Citations de Iny Lorentz (32)
Au cours des derniers jours, elle avait commencé à comprendre ce que signifiait d’être bannie, sans patrie, et elle se demandait comment ces femmes faisaient pour supporter une existence pareille. On traitait les prostituées itinérantes plus mal que les mendiants faisant l’aumône sur les marches des églises. Elles étaient livrées à l’arbitraire des gardes municipaux qui les considéraient comme une indésirable vermine et leur sort dépendait de la bonne volonté des particuliers.
Marie trouvait injuste de traiter les deux domestiques de voleuses uniquement parce qu’elles mangeaient de temps en temps un restant de saucisse ou de viande. Mais pour l’intendante, c’était un péché capital contre lequel le pape lui-même était impuissant.
La plupart des jeunes filles se voyaient unies à des hommes qu’elles connaissaient à peine et n’en étaient pas moins des fiancées et des épouses heureuses.
L’enfant curieuse et souvent téméraire était devenue une pucelle obéissante et pieuse dont le père pouvait être fier. Néanmoins, depuis le jour où elle avait appris qu’on allait la marier, la jeune fille était comme métamorphosée. Au lieu de chantonner et de sautiller gaiement à travers la maison, elle accomplissait son travail la mine renfrognée et faisait penser à un poulain auquel on met des rênes pour la première fois.
Une autre se serait réjouie d’apprendre qu’un homme de bonne famille la demandait en mariage.
Marie, elle, avait été bouleversée, comme si elle craignait de franchir le pas le plus important dans la vie d’une femme. Pourtant, elle n’aurait pas pu mieux tomber. Son prétendant était Maître Ruppertus Splendidus, fils d’un comte suzerain et d’une serve. Malgré son jeune âge, c’était déjà un avocat réputé qui avait devant lui un brillant avenir.
Il ne faut jamais se reposer sur l'aide de Dieu, mais compter sur ses propres forces !
Mais la gente dame lui prit la main, la conduisit vers l'abbé Adalwig et s'arrêta devant lui sans la lâcher. Un chevalier de la suite du comte palatin prit à son tour la main de Michel et l'invita à s'approcher de Marie. L'abbé leur adressa un sourire apaisant. Lorsqu'il se mit à parler, Marie crut d'abord qu'il ne savait plus trop ce qu'il faisait. Il leur donnait la bénédiction nuptiale sans leur avoir demandé leur avis. Elle se tourna vers son ami d'enfance, mais comme celui-ci ne protestait pas, elle n'osa rien dire non plus.
- Je vous déclare mari et femme, amen.
...ein Diamant unter Glasscherben am hellsten strahlt. (91)
...ein angenehmes Wort oder eine Schmeichelei der schnellste Weg in die Herzen der Menschen ist. (57)
Quand la verge lui incendia le dos, Marie serra les dents. Elle perçut comme à travers un épais brouillard la voix du greffier qui comptait "un". Aussitôt après, la baguette en bois claqua de nouveau sur sa peau, mais cette fois si fort qu'elle crut avoir la colonne vertébrale brisée. Elle avait le corps en feu et maudit l'entêtement qui l'avait empêchée de choisir la voie du cloître. Bientôt, elle fut incapable de penser clairement : la douleur s'était emparée de tout son être. Les flammes du purgatoire n'auraient pu être pires.
De jour, les hommes ressemblent à des chiens qui aboient, mais oublient de fermer la gueule. C’est la nuit que tu dois faire attention ! La nuit, tu te retrouves sous un homme avant d’avoir eu le temps de dire non.
Le pays, c’est là où l’on se sent bien.
La mort fait partie de la guerre. On peut la rencontrer aussi bien en Flandre ou en Souabe qu’en Bohême.
Une poignée de guerriers vaut parfois mieux qu’une armée.
Une union forcée marquait le début de viols quotidiens, commis avec la bénédiction de l’Église. Peu importait donc le lieu.
Une bonne action mérite une récompense.
Une catin reste une catin, même quand elle possède un chariot et des bœufs et qu’elle se prend pour quelqu’un.
La guerre pervertit les hommes.
La mauvaise herbe résiste à tout !
Boire un petit coup fait toujours du bien !
La chasse est un domaine réservé aux hommes, comme la guerre.