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Citations de Jacques Ancet (224)


                        LAISSER DIRE


                             I
Extrait 4

Laisser le jour, laisser la nuit. Laisser le temps, laisser le fil et le gravier,
Ce qui s’approche qu’on ne voit ni n’entend. Une sorte de floraison invisible.
C’est le printemps, dit une voix. Mais non. Ça n’a ni herbe ni fleurs. C’est
  à la fois
Obscur et transparent. Un souffle sans air, un pas sans pied — va savoir.

*

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j’ai tracé des lettres, des mots, une phrase comme un fil traversant ma mémoire, remontant jusqu’à cette main solitaire crispée, entrouverte, crispée encore, pulsation lente que je sens maintenant sous mes doigts, coulée obscure, irrésistible, je plonge mon visage dans l’encre, les mots sont étincelles, lunules dansantes, filaments, fissures, sillons dans la nuit étroite, crépitement encore, suif ou résine, éclat soudain et la main s’ouvre, immobile, sur la paroi rouge, elle monte, est-ce la tienne, je vais la toucher mais le jour une fois de plus efface ton vertige,
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Celui qui parle



Celui qui parle peut-être
voit parce qu’il est dehors.
Dedans, il ne verrait rien.
Il ne voit rien, non.
Pourtant il creuse encore.
Le souffle est toujours plus court.
Les mots, où sont-ils ? Il n’y a rien.
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Le jour passe trop vite. Soudain, la montagne est cette lampe rose dont l'éclat se prolonge bien après que tout soit tombé dans l'ombre. Et même quand elle s'éteint, c'est encore une buée lactée qui touche presque les étoiles.

p.104
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Jacques Ancet
Alors marcher-écrire, ce ne serait pas seulement aller vers. Ce serait aussi fuir, en l'affrontant , ce regard de Gorgone, cette sauvagerie dont nul ne peut supporter l'éclat sinon obliquement, dans le mouvement, le passage ou à travers la fine trame d'un filtre de papier et de mots...
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La même lumière, les mêmes feuilles qui bougent
sur un fond gris bleu, le même ciel, mais non,
jamais le même, le même paysage qui
recommence dans les yeux et pas le même,
mêmes couleurs et pour les dire les mêmes mots,
un cri bref — et toujours autre chose.
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C’est un bruissement à peine.



C’est un bruissement à peine.
Une sorte de vibration fixe
venue de là-haut ou d’en bas,
on ne sait pas.

Avec un ciel de craie
et des visages noirs à contre-jour.
Et des cris soudain, des rires.

Et des phrases qui s’en vont,
qu’on n’a pas su comprendre.
Ou qu’on a mal entendues.
Qu’on a oubliées, déjà.

Seul est resté le silence
et, très loin,
comme au bord,
ce qui ne se tait pas.
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Il arrive au bout…



Il arrive au bout. Il va        tourner la page, au
sens propre,        au sens figuré aussi.       Tour-
ner, oui. Un peu de vent         pourrait l’aider.
La lumière       tremblante, le bruit du sang
ou soudain, tout près, ce rire…
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Suivre le murmure



Extrait 4

Elle dit ce qu’elle dit. Et ce qu’elle dit, c’est elle. On l’entend sans l’entendre. On plaisante, on rit, elle est là. Et quand on croit se taire, c’est elle qui parle. Elle ou lui ? Ni l’une ni l’autre. En silence elle luit. Met du clair sous les mots. Traverse le jour, veille la nuit, s’arrête dans une image : gravier laurier, un peu de vent. On la reconnaît, elle vient de loin — ou de tout près, c’est pareil.
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Sous la lampe allumée c’est une ombre
qui se répand. Impossible d’y voir ce qui vient.
La nuit s’est installée, une de plus pense-t-il
tandis qu’il cherche à comprendre tous ces mots
qu’il trouve sans le vouloir, cette encre,
toujours plus noire, où dedans est un dehors sans fin.
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Il n’y a ni drame ni déchirure…


Il n’y a ni drame ni déchirure.
On dirait dans le jour un infime
vertige. Rien ne change mais tout
vacille. ce qu’on voit, on le voit
comme s’il venait de s’absenter
et que chaque objet portait encore
une trace de ce qui s’éloigne.
Un peu de chaleur avant le froid.
Une attente qui n’attend plus rien.
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j’essaie d’être ce mystère en vous qui ne sait pas, qui en sait plus que moi, le vent s’est mis à souffler, une porte claque, vous riez, vous criez, maintenant nous marchons sur le rivage cherchant pierre blanches, coquillages, ovales laiteux et leur spirale brune, l’écume scintille, chaque vague recouvre, découvre le sable, trésors étincelants, vertige du regard, la mer est d’un bleu plombé piqué d’éclairs, le talon s’enfonce, rien d’autre que ce rythme lent de la marche, bruissement, billes dés, billes, un pas encore, et soudain, le miracle recommencé,
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La marche et l'écriture se ressemblent. Une chose obscure, impérieuse, insiste, emporte, et si l'on avance c'est pour savoir, pour la découvrir... Pas à pas, mot à mot, avancer c'est s'approcher de cet autre côté dont on sait bien pourtant qu'on ne l'atteindra pas.
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Jacques Ancet
Parfois tout s’arrête : la vitre, le chat, la tasse, la main, le jour.
Tout brille d’une brève lueur, puis s’éteint.
Et tout continue.

(Petite suite pour jours obscurs)
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Il continue à parler



Il continue à parler
mais il sait de moins en moins.
Ce qu’il voit, ce qu’il écoute,
qui vient, l’éblouit, l’aveugle,
couvre le bruit de sa voix :
un appel, un cri, un feu crépitant,
mais d’où venu ?
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La pluie



extrait 1

On ne voit plus la clôture
le chêne ni la mangeoire
aux oiseaux qui se balance.
Rien ne bouge. Sur la vitre
On voit les toits dans la brume,
les fenêtres qui s’éclairent
-un vide obscur et qui pleut.
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VOIR


II

Mêmes lieux, même lumière.
La voix à côté : on peut
la comprendre. Mais non. Une autre
parle plus près. On l’écoute.
Le silence est plus profond.

La neige comme une métaphore.
Dans les yeux, des mots se pressent.
Les énumérer ne sert à rien.
On dit quand même : bol, gel, pied.
Que voit-on qu’on ne voit pas ?
Que voit-on dans le jour bas ?
L’attente est blanche. On se serre
entre hier et demain. Ici
dans un instant de doigts froids.
Le présent est sans visage.

Le peu qu’on entend des voix
est un chemin vers ce qu’on
ne sait pas. La main se pose
sur la main. Les choses perdent
leur nom. L’heure n’est plus l’heure.
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Tard - III


MAIS C’EST PARCE QU’IL EST TARD…
Extrait 3

Trop tard aussi sur la vitre
avec le gris, le violet :
la nuit se fait dans le jour,
le jour se fait dans la nuit,
l’un ou l’autre on ne sait plus.
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La voix dans les mots comme le vent dans les graminées.
Quelque chose bouge et passe.
Qu'a-t-elle dit ? Qu'a-t-on entendu ?
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La marche et l'écriture se ressemblent
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