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Critiques de Isabelle Desesquelles (314)
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Je voudrais que la nuit me prenne

Prix Femina des lycéens 2018.

Bouleversant ! À l'image de la photo de cette petite fille en couverture et du titre, ce livre est troublant et teinté de mystère. Difficile d'en parler sans risquer d'en dévoiler trop sur l'histoire de Clémence, 9 ans, qui grandit auprès de parents fantaisistes et aimant. Une petite fille presque comme les autres si ce n'est que les mots pour nous raconter sa vie ne sont pas ceux d'une enfant...

Un roman intense, poétique et lumineux qui explore les liens familiaux et ce que l'on aimerait garder à jamais de l'enfance quand on se croit encore invincible. Magnifique !
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UnPur

Isabelle Desesquelles est résolument la maître des histoires dérangeantes, où un sentiment de malaise grandit en vous plus les pages se tournent ! Elle excelle à mêler les mots doucereux aux situations monstrueuses, à nous faire croire à un conte de fées alors que se trame dans l’ombre un film d’horreur… Un roman qui devrait bousculer cette rentrée littéraire !

Même s’ils grandissent sans père, Julien et Benjamin filent le parfait amour avec leur mère. Une mère qui les couvre de douceur, d’empathie et de baisers. Pour elle, ils sont Benjaminquejetaime et Julienquejetaime. Pour eux, ils sont le même cordon, le prolongement des premiers instants, des jumeaux fusionnels. Alors qu’ils partent à Venise goûter au cioccolata con panna et à la dolce vita, la noirceur guette. Puis frappe. Une main se pose sur l’épaule de Benjamin, et le monde se dérobe à lui. Enlevé sous les yeux de ceux qu’il aime, arraché à l’amour maternel et fraternel. Une poupée de chiffon remplacée par la poussière.



Que devient-on lorsqu’on nous saccage ?



Quarante ans plus tard s’ouvre le procès du ravisseur ; Benjamin est bien présent. Sur le banc des accusés. Quel visage prend le monstre quand l’enfance nous est arrachée ? Enfermé pendant tout ce temps dans un quotidien qu’on lui impose, Benjamin survivra plus qu’il ne vivra. Et même si son ravisseur lui fait comprendre qu’il le considère comme son fils adoptif, cela ne change rien. Il lui manque une partie de lui, laissée à Venise.



Isabelle Desesquelles prend appui sur l’atmosphère de son précédent roman, Je voudrais que la nuit me prenne, et la pousse plus loin : l’explosion du cocon doux et rassurant de l’amour maternel. À partir de cette déflagration, Isabelle Desesquelles poursuit cette lumière qui vacille, qui éclaire l’âme humaine puis lui rend subitement toute son obscurité. L’auteure excelle dans la mise en place d’atmosphères d’entre-deux, où la plus pure tendresse se faufile dans les interstices de la plus absolue monstruosité. Elle excelle à se saisir du lecteur dans toute sa compassion, pour lui mettre devant les yeux des situations qu’il ne pouvait pas voir, qu’il n’attendait pas, et ceci dans le plus grand naturel. Mais ce n’est pas un simple roman d’ambiance, c’est un véritable roman à intrigue, où le lecteur, abasourdi, interloqué, cherche à reconstruire le fil de l’histoire et ainsi comprendre pourquoi Benjamin est à cette place au tribunal. Quels sont ses actes. Leurs motivations. C’est un roman qui saisit, choque, interpelle, questionne. C’est une plongée au cœur de l’intime et de ses profondeurs insoupçonnées : celles que l’on ne veut pas voir. L’intimité chez Desesquelles est cet endroit où les sentiments côtoient les ténèbres. Le contraste entre son style très cajoleur et l’atrocité des situations vécues par le narrateur est total et plonge le lecteur dans un trouble lancinant. J’ai plongé tout entier dans la prose d’Isabelle Desesquelles, je me suis empêtré dans cette glu sucrée qui colle au narrateur et quand j’ai voulu m’en défaire, j’étais pris au piège. Impossible de me décoller de la prose de Desesquelles, de ce mélange d’émotions contraires, de noirceur et de sublime, de passé avalé et de destin courbé. Alors devant l’inavouable et l’envoûtement, j’ai plié l’échine. Et je me suis fait ensevelir de lumière.
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UnPur

Août 1976. Benjamin et Julien, 8 ans, se trouvent avec leur mère en vacances à Venise. Entre cette mère, solaire et extravagante, et ses jumeaux, les liens sont forts.



Pourtant, comme trop souvent, le mal rôde. Et ce jour-là, place Saint Marc, quelques secondes suffiront pour que Benjamin soit arraché à sa famille.



Quarante plus tard, c’est pourtant lui qui est jugé, et non le monstre qui l’a enlevé.

Pourquoi ? Qu’a t-il pu se passer pour que la victime soit assise à la place du bourreau ? Et pourquoi n’a-t-il pas repris contact avec sa famille plus tôt ?



Dans ce court roman (221 pages) Isabelle Desesquelles donne la parole à Benjamin, pour qu’il raconte.



Qu’il se raconte, lui. Pour qu’il raconte ce qu’il s’est passé de pire. Mais aussi pour qu’il raconte sa mémoire de leur vie à trois, avant l’horreur.



Avec des phrase d’une beauté douloureuse, des mots d’une douceur déchirante, Benjamin nous dit tout.



Dès le début j’ai été happée, hypnotisée par la mélopée des mots.

Le lent tempo des douleurs. Les notes aiguës de l’espoir qui s’envole, le murmure de l’enfance qui s’en va, et le refrain des souvenirs qui réchauffent parfois les âmes en peine.



Oui, pendant les 100 premières pages, j’ai été ébahie par la forme, fascinée par la plume.

Terrifiée par l’histoire.



Puis, vers la moitié du livre, se glisse une contre mélodie, un peu comme un point de bascule, qui m’a fait oublier la poésie, la beauté des mots et la tendresse des phrases.



Je ne voulais pas, ou plus.

Je n’étais pas d’accord. En colère parfois. Révoltée souvent.



La fin elle m’a laissée terriblement triste.

Non pas parce qu’il se passe quelque chose de terrible (le terrible a déjà eu lieu dès le départ), mais à cause de la tonalité.



Je suis donc passée par beaucoup de sentiments, énormément d’émotions contradictoire et puissantes.



Clairement ce roman ne plaira pas à tous.

Certains seront dérangés par l’histoire qu’il raconte. D’autres par la tournure très poétique. D’autres par les messages qu’il véhicule.



Pour d’autres ce sera peut-être un coup de cœur.



Ce roman est à la fois trop beau et trop terrible pour être conseillé ou dénigré.

Chacun est libre de le ressentir à sa façon.

En bien ou en mal.
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UnPur

Résumé : Été 1976, Benjamin et Julien sont en vacances à Venise avec leur mère. Ils ont 8 ans, sont jumeaux, semblables à deux gouttes d'eau. C'est une famille résolument heureuse, un peu excentrique, et surtout pleine d'amour. Mais une ombre plane sur la Piazza San Marco, un prédateur de la pire espèce qui a jeté son dévolu sur les petits garçons. Lequel choisir ? Profitant d'un moment d'inattention, il enlève Benjamin, pour qui l'enfer, sans fin, commence.

40 ans plus tard s'ouvre un procès, enfin. Mais ce n'est pas le monstre qui est dans le box des accusés mais la victime, qui va raconter son enfance faite de sévices, puis sa vie après avoir fui son bourreau.



Mon avis : Je viens de terminer ce livre et j'en ai le souffle coupé. C'est beau, poétique mais dramatique, violent. Insupportable. Comment un enfant, normal, heureux, peut sombrer dans les ténèbres ? Quel adulte devient-on quand on a eu une enfance brisée ? On suit la fragile construction de Benjamin, après son enlèvement et sa séquestration. On le découvre devenir jeune homme, puis adulte, avec ses fêlures, son âme noircie par l'horreur et les années de sévices. On retient son souffle quand ses pensées sombres prennent le dessus, on espère qu'il ne franchira jamais cette frontière du mal, comme si c'était notre enfant, notre frère. Entre empathie et dégoût, le coeur balance. Tout n'est pas de sa faute. Mais peut-être que tout ne peut être excusé par son passé ? Extrêmement dérangeantes, les scènes qui disent sans dire, subtilement, laissant place à la pire des imaginations. Un certain dégoût en terminant ce livre, et le sentiment d'un énorme gâchis. Ce genre de livres qu'on ne peut oublier, tellement le malaise qu'il laisse dans notre coeur est poisseux.
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UnPur

"C'est tellement facile de blesser un enfant. Un petit, on peut le bousiller, juste pour voir, et en être impuni."



Isabelle Desesquelles est une autrice que je suis depuis quelques années. Les thèmes qu'elle aborde sont tristes, graves et dérangeants. Étonnamment, ses romans sont toutefois lumineux grâce à une écriture sublime et la petite lueur d'espoir qui anime ses personnages au terme d'une épreuve apportée par la vie.



UnPur n'est pas une lecture facile, je le pressentais avant d'en lire la première phrase. L'épreuve dont il est question ici est l'enlèvement d'un enfant par un pédophile, un sujet scabreux et difficile à traiter. Pour résumer cette histoire, sans trahir le ton et les ellipses voulues par la romancière, il me faudrait le style et le talent qui sont les siens. Ne possédant pas ces qualités littéraires, je me contenterai d'un résumé très succinct.



Les jumeaux Benjamin et Julien, huit ans, forment avec leur maman un trio fusionnel. Quand un inconnu enlève l'un des garçons, c'est le chaos. Quarante ans plus tard, nous retrouvons, sur le banc des accusés, le jumeau disparu. Comment est-il passé de victime à accusé ? Quel a été son calvaire et comment a t'il vécu sa vie d'adulte ? Nous découvrons les réponses à ces questions au fil de l'ouvrage. Isabelle Desesquelles, sans épargner le lecteur, lui offre une expérience de lecture originale et éprouvante..



"Je suis le fantôme d'un pauvre enfant. Quelle sorte d'homme cela fait ?"



Oscillant entre fiction et réel, le récit offre plusieurs possibles. L'enfant devenu adulte devra lutter contre les pulsions pédophiles qui le saisissent. Passera t'il à l'acte ou convoquera t'il ses fantasmes sans aller plus loin ? De l’Italie, lieu de son rapt, l'enfant devenu adolescent nous conduira au Mexique où il tentera de vivre avec ses démons, découvrant la beauté du monde.



"Je découvre les couchants qui sont une crête rousse aux vagues, lorsque sur la plage l’eau se retire, mon reflet à être mordoré me paraît moins noir".



Aucun jour ne se ressemble, c’est affaire de lumière, tenter d’en pénétrer le secret vous occupe un homme."



Il faut être patient quand on commence cette lecture car les réponses aux questions que l'on se pose n'arrivent que tard dans le roman. Il subsiste quelques doutes, que l'imagination de chacun peut combler.



"La vérité, on en fait ce que l’on veut, ce que l’on peut. On fait avec. Elle est une guimauve que l’on étire. On la tord, et elle prend toutes les formes, revêt l’apparence qu’on lui donne."



Un sujet délicat, très bien traité. Le jeu de mots contenu dans le titre donne le ton.
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UnPur

Benjamin et Julien, deux jumeaux, ont une enfance lumineuse auprès de leur mère aimante et fantasque.

Jusqu’au jour où Benjamin se fait kidnapper par Le Gargouilleur.

S’ensuivent des années de séquestration, avant qu'il ne s’enfuie.

C’est puissant, terrible, magnifique.

Dès le début j’ai été séduite par l’écriture superbe d’Isabelle Desesquelles.

Il y a une intelligence remarquable dans la manière de mener l’intrigue, de nous mener là où elle veut.

C’est sombre et lumineux à la fois.

Les séquelles d’une enfance brisée, d’une famille démantelée sont décrites avec une justesse rare.

Je ne connaissais pas cette auteure, une lacune à vite combler !

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UnPur

Isabelle Desesquelles a choisi un sujet casse-gueule et se complique un peu plus la tâche en optant pour un traitement particulier sur le plan narratif. Une histoire qui s'étend sur 43 ans et agit comme une onde de choc sur tous les personnages impliqués. L'histoire d'une famille irrémédiablement détruite, mais aussi d'une gémellité lézardée que seule une affreuse vérité pourrait peut-être réparer.
Lien : https://appuyezsurlatouchele..
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UnPur

Une mère célibataire passe des vacances de rêves avec ses jumeaux de 8 ans, Benjamin et Julien, à Venise, point d'orgue d'une grande complicité familiale.



Tout s’effondre soudainement lorsque un des deux enfants, Benjamin, est capturé et séquestré au détour d'une sombre ruelle de la place Saint Marc. 40 ans plus tard, un procès a bien lieu mais Benjamin se retrouve au tribunal non pas dans à la place de la victime, mais dans le box des accusés...



Le récit se concentre autour de Benjamin , on le suit dans son enfance, son adolescence puis sa vie d’adulte et son rapport avec son bourreau, qu'il nomme le Gargouilleur, le monstre de Bari qui l'a capturé.



Isabelle Desesquelles aborde un terrain glissant en traitant de ce sujet des prédateurs sexuels et des incidences gravissimes qu'ils font endurer à leurs victimes avec ce combat permanent que livre ’un Benjamin devenu adulte contre des pulsions qu’il tente de rejeter



Avec ce qu'il faut de retenue, de suggestion, mais également une certaine frontalité, la plume d'Isabelle Desesquelles évite totalement le côté casse gueule du sujet avec ce sujet potentiellement glauque.



Isabelle Desesquelles ne cherche pas à provoquer facilement (on n'est pas chez Yann Moix), mais n'hésite pas à ausculter les tréfonds de l’âme humaine avec une écriture aussi concise que parfois poétique qui s'offre de jolis allers retours entre passé et présent .



Une lecture éprouvante certes, peu confortable, mais poignante et prenante, qui fait partie des belles surprises de cette rentrée littéraire 2019...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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UnPur

Un sentiment particulier en terminant ce livre. Il m'a fallu un peu de temps pour m'habituer à l'écriture d'Isabelle Desesquelles qui laisse la place à l'imagination du lecteur. J'ai ressenti toute la souffrance de cette enfance volée mais je n'ai pas réussi à m'attacher à cet enfant.



Un livre qu'il faut je pense lire plusieurs fois pour ressentir d'autres choses et s'en imprégner différemment.
Lien : https://pausepolars.wordpres..
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UnPur

UnPur est un coup de poing littéraire, un roman cruel, à la fois violent et poétique. Un roman dérangeant, qui ne peut laisser indifférent. Un roman auquel on ne peut s'empêcher de penser, même quand il est fermé, même quand il est terminé. Isabelle Desesquelles m'avait bouleversée l'année dernière avec son Je voudrais que la nuit me prenne, elle recommence cette année avec cet UnPur écrit dans le même style sensible et empreint de poésie.



« C'est tellement facile de blesser un enfant. Un petit, on peut le bousiller, juste pour voir, et en être impuni. Recommencer, franchir la limite, et on y va. »



La cruauté des adultes, l'enfance détruite, les souvenirs trompeurs, les silences et les non-dits qui blessent, la rédemption et le pardon impossible... autant de sujets abordés dans ce roman au titre évocateur, à double sens. C'est l'histoire d'un petit garçon victime d'un pédophile et qui craindra toute sa vie d'adulte de lui ressembler, d'avoir les mêmes penchants que lui. Un petit garçon brisé qui raconte son histoire quarante ans plus tard, mêlant souvenirs heureux et abjects, rires et peurs, espoirs et désespoir, réalité et fantasmes. Le récit est noir, parfois difficile à supporter malgré quelques magnifiques éclaircies, mais c'est ce qui fait sa beauté et le rend inoubliable. Le lecteur, happé par la plume addictive de l'auteur, ne cesse de s'interroger, de chercher la vérité et d'espérer une possible rédemption. Suivez mon conseil, ne passez pas à côté de ce roman !



Merci au site Babelio ainsi qu'aux éditions Belfond pour cette belle claque littéraire.


Lien : https://andree-la-papivore.b..
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UnPur

Unpur, un pur ou impur

Comment un enfant peut il passer par toute ces phases. de victime à complice. Être sous emprise ou être consentant.



Benjamin et Julien deux frères jumeaux aimés par leur mère. Leurs destins va chavirer lorsque benjamin se fait enlever par le Gargouilleur. Un kidnappeur- pédophile.

Les lignes défilent et l'auteure nous fais suivre le parcourt de l'enfant et du pédophile, au travers des années, des pays et jusqu'au procès.



Roman noir, étrange, malaisant..

Je n'ai trouvé aucune émotion dans les personnages. Je n ai pas réussi à me plonger dans l'histoire, ni dans les personnages, ressenti aucune empathie. Suis je passé à côté du texte? Peut-être.

Le résumé de la quatrième me donner fortement envie, mais on y est pas. On parle de procès qu'en fin de roman.
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UnPur

Nous avons là un récit très particulier d'un événement cynique à souhait. Nous découvrons le jeune jumeau, victime choisie par un pervers. Il va être séquestré, violé contre des miettes de tendresse improvisées et vivre des années de souffrance psychique qui ne nous laisseront en aucun cas indifférents. Dans ce livre, nous suivons ces années-là, leurs répercussions, et les non dits... Toutes les choses qui prêtent à confusion, parce qu'on ne les a pas vécues, parce qu'on les tait tant elles peuvent déranger... Nous plongeons donc dans le noir, le glauque, l'Humain !



Alors le souci, il est où ?

Il est d'abord dans l'intrigue. Somme toute surprenante et sombre, car on va quand même suivre la plume de l'auteure qui nous guide sur les pas d'un pédophile. S'il y a quelque chose qu'on ne pourra pas lui enlever, c'est en effet son originalité : la façon de traiter le sujet est vraiment bien pensée, bien ficelée... tout est bon.

Mais... mon Dieu que c'est long ! Je me suis perdue dans les méandres des répétitions, je finissais par me lasser grandement des longueurs sur lesquelles on revient inlassablement. Trouvant l'histoire intrigante à souhait, il y a des choses sur lesquelles l'auteure s'est arrêtée alors que je n'arrivais pas à y porter mon attention, que je jugeais certainement comme secondaires. Ce qui était pour elle des points clé, était pour moi des détails.

C'est en ce sens que j'insiste bien sur le fait que cette critique est bien évidemment suggestive, et que je ne crois pas être le bon public ;)



Ensuite, nous avons la timeline de l'histoire. C'est pas bien compliqué, il n'y en a pas. Enfin... pas d'explications claires. On avance mais sans jamais vraiment savoir vers où. Les flashbacks ne sont pas mentionnés et c'est au lecteur de repartir chercher la trame au fond de son cerveau, retraçant la lecture des dernières parties. En soit, ce n'est pas forcément dérangeant, mais ça se cumule ;)



En continuant, l'auteure nous entraîne dans une sorte de monde onirique dans lequel se plonge son personnage. Tout y devient un peu flou, poétique certes, mais un peu trop peut-être.



Du coup, mon gros problème, c'est que sur une base que j'aurais dû apprécier, je me retrouve le bec dans l'eau avec une narration sur laquelle je n'arrive pas à faire l'impasse, des personnages auxquels je n'arrive ni à m'identifier ni m'attacher, une histoire qu'il faudrait lire sans avoir lu le quatrième de couverture, vraiment. Il se trouve que, avec ces quelques lignes, je m'attendais vraiment à autre chose. Et c'est tant pis pour moi me direz-vous, je n'avais que mon interprétation de la quatrième de couverture, qui d'ailleurs en dit trop. Mais voilà, je crois avoir atteint ma limite à travers ces pages.



Pour ceux qui aiment les sujets sombres, traités sans lourdeur ni enfoncement de porte ouverte, la poésie et l'onirisme, foncez : la plume de l'auteure pourrait de plus vous plaire. Pour ma part, peut-être le mauvais moment, peut-être le mauvais sujet... Quoiqu'il en soit, ce livre sera malheureusement la déception 2019.



Au vu cependant de la critique qu'il a reçu, je me dit que je l'ai mal lu, que je suis passée à coté... auquel cas, je veux bien vos avis, à vous, afin de comprendre ce sur quoi j'ai buté ;)



Encore une fois, merci à Babelio de m'avoir littéralement dégagée de ma zone de confort. Pour une fois, mon "malaise" n'aura pas été dû à un meurtre trop sanglant ! :)



Bonne lecture à tous ! :)
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UnPur

"Quand le passé n'est jamais assez loin, le présent paraît hors de portée."



À un demi siècle et une poussière, Benjamin est enfin prêt à revoir Julien, ce frère jumeau qu'il a perdu un jour d'été plus de 40 ans plus tôt et qu'il n'a plus jamais revu depuis. Dans l'attente de pouvoir lui confesser toute la vérité sur le désastre que fut sa vie, il se souvient.



Il se souvient de Venise, là où tout a commencé. De cette ville où en l'espace de trois petites minutes, trois vies ont basculé dans l'horreur absolue. De Venise et de sa mère, cette femme fantasque, extravagante, exubérante et exaltée, cette mère tout sauf exemplaire mais qui aimait ses fils plus que tout au monde.



Il se souvient du Gargouilleur et de sa femme. De ce pédophile qui a fait de Benjamin un homme perdu et un prisonnier consentant. Un homme brisé, infecté qui se tiendra toute sa vie au bord d'une brèche vertigineuse.



Il se souvient de Régia enfin. De celle qui a changé le cours de sa vie et grâce à laquelle il a pu quelque part au Brésil trouver un interstice pour continuer de vivre.



À un demi siècle et une poussière, Benjaminquejetaime est enfin prêt à renouer avec son pareil, Julienquejetaime.



Avec "UnPur" Isabelle Desesquelles raconte la perte brutale de l'enfance et de l'innocence à travers les yeux d'une victime de pédophilie. Elle dit les vies volées et les souffrances infinies. La culpabilité et les regrets. Elle dit l'indicible, raconte la violence extrême, les mensonges et la manipulation. La douleur et la peur. Mais elle dit aussi l'amour et la loyauté.



UnPur est un roman douloureux, sombre et dérangeant. Poétique et très cru à la fois. C'est un roman qui retourne le coeur, et parfois l'estomac. Un livre que j'ai refermé le cœur lourd et la gorge serrée. Mais malgré les thématiques difficiles et la noirceur de son univers, Isabelle Desesquelles me touche profondément. Si son style si singulier, atypique et parfois flou peut surprendre, l'intensité poétique de sa plume, elle, elle me fascine, m'envoûte, me subjugue.



S'il n'atteint toutefois pas pour moi l'intensité de son précédent roman, le bouleversant et très poétique "Je voudrais que la nuit me prenne", "UnPur" confirme bel et bien ce que je pressentais déjà l'été dernier: Isabelle Desesquelles, je la suivrai les yeux fermés!
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UnPur

A travers le temps, Benjamin s’adresse à son frère jumeau Julien dont il attend la visite.

Le roman débute par l’évocation de leur enfance, le souvenir de leur mère Clarisse. Une actrice « sans rôle » qui n’hésite pourtant pas à se mettre en scène pour le plus grand émerveillement de ses deux petits, qui la regarde emplis d’amour.

Très vite, Isabelle Desesquelles dissémine des indices qui sous-tendent la tragédie. La voix de Benjamin dérape, murmure des reproches, évoque une déchirante séparation, un procès.

Le lecteur qui s’est déjà lancé dans les pires extrapolations, découvre alors le tour cruel que va prendre les vacances italiennes de cette famille. Les deux enfants ont huit ans.

Benjamin perdra définitivement son innocence, mais va-t-il pour autant devenir définitivement impur ?

Encore un roman dont la quatrième de couverture en dit trop ! Il est fort dommage que celle-ci ne se soit pas réduite qu’à quelques mots clefs, évasifs, car le suspens de l’intrigue s’en trouve de ce fait fortement éventée, le travail de l’écrivain dévalué.

Certes, « Unpur » est une œuvre difficile à défendre de par le sujet qu’elle aborde (la pédophilie), mais au-delà d’un thème digne d’un roman noir (les amateurs se feront un plaisir d’y rattacher ce livre) et des passages d’une certaine crudité qui en découle, Isabelle Desesquelles travaille principalement sur les fantasmes liés à la gémellité et la (non) relation que vont entretenir Benjamin et Julien durant plusieurs décennies.

C’est sur ce récit « en creux », rapporté du point de vue de Benjamin (celui qui a à priori tout perdu alors qu’il est né en premier), qu’il faut sans doute insister avant tout autre chose. De ce point de vue ce livre est tout simplement bouleversant.

Comme le laisse entendre le jeu de mot sur le titre l’autre axe d’ « Unpur » est la nature de Benjamin. Là aussi, l’auteure de « Je voudrais que la nuit me prenne » (Prix Fémina des lycéens) fait preuve d’une véritable maitrise des mots et d’un savoir-faire incontestable pour la construction de son récit.

Chaque partie apporte son lot de révélations, celles-ci étant insidieusement évoquées aux détours des paragraphes des chapitres précédents. L’écrivaine parvint malgré tout à préserver son coup de théâtre final.

Difficile pour le lecteur de ne pas réagir à l’ambivalence du personnage d’autant que l’histoire se compose de ses pensées, du combat intérieur qu’il se livre à la suite d’une horrible expérience: on frémit d’angoisse.

L’ingéniosité d’Isabelle Desesquelles étant sans doute de ne pas donner de réponse précise et de laisser chacun libre de choisir si, pour lui, Benjamin est une victime ou s’il est devenu un monstre dont la société nie l’existence tant ce qu’il a vécu enfant s’apparente à un martyr.

Mais là encore ce n’est pas cette question qui constitue la chute et la contre chute, c’est ce qui fait la force de ce remarquable roman qui manipule le lecteur tout du long de ses 224 pages.

C’est bien d’amour fraternel dont il est question. Le fait divers qu’il aborde et ses conséquences en deviennent d’autant plus poignant.

Un roman à côté duquel il ne faut pas passer.

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Je voudrais que la nuit me prenne

Un coin isolé dans l'Aubrac.

Un trio fusionnel : un couple d'intellos bohèmes et leur fillette.

Le papa est l'instituteur du village, aimé de tous - on pense à 'La Gloire de mon père', même si l'époque n'est pas la même.

La maman est 'toute folle' (sic) : « (...) et paf, ma mère se fissurait, on ne savait pas pourquoi. Ça me mettait par terre et je me tenais à l'écart, de toute façon elle n'avait pas envie que je sois là (...). [Ma grand-mère] comparait sa fille à un plancher plein d'échardes, fallait faire attention où on mettait les pieds. Ou à une pomme de pin, elle s'ouvre, elle se ferme, elle s'ouvre, elle se ferme. Une drôle de météo. »

Et là, effroyable souvenir de 'En attendant Bojangles' (O. Bourdeaut), où l'on prétend vivre comme une fête la folie d'une mère, d'une épouse.



Puis la fillette...



Dans cet entre-soi sclérosant comportant moult descriptions de la sexualité du couple parental, une seule ouverture (tout aussi ennuyeuse) : la contemplation de la nature.



De cette auteur, j'avais beaucoup apprécié 'Les hommes meurent, les femmes vieillissent'. En attendant la parution de 'UnPur', je me suis offert ce roman paru en 2018, comme une petite gourmandise apéritive.

Je n'ai plus faim, j'ai la nausée, d'ailleurs il me reste quarante pages pour terminer, et je ne sais pas si je les lirai un jour tellement ce récit m'ennuie et me dérange.
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UnPur

Et voilà qu’Isabelle Desquelles étonne encore, après son titre Je voudrais que la nuit me prenne, publié l’an dernier… Quel talent ! Encore une fois, cependant, je trouve que la couverture ne rend pas justice au contenu de ce roman dont il faut impérativement appréhender le potentiel douloureux avant ouverture. Ce livre, très fort, n’est pas pour tout le monde, il peut énormément déranger. Benjamin, huit ans, est en effet enlevé à Rome alors qu’il y séjourne pour des vacances en compagnie de sa mère et de son frère jumeau. Le voici sous la coupe d’un homme libidineux et pédophile, qu’il surnomme le Gargouilleur. Ce dernier le force à des actes sexuels, puis l’entraîne à kidnapper en sa compagnie d’autres enfants. Devenu adolescent, Benjamin arrive enfin à s’échapper, mais ne cherche pas à retrouver sa famille. Pourquoi ? Le voici bientôt en couple avec une femme plus âgée, la veuve blonde, mère d’une fillette, Marie. Mais les pensées de Benjamin vacillent. Il lutte férocement contre son attirance croissante pour le corps de nymphette de Marie. Va-t-il succomber, ou choisir de fuir encore ? En tant que lectrice j’ai été à ce moment là partagée entre dégoût et admiration, dégoût pour cette ambiance qui rappelle évidemment le Lolita de Nabokov (auteur d’ailleurs cité en fin d’ouvrage) et admiration pour le talent d’écriture d’Isabelle Desquelles qui sait ainsi admirablement disséquer tous l’éventail des émotions ambivalentes ressenties par Benjamin. Un procès se profile en cours de narration et l’auteure en profite pour nous mener encore une fois pas le bout du nez. Serait-ce sa marque de fabrique ? Si c’est le cas, j’en redemande sans soucis. Car malgré quelques scènes insoutenables et dures, Isabelle Desquelles sait nous faire tourner les pages, presque nous faire rêver, puis nous embrouiller et nous récupérer en fin de roman, sur un fil.
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UnPur

Un livre dur sombre parfois poétique et insoutenable

Une écriture magnifique

Coup de cœur pour cette rentrée littéraire
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Je voudrais que la nuit me prenne

de 2 choses l'une, ou bien les lecteurs n'ont pas bien lu le livre (parlant d'amour, de fantaisie et de bonheur perdus uniquement), ou bien le propos de l'auteur n'a pas été compris. De ce récit poignant et déroutant, poétique et confus, émergent 2 choses, la mort qui rode sans cesse et l'attachement passionné parfois violent et sexuel des parents de la petite fille, prise à témoin de ces ébats sans aucune attention pour son jeune âge . On peut dire que son enfance est déjà bien mise à mal et malgré des instants de pour bonheur, je ne peux qu'imaginer que ses secrets, au delà de ce qui lui arrive au final, est aussi une dénonciation (en tout cas ce serait mon hypothèse) d'une enfance frappée à la fois de petits bonheurs perdus et réellement poétiques magnifiquement décrits mais aussi piétinée d'une sexualité débridée et violente des parents, et par trop précoce pour être bénéfique à une petite fille de 8 ans. Alors à quel moment véritablement tout bascule? pour moi, dès le départ! Alors si c'est le cas, c'est un roman intéressant! sinon, je ne vois pas comment on peut trouver cela "juste touchant"
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Je voudrais que la nuit me prenne

je suis un peu restée sur ma fin avec ce livre, peut être que j'en attendais trop...une fois de plus. En fait si au départ j'ai été charmée par Clémence, elle m'a rapidement ennuyée et j'ai trouvé que les répétitions s'enchainant, le personnage perdait de son authenticité tout autant que le couple des parents bohèmes dont le trait est souvent très forcé. Il y a quand même des passages éblouissants de beauté et de justesse, mais je crois, in fine, être passée totalement à coté de ce bouquin, dommage.
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UnPur

Lire Isabelle Desesquelles, c’est avoir la certitude de vivre une émotion. Profonde. Intense. De ressentir la violence de l’existence enveloppée dans la douceur d’un texte poétique. On y coule, on s’y noie, absorbée par la noirceur du monde.



Lire Isabelle Desesquelles, c’est côtoyer l’âme humaine à s'en retourner les tripes, suspendu à un récit vif et captivant, à une plume envoûtante.



On ne respire plus.



Benjamin est une victime. L’histoire est odieuse. Insoutenable. L’horreur vue par ses yeux d’enfant, vécue par sa mémoire d’adulte. L’homme est de bric et de broc, construit sur les ruines et la laideur. Que devient-on lorsqu’on nous saccage ?



Ce roman est celui de la déconstruction – d’un enfant, d’un frère, d’une mère, d’une famille. Il écrit le délitement de l’âme, la fuite - une course effrénée vers un ailleurs qui ne comble rien, le silence et la honte. Le texte est d’une grande délicatesse tout à la subtile analyse d’une humanité malmenée. Il est un souffle à reprendre comme faisait l’enfant immergé dans la baignoire, le corps, la tête, l’esprit, isolé de son bourreau. Il est un cheminement. Un réassemblage.  



Lire Isabelle Desesquelles, c’est faire battre son cœur.




Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Créatures légendaires

Parmi les créatures de la fantasy, elle est l’une des plus belles et fascinantes . C’est dans l’Antiquité grecque qu’elle apparaît pour la première fois. En Chine, elle se nomme Ki Lin, au Japon, elle est nommé Kirin. Approcher l’animal est peu aisé. D’après certains récits elle ne se laisse approcher que par une jeune fille belle et pure. Parfois l’animal va même jusqu’à dormir avec la demoiselle s’il est en confiance.

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