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Citations de Iman Mersal (100)


Il fait
des visites guidées dans Le Caire fatimide tous les vendredis et samedis pour les Égyptiens. Je suis allé avec
lui dans les cimetières de Qarafa et de l’imam Chafi’i.
Il a une page Facebook qui s’appelle Al-Mamalik (« les
mamelouks »).
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J’ai
l’impression d’avoir déjà vécu ma vie. Pourquoi alors existé-je à nouveau ! J’ai longtemps regardé la porte, j’ai cherché
dans ma mémoire une trace de cette vie que j’ai vécue, mais
je n’ai trouvé que l’image des escaliers de pierre, alors je
me suis retournée et je suis descendue, continuer le voyage
dans mon avenir passé !
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Beauté malheureuse, le champ de la mort est silencieux,
terre vide de toute sensation, le froid parcourt les corps des
fleurs, passe la vie et naît la mort. J’ai vu à Alexandrie
des scènes que j’avais vécues en imagination, j’ai entendu
des expressions anciennes dans mes oreilles, j’ai vu des gens
dans des vêtements que je connaissais… mais d’où exactement, je ne sais pas. Il y a une barrière qui a fondu dans
ma mémoire. Les deux vies se sont confondues. Pourtant
j’ignore ce que demain apportera. S’il le veut, il laissera
mon cadavre vivant se lever à la surface de la nuit pour
m’amener jusqu’à demain, à d’autres pages anciennes.
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Toutes les semaines précédentes, Enayat s’est sentie
comme un épouvantail. Sa main tremble dès qu’elle
prend une tasse de café, son humeur passe d’un extrême
à l’autre à la vitesse de l’éclair, les crises de panique l’assaillent sans crier gare, les somnifères sont impuissants à
vaincre l’insomnie. Les journées sont des traversées périlleuses des heures de travail, les nuits des gouffres où elle
tombe sans espoir d’en remonter.
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La clinique ne
donne aucune information sur ses patients, même au-delà
de cinquante ans. Si vous voulez des informations sur
un patient ancien, il faut vous adresser au Conseil national de la santé mentale et demander l’autorisation de
consulter le dossier dans les archives.
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Évidemment, aujourd’hui, si le psychiatre devait tester tous les médicaments, il deviendrait fou. Il y avait essentiellement trois techniques à l’époque pour soigner les malades mentaux. D’abord, l’imipramine, connu sous le nom de Tofranil, un antidépresseur qui stimule l’activité corporelle, améliore l’appétit et redonne au patient le goût de la vie quotidienne. La deuxième technique était l’abréaction, un traitement par le langage mis au point par Freud dès 1893. Dans ses études sur l’hystérie, il s’est intéressé aux désirs et affects réprimés et à leur lien avec un traumatisme. L’idée est de libérer les émotions refoulées en accédant au moment inconscient qui leur est lié. Jung aussi s’est intéressé à la psychanalyse, mais il ne croyait pas aux effets du traumatisme sur les troubles psychiques.
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Évidemment, aujourd’hui, si le psychiatre devait tester tous les médicaments, il deviendrait fou. Il y avait essentiellement trois techniques à l’époque pour soigner les malades mentaux. D’abord, l’imipramine, connu sous le nom de Tofranil, un antidépresseur qui stimule l’activité corporelle, améliore l’appétit et redonne au patient le goût de la vie quotidienne. La deuxième technique était l’abréaction, un traitement par le langage mis au point par Freud dès 1893. Dans ses études sur l’hystérie, il s’est intéressé aux désirs et affects réprimés et à leur lien avec un traumatisme.
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Dans les comptes
rendus qu’il envoyait à la revue scientifique Brain à
Londres, il estime que plus de 30 % des cas de folie qu’il
a observés sont causés par le haschisch chez l’homme et
par le sexe chez la femme35. Tout cela fit de lui une autorité consultée par les occupants français de l’Afrique
du Nord comme par ses compatriotes basés en Inde
ou en Extrême-Orient. Beniamin Behman n’était pas
convaincu par ces théories. Il n’appréciait guère non
plus le règlement intérieur mis en place par Warnock à
Abbasseya comme à l’hôpital de Khanka, fondé par ce
dernier en 1911, qui traitait différemment les malades
en fonction de leur degré de proximité par rapport à
la civilisation : il y avait un règlement pour les sujets
britanniques, un autre pour les Égyptiens de la classe
supérieure, un troisième pour les Égyptiens fonctionnaires
et un quatrième pour les pauvres ; en outre, les moyens
de l’hôpital, malgré tous les efforts, restaient sans comparaison avec ce qu’il avait vu en Angleterre.Beniamin Behman réalisa son rêve : il ouvrit une clinique psychiatrique de niveau international, où il établit
une formation à la psychiatrie en coopération avec l’université de Durham.
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Il n’y a ni plainte ni désespoir dans ce qu’a écrit Enayat dans son journal pendant qu’elle attendait le divorce.
Elle est comme un oiseau sorti de sa cage, qui sait qu’aucune force au monde ne peut l’y ramener. Elle a confiance
en elle et dans l’avenir :
Rien ne peut me faire peur. La mort est pour ceux qui ont peur, ceux qui tremblent. Mais moi, je sais pourquoi j’existe.
J’avance par moi-même, par ma volonté de progresser, de sortir de ma coque, de la trivialité du quotidien, pour aller vers
quelque chose de plus grand, de plus profond. Connaître l’existence, être heureuse de cette existence. Immense. Profonde. Pleine de secrets à découvrir. Les découvrir me rend heureuse.
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"Nous savons que le fait pour l’homme d’être sujet de droit signifie qu’il a des droits et des devoirs, qu’il est un individu autonome et responsable et qu’il
peut être puni. Dans le code égyptien du statut personnel, la femme n’est pas une personne, elle fait partie des biens acquis par le mari.”
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Le témoignage produit par une personne seule est un manquement à la loi qui requiert leur présence conjointe. Fut également rejeté le témoignage “du témoin de sexe masculin, son père Abbas Helmy Zayyat, parce qu’il a témoigné qu’il l’avait vue pleurer mais n’était pas présent au moment de l’offense cause des bpleurs, outre le fait qu’il s’agit de son père”.
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Parce qu’elle n’avait étudié l’arabe que comme une matière secondaire à l’école allemande, au même titre que le français et l’anglais, Enayat a demandé à son père de lui enseigner la grammaire et elle s’est mise à lire davantage en arabe. L’extrait de son journal que je viens de reproduire a certainement été écrit dans cette période. Cette sensation qu’elle décrit comme la liberté, c’est ce qu’elle ressentait chaque soir en remontant à son appartement après le dîner, seule, pour écrire. Il semble que les tribunaux de statut personnel délibéraient rapidement à l’époque : la demande de divorce d’Enayat est rejetée en novembre 1959, ce dont elle fait appel en janvier 1960 : à la fin du mois de mai, juste avant le congé de l’Aïd el-Adha, l’appel est rejeté.
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L’arôme de la jeunesse, l’odeur du printemps et de la liberté. Sur son seuil aussi, elle a jeté sa vieille peau intérieure, pleine de fissures, de blessures, de complexes, de peurs, et elle a fait ses premiers pas libre, sans chaînes, dans une peau neuve. Avec courage et persévérance, en ne comptant que sur elle-même .
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Elle a refermé le paradis précoce de l’enfance pour ouvrir
trop tôt la porte de la jeunesse, ou plutôt la porte de l’âge
adulte précoce, mais elle s’est trompée de porte. Elle en a
ouvert une autre, qui donnait sur un désert aride, où il n’y
a même pas de mirage. Elle a regardé derrière elle et elle a
vu que la porte s’était refermée, avait même disparu. Elle n’a
pas vu de chemin de retour. Désemparée, elle a pleuré. Elle
a pleuré de désespoir, perdue, puis elle a enduré et enduré.
Elle a découvert en elle une force d’âme prodigieuse, elle
s’est vue comme un chameau qui aurait emmagasiné tous
les moments heureux passés et les ruminerait tout doucement au milieu de ce désert hostile. Et puis… les provisions se sont épuisées. Les provisions du passé. Elle a eu
besoin de quelque chose de nouveau à ruminer, mais elle
n’a rien trouvé, qu’un désespoir aussi jaune que le sable.
Son corps s’est émacié, son âme s’est étiolée. Elle s’est mise à
chercher le salut. À crier. Au secours.
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Tout n’était pas noir pour autant. Les malades étaient correctement nourris, et les infirmiers toujours de bonne humeur – il est vrai qu’aucune loi n’établissait leur responsabilité en cas de décès accidentel ou de grossesse
illégitime. En somme, Warnock transforma tout en quelque vingt-six ans ; il commença par faire appel à quinze Égyptiens de l’hôpital militaire et fixer de nombreuses règles, y compris pour sanctionner les infirmiers
en cas de négligence ; il fit engager une sage-femme pour aider les aliénées victimes de grossesses non désirées ;il interdit aux patients les sorties en vue de solliciter la
bénédiction des saints, car ils en profitaient pour fuguer ou commettre des actes indécents sur la voie publique.
Il fit construire une aile pour les femmes à la place des écuries, une cuisine, un four à pain, une buanderie, des allées ombragées pour la promenade où il fit planter de nombreux arbres ; il fit refaire le système de canalisations ; il répartit les malades en six quartiers en fonction de la gravité de leur cas ; il mit au point un système de formation pour ceux qui étaient appelés à quitter l’hôpital afin qu’ils apprennent à réaliser quelques travaux
simples.
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Ma main tremblait dès que je prenais une tasse de café,
mon humeur passait d’un extrême à l’autre à la vitesse
de l’éclair, les crises de panique m’assaillaient sans crier
gare, les somnifères étaient impuissants à vaincre l’insomnie. Les journées étaient des traversées périlleuses
des heures de travail, les nuits des gouffres où je tombais
sans espoir d’en remonter. Et le pire de tout, retourner
chez le psychiatre une heure tous les mercredis.
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Plusieurs extraits en ont été publiés, deux mois tout juste après la parution de L’Amour et le Silence : les uns avec l’interview de Nadia Lutfi par Foumil Labib, intitulée “Nadia
Lutfi révèle ce qui a poussé Enayat Zayyat au suicide”parue le 16 mai 1967 ; les autres le lendemain par Hosn Shah, sous le titre “Je ne mourrai jamais. Les Mémoires d’Enayat Zayyat”. Hosn Shah les présente ainsi :
“Les pages qui suivent sont extraites des Mémoires de
la jeune écrivaine Enayat Zayyat, autrice de L’Amour et le Silence.
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Elle est renfermée sur elle-même, ne partage pas les repas et les rafraîchissements avec son mari et ses amis quand ceux-ci lui rendent visite en compagnie de leurs familles respectables ; elle refuse de partager le
lit conjugal et s’enferme dans sa chambre, interdisant à son mari ce que Dieu a rendu licite pour lui ; le tribunal infère de la lettre envoyée par l’Institut archéologique allemand à Zamalek, à l’adresse de la sœur aînée
de la demanderesse, rue Shagaret-el-Dorr à Zamalek, afin que son mari n’en ait pas connaissance, que celle-ci désirait travailler contre la volonté de son mari et sans son accord, du fait qu’il dispose d’un revenu suffisant pour lui assurer une vie confortable sans qu’elle ait besoin de travailler, du fait de la présence d’un enfant qui a besoin qu’elle s’y consacre entièrement, et du fait sue ce travail est incompatible avec les us et coutumes
de la haute société à laquelle appartient son mari et dans laquelle il a été éduqué, tout ceci ayant provoqué le conflit à la suite duquel la plaignante a quitté le domicile conjugal...
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Des pays lointains que je veux visiter, de la musique merveilleuse que je veux écouter, des milliers de livres que
je veux lire. Tout m’attend. J’aime ce que je suis, je m’y accroche : ma jeunesse, ma beauté, mon désir certain de vivre.
Profondément.
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Enayat attend la décision de divorce, espérant que le
but de la loi est la justice et qu’elle mettra fin aux drames
qu’elle se garde de décrire jusque dans son journal, comme si les offenses de la réalité devaient être embellies par les images qui décrivent la réalité, comme si la
langue devait créer une distance entre la douleur et celle qui la subit. Dans sa naïveté et sa folle espérance, elle parle d’elle-même dans son journal non à la première personne, mais à la troisième :
Elle s’est mariée sans amour, sans entente mutuelle, sans
harmonie. Elle n’a pensé à rien de tout cela. Son objectif était de quitter l’école, tout son rigorisme et toute sa médiocrité.
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