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Critiques de Isabelle Leymarie (15)
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Lafcadio Hearn, la passion de l'ailleurs

Enfin reçu ce jeudi 5 mars cette biographie que j'attendais avec grande curiosité. Un auteur fasciné, habité par le Japon , lu et découvert il y a fort longtemps dans deux écrits épuisés édités par le Mercure de France... J'avais été très admirative par ce parcours exceptionnel...



Grâce à Babelio et aux éditions du Jasmin que je remercie abondamment, je revisite la vie incroyable de cet écrivain- humaniste, unique en son genre... Sa culture immense, ses talents de conteur, de traducteur, etc.; ses débuts de typographe, correcteur....



Une magnifique phrase d'André Suarès nous est offerte en exergue : " On est d'où l'on veut être"



La voracité intellectuelle de Lafcadio est des plus impressionnantes... C'est un de ses traits de caractère qui le rend aussi attachant que captivant !

Il s'intéresse aux contes, légendes, aux langues ( dont le Créole, le Japonais,

traducteur émérite de la littérature française...) . Il fut également illustrateur; il dut malheureusement renoncer quelques mois plus tard, en raison de problèmes oculaires croissants. Il s'essaiera également au commerce, en ouvrant un petit restaurant avec un associé qui l'escroqua et partit avec la recette...

Notre écrivain érudit n'en est pas moins un "naïf", un homme trop confiant...envers ses congénères...



On peut dire que cet homme en dépit de ses soucis occulaires et de santé... vécut un très grand nombre d'existences aux quatre coins du monde, dont l'essentielle au Japon, sa patrie d'élection, où il se maria et fonda une famille....



Il serait très fastidieux aux lecteurs de cette chronique de lire la liste exhaustive des centres d'intérêts et talents de Lafcadio tant la liste serait longue et d'une variété inouïe !!! [ Etudes sur les insectes, Passion pour la musique africaine, les danses orientales... , la philosophie évolutionniste, Le Bouddhisme, etc. )

Chroniqueur et reporter brillant, il regimbe parfois toutefois contre la servitude que représente pour lui le journalisme, car il aimerait se consacrer exclusivement à l' "Ecriture"...Par contre, son épouse japonaise, Setsu sera une très impressionnante source d'information : "Lorsqu'elle lui narre des histoires , Hearn l'encourage à utiliser ses mots à elle plutôt que ceux de livres" (p. 145)



Lafcadio est 'un pur", qui refuse compromissions et concessions, et souvent à son détriment....



Merci à Isabelle Leymarie d'avoir remis à l'honneur cet homme de lettres polyglotte, boulimique dans ses curiosités...Un "Citoyen du monde", avant la lettre et on ressent avec grand plaisir l'admiration et sympathie de la biographe pour Lafcadio...

Je renouvelle ma gratitude à l'auteure, et suis heureuse d'avoir fait connaissance avec cette maison d'édition ainsi qu'avec cette collection à l'appellation très attractive, "Signes de vie"... Collection vivante et variée, qui comporte présentement 16 titres !

Des curiosités et envies se sont donc ajoutées !!



Une lecture des plus réjouissantes, au style plaisant et aussi tonique que la personnalité de Lafcadio...
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Lafcadio Hearn, la passion de l'ailleurs

Je remercie les Editions du Jasmin, et Masse Critique de Babelio, de m'avoir adressé Lafcadio Hearn, La passion de l'ailleurs, d'Isabelle Leymarie, pour en faire la critique.



Lafcadio Hearn, écrivain d'origine grecque et irlandaise, est surtout connu par son attachement au Japon qu'il a contribué à faire connaître à l'Occident.

Il s'y installe en 1890, à l'âge de quarante ans, prendra la nationalité japonaise et y vivra jusqu'à sa mort en 1904. C'est une période charnière : la fin du dix-neuvième siècle avec le début de l'ère Meiji en 1868 marque l'ouverture du Japon à l'extérieur après des siècles de repli.

Lafcadio Hearn a toujours eu la passion de l'ailleurs, comme l'indique Isabelle Leymarie. Né dans les îles Ioniennes, il a vécu à Dublin puis en Angleterre, où il a fait ses études. Il part pour New-York à l'âge de dix-neuf ans, puis vit à Cincinatti. Il découvre avec bonheur la Nouvelle-Orléans, puis les Antilles.

Pour vivre, Lafcadio Hearn exerce toutes sortes de petits travaux, et sa passion de l'écriture le tourne vers le journalisme : il participe à la rédaction d'une multitude de petits journaux. Plus que tout, c'est la description de la vie quotidienne, des plus humbles, qui l'intéresse - la musique et la langue créole le passionnent. Au Japon, l'écrivain recueille coutumes et légendes, histoires de fantômes, décrit avec minutie insectes et fleurs, étudie tout ce qui touche aux arts plastiques, la musique, l'artisanat, "les mettant en lumière avec sa plume magique" comme le dit le philosophe Ikutaro Nishida.

Lafcadio Hearn est le premier occidental à être admis dans le sanctuaire intérieur du temple shintoïste de Kizuki.

Ses écrits soulignent la conscience de l'impermanence - mono no aware - l'évanescence et la mélancolie des choses.

Les oeuvres de Koizumi Yankumo - le nom japonais de Lafcadio Hearn ont été traduites en japonais ; ses traducteurs ont rapporté que sa prose se prêtait parfaitement à la traduction en japonais : alors qu'il ne parlait pas parfaitement la langue, il en avait assimilé l'esprit.



Isabelle Leymarie a rédigé une biographie détaillée, complétée, pour ceux qui veulent aller plus loin, par un dossier : éléments bibliographiques, et lettres de Lafcadio Hearn. Un ouvrage intéressant, qui donne envie de poursuivre les lectures et de découvrir les oeuvres d'un écrivain singulier à l'art délicat.





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Piano Jazz : Une histoire

Merci à l’opération Masse Critique et aux Éditions du Jasmin de m’avoir permis de découvrir cette histoire du Piano Jazz !

Le voyage que nous propose l’ouvrage d’Isabelle Leymarie nous propulse à la fin du 19ème siècle avant de suivre, pas à pas, l’histoire du jazz – tant il est vrai que le piano est omniprésent dans ce genre musical. Des premières syncopes marquant la naissance du ragtime au free jazz, ce livre restitue les influences, les méandres et les bifurcations de ce genre musical dont Isabelle Leymarie montre de façon très convaincante à quel point il est à décliner au pluriel.

Après une brève introduction, le cœur de l’ouvrage se présente sous forme d’une série de chapitres consacrés aux différents genres (ragtime, blues, boogie woogie, etc.), introduits suivant un principe chronologique. Chaque chapitre offre une description des conditions d’apparition et des principales caractéristiques musicales du genre, puis de ses principaux représentants. Chaque pianiste fait l’objet d’une biographie synthétisant sa trajectoire, ses influences, ses rencontres et ses productions incontournables.

Ces chapitres sont passionnants et nous permettent de découvrir successivement (entre beaucoup d’autres) les premiers métissages à l’origine des prémisses du jazz, l’élégance de Duke Ellington, la parcimonie de Count Basie, la pratique vertigineuse d’Art Tatum, la dextérité d’Erroll Garner, la révolution du Bebop, le goût de l’asymétrie de Thelonious Monk, les expérimentations décalées de Dave Brubeck, la sensibilité de Bill Evans et le foisonnement de plus en plus rapide après les années 1950. L’histoire du jazz est aussi celle des Etats-Unis : plantations employant des esclaves, camps de bûcheron, atmosphère sulfureuse des honky tonks et des maisons closes de l’est du pays, grande migration du sud vers les autres régions, travail sur les chemins de fer, cinémas muets du début du 20ème siècle, explosion artistique de la Harlem Renaissance, racisme et ségrégation… Les biographies des pianistes, ponctuées d’anecdotes, de témoignages et des propres souvenirs de l’auteur, nous font découvrir des personnages souvent hauts en couleur, avec des destins souvent tragiques. L’ouvrage trouve un bel équilibre entre la présentation des biographies et l’explication concise de la singularité musicale de chacun. J’ai apprécié de découvrir des femmes pianistes que l’on voit moins souvent, en particulier Marie Lou Williams.

L’ensemble est complété par un aperçu des pianistes de jazz actifs au cours de la période la plus récente, plusieurs chapitres relatifs au développement du jazz dans les zones géographiques extérieures aux Etats-Unis et par un chapitre listant des citations de pianistes évoquant les différentes facettes de leur art. En annexe, on trouve un témoignage inédit sur Bill Evans, une bibliographie et un index des noms de pianistes évoqués dans l’ouvrage – outil indispensable pour se repérer dans la profusion d’informations recueillies par l’auteur.

L’ouvrage est dense, très bien documenté et informatif. Cela dit, il me semble qu’il offre plus un dictionnaire permettant de se renseigner facilement sur un(e) pianiste qu’une véritable histoire dans la mesure où les chapitres sont essentiellement articulés autour de la présentation de pianistes individuels plutôt que de façon analytique. Isabelle Leymarie donne l’impression de vouloir travailler de façon exhaustive et les pianistes qui ne sont pas présentés en détail sont même abondamment listés à la fin de chaque chapitre, libre au lecteur de faire ses recherches pour compléter ce panorama. Énormément de noms et d’informations donc, qui seront probablement difficiles à digérer pour ceux qui ne les ont pas déjà rencontrés. On aurait envie de lire une histoire sociale du jazz, ou une analyse plus centrée sur une étude transversale (ou comparée) des pratiques de chaque genre ou individu. Ce n’est pas ce que propose cette encyclopédie, qui ne me semble pas se prêter à une lecture continue de la première à la dernière page, mais plutôt à prendre comme un support permettant de découvrir l’arborescence du jazz au gré des envies ou du hasard. À découvrir avec une pile de disques ou une connexion Internet accessible : impossible de ne pas avoir envie de réécouter des pianistes qui donnent corps à l’ouvrage !
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Piano Jazz : Une histoire

Amateurs de jazz," pianoteurs" ou véritablement pianistes, aucune hésitation à avoir, il vous faut cet ouvrage dans votre bibliothèque!

Pour moi, c'est fait, et je remercie beaucoup Babelio et la masse critique, ainsi que les éditions du jasmin pour ce formidable livre.

Isabelle Leymarie nous offre dans son "piano jazz, une histoire", un livre à son image: prestigieux, complet, expert dans le domaine du jazz, intéressant, documenté.

Il s'agit plutôt de l'histoire du piano ET des pianistes de jazz; on les y rencontre tous, de Scott Joplin à Enrico Pieranunzi en passant par Oscar Peterson ou Lionel Hampton (Jonaz appréciera, ok ok..)

Elle nous fait voyager à travers les âges, les courants, les influences et les pays pour parvenir à ce qu'est le jazz aujourd'hui.

On y découvre une palette de biographies aussi complètes que plaisantes, émaillées d’anecdotes, et elle déroule ainsi le lien des influences inter-pianistes.

Un ouvrage à dévorer comme un roman , ou à picorer comme une encyclopédie
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Piano Jazz : Une histoire

Un peu foutraque, toujours généreux, l'ouvrage foisonne de noms de musiciens, de citations. Il y en a partout ! Et c'est bien ce qu'on attend de ce genre de livre initiatique. Au lecteur de puiser ci ou là ses intérêts, de se mettre en quête d'écouter tel zicos, telle musique, au détour d'une phrase captivante ou au gré du hasard. Isabelle Leymarie nous offre les clefs d'un royaume (en sol et en fa), à chacun d'y faire son monde.



Chaque chapitre est composé d'une introduction au style musical évoqué, puis, d'un paragraphe sur chaque musicien, classé tel un dictionnaire. Les entrées de ce répertoire sont gigantesques, on sent que l'auteur connaît son affaire et qu'elle cherche l'exhaustivité impossible. Pour se donner une idée de l'envergure des noms cités, l'index de fin fait près de 50 pages, c'est dire l'étendue du savoir !



Pour les curieux désireux de s'offrir l'objet, les principaux courants évoqués sont le ragtime, le new-orléanais, le blues, le boogie-woogie, le stride, le swing, le bebop, le cool jazz, le third stream, le hard bop, le soul jazz, le funk, le smooth jazz, la fusion, le New Orleans groove, le free jazz, le progressive jazz, les pianistes de Memphis, bon nombre d'électrons libres et un tour du monde du courant musical. Un outil bien utile, à l'image d'un dictionnaire, Isabelle Leymarie nous offre ni plus ni moins que le couteau-suisse du jazz !



(merci au passage à Babelio et ses opérations masse-critique pour l'offrande, c'est toujours un plaisir de recevoir ce genre d'ouvrage inattendu)
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Antonio Carlos Jobim

Bercée pendant mon enfance par la musique d’Antonio Carlos Jobim, figure majeure de la musique brésilienne, j’ai souhaité me plonger dans sa biographie, afin d’en savoir plus sur ce grand pianiste. J’y ai découvert une sorte de virtuose, amoureux de Rio et de la nature, inspiré par les oiseaux, un peu casanier, très engagé, grand solitaire qui ne peut se passer de ses amis, partagé entre le Brésil et sa célébrité internationale. Sa biographie se mêle à l’histoire du Brésil et j’ai apprécié connaître la petite histoire derrière “Garota de Ipanema”. Toutefois ma lecture a été un peu fastidieuse. Le texte est très factuel et dénué de charme. Les noms de musiciens célèbres, les reprises et adaptations des différents titres de Tom Jobim s’enchaînent ainsi que des passages plus techniques qui malheureusement ne m’étaient pas accessibles. Une lecture un peu difficile pour moi, à réserver peut-être aux spécialistes ou aux très grands fans du légendaire carioca qui souhaitent approfondir leurs connaissances.
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Piano Jazz : Une histoire

Instrument immensément populaire, (le plus sans doute, avec la guitare) le piano est l’un des instruments rois du jazz. A la fois harmonique, mélodique et percussif, il couvre le spectre entier des possibilité jazzistiques. Il était temps que soit rendu hommage à celui qui est le véhicule total de la composition et de l’improvisation.



C’est chose faite avec ce livre d’Isabelle Leymarie. Dans cet ouvrage fort bien documenté et d’un abord facile,(nul n’est besoin d’être pianiste pour le lire), Isabelle Leymarie dévoile toutes les facettes du piano jazz, de sa préhistoire lors de la période du ragtime (dont le piano est l’instrument principal) jusqu’à ses ramifications les plus actuelles, incluant free jazz, jazz fusion, electro-jazz, acid-jazz, etc…



Tous les grand maîtres de chaque période sont présents, de James P. Johnson à Brad Mehldau en passant par Bud Powell, ainsi qu’une subdivision par époque tout d’abord, ensuite par courant (swing, bop, modal, free, etc.) et également par les lieux typiques d’un style, tels que New-Orleans, Chicago, New York, Memphis, Detroit… Néanmoins, si une bonne partie du livre est consacrée, et ce n’est que justice, aux Etats-Unis, patrie de naissance du jazz, Isabelle Leymarie n’oublie pas l’Europe (Angleterre, France et Italie en particulier) ni le reste du monde. Les Antilles, le Brésil, Cuba, le Japon et bien d’autres contrées ont également voix au chapitre, et leurs pianistes vedettes aussi.



Véritable encyclopédiste du jazz, elle accorde également de la place à des pianistes pas ou peu connus du grand public, mais néanmoins importants, comme Matthew Ship, Richie Beirach ou le Français Bernard Mary. Pourtant une absence de taille à mon avis : celle de Ben Sidran, natif de Philadelphie, pianiste, chanteur, producteur, journaliste, écrivain, professeur de musicologie et responsable de nombreux albums avec Richie Cole, Woody Shaw, ou Johnny Griffin. Son style de piano et son phrasé « parlé-chanté » font merveille, interviewant Miles Davis pour la télévision ou adaptant Bob Dylan en jazz. Auteur aussi de « Black Talk, le langage du jazz et du blues ». Un oubli à réparer d’urgence. Décrivant le style et la personnalité de chacun de ces chevaliers des 88 touches, le travail d’Isabelle Leymarie suscite néanmoins l’admiration par son exhaustivité et sa précision, avec ça et là, une touche d’humour bienvenue. Une partie du livre est consacrée aux commentaires des pianistes eux-mêmes sur leur art, certains étant très (trop ?) modestes (Bill Evans), d’autres purement techniques, ou carrément philosophiques (Keith Jarrett), la palme revient pourtant à Art Tatum qui résume cet art difficile mais ô combien passionnant en une seule phrase : « Ne jouez pas du piano, laissez le piano jouer de lui même ».



On pourra regretter, et c’est mon cas, l’absence des organistes, dont certains ont également été de grands pianistes : Je pense à Jimmy Smith ou Eddy Louiss par exemple, et plus près de nous David Sancious ou le Britannique Brian Auger. Aussi d’autres musiciens étrangers à l’univers du jazz per se (« à proprement parler ») mais dont l’univers en est souvent très proche. Je pense à Stevie Wonder (dont on ne compte plus les reprises en jazz), Fats Domino, Aretha Franklin, et d’autres soulmen et soulwomen, qui pratiquent le jazz en filigrane et l’intègrent souvent dans leurs compostions. En appendice, un cadeau précieux : les réflexions de Joe La Barbera qui fut le dernier batteur de Bill Evans, sur son illustre et regretté leader, dont l’ombre plane sur une bonne partie du livre. Un index et une bibliographie complètent cet excellent ouvrage qui ravira tous les passionnés de la note bleue, surtout lorsqu’elle s’incarne en noir et blanc.
Lien : https://www.lejazzophone.com..
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Le jazz brésilien

Merci à Babelio de m'avoir permis la découverte de cet ouvrage dans le cadre de masse critique. Un titre destiné en priorité aux mélomanes avertis car il s'agit d'un essai universitaire érudit et très documenté. Si vous voulez ne rien manquer à propos du jazz brésilien ou bien parfaire votre connaissance en matière de jazz, allez-y !



N'ayez pas peur cependant, car comme c'est généralement le cas dans ce genre de publication le style est souple et fluide. Le contenu prime et donc ça se lit plutôt bien à condition de siroter à petite gorgée pour ne pas subir l'indigestion d'information.



Mon autre conseil de lecture : s'emparer de son lecteur et fournisseur de streaming favori et, casque sur les oreilles, écouter les artistes énoncés au fur et à mesure tout en constituant une playlist afin d'illustrer et retenir l'essentiel de cette lecture : la musique !
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Le jazz brésilien

Mon affinité pour la Bossa Nova s'explique en partie par le fait que, née en 1962, j'appartiens à la génération Bossa. Le 2 août de cette année-là, se rassemblent à Copacabana autour de Joao Gilberto, les bonnes fées du genre : Jobim, Vinicius de Moraes, Milton Banana. Un album grave les sons délicieux de compositions de Jobim et de Baden Powell interprétées à cette occasion, précise Isabelle Leymarie. Bien qu'à quelques milliers de kilomètres de distance, j'ose imaginer que la magie de cette musique a bercé quelques jours plus tard mes premiers instants sur la planète Terre. Son élégance, sa douceur, le soleil et la mer qu'elle évoque, l'oisiveté et la paresse qu'elle suscite, me séduisent toujours. C'est dans son aspect intimiste et minimaliste que je la préfère.



Isabelle Leymarie rappelle le contexte qui a fait émerger la Bossa Nova à partir de 1956, lors des années Kubitschek, le "président Bossa Nova". C'est toutefois au début des années 60 qu'elle connait son heure de gloire sous la dictature militaire des années de plomb, malgré toutes les difficultés que connurent alors les artistes.

La musique brésilienne, ce n'est pas seulement la bossa. L'ouvrage d'Isabelle Leymarie dresse l'inventaire des apports culturels d'une variété impressionnante qui ont préparé son émergence. La lecture est assez fastidieuse, mais l'intérêt en est indéniable. C'est tout un vocabulaire qui sera récurrent dans l'ouvrage, avec lequel le lecteur doit se familiariser. Surtout, on comprend ce que sont les racines de la musique brésilienne.

L'auteur rapporte parfois des anecdotes truculentes, comme l'histoire de la chanteuse Maria do Carmo qui devient possédée lors d'une représentation avec l'orchestre d'Abigail Moura et arrête là sa carrière. Certains précurseurs comme Johnny Alf et le saxophoniste Casé au talent indéniable semblent manquer totalement d'ambition. Ils passent ainsi à côté d'opportunités avec un détachement étonnant. Leur philosophie de la vie s'accorde en fait à l'indolence exprimée dans leur musique. Baden Powell résistera lui aussi aux propositions d'un agent qui lui promettait de faire de lui "le plus grand guitariste de tous les temps".

La musique brésilienne s'expatrie à partir des années 60. Elle connait un grand succès aux USA. Le morceau Gentle Rain, par exemple, enregistré par Luiz Bonfa sera repris des années plus tard par des chanteuses comme Stacey Kent et Diana Krall qui se l'approprient et en donnent pour l'une une version sophistiquée et pour l'autre une interprétation grave et introspective. En France, c'est Baden Powell qui se fait l'ambassadeur de la musique brésilienne. Stan Getz et Astrud Gilberto partent en tournée aux USA et en Europe avec à leur programme The girl of Ipanema. Archie Shepp se colle aussi à l'emblématique girl et offre une version quelque peu déjantée du morceau. Jobim est approché par Sinatra. La vague Bossa atteindra même le Japon.



L'ouvrage de l'érudite Isabelle Leymarie est à lire avec internet à portée de main pour l'écoute et les photos, dont il est malheureusement dépourvu. L'auteur aurait pu consacrer un chapitre à la musique brésilienne au cinéma. Le sujet mériterait à lui seul un nouvel ouvrage. Le lecteur pourra se constituer de formidables playlists. Pour ma part, je termine ma lecture sur les douces notes de Paulinho Nogueira. Son album O fino do violao Vol 2 est idéal pour conclure en toute quiétude.
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Lafcadio Hearn, la passion de l'ailleurs

Quelle vie passionnante que celle de Lafcadio HEARN (1850-1904 ) ! J'ai entendu parler très récemment de cet auteur méconnu au détour d'une chronique littéraire, où était citée la longue liste de ses écrits vantant les traditions japonaises. j'ai donc été heureuse de pouvoir me procurer cette biographie d'Isabelle LEYMARIE.

La vie de cet écrivain de santé fragile et au caractère difficile et exigeant est, à proprement parler, époustouflante ! D'origine grecque et irlandaise, il a bourlingué - toujours dans des conditions de solitude, de santé déplorable et de grande impécuniosité - entre l'Angleterre, l'Irlande, la France, les États Unis, les Caraïbes et surtout le Japon où il a trouvé travail, famille , nouvelle citoyenneté, puissance littéraire, créative et imaginative.Il a laissé un nombre considérables d'ouvrages , tournés pour l’essentiel vers la culture japonaise.

Le livre d'Isabelle LEYMARIE m'a semblé décevant, relevant plus du document que de la biographie exaltée qu'aurait mérité un tel personnage à la vie si tumultueuse et au caractère si tourmenté. . Le livre ne s'anime vraiment que dans sa seconde moitié quand Lafcadio débarque enfin au Japon. L'auteur a su montrer comme il avait enfin découvert sa terre promise.La première partie était presque ennuyeuse en dépit des souffrances, des reniements, du désespoir subis par l'écrivain, mais heureusement ma lecture a été récompensée par la seconde partie du livre où Lafcadio touche enfin du doigt la beauté et les valeurs qu'il a passé sa vie à rechercher.

A la fin du livre, l'auteur place quelques lettres personnelles de L.Hearn bien agréables à lire. Quel beau style !

Je me demandais, après cette lecture, ce qu'auraient pu faire de cette vie bouleversante des biographes aussi inspirés que Patrick Deville, Irène Frain, Jean Christophe Ruffin, ou même le grand Stefan Zweig..quand j'ai découvert que ce dernier s'était emparé de ce sujet dans son livre "Hommes et destins". Je pense bientôt compléter ma connaissance de Lafcadio HEARN, découvert grâce à Isabelle LEYMARIE (Merci donc à cette dame), en me procurant maintenant l'ouvrage de Stefan ZWEIG. Car la vie de Lafcadio HEARN le vaut bien !
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Le jazz brésilien

L’autrice nous livre ici une véritable bible sur le genre musical : de ses débuts à son expansion, en passant par les différents types de musiques qui le compose.

Bien qu’on en apprenne beaucoup dans cet ouvrage, il y a trop de noms et beaucoup de paragraphe sont des listes à la Prévert de musiciens.

Ce livre est trop massif et ne s’adresse clairement pas à des néophytes en musique. Ce livre est fait pour des gens qui ont déjà des bases en musiques et particulièrement sur le jazz pour comprendre l’ensemble des analyses et le vocabulaire qui est utilisé.

Cela est dommage car je m’attendais à quelque chose de plus accessible, pour monsieur et madame tout le monde, afin de découvrir les bases et l’histoire de ce genre musical. Il y a beaucoup de vocabulaire musical que je ne connais pas donc je ne peut pas prendre la mesure de toute l’analyse de l’autrice.

Il manque également à ce livre des images, une mise en page aérée et pour chaque partie une liste de 4 ou 5 morceaux important à écouter pour découvrir le genre musical à ce moment de l’Histoire (et donc comprendre l’évolution du son de façon concrète).

Quelque chose de plus visuel avec des schémas m’aurait plus plu.

Pour profiter pleinement du livre, il y a besoin de faire des recherches parallèles : ce livre demande beaucoup de temps pour être lu.



A la lecture du résumé du livre, je pensais en apprendre plus sur l’histoire du Brésil, le développement du jazz dans ce pays, comment il s’est inscrit dans la population, comment il a fait progresser les mentalités (ou pas)…



Je salue cependant le travail de recherche de l’auteur car il y a de nombreux détails sur les musiciens, leur concert et le décor de chacun de ces moments.

C’est une lecture qu’il faut lire sur la durée en piochant petit à petit des informations et des anecdotes sur les différents courants du genre, sur les concerts des grands musiciens, etc…



Je remercie Isabelle Leymarie, les éditions du jasmin et Babelio de m’avoir permis de découvrir cet ouvrage dans le cadre de la masse critique non fiction de février 2022.

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Antonio Carlos Jobim

Quelle joie quand j’ai reçu ce livre au format peu commun. La couverture est magnifique, bravo à Juliette Laude. Ce sont les premiers mots du quatrième de couverture qui m’ont fait choisir ce livre : « Pianiste, guitariste, flutiste, chanteur, arrangeur et surtout compositeur, Antonio Carlos Jobim … ».

Jouant moi-même de la flute, de la guitare et plus récemment du piano, j’ai eu envie de plonger dans la vie d’un autre, de découvrir cet homme dont la musique a « envahie » le monde entier. Je m’attendais à rentrer dans un monde musical, partir à la rencontre de sonorités inconnues et j’ai été très déçue.

Ce livre n’est pas une biographie. Ce livre est un livre d’érudition. Il y a tout dedans. Voire un peu trop. Et si ce n’est pas trop, les informations ne sont pas livrées au bon moment.

Je n’ai pas réussi à le lire jusqu’au bout. Je n’ai pas ressentie d’émotion à part celle liée à la frustration de ne pas arriver à dessiner le portrait de Jobim. Je me suis retrouvée comme écoutant un concert de virtuoses joué pour des virtuoses. De la technique et pas de musique.

Peut-être reprendrais-je la lecture de ce livre un jour. Peut-être pas.
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Lafcadio Hearn, la passion de l'ailleurs

Pas encore lu le livre mais passionnée depuis des années par le Japon et suivant Lafcadio Hearn pas à pas, je mets en ligne sur la chaine Youtube: LILI BÖM , quelques écrits de Lafcadio lus à voix haute pour petits et grands.


Lien : https://www.youtube.com/chan..
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Du tango au reggae

Ce livre est épuisé, mais une version révisée et très augmentée vient de paraître aux Éditions du Jasmin
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Le jazz brésilien

Hors New York, Londres, Paris, Los Angeles, il est une autre ville qui est l’une des capitales mondiales du jazz : Rio de Janeiro. La plus grande ville du Brésil est depuis des années l’un des pôles créatifs de cette musique.



A travers la biographie de quelques grands noms (Antonio Carlos Jobim, Joao Gilberto, Milton Nascimento et d’autres) ainsi qu’un portrait de quelques chanteuses et musiciennes incontournables, telles que Elis Regina ou Gal Costa, c’est toute une diaspora qui voit le jour sous la plume d’Isabelle Leymarie, passionnée de son sujet, elle-même musicienne, et déjà auteur (autrice ?) de « Piano jazz » aux mêmes éditions. Parmi le grand nombre de références, elle n’oublie pas (oh que non !) de citer les jazzmen américains ou européens qui ont aidé à diffuser le message de la chose nouvelle (bossa nova) : Stan Getz, Wayne Shorter, Charlie Byrd, et même notre ami et parfois collaborateur Baptiste Herbin. Un petit oubli à mon sens : l’omission du grand et regretté François Chassagnite qui, jusqu’à son dernier souffle défendit la musique du Brésil . (« O grande amor » sur son dernier album posthume « Bird Feathers »).

Quoiqu’il en soit, une somme qui fera date.
Lien : https://www.lejazzophone.com..
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