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La Trilogie des templiers, tome 1 : Les chevaliers du Christ de Jack Whyte
Cette première impression de grâce fluide, naturelle, avait à jamais marqué sa mémoire, parce qu’elle était unique. Tous les chevaliers étaient extrêmement forts. C’était un fait si évident que les gens n’en étaient plus conscients, car lorsque des hommes se battaient et s’entraînaient au combat pendant aussi longtemps et de manière aussi intensive que le faisaient les chevaliers, à manier quotidiennement des armes lourdes pendant des heures, ils développaient des muscles énormes, de même que la force et la détermination qui allaient de pair avec un effort prolongé. Mais ce qu’ils développaient rarement, c’était la légèreté des mouvements, la grâce et l’agilité. Prisonniers de la masse de muscles qu’étaient devenus leurs corps, les chevaliers avaient tendance à marcher d’une manière lente et inexorable, les épaules penchées vers l’avant et les genoux fléchis. C’était là une posture qui se prêtait au style de combats qu’ils connaissaient le mieux, l’affrontement armé, face à face et lame contre lame, jusqu’à ce que le meilleur gagne. Mais celui-ci était d’une race différente. Alix avait d’abord vu une forme imprécise qui se déplaçait très vite, mais, presque aussitôt, ses yeux et son esprit s’étaient ajustés à ce qu’elle voyait et elle avait remarqué les quatre silhouettes accroupies qui se tournaient en même temps, trop tard, pour poursuivre l’adversaire qui s’était jeté sur eux, se servant d’une murette comme d’un tremplin pour sauter par-dessus leurs têtes. Il avait atterri derrière eux, les genoux pliés, puis avait tourné sur lui-même avec agilité et frappé du plat de sa lame le plus proche de ses quatre adversaires avant de se tourner de nouveau et de sauter dans les airs pour saisir une traverse qui dépassait d’un toit à proximité, l’utilisant pour se remonter d’une seule main sur le rebord d’une fenêtre d’où il avait salué de la main, en riant, ses quatre compagnons pour finalement disparaître à l’intérieur du bâtiment. Toute cette scène n’avait duré que quelques instants et, lorsque Alix avait finalement pu crier au conducteur d’arrêter le carrosse, l’homme avait disparu. + Lire la suite |