
Je sais que la ciguë est prête.
Je vous attends.
Je sais que dans votre alchimie,
L'atome ça vaut des travellers chèques
Et ça suffit comme alibi.
Je vous attends.
A l'ombre de vos centrales, je crache mon cancer.
Je cherche un nouveau nom pour ma métamorphose.
Je sais que mes enfants s'appelleront vers de terre.
Moi je vous dis : "bravo" et "vive la mort !"

Alligators 427
Au cerveau de jaspe et d'argent,
Il est temps de sonner la fête.
Je vous attends.
Vous avez le goût du grand art
Et sur mon compteur électrique,
J'ai le portrait du prince-ringard.
Je vous attends.
Je sais que, désormais, vivre est un calembour.
La mort est devenue un état permanent.
Le monde est aux fantômes, aux hyènes et aux vautours.
Moi je vous dis : "bravo" et "vive la mort !"

https://youtu.be/CqxI0zcx5cE
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Hubert-Félix Thiéfaine
La jambe de Rimbaud
La tête de Chénier
L’oreille de Van Gogh
Et la main de Cendrars...
Les poètes se vendent en pièces détachées
Et leurs cris mutilés sont de sinistres farces...
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Hubert-Félix Thiéfaine
Chasse au loin ta détresse, laisse entrer le printemps,
le temps de la tendresse et de l’apaisement.

Hubert-Félix Thiéfaine.
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Hubert-Félix Thiéfaine
Son sourire est si mystérieux
Quand elle exorcise mes regrets
A l’heure où s’éteignent ses yeux
Chargés d’impalpables secrets
Ses lèvres au discours silencieux
Ses larmes aux langueurs enfantines
Son regard inquiet qui s’émeut
D’un poème aux rimes androgynes.
Dans le jasmin de ses cheveux
Où se dénouent mes doigts fébriles
Je m’enivre au voluptueux
Parfum de son âme indocile
Son rire agite les girandoles
D’un feu d’artifice étonnant
Mes lèvres sur les aréoles
De ses seins aux dessins troublants
Flamboyante ivresse de mes jours
Fulgurante astrée de mes nuits
Délicieuse hôtesse au long cours
Qui m’éclaire et qui m’éblouit

Déesse de mes gravures anciennes
Fille de mes équations païennes
Ange quantique et démon fatal
De mes lubies sentimentales
Lorsque son souffle accéléré
Me dévoile dans un murmure
Le charme des verbes oubliés
Sous les mailles de mon armure
Ses jeux inédits, ses baisers
Magnifient sa beauté rebelle
Quand elle pleure dans l’intimité
Souriante de ses dentelles
Flamboyante ivresse de mes jours
Fulgurante astrée de mes nuits
Délicieuse hôtesse au long cours
Qui m’éclaire et qui m’éblouit
Déesse de mes gravures anciennes
Fille de mes équations païennes
Ange quantique et démon fatal
De mes lubies sentimentales.

- Lubies sentimentales, in 'Stratégie de l'inespoir', 2014.
♪♫ audio : https://www.youtube.com/watch?v=NqkdSjecNjg
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Hubert-Félix Thiéfaine
Tous les deux on pousse nos haillons
Dans un igloo à bon marché
Sous les toits d'une masure bidon
En compagnie des araignées
Toi tu vis ta vie d'alcoolique
Entre ces quatre murs lamentables
Moi je bricole et je fabrique
Des chansons qui sont invendables

Twiste et chante, moi je flippe
Twiste et chante, moi je flippe

On bouffe une fois tous les trois jours
Avec des boîtes de cassoulet
Qu'on arrive à paner en douce
Dans leurs superbes supermarchés
Et quand on est à bout de fric
Tu fous le camp chez les émigrés
Leur faire découvrir l'Amérique
Dans des passes non déclarées

Twiste et chante, moi je flippe
Twiste et chante, moi je flippe

Et quand je m'en vais prendre l'air
Du côté des femmes faciles
Tu t'jettes sur la bouteille d'éther
Pour ton vol plané à 2000
On n's'aime plus d'amour et d'eau fraîche
La vue de l'eau te fait hurler
Et notre amour à coups de dèche
S'est peu à peu désintégré

Twiste et chante, moi je flippe
Twiste et chante, moi je flippe

On vit comme ça par habitude
Et surtout parce que c'est pratique
De pallier la solitude
En buvant à la même barrique
Ça peut durer jusqu'à toujours
A moins que l'on ait le courage
De se dire merde un beau jour
Et de mettre fin au naufrage

Twiste et chante, moi je flippe
Twiste et chante, moi je flippe

- La Dèche, le Twist & le Reste, in '... tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir...', 1978
♪♫ audio : https://www.youtube.com/watch?v=dDS2AIhUqJE
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Hubert-Félix Thiéfaine
Chasse au loin la détresse
Laisse entrer le printemps
Le temps de la tendresse
Et de l'apaisement.

( " Trois poèmes pour Annabel Lee")
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Hubert-Félix Thiéfaine
Quand les ombres du soir chevauchent sur la lande
Avec dans leurs passeports Sherwood ou Brocéliande
Quand les elfes titubent sous l'alcool de sorgho
Dans les cercles succubes de la Lune en faisceaux
Quand les vents de minuit décoiffent les serments
Des amants sous les aulnes d'un hôtel flamand
Quand tes visions nocturnes t'empêchent de rêver
Et couvrent ton sommeil d'un voile inachevé
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand les chauves-souris flirtent avec les rossignols
Dans les ruines d'un royaume où mon crâne est mongol
Quand les syndicats brûlent nos rushes et nos démons
Pour en finir avec le jugement des salauds
Quand humpty dumpty jongle avec nos mots sans noms
Dans le bourdonnement des câbles à haute tension
Quand tu m'offres épuisée sous l'oeil d'une opaline
Les charmes vénéneux de tes fragrances intimes
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand les théâtres antiques recèlent nos orgies
Catal Hoyük airport, Manco Capac City
Quand nos murs se recouvrent de hiéroglyphes indiens
Avec nos voix blafardes en feed back au matin
Quand tes mangoustes viennent avaler mes couleuvres
Dans ces nuits tropicales où rugit le grand oeuvre
Quand l'ange anthropophage nous guide sur la colline
Pour un nouveau festin de nos chairs androgynes
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand les clochards opposent la classe et l'infini
A la vulgarité glauque de la bourgeoisie
Quand les valets de cour, plaideurs pusillanimes
Encombrent de leurs voix nos silences et nos rimes
Quand aux détours d'un bar tu flingues aux lavabos
Quelque juge emportant ma tête sur un plateau
Quand tu branches les hélices de ma mémoire astrale
Sur les capteurs-influx de ta flamme initiale
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand les traces de Rorschach sur la tôle ondulée
Servent aux maîtres à tester l'autochtone humilié
Quand sur la Moleskine des limousines en liesse
Ils en rient en fumant la mucho cojones
Quand les cris de l'amour croisent les crocs de la haine
Dans l'encyclopédie des clameurs souterraines
Quand je rentre amoché, fatigué, dézingué
En rêvant de mourir sur ton ventre mouillé
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand dans la lumière sale d'un miroir tamisé
Tu croises l'oeil éphémère d'une salamandre ailée
Quand dans les brumes étales de nos corps transparents
Tu réveilles mes volcans lumineux du néant
Quand mes pensées confuses s'éclairent au magnésium
Sur les écrans-secrets de ton pandémonium
Quand mes bougainvillés se mêlent aux herbes folles
Dans ta chaleur biguine au crépuscule créole
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime

Quand les ombres du soir poursuivent sur la lande
Le flash des feux arrières d'une soucoupe volante
Quand le soleil se brûle aux contours de tes reins
Parmi les masques obscurs d'un carnaval romain
Quand l'ordre des humains nous sert dans son cocktail
5 milliards de versions différentes du réel
Quand tu pleures essoufflée au creux de ma poitrine
Avec les doux murmures des fréquences féminines
Je n'ai plus de mots assez durs
Pour te dire que je t'aime.

- Sentiments numériques revisités (in 'La Tentation du bonheur', 1996)
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=1Aq0OP21-YY
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Hubert-Félix Thiéfaine
des visages incolores, des voyageurs abstraits
des passagers perdus, des émigrants inquiets
qui marchent lentement à travers nos regrets
nos futurs enchaînés, nos rêves insatisfaits
fantômes aux danses astrales, aux rhapsodiques pleurs
visages camés bleuis graffités par la peur
qui marchent lentement vers l’incinérateur
vers la métallurgie des génies prédateurs
c’est l’histoire assassine qui rougit sous nos pas
c’est la voix de Staline, c’est le rire de Béria
c’est la rime racoleuse d’Aragon & d’Elsa
c’est le cri des enfants morts à Karaganda

brumes noires sur l’occident, murmures de rêves confus
barbares ivres de sang, vampires au cœur fondu
qui marchent lentement au bord des avenues,
des mondes agonisants, des déserts corrompus
ça sent la chair fétide, le rat décérébré
le module androïde, le paradoxe usé

le spectre de mutant au cerveau trafiqué
qui marche en militant sur nos crânes irradiés
c’est l’histoire assassine qui rougit sous nos
pas
c’est la voix de Staline c’est le rire de Béria
c’est la rime racoleuse d’Aragon & d’Elsa
c’est le cri des enfants morts à Karaganda

des visages incolores, des voyageurs abstraits
des passagers perdus, des émigrants inquiets
qui marchent lentement à travers nos regrets
nos futurs enchaînés, nos rêves insatisfaits
peuples gores & peineux, aux pensées anomiques
nations mornes & fangeuses, esclaves anachroniques
qui marchent lentement sous l’insulte & la trique
des tribuns revenus de la nuit soviétique
c’est l’histoire assassine, qui rougit sous nos pas
c’est la voix de Staline, c’est le rire de Béria
c’est la rime racoleuse d’Aragon & d’Elsa
c’est le cri des enfants morts à Karaganda

- Karaganda (Camp 99) - in 'Stratégie de l'inespoir', 2014
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=pUsf6Z2hJ-Y
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Hubert-Félix Thiéfaine
Je regarde passer les zumains de ma rue
Un peu comme on reluque au zoo les zébus
Triés, normalisés, fonctionnels, uniformes
Avec leurs initiales gravées sur leurs condoms
Et je cherche un abri sur une étoile occulte
Afin d'me tricoter des oeillères en catgut
J'm'arracherais bien les yeux mais ce serait malveillance
Vu qu'j'ai déjà vendu mon cadavre à la science
Je n'ai pas la frite
Repasse me voir demain lady

Plus de mur à Berlin pour justifier ma honte
Quand je reviens bourré dans mes baskets en fonte
Et ç'ui d'Jérusalem est trop loin du bistrot
Pour que j'm'y liquéfie en chagrin lacrymo
Mais loin de moi l'idée d'être irrévérencieux
Et d'flinguer les chimères qui rendent le monde heureux
Chacun sa religion, chacun son parachute
Et je mets mon foulard quand j'vais à la turlute
Je n'ai pas la frite
Repasse me voir demain lady

J'écoute la mode en boîte sur mon ghetto-blaster
Dans le joyeux ronron quotidien des horreurs
Pas la peine de s'en faire il suffit d'oublier
Demain je s'rai funky, rastaquouère et blindé
A part ça tout va bien comme dit Schopenhauer
Pendant la durée des travaux je reste ouvert
J'imaginerai Sisyphe gonflé aux anabos
En train d'faire sa muscu dans la cage aux héros
Je n'ai pas la frite
Repasse me voir demain lady...

♪♫ Zoo Zumains Zébus (in 'Chroniques Bluesymentales', 1990)
https://www.youtube.com/watch?v=xyv46tULTTE&list=RDxyv46tULTTE
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