M’en touche une sans bouger l’autre
[remis au goût du jour en juillet 2022]
Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs.
Passer pour un inculte me convenait très bien
"Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis; c'est ce que j'ai toujours dit.
En chaque homme il y a le meilleur mais aussi le pire. Le problème c'est de cultiver le meilleur et d'éliminer le pire.
Les centaines de millions de personnes des pays les plus pauvres, qui aspirent à accéder à la prospérité par la production et par l'échange, vont s'en donner les moyens. Mais comment pourront-ils le faire sans mettre en danger l'équilibre écologique de la planète déjà menacé par le réchauffement climatique ? La solution ne réside certainement pas dans la "décroissance" ou la "croissance douce", qui sont des illusions de peuples repus et vieillissants ! Elle est dans l'invention d'un modèle de production et de croissance : rien moins qu'une nouvelle révolution industrielle qui sera celle de l'après-pétrole.
Passer pour inculte me convenait très bien et, loin de chercher à démentir cette réputation qu'on m'avait faite dans certains milieux, je m'amusais plutôt à l'entretenir en affirmant que je n'aimais que les westerns et la musique militaire.
J'aborde cette question à Halifax (G7) pour tenter de faire prendre conscience, en particulier au gouvernement américain, qu'on ne peut à la fois se vouloir la puissance dominante et se replier sur soi-même en négligeant les devoirs de la plus élémentaire solidarité.
S'agissant du G7 lui-même, c'est l'utilité de ce genre de sommet, tel qu'il fonctionne, qui me paraît devoir être remis en cause. Je trouve choquant, pour tout dire vis-à-vis des pays - notamment du Sud - qui n'y sont pas même représentés, que ce qui était conçu au départ comme une réunion de concertation informelle entre chefs d'états et de gouvernements ai fini par s'ériger en une sorte de directoire mondial.
Les Français sont toujours désireux et même impatients de voir se réaliser de grandes réformes, mais spontanément allergiques à celles qui menacent de bousculer de près ou de loin leur confort ou leurs intérêts.
S'agissant des dépenses liées en particulier à l'assurance vieillesse , est-il juste d'exonérer les régimes spéciaux (fonctionnaires, mines, EDF, SNCF ...) des efforts déjà demandés aux salariés du régime général ?
Il faut voter avec son intelligence et non avec ses tripes.
(Le Monde, 20 mai 1984)
L'ennemi n'est pas le capitalisme et ce n'est pas d'avantage le socialisme, c'est le gigantisme, aussi bien celui des monopoles dits privés que celui des économies étatistes tentaculaires et bureaucratisées. Il ne faut condamner ni le libéralisme, ni le socialisme, car tous deux ont représenté des étapes de la pensée et de la vie, mais l'un et l'autre doivent être aujourd'hui dépassés et surtout il importe de surmonter leur antagonisme systématique et les conflits passionnés qu'il provoque. Tel est le rôle que le général de Gaulle a désigné à la société de participation. Inventer les mécanismes qui permettent cette prise de parole et cette prise de pouvoir, corriger la démesure des structures actuelles, aussi bien celles de vieille "mégalopole" que celle de l'entreprise déshumanisée et hypertrophiée à l'échelle du trust international, construire aussi bien pour le citoyen que pour le producteur la véritable démocratie, celle que Léon Blum évoquait dans A l'échelle humaine, celle où l 'homme demeure le principe et la mesure à la fois pour l'univers qu'il construit et pour la vie qu'il compose, telle est l'ambition qu'il faut traduire en actes. L'enjeu mérite que chacun se décide à agir.
(Revue des deux mondes, octobre 1976)
Il ne faut pas pleurer sur le lait renversé.
Il câline les coléoptères.
[pour fustiger ceux qui compliquent tout]
Etre dans le vent, c'est un peu avoir un destin de feuille morte.
Je n'ai donné ni dans le hula-hoop, ni dans le scoubidou.
La volaille qui crie le plus fort est celle dont on arrache les plumes.
Les Japonais sont peu sensibles au tam-tam de guerre façon gauloise.
Il y avait chez lui un côté bulle de savon.
[à propos de Pierre Mendès France]