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Critiques de Jacques Soustelle (13)
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La vie quotidienne : Les Aztèques à la veille d..

Les Aztèques n’ont d’abord été qu’une simple tribu nomade de chasseurs et de guerriers venus du nord. Installés au milieu des marécages et des eaux d’une lagune, ils allaient bientôt créer un empire et une civilisation qui au moment de la conquête était encore dans son essor. Si on garde des Aztèques une image de cruauté due à leur pratique rituelle du sacrifice humain et de la guerre sacrée, c’est oublier bien des aspects de leur quotidien. Ils étaient parfois très organisés et raffinés, suscitant l’admiration des chroniqueurs espagnols. Mexico a parfois été comparée à Venise à cause de ses canaux et de ses palais, et ses pyramides consacrées à la lune ou au soleil ne pouvaient qu’impressionner. Ils étaient aussi les adeptes d’un jeu de paume, des fêtes et des arts. Mais la conquête a été impitoyable, détruisant une grande partie des monuments et des manuscrits, soumettant tout un peuple à des impératifs qui n’étaient pas les leurs. Dans ce livre devenu un classique, Jacques Soustelle leur rend un hommage passionné, alliant la rigueur de l’historien au talent de l’écrivain qui sait donner d’une civilisation qu’il a étudiée avec minutie des tableaux vivants.
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Les quatre soleils

Bien difficile de rédiger une note de lecture pour ce livre qui n’est pas du tout ce que j’attendais. Je l’ai commencé en espérant comprendre un peu mieux les sociétés indiennes du passé et du présent au Mexique, sociétés que Jacques Soustelle, ethnologue aujourd’hui un peu oublié, a étudiées pendant une grande partie de sa vie. En réalité, il s’agit plutôt, de l’aveu même de l’auteur, d’un livre de souvenirs et de méditations que d’une monographie sur un groupe culturel ou un autre.

Passant en revue les différentes cultures auprès desquelles il a travaillé, Jacques Soustelle en révèle, avec une plume littéraire qui nous guide d’une main sûre le long de sa pensée lorsque l’on croirait se perdre, les faits saillants qui l’ont amené à développer sa propre conception de l’ethnologie. Il passe plus de temps à critiquer des théories ethnologiques (en particulier les tentatives de classification et de comparaison) qu’à proposer des alternatives, car selon lui, l’ethnologie est une science bien trop jeune pour élaborer une théorie globale.

Il propose cependant une vision qui pour moi est assez nouvelle et originale, et qui lui a été inspirée par le cas d’école que représente l’évolution des cultures et des civilisations sur le continent sud-américain avant et après la Conquista, une vision qui introduit deux nouvelles dimensions à l’étude ethnographique : on s’éloigne de l’étude en deux dimensions des monographies ethnologiques, les deux dimensions de la photo scientifique ou de la feuille de papier sur laquelle est écrite la thèse, pour introduire une troisième et une quatrième dimension. Celle du temps d’abord qui bat en brèche la notion des cultures « primitives », en plaidant pour la prise en compte de la formation d’une société et de l’évolution de ses structures. Les Lacandons et le relâchement de leurs règles matrimoniales en sont un exemple. Celle de la distance ensuite, avec la circulation de traditions et de concepts entre des sociétés que l’on considère souvent comme « pures », fonctionnant en vase clos et exemptes de toute contamination externe. La diffusion des sacrifices humains depuis la civilisation aztèque vers toutes ses voisines et jusqu’à la civilisation yucatèque (plus connue comme civilisation maya post-classique) après le Xème siècle de notre ère est là tout à fait parlante.

De nombreux autres aspects des travaux de Jacques Soustelle sont abordés, toujours pour appuyer sa construction d’une vision dynamique (dans le temps et dans l’espace) des cultures et de la science qui les étudie, l’ethnologie. Il est bien sûr aussi question de l’affrontement des civilisations avec la Conquista, et comment la civilisation Mexica (plus communément appelée aztèque) et les cultures alentour ont réagi pour aboutir à la synthèse particulière que l’on connait aujourd’hui.

Enfin, le livre se finit sur une note plus philosophique, sur le sens de l’histoire des civilisations et des cultures, sur le sens de la vie des hommes qui constituent ces cultures, et sur le sens du métier d’ethnologue. Une pensée qui m’a parue très proche de la philosophie de l’absurde développée par Camus, ce à quoi je ne peux rester insensible.



Jacques Soustelle est aujourd’hui peu connu, probablement en partie du fait de ses engagements politiques sans compromission et contestables durant les évènements qui ont précédé l’indépendance de l’Algérie, mais ce livre n’a rien à voir avec cela (même si je me suis demandé à un moment comment il réconciliait sa vision de l’ethnologie et sa prise de position en faveur de l’Algérie française, probablement par sa volonté d’enrayer le déclin de la civilisation européenne qu’il prophétise probablement à juste titre), et je pense qu’il est important de pouvoir dissocier l’appréciation de l’œuvre d’un auteur de l’auteur lui-même.

Je conclurai donc en disant que j’ai trouvé ce livre très stimulant, me faisant voir l’ethnologie, une science qui m’intéresse mais que je connais mal, de façon plus dynamique et plus riche. Je n’ai pas toujours été convaincue par des arguments qui m’ont paru à certains endroits plus faibles qu’à d’autres (comme sur l’apport de l’ethnologie pour mieux vivre notre société), mais je ressors de ce livre avec une pensée plus riche, plus étoffée, et, si je ne m’attendais pas à cela au début, j’ai pris un plaisir tout intellectuel d’un bout à l’autre de cette lecture.
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Les Maya

Jacques Soustelle nous fait partager son émotion et son émerveillement face à une civilisation, qui s’est essentiellement développée au cours du premier millénaire de notre ère et dont on a peu à peu découvert les vestiges, le plus souvent enfouis sous l’épaisse végétation de forêts tropicales, certaines cités autrefois prestigieuses ayant été abandonnées après un inexorable déclin. Les inscriptions retrouvées sur les stèles, les glyphes composant les bas-reliefs sont longtemps restés des énigmes. Il fallut donc le travail patient et passionné de nombreux chercheurs, et parfois d’infatigables voyageurs, pour tenter d’approcher une culture qui disposait déjà de plusieurs calendriers, dont l’un était sacré, d’un système d’écriture et de numérotation, d’une cosmogonie complexe avec ses divinités célestes ou souterraines, ses cycles de destruction et de création et qui nous laissa à côté d’impressionnantes constructions monumentales telles que les pyramides, les temples et les palais, d’innombrables œuvres d’art, qui accompagnaient parfois les défunts, tels que les statues, les vases, les figurines, les bijoux d’obsidienne ou de jade, etc. Le livre est aussi accompagné d’indispensables illustrations, lesquelles rendent également compte d’une civilisation qui fut, dans un cadre déjà exubérant, des plus riche et colorée.
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Les Olmèques

Ce n’est que dans la seconde moitié du 19éme siècle qu’on découvrit, en défrichant la jungle, l’une des têtes colossales, au visage adipeux, caractéristique du style Olmèque, un peuple qui créa la première grande civilisation de Mésoamérique – à partir du second millénaire avant J.C. – et qui semble avoir disparu brutalement quelques siècles plus tard. Si les Olmèques ont eu un rudiment d’écriture, c’est seulement par les objets qui ont résisté au temps que nous les connaissons, bien imparfaitement, aujourd’hui, grâce donc au travail des archéologues. Les Olmèques modelaient l’argile, travaillait la pierre : le basalte, le jade, la serpentine, l’obsidienne… Sur le site de La Venta, une île entourée de marécages, un site cérémoniel a été exhumé avec la plus ancienne pyramide du Mexique, à côté d’autels, de tombes, d’offrandes multiples. Certains motifs sont récurrents : des figures humaines avec des gueules de jaguar, les lèvres retroussées et les sourcils en flammes, ou de serpent ou bien encore avec des masques d’oiseau. Ces figures renvoyaient sûrement à des divinités. Jacques Soustelle nous fait donc découvrir, avec autant de rigueur que de passion, un peuple encore énigmatique, lequel eut une influence très forte sur les civilisations postérieures, telles que les Mayas, avec lesquels on les avait d’abord confondus.
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Les quatre soleils

Ce livre d’un ethnologue un peu oublié est écrit avec un style qui se lit très agréablement. Comme l’indique le sous-titre : « Souvenirs et réflexions d’un ethnologue au Mexique », Jacques Soustelle raconte son terrain de trente-cinq ans de recherche au Mexique. Il partage son expérience personnelle, avec sa culture étendue pour mettre dans une perspective ethnohistorique les Indiens du Mexique : Otomis, Lacandons et Aztèques qu’il a bien étudiés.

Il s’interroge sur l’avenir des civilisations. Cette réflexion philosophique, parue à la fin du XXe siècle, demeure d’actualité, à l’heure où les Indiens disparaissent dans la mondialisation et l’exploitation de leurs territoires.

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La vie quotidienne : Les Aztèques à la veille d..

Le nom de Jacques Soustelle est plus connu par ses engagements politiques erratiques et sulfureux que par sa carrière d'ethnologue ,il est pourtant un spécialiste compétent et reconnu des grandes civilisations amérindiennes (Mayas et Aztèques).Le présent ouvrage de lecture aisée apporte une foule de renseignements sur la vie dans la civilisation aztèque avant que les Espagnols ne la détruisent . Sur le même sujet un très beau livre de Le Clezio.
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La vie quotidienne : Les Aztèques à la veille d..

Bien souvent, l'image que l'on a des aztèques, ce sont celles des sacrifices humains. Or, ceux-ci restent rares dans cette civilisation. S'il est vrai que la société aztèque accordait une importance prépondérante aux cérémonies de tout genre, ce n'en est pas moins un peuple très organisé économiquement, administrativement et socialement. Ce livre est là pour nous le rappeler. Je vous le conseille donc vivement si vous souhaitez ouvrir votre horizon de connaissances historiques vers d'autres peuples.
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Mexique, terre indienne

« Ceci est un livre d’impressions plutôt que de réflexions. »



Dans les années 1930, Jacques SOUSTELLE, célèbre ethnologue, fait suivre au lecteur son voyage/mission dans le Mexique indien à la recherche des otomis.



Je ne suis pas férue des récits de voyage, qui me font toujours pensé à d’interminables séances diapos qui ne passionnent que ceux qui ont pris les photos. Mais j’avoue qu’au fil des pages, je me suis laissée portée par ce récit, qui m’a fait parfois sourire (par exemple, les démêlées avec les coyotes, personnages servant d’intermédiaires entre le public et l’administration…).

Les développements sur l’enfer de l’acajou ne m’ont pas laissés insensible : la vie est un éternel recommencement, l’acajou sera remplacé par les bois africains, même si le Mexique a payé un lourd tribut en hommes et en forêt.

Que dire du caciquisme et de l’unique fonction de l’agent municipal qui consiste à fournir du « tord – boyau » aux indiens ?



La situation et les populations ont-elles tant changé depuis les années 1930 ?

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L'Art du Mexique ancien

J'ai emprunté ce livre dans une bibliothèque il y a de nombreuses années et j'en ai encore un excellent souvenir, c'était un très gros livre avec une jacquette bleue reprenant une photo d'un masque ou d'une statue. Le genre de livre que je refeuilleterai avec plaisir.
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Histoire vécue de la Résistance, tome 3 : D'Alg..

L'Histoire de la France Libre par un des plus proches collaborateurs du général De Gaulle.

C'est passionnant !

Jacques Soustelle décrit parfaitement les luttes de la France Libre pour libérer la France, mais aussi les luttes d'arrière-plan pour que Roosevelt ne mette pas le pays sous tutelle après la libération, pour que le général Giraud abandonne ses prétentions au pouvoir délégué par les américains et cesse de jouer contre la France Libre.

Et surtout la lutte contre les communistes dont le plan (soutenu, voire inspiré, par Staline), après avoir noyauté la plus grande partie des organismes de la résistance interne est de prendre le pouvoir et qui n'hésite jamais à diffamer et trahir pour arriver à ses fins.
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Histoire vécue de la Résistance, tome 2 : De Lo..

La France Libre vécue au plus prés du général De Gaulle .

Jacques Soustelle, membre du Comité national français de Londres (Gouvernement de la France libre, puis de la France combattante), où il assume le Commissariat national à l'information en 1942, narre et révèle dans leurs moindres détails les actions du Comité National et celles des "alliés" de la France.

Alliés qui se battent pour libérer l'Europe mais avec des idées bien arrêtées sur ce que celle-ci doit devenir:

Churchill, premier à reconnaître De Gaulle et la France Libre, mettra toujours tout en œuvre pour défendre l'Empire Britannique, fusse au détriment de la France Libre.

Staline n'a qu'une idée en tête, constituer un nouvel empire soviétique à l'ouest de la Russie.

Roosevelt a toujours cherché à évincer la France Libre dont la résolution à faire renaître la France dans tous ses territoires d'avant 1940 gênait son anticolonialisme de façade. Il voulait imposer un "protectorat" américain sur les colonies françaises et mettre la France métropolitaine sous tutelle américaine. Il affecta sans discontinuer de soutenir le régime de Vichy, allant jusqu’à nommer l'amiral Darlan, successeur désigné du maréchal Pétain, chef du Gouvernement de l'Afrique du Nord libérée, puis, près l'assassinat de celui-ci, le général Giraud loyal jusqu'à la bêtise au maréchal.



Un récit passionnant qui éclaire nombre de points obscurs de cette période troublée.
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La vie quotidienne : Les Aztèques à la veille d..

Oeuvre plutôt descriptives et légèrement dithyrambique envers les Aztèques.



En plus des 18 mois des années de 165, chacun des 20 jours du mois avaient un nom propre:

1. Cipactli: crocodile (ou monstre aquatique)

2. Eecatl: vent

3. Calli: maison

4. Cuetzpalin: lézard

5. Coatl: serpent

6. Miquiztli: mort

7. Mazatl: chevreuil

8. Tochtli: lapin

9. Atl: eau

10. Itzcuintli: chien

11. Ozomatli: singe

12. Malinalli: herbe (morte) (foin?)

13. Acatl: roseau

14. Ocelotl: jaguar

15. Quauhtli: aigle

16. Cozcaquauhtli: vautour

17. Ollin: mouvement ou tremblement de terre (les petits tremblements de terre sont chaque année assez nombreux au Mexique)

18. Tecpatl: silex

19. Quiauitl: pluie

20. Xochitl: fleur



De plus, le jour de naissance de l’enfant, on utilisait souvent le nom du jour comme prénom, associé à un autre surnom. Ces noms démontrent les éléments essentiels dans la culture aztèque.



Le livre a tout de même été édité en 1955 et, n’aurait-il traîné chez moi, j’aurais lu un truc plus à jour…car depuis, bien des découvertes et compréhensions de cette fabuleuse culture nous ont été révélées.
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La vie quotidienne : Les Aztèques à la veille d..

Une immersion dans la culture aztèque précolombienne. L'auteur balaie les fondements historiques, sociaux, religieux et artistiques de cette civilisation, levant les préjugés dont elle est souvent l'objet. Le style travaillé et entrainant m'a donné envie d'approfondir, je recommande donc.






Lien : https://www.babelio.com/livr..
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