Citations de Iris Hellen (55)
-… J’ai toujours rêvé d’être kidnappé par une toubib un peu sadique!
On ne sait plus vraiment où on en est, avec toi. Le problème, c’est qu’une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer et on n’a pas envie de te partager avec d’autres.
-… Parce qu’entre nous, jusqu’à ce que je te rencontre, j’étais quoi exactement? Tu peux me le dire?... Un obscur médecin de quartier qui ne souriait jamais, qui se soûlait de boulot et qui s’oubliait dans ses obligations familiales. J’étais une vieille fille, Carle!... Tu m’as donné cette foi en toi, ce sentiment de confiance. C’est énorme, de revenir d’aussi loin…
-Aimée… J’ai rien à vous offrir, murmure-t-il soudain d’un air désolé. On vient pas du même monde, vous et moi. Ma vie, c’est juste un bordel pas possible. J’ai pas un rond. Comment une femme telle que vous pourrait s’intéresser à un mec comme moi?
Ce moment de partage fait de sucre et d’excitation me paraît le comble de l’érotisme. Jamais de ma vie, je n’ai ainsi joué avec un homme…
À nous trois, ma mère, Céleste et moi formons vraiment une drôle de famille… Trois générations de femmes et un point commun de taille : l’absence d’hommes dans nos vies.
ancien petit rat de l’Opéra qui - pour des raisons qui m’échappent - a fini par devenir acteur de films pornographiques. L’art de l’effeuillage n’a donc aucun secret pour lui.
Comment une tatie peut-être prendre la place d’une maman?
Céleste est la fille de ma sœur jumelle Désirée, qui est morte il y a près d’un an. Un terrible accident de voiture survenu un soir de décembre, qui l’a emportée ainsi que son mari Victor. Ils ont laissé une petite fille orpheline, dont je m’occupe aujourd’hui.
Un homme n’est jamais si grand que lorsqu’il est à genoux pour aider un enfant.
Pythagore.
- J'aime les deux parfums, finis-je par chuchoter. Et vous ?
Aimée, tu le fais exprès ou quoi ? Parce que tu cherches des verges pour te faire battre ! D'ailleurs, si tu pouvais cesser de penser aux verges, par la même occasion, ça ne serait pas plus mal...
Dans le taxi qui nous emmène, nous restons silencieux, chacun regardant par une fenêtre en savourant l’attente. Seules nos mains se caressent et traduisent notre hâte à nous retrouver enfin seuls. Je vais enfin pouvoir recevoir l’homme que j’aime chez moi ! Tout un symbole qui, à mes yeux, représente beaucoup de rêves enfin réalisés.
Il tient à moi. Il tient vraiment à moi, comme si je lui étais indispensable. Comme si, sans moi, la vie n’avait plus la même saveur. Je le dévisage attentivement, d’un regard presque affamé. Nous ne nous sommes pas vus depuis un mois et il m’a terriblement manqué. Je redécouvre ses magnifiques yeux turquoise, ses cheveux sombres toujours légèrement décoiffés, la ligne pure de son nez et ses lèvres pleines, faites pour embrasser. Il se rend bien compte que je le dévore du regard car il me sourit tendrement, prend ma main et caresse doucement mes doigts.
J’ai toujours pensé qu’en amour, il valait mieux jouer cartes sur table. Qu’est-ce que tu risques ? Au pire, il te rit au nez ; ton ego en prend un coup, certes, mais tu es fixée et tu passes à autre chose. Au mieux, il t’avoue qu’il partage tes sentiments. Vous vous jurez un amour éternel, vous vous mariez et vous faites beaucoup d’enfants !
Quand je suis avec Louis, tout devient plus intéressant, plus intense. Et lorsque nous faisons l’amour, il me donne l’impression d’être différente, unique, précieuse. Mais quand nous nous disputons, tout cela vole en éclats et je redeviens la Mina que je suis en réalité : une petite escort de vingt-deux ans qui monnaye son corps pour 400 € de l’heure…
Dès que je l’ai rencontré, j’ai senti qu’il se passait un truc anormal. Il se comportait avec moi… avec tendresse. Il s’intéressait à ce que je ressentais… Il recherchait ma présence. Il a même été jusqu’à venir à ma rencontre un soir, lorsqu’il a su que je serais au Théâtre des Champs-Élysées. Tu sais qu’il a rencontré papa et Hélène et que, pour me sauver la mise, il a prétendu être l’un de mes profs d’histoire de l’art ? je lui apprends en souriant à cette évocation.
Désespérée, je tourne les talons et m’enfuis. Après Louis, voilà que Mark lui aussi vient de retomber dans ses démons. Comme si les hommes en qui je finissais par placer ma confiance se transformaient inéluctablement en monstres me rejetant loin d’eux, me remettant brutalement à ma place, à ma vraie place. Dans le taxi qui me ramène chez moi, je me demande quel mauvais sort a bien pu m’être ainsi jeté, pour que tout dans ma vie tourne aussi mal, sans que je ne puisse rien y faire. Et, surtout, qu’ai-je fait pour mériter tous ces revers du destin ?
On admire mon talent, on envie mon succès, tout le monde sait que je suis un vrai taré, mais je brasse tellement d’argent et j’en fais gagner à tellement de monde qu’on ferme les yeux sur mes vices. Je paie des filles, d’autres baisent avec moi parce que baiser avec Mark Sonderberg, c’est tendance ! Toutes acceptent ma violence ; le sadisme est devenu à la mode ces derniers temps. Il n’y a que toi qui m’aies dit d’aller me faire foutre.
Je suis un sadique, Mina. Je paie des filles pour les battre. Et quand je dis les battre, ce n’est pas un euphémisme. Le soir où tu es partie, je n’ai pas eu le temps de te montrer toute l’étendue de mes talents, crois-moi.
J’ai honte de lui montrer ma faiblesse. Lui qui m’a connue conquérante, fière et forte, qu’est-ce qu’il peut bien penser de cette fille aux yeux gonflés de larmes, au maquillage foutu et aux cheveux en pagaille ? Mais il semble n’en avoir cure et il continue à me caresser, imperturbablement. Quelques instants plus tard, il se met à chantonner tout bas une étrange mélodie qui m’aide à me détendre peu à peu. C’est une sensation assez irréelle, d’être allongée là, dans ce grand lit aux draps immaculés, aux côtés d’un homme qui, jusqu’à récemment s’est toujours montré violent et imprévisible. Sans m’en rendre compte, je finis par sombrer dans le sommeil.