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Citations de Ian R. MacLeod (13)


La main de Nayra quitta la poitrine de Jalila pour entourer la fleur des marées. Une traction -- puis une seconde, plus forte. Quelque chose tint, céda, tint, craqua, céda complètement. Les soieries s'écoulèrent. Une petite perle de sang foncé apparut dans le creux entre l'épaule et le sein de Jalila. Nayra l'effaça d'un coup de langue.
"Dans une maison, une enfant pleurait la perte de sa soeur. Dans une autre, peut-être une mère tremblait-elle pour sa fille. Les bénédictions autrefois appelées sur la tête de la sultane avaient cédé la place à des essaims de malédiction..."
Jalila lévitait, flottait, pendant que la bouche de Nayra descendait sucer la pointe de son sein.
"La vizire de l'époque avait deux filles, Shéhérazade et Dinarzade. L'aînée avait compulsé les livres, annales et légendes relatives aux reines et aux impératrices du passé, les histoires, cas et exemples d'autrefois. Elle avait lu les poétesses au point de connaître leurs oeuvres par coeur. Elle avait étudié la philosophie, les sciences, les arts et autres ornements de l'esprit. Shéhérazade était plaisante et polie, avisée et intelligente. Shéhérazade était belle et bien née..."
Voler loin au-dessus des saharas scintillants de givre, sous les lunes jumelles, s'élever à travers les nuages. Ondulations des dunes. Coupoles et minarets des villes lointaines. Cris et soupirs frissonnants de l'aimée. Dessins de lune tracés par la murqana, tapisserie blanc et ombre sur les creux et les courbes du ventre de Nayra.
"Alaykoum assalam wa rahmatoullahi wa barakatou..."
Sur toi la paix, la miséricorde et la bénédiction divines.
Amen.
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Par une après-midi brûlante et figée, il l'emmena voir le planétoport, juste derrière l'horizon. Leur plus long trajet maritime à ce jour. Le vent gonflait les voiles et l'océan virait presque au noir sous la coque, sans rien perdre pourtant de sa transparence. Les yeux baissés, Jalila s'imaginait capable de distinguer ies formes blanches fuyantes des grands léviathans des mers qui, s'il fallait en croire les légendes régionales, avaient autrefois occupé les qasrs, ces palais rocheux en ruines qu'elle avait longés en descendant de Tabuthal. Lassés du soleil, ils avaient regagné l'océan qui leur avait donné naissance, y précipitant toutes leurs richesses. Les joyaux brillaient au fond de l'eau puis remontaient en surface sous les lunes jumelles d'Habara, transformés en parterres de fleurs des marées. C'était Kalal qui avait raconté à Jalila cette partie de l'histoire. Contrairement à la plupart des habitantes de la côte, il s'intéressait à la vie qu'elle avait menée dans l'obscurité étoilée de Tabuthal et lui parlait en échange de l'océan.
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Isabel trouvait quant à elle l'inactivité facile à vivre. Elle avait le don des quasi-simples d'esprit pour se laisser traverser par le temps qui passait aussi aisément que la lumière ou le vent.
("Isabel des feuilles mortes")
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"Tu viens de Tabuthal, paraît-il. Le ciel doit y être très différent."
Jalila acquiesça. Une brève vision flamba en elle. Là-haut, par les nuits les plus claires, les plus froides, on se sentait entourée d'étoiles. Malgré la passion que lui inspiraient à présent la fétidité et les surprises de la côte, quelque chose lui manquait toujours. Une "impression" autant qu'un lieu, car le théâtre de son enfance lui semblerait sans doute sinistre et isolé, si elle y retournait. Sa nostalgie s'expliquait certainement par la sensation de perdre son enfance.
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Les hommes étaient d’étranges et malheureuses créatures ; ils passaient leur temps à se battre, rageurs et égarés...
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Lorsque enfin elles hissèrent les voiles, une fois de plus, Jalila se dit que le trajet avait été bien plus agréable et excitant que le but, une fois atteint.
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La science-fiction de l'écrivain anglais Ian R. MacLeod est de celles qui constituent la clé de voûte de la collection qui nous occupe (Une Heure-Lumière) : littéraire, dense (et de fait exigeante), porteuse d'un imaginaire à l'exotisme constamment réinventé. Or à ce titre, les Dix Mille et Un Mondes, futur lointain d'une étrangeté aussi effrayante que merveilleuse, constituent une manière de pinacle.
(Olivier Girard - Préface)
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Se balancer au-dessus des gouffres dans un néant gris-vert lui donnait presque l'impression de voler.
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Pavo avait raison. Sinon au sujet de l'amour - que Jalila ne connaissait toujours pas, elle en avait maintenant conscience -, du moins au sujet des grandes décisions de l'existence. Elles n'avaient jamais de réel point de départ, même si on leur en cherchait souvent un.
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L’horizon s’était éloigné; après quelques derniers roulements de tonnerre et flots de brume, comme pour s’éclaircir la gorge, les montagnes avaient fini par s’approcher de la côte dans toute leur majesté; leurs immenses étendues de forêt montaient de plus en plus haut, jusqu’à leurs membres de pierre emmêlés qui montaient encore à leur tour au point que les yeux finissaient pas se fatiguer de monter. Un ciel inaltérable les dominait de son bleu de flamme. L’éclat et le tourbillon du feu s’y devinaient même à minuit.
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Le changement, perpétuel et fascinant, lui semblait être la seule chose immuable au monde.
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La sagesse poussiéreuse des époques révolues rafraîchissait leur visage.
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Jalila se demanda si les hommes et les femmes avaient détenu la clé du mystère autrefois, quand leurs vies et leurs besoins étaient plus étroitement entretissés. Après tout, qu'était-ce que l'amour? Elle eût aimé croire qu'aux temps obscurs du mythe, hommes et femmes se chuchotaient les unes aux autres la réponse à cette question…
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