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Citations de Jacques Lecomte (128)


Un moment délicat du processus de résilience, en particulier chez les ex-enfants maltraités, se présente précisément à la mort des parents. Certains le vivent dans l'indifférence, mais c'est plutôt rare. Pour d'autres, il s'agit d'une délivrance longtemps attendue, pour d'autres encore, une réelle tristesse car une relation nouvelle d'affection s'était créée au fils des ans, malgré le passé. Mais il semble que pour la plupart, c'est le regret de ne pas avoir pu nouer des liens et de ne pas avoir entendu une parole de regret qui prédomine. Et quand vient l'heure de la mort du parent qui n'a jamais reconnu la moindre parcelle de torts, tout espoir disparaît. Le parent décédé continue alors à vivre encore des années dans la tête de l'individu. La mort met fin à la vie, mais pas nécessairement à la dépendance. L'ex-enfant maltraité va devoir vivre avec ce goût amer qui lui reste. Certains l'assument bien, d'autres non, considérant parfois que l'absence de cette parole de regret continue à peser plus douloureusement dans leur vie que la maltraitance elle-même.
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Quel niveau de souffrance un enfant doit-il avoir subi pour que l'on puisse parler de résilience? Les essais et les autobiographies sur la résilience sont pleins d'histoires d'orphelins, d'enfants incestés ou gravement maltraités, etc. Mais qu'en est-il des situations moins lourdes, de ces enfants qui n'ont apparemment manqué de rien... sinon de vraie tendresse, c'est-à-dire de l'essentiel? Or le manque d'amour fait encore plus de mal que les coups.
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La personne blessée est souvent méfiante; il faut du temps pour (re)créer la confiance, pour "apprivoiser" l'enfant qui n'a pas été habitué à l'amour.
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La résilience existe probablement depuis que la souffrance humaine est apparue sur terre, les tuteurs de résilience également. Ceux-ci le sont généralement sans le savoir et n'ont pas suivi de formation pour le devenir.
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L'enfant et l'adolescent en difficulté ont non seulement besoin d'amour, mais aussi de cadre structurant. Une erreur fondamentale serait de penser que le fait de tisser des liens est incompatible avec celui de poser des règles. Or ces deux attitudes sont complémentaires. C'est pourquoi les tuteurs de résilience savent généralement jouer sur les deux registres du lien et de la loi.
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Un gamin orphelin, sans valeur à ses propres yeux, se met soudain à travailler quand un maître d'école porte un regard affectueux sur lui, ce qui change définitivement sa vie.
Une petite fille incestée trouve refuge auprès de brebis, qui lui offrent un peu de leur douceur, lorsque la situation à la maison devient insupportable. Aujourd'hui, elle consacre une part importante de son énergie à accompagner les personnes abusées sexuellement dans leur enfance.
Un garçon de 12 ans observe son beau-père frapper sa mère et décide alors de ne jamais faire la même chose lorsqu'il sera adulte. Il est devenu un tendre compagnon et un père aimant.
Qui pourrait deviner, en les côtoyant aujourd'hui, qu'ils ont vraiment subi des moments particulièrement douloureux?
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On ne guérit jamais complètement des blessures d'enfance, dit-on souvent. Certes. Mais avec les années, la douleur s'apaise, la cicatrice se referme tant bien que mal et il arrive même fréquemment que le sujet retire des enseignements positifs de son passé. Avoir souffert ne nous condamne pas à un destin du malheur.
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De Waal [psychologue-primatologue] tire de ses observations des conclusions bien différentes de celles de Dart, Ardrey ou Lorenz. Selon lui, "l'empathie fait partie intégrante de notre évolution. Elle en est non pas une caractéristique récente, mais une capacité innée vieille comme le monde. (...) L'ancienneté de l'empathie dans l'évolution m'inspire un immense optimisme. Elle en fait un trait robuste qui se développera chez quasiment tous les êtres humains, sur lequel la société peut compter et qu'elle est en mesure d'encourager et de cultiver. C'est un universel humain".
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Derrida nous dit que l'impardonnable est la seule chose à pardonner, mais il me semble que le pardon concerne des personnes plutôt que des actes. Un élément essentiel du pardon est précisément la dissociation faite entre le coupable et la faute commise. Il est possible de condamner l'acte tout en pardonnant son auteur. Inversement, si le coupable est réduit à sa faute, alors tout pardon est impossible. Or toute personne est pardonnable, même celle qui a pu faire les pires choses ; en revanche, il y a des actes inexcusables, qu'aucune rationalisation humaine ne peut justifier. Il faut donc bien distinguer les personnes (toutes pardonnables) et leurs actes (certains excusables).
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Des travaux de psychologie ont montré que nous sommes perçus comme plus intelligent quand nous tenons des propos négatifs plutôt que positifs, même si la teneur des affirmations est d'égale qualité. Autrement dit, en étant optimiste, on risque de paraître un peu niais.
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Dans un texte de réflexion sur l'impact des récentes connaissances en neurobiologie sur la société, Marco Iacoboni déclare que les vingt ans de recherches qu'il a menées dans ce domaine l'ont amené à la conclusion que les humains sont "programmés pour l'empathie". Mais alors, se demande Iacoboni, pourquoi notre monde est-il si rempli d'atrocités ? Selon lui, la réponse vient de ce que ces mécanismes cérébraux de l'empathie fonctionnent à un niveau automatique, qui ne fait pas appel à la réflexion, tandis que nos sociétés sont construites sur la base de réflexions explicites. Ces deux approches se croisent rarement. Mais l'espoir reste permis selon lui. [...] "Mon optimisme, écrit-il, est que ce niveau explicite de compréhension de notre nature empathique dissoudra un jour les systèmes massifs de croyance qui dominent nos sociétés et menacent de nous détruire."
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L'expérience de Mandela montre bien que le pardon n'est pas une expression de faiblesse, mais au contraire la manifestation d'une véritable force morale.
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Deux sociologues ayant étudié l'expérience vécue au Chambon-en-Lignon sont arrivés à la conclusion que la bonté pourrait être plus ordinaire que nous ne l'affirmons habituellement : "Peut-être nous trompons-nous dans notre tendance à croire que la bonté est l'apanage des héros et des saints, écrivent-ils. (...) Ceux qui ont refusé d'obéir aux ordres des autorités et ont aidé des personnes persécutées n'étaient ni des saints ni des héros. Leur bonté était celle d'hommes et de femmes ordinaires qui ont été sensibles au besoin d'aide des victimes."
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Les connaissances scientifiques actuelles amènent à considérer que ce n'est pas la violence qui est fondamentale dans notre espèce, mais la bonté. Le goût pour la violence n'existe que par défaut, comme réponse à un manque existentiel (dont les sources peuvent être très diverses)...
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... la bonté est une aptitude générale de l'individu, reposant sur une considération positive d'autrui et sur une propension à l'empathie et qui s'exprime sous forme d'actes altruistes.
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La cruauté nous révolte et nous serions choqués d'apprendre que cela ne produit pas les mêmes réactions chez d'autres. Cela vient de ce qu'il y a au plus profond de nous quelque chose qui réagit positivement à la bonté humaine et qui s'indigne de la violence.
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S'il a manqué d'un modèle parental affectueux, l'enfant résilient devenu parent a généralement de la difficulté à trouver la "bonne" attitude avec ses enfants. C'est particulièrement le cas pour les ex-maltraités. Mais les problèmes se situent rarement là où on le pense généralement. En effet, contrairement à une opinion largement répandue, la plupart des personnes maltraitées dans leur enfance ne maltraitent pas leurs propres enfants, une fois devenues adultes.
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... les neurones miroirs ne sont pas des entités fixes immuables. Ils peuvent se développer en fonction du contexte. Ainsi, notre cerveau est prédisposé à l'empathie, mais cela n'est pas suffisant pour agir avec bonté. Le choix personnel de l'individu, éventuellement soutenu par un contexte social favorable est également nécessaire.
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Plus fondamentalement, les partisans de l'égoïsme psychologique font une erreur logique dont l'évidence saute aux yeux. Constatant que nos actes altruistes sont généralement suivis par de la satisfaction, ils en déduisent que l'objectif caché de toute action altruiste est de procurer du plaisir à son auteur. C'est comme si l'on affirmait que, puisqu'un paquebot consomme du combustible lors d'une croisière, l'objectif de tout voyage est de consommer du combustible. En réalité, la plupart des gens ne font pas cela pour en tirer satisfaction, mais par empathie ou par conviction morale. Il est normal qu'ils éprouvent ensuite de la satisfaction en constatant le bienfait procuré.
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... les victimes elles-mêmes peuvent devenir sources de bonté pour autrui. Au lieu de s'enfermer dans le cercle infernal de la vengeance, elles s'ouvrent à la spirale de la bienveillance, voire du pardon.
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