AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Hwang Jungeun (15)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Cent ombres

Corée du sud, aujourd'hui.

Eungyo travaille dans une boutique qui répare du matériel électronique. Celle-ci, installée dans un bâtiment immense menacé de démolition, est fréquentée par des habitués.

Mujae bosse aussi dans le bâtiment mais à un autre étage.

Ils se rencontrent, mangent ensemble, se promènent, partagent leur crainte de voir leur ombre se lever, menace qui pèse sur tous, dont ils ne comprennent pas l'origine mais mesurent bien la menace.

Etrange histoire faite de rencontres épisodiques entre deux solitudes qui se soutiennent l'une l'autre, se rapprochent avec pudeur, s'épaulent dans une ambiance réaliste mâtinée d'insolite.

C'est singulier et séduisant, doux et déconcertant.

Commenter  J’apprécie          186
Je vais ainsi

"Je vais ainsi", de Hwang Jungeun, à paraître chez Zoé, se fait refuge. Raffiné et épuré, sans être creux, ce roman à la saveur des clémentines cuites.



Native de Corée du Sud, les éditions Zoé nous propose pour cette rentrée la première traduction d'un roman de la talentueuse Hwang Jungeun. Une oeuvre polyphonique où deux soeurs et leur frère se débattent avec les racines fragiles de la maternité et les branches épineuses de la généalogie, de la complexité des rapports humains.



L'intime est au coeur de cette oeuvre et la polyphonie lui confère toute sa force : à chaque personnage sa personnalité et son ton : Na Na, la petite soeur tonique et indépendante face à So Ra, plus subtile, mesurée, aux prises de paroles vulnérables, comme des secrets lancés dans la nuit. Et puis Na Ki, complexe, courageux mais tellement paumé.



En toile de fond, l'auteure rend hommage à son pays : la culture cultinaire sud-coréenne y est omniprésente, exigeant de nous d'affiner nos sens, d'imaginer saveurs et couleurs. Quelque chose de très organique s'en libère, des effluves d'ailleurs.



Un roman tendre, subtil et maitrisé.
Commenter  J’apprécie          80
Cent ombres

Contrairement à la littérature japonaise, j’ai très peu lu de littérature coréenne. Je sais que les deux littératures, comme leurs pays, sont très différentes, mais avec ce roman j’ai eu l’impression de me retrouver en terrain connu.



J’ai pensé à quelques autrices japonaises de la même génération (nées dans les années 1970-1980). Comme ses consœurs nipponnes, Jungeun Hwang entremêle habilement la banalité du quotidien et une part de magie insaisissable pour traiter de sujets sociétaux, comme la solitude, la précarité et le modernisme.



L’histoire est celle d’Eungyo, une jeune fille qui travaille dans un atelier réparant de petits appareils électroniques, dans un vieux complexe industriel et commercial. Ce bazar abrite toute une communauté de marginaux, mais les autorités ont décidé de le raser pour faire place à du neuf. Par ailleurs, un phénomène curieux et inquiétant est observé. Les ombres des individus semblent vouloir s’abstraire des corps.



Une très belle lecture, empreinte de mélancolie.
Commenter  J’apprécie          70
Je vais ainsi

J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire, néanmoins celle-ci est très intéressante er la narration est originale.



Nous y découvrons trois voix différentes, distinctes les unes des autres : So Ra, Na Na et Naki. La première a dû grandir trop vite, se souciant de sa soeur et des lendemains. La deuxième a une force tranquille et ne semble pas angoissée par le fait d'être enceinte et d'élever l'enfant seule. Elle accepete son sort et "va ainsi". le dernier nous fait part de sa souffrance dans son amour à sens unique pour un autre homme.



Ils nous font tous part, à leur manière, de leurs peurs et de leurs souffrances, mais aussi de leurs espoirs. Des thèmes forts sont abordés comme la tolérance, le fait de grandir dans des familles monoparentales ou dans une famille où l'adulte est presque toujours absent, le fait de se forger un caractère tant bien que mal, il y est également question de dompter les souffrances et d'apprendre à vivre avec.



Ce n'est pas un coup de coeur mais la narration est vraiment originale et le texte semble bien traduit. J'ai apprécié que la traductrice garde certaines caractéristiques de la langue, comme l'utilisation des onomatopées qui colorent le récit.

Je resterai marquer par cette force tranquille qui qe dégage du roman.
Commenter  J’apprécie          70
Je vais ainsi

Trois voix. Trois rêves. Trois récits intimes.

La première s'appelle So Ra, elle va, remplie des inquiétudes d'une petite fille qui a grandi en devant porter les responsabilités d'une grande personne. Elle travaille, rêve dans son coin, observe sa sœur, reste interdite quand celle-ci lui annonce qu'elle est enceinte. Comment accepter de donner naissance à un bébé, comment accepter de devenir comme Ae Ja ? sont des questions que So Ra se pose, elle pour qui une mère est d'abord un fantôme avant d'être une maman.



La deuxième s'appelle Na Na. Elle est enceinte. Elle, qui petite, s'est forgée une carapace, la sent se fracturer très légèrement. Pour laisser entrer l'espoir. Elle fait preuve d'une résolution calme et posée. Elle aussi, elle rêve. Son chemin est empreint de rêves et du courage de décider pour elle-même, quitte à élever son enfant, seule.



La troisième est Na Ki, leur grand frère de cœur. Celui qui a grandi auprès d'elles, dans le logement en sous-sol, en forme de papillon. Celui qui représente la stabilité et dont la mère est devenue la mère de cœur des deux petites filles esseulées. Pourtant, lui aussi, différent des autres, cache des blessures ainsi qu'un amour dévorant, à sens unique pour un autre homme, et cela le met à part. Mais lui aussi, il rêve.



Ces trois personnes déroulent leur récit, oscillant entre retours en arrière et temps présent. Les narrations et dialogues sont imbriqués dans le texte, rendu dans une écriture étonnamment douce, sensible. Déstabilisante par moments, elle réussit à laisser de l'espace à ces trois personnages tout en nous immisçant tout près de leurs histoires et de leurs espoirs. Cette autrice vous surprendra peut-être, elle vous touchera sans doute. Tout cela en grande partie grâce à la traduction maîtrisée à la perfection, laissant toute la place nécessaire à la coréanité du texte, notamment aux sonorités, qui prennent tout leur sens dans la langue originale.
Commenter  J’apprécie          50
Je vais ainsi

Je découvre les éditions Zoé par ce roman coréen dont l'ambiance particulière m'a énormément plu.



Roman à 3 voix, nous commençons par faire connaissance avec So Ra, puis sa petite sœur Na Na et enfin Na Ki leur grand frère de cœur.



Chacun racontera sa vie, tout au moins une partie, leur enfance en commun, dans cette Corée bercée par les codes et rites, les interactions dans les familles à la mort d'un des leurs, ce qui les rapproche, ce qui les sépare. Et au cœur de leurs récits, la grossesse de Na Na.



J'ai beaucoup aimé la description de chacun de leur ressenti par rapport à un même souvenir. Ils sont attachants et attachés par leur amitié puissante. Ils s'aiment, même si les deux sœurs passent par des phases compliquées. Pas évident de se comprendre quelques fois. La future maman est à fleur de peau, ayant du mal à faire le pas de côté qui permettrait un apaisement plus prompt entre elles.



L'autrice nous fait vivre leur quotidien d'aujourd'hui, celle de cette société coréenne qui n'assume pas encore les familles monoparentales; qui hésite entre passé ritualisé (comme les périodes autour des funérailles d'un proche) et modernité déstabilisante pour l'ancienne génération. Un regard qui se veut tout de même poétique, avec des interrogations et réflexions, émanant de nos trois personnages centraux, très pertinentes.



Je referme ce roman avec une petite nostalgie de laisser So Ra, Na Na et Naki vivre leur vie.



Enjoy!
Lien : https://saginlibrio.over-blo..
Commenter  J’apprécie          40
Je vais ainsi

Lu dans le cadre du prix du roman Fnac

C'est un roman à 3 voix sur deux sœurs, So Ra et Na Na, tombées en déchéance à la mort de leur père. La 3ème voix est celle de leur frère de cœur Na Ki. Na Na est enceinte et cet évènement va provoquer à tous des remous émotionnels, du fait de leur vécu.



C'est beau, c'est dépaysant ! On y découvre des traditions coréennes, notamment leur façon de rendre hommage aux morts. On parle aussi beaucoup de nourriture, pour les plus gourmands ! Le tout raconté dans un ton poétique, onirique, délicat. J'ai beaucoup aimé.



Je pense que le traducteur a fait un bon travail en respectant cette plume que l'on ressent pudique. C'est ma première lecture d'un auteur coréen, je recommande.
Commenter  J’apprécie          30
Je vais ainsi

Je n'ai malheureusement pas accroché ni à l'histoire contée de Sara et Nana ni au style narratif de I'll go on. Les personnages ne sont pas spécialement attachants et on accroche difficilement à la narration. Il en découle que les 200 pages paraissent bien longues...

Ceci étant dit, les divergences de traduction étant certaines, je reste malgré tout curieuse de l'écriture de Hwang Jeung-eun et n'hésiterai pas à lire un autre roman de cette auteure à l’occasion.

Commenter  J’apprécie          30
Je vais ainsi

Ici le temps prend toute sa place. La narration se déroule au ralenti dans ce roman choral à trois voix. Le récit laisse champ au vécu émotionnel, tout en bousculant la tradition. On écoute les rêves des personnages, on prête l'oreille à leur vérité intérieure et on se délecte aux saveurs de la cuisine coréenne.
Commenter  J’apprécie          20
Une bonne fille

Avec la fracture éternelle entre les deux Corées comme toile de fond indélébile et traumatique, Hwang Jungeun nous immerge dans une vie de famille chaotique, chamboulée, meurtrie et comme en attente d’une forme de délivrance.



L’ouvrage est savamment fragmenté en quatre parties. Autant de points de vue, d’existences bouleversées, aux maux trop souvent tus.



Yi Sunil à aujourd’hui soixante-douze ans. Elle se sent vieillir, plus que jamais. Sa canne ne formant qu’une preuve supplémentaire de son affaiblissement. Elle sait que la mort ne se situe qu’à quelques années d’elle à présent.



Comme tant de coréens avant elle, son rapport à la famille est un pan entier de son existence et de son identité. C’est certainement l’élément le plus complexe, le plus important, voire même le plus sacré qui soit. Une succession, une union, une naissance, un héritage, des funérailles ; tout peut prendre des proportions gigantesque lorsqu’il s’agit de la famille.



Sunil se remémore les nombreux souvenirs qui ont parsemé sa vie, les moments les plus marquants de son existence. De ceux qui ont laissé une trace, une odeur, une sensation, une émotion, un traumatisme singulier par-delà les décennies. On partage ses questionnements, sa culpabilité parfois, son regard sur les événements qui ont jalonné son enfance, ses décisions, son inaction face à certaines des personnes les plus médiocres qui ont croisé son chemin. Tout est passé au crible.



Sunil a vécu un parcours de vie fade, servile, empli de corvées, de solitude, de fatigue… On ne peut pas oublier ces années perdues, ces années inutiles, ces années subies. Il était hors de question que ses propres enfants fassent l’expérience de cette servitude, de cet épuisement physique et psychologique.



Après avoir détruit la sépulture de son grand-père et enfin mis son passé derrière elle, elle espère avoir laissé la place pour que le bonheur entre dans la vie de ses enfants.



Sa fille aînée est une vendeuse émérite qui a généreusement sorti sa famille d’un grave écueil financier. Sa cadette est écrivaine et voyage à New-York, quand son benjamin s’est installé en Nouvelle-Zélande dans l’espoir d’un avenir meilleur. Au fil des différentes parties du livre, on découvre leur regard sur leur enfance, sur leur quotidien, sur l’héritage historique et familial qui leur est dévolu.



L’écriture extrêmement épurée est très déstabilisante. Il s’en dégage une certaine distance qui m’a quelque peu empêché de m’imprégner de cette famille. Passionnée par la culture et la langue coréennes, je m’attendais à être totalement emportée par cet ouvrage. Je suis déçue de ne pas avoir été comblée par cette lecture, mais ça n’enlève évidemment rien au talent exceptionnel de Hwang Jungeun. Beaucoup d’humilité et d’émotion se dégagent de ces pages. Une bonne fille est un très bel exemple de témoignage.
Commenter  J’apprécie          10
Cent ombres

Dans ce court roman, Hwang Jungeun nous parle d'Eungyo et Mujae, deux personnes employées dans un marché d'électronique, possiblement à Séoul, sur lequel plane une rumeur de démolition. A cette rumeur mettant à mal l'emploi de nombreux habitants vient s'ajouter la peur de voir son ombre se lever…



Il semblerait que celles et ceux ayant vu leur ombre se lever et l'ayant suivi sont de plus en plus nombreux. Malgré les recommandations de ne surtout pas suivre son ombre, c'est parfois compliqué et même impossible d'aller contre ce phénomène. Que deviennent alors ces personnes, victimes de leur ombre…



A travers cette anomalie fantastique, l'autrice nous parle avec grande délicatesse du désespoir et de l'extrême solitude vécue par une multitudes de personnes. Il y a Eungyo et Mujae, bien sûr qui ont chacun été témoins de la disparition de leurs proches dont les ombres se sont levées, mais pas seulement. Dans le marché d'électronique où ils travaillent sont présents d'autres connaissances dont on comprend l'isolement et l'abandon grandissant face aux rumeurs de démolition du marché, leur lieu de travail, d'échange et de vie. Ce marché et les expériences de ceux qui y évoluent peuvent être pris plus largement à ce que vivent nombreux Coréens qui habitent en ville : une vie morcelée, évoluant trop rapidement, chacun dans sa bulle empêchant les liens humains de se créer.



Heureusement, malgré tous les obstacles et la mélancolie grandissante, Eungyo et Mujae se soutiennent chacun leur tour d'une manière un peu timide, un peu bancale. Le regard plein de tendresse de Hwang Jungeun pour ses personnages et plus largement les personnes vivant des expériences similaires se ressent à travers une écriture délicate, comme habillée d'un voile.

Commenter  J’apprécie          10
Je vais ainsi

Nous entrons tour à tour dans les vies des protagonistes par leurs voix. Entre passé et présent, leurs souvenirs communs se dessinent de points de vues différents. On découvre trois personnalités distinctes avec leurs propres avis sur les moments de vies partagés.

Tout est raconté de façon poétique, même ce qui est brutal et violent. On entre aussi dans une Corée traditionnelle par ses rites, ses codes sociaux et moraux.

J’avoue avoir eue des difficultés à la lecture de ce récit. La narration originale ne me convient pas vraiment donc j’ai eue du mal à être vraiment sensible ou touchée par les histoires des personnages. Cette lecture était agréable mais sans plus. Ce n’est pas un coup de cœur, même si je le relirai probablement à l’avenir.
Commenter  J’apprécie          00
Cent ombres

Mujae et Eungyo, deux êtres solitaires travaillent dans un quartier en cours de destruction. Ils se rencontrent, mangent ensemble, font des activités. Une idylle naît entre cette femme & cet homme. Mais comment penser à l'amour alors que tout autour de soi tombe en lambeaux?

Et dans ce Séoul mélancolique empreint d'une dépression, les ombres des gens ont décidé de se rebeller. Elles prennent le pouvoir sur leur propriétaire et leur font faire des actions qui cassent avec la personnalité des êtres humains. Un roman court, bien écrit, qui dépeint avec force & forme une société qui s'effondre. Un univers de solitude où seule la nourriture semble réunir les gens. Comment peut-on se lier avec une personne sans les clefs pour voir grandir cet amour? Jungeun Hwang aborde de nombreux thèmes (solitude, amour) empreint d'une poésie plus ou moins accessible. Dans cette énorme ville où personne ne parle à personne, chacun renfermé dans sa bulle, le désespoir sévit. Les ombres rebelles définissent le mal-être mais il manque des éléments pour comprendre la volonté de l'auteur. Un surplus d'explication aurait été le bienvenu. Cent ombres est une jolie découverte recommandée dans Lire.
Commenter  J’apprécie          00
Je vais ainsi

Je suis mitigée sur ce roman.

C’est un roman contemplatif, qui parvient à évoquer des sujets dur mais tout en douceur, on les ressent comme à travers de la ouate...

La lecture pourrait être hypnotique et agréablement engourdissante... mais... j’ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. La syntaxe, qu’elle soit propre à l’auteur ou à la culture coréenne m’a posé problème. Obligée de reprendre très fréquemment des phrases ou des paragraphes, j’ai peiné avec un rythme de lecture haché qui m’a laissé sur ma faim.

Dommage car c’est un ouvrage très poétique.
Commenter  J’apprécie          00
Je vais ainsi

On pourrait bien choisir sa famille, semble finalement dire le texte, avec une certaine distance et souvent pas mal d’humour. La manière lente et méticuleuse qui est celle de la narration convainc rapidement le lecteur.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hwang Jungeun (41)Voir plus

Quiz Voir plus

Virus l.I.V.3 ou la mort des livres

Comment s'appelle le personnage principal ?

Allis
Monday
Emma
Rob

16 questions
10 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}