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Citations de Jake Lamar (31)


L'orchestre se lança dans un morceau que Viper ne reconnut pas.Et tout de suite il fut sidéré.Médusé.Il n'avait jamais rien entendu qui ressemble à ce style de jeu.Dextérité.Rapidité.Modernité.
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"Mais Viper, dit-elle, ce ne sont pas des vœux, ce sont des regrets.
- Quelle différence? dit Viper. Bonne nuit, Nica"
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Clyde « The Viper » Morton sortait juste de chez Gentleman Jack, un soir, quand un Blanc baraqué en costard miteux piqua droit sur lui. Il avait le teint rougeaud et le visage semé de taches de rousseur. Deux flics en uniforme suivaient dans son sillage. Il exhiba sa plaque.

« Inspecteur Red Carney, police de New York. »

Et sur cette introduction, là, devant tous les Noirs qui se pressaient sur la fière et tapageuse Septième Avenue, Red Carney mit un gnon en pleine face à Viper.

« Les mains contre le mur, négro ! hurla Carney. Vous deux, fouillez-le. Videz-lui les poches.

-Qu’est-ce qui se passe, bordel ? » lança Viper, sentant sa bouche s’emplir du sang de sa lèvre fendue.

« Ferme ta putain de gueule, négro ! » Une foule commença à se former. « Circulez, vous autres, aboya Carney. Circulez.

-Vous me faites pas peur « , dit Viper comme l’un des flics en uniforme commençait à le fouiller.

« Ah non ? Eh ben on va voir à changer ça ! » retorqua Carney, sur quoi il décocha un direct à l’estomac à Viper qui s’effondra aussitôt sur le trottoir, le souffle coupé.

« Je te colle au trou. Mettez-moi ce type dans le véhicule, messieurs. »

Au poste, les flics jetèrent Viper en cellule avec tant de violence qu’il se cogna la tête contre le mur et perdit connaissance. Il revint à lui tôt le lendemain matin. Deux flics le tirèrent de sa couchette, le traînèrent tout le long d’un couloir puis dans un petit bureau quelconque et l’assirent sur une chaise métallique. Il avait les tempes battantes. En face de lui, de l’autre côté du bureau métallique, était assis le jeune flic aux taches de rousseur.

« Bonjour Viper, lança Red Carney d’un ton presque amical. Ouille, tu as la gueule en bouillie. Désolé, mais il fallait ça. Et on était obligés de faire ça en public. Je couvre Mr O dans la petite affaire que vous tenez au salon de coiffure. Tu ne le sais pas encore mais je vais être le meilleur allié que tu auras jamais."
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-Tu vois ? dit Viper. Tu es plus intelligent que je l’étais à ton âge. Ce que tu as fait ce matin à Sticks Anderson… impressionnant. Avant la tombée de la nuit, tout le monde à Harlem aura entendu parler de toi. Et les gens te craindront avant même de t’avoir rencontré.

-Du moment que vous êtes content, Mr Viper. Pour moi, c’est tout ce qui compte.

-Ne perds pas de vue que, pour Machiavel, le mieux était d’être aimé et craint. Maintenant que tu as démontré qu’il fallait te craindre, je te conseille de faire un peu de charme à droite à gauche quand tu rencontreras les gens. »

Country répondit, souriant de toutes ses dents du bonheur : « Oui, m’sieur, ça je sais faire.

-C’est bien ce que je pensais. »
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Fais pas comme moi, Clyde. Tu pourrais être le prochain Louis Armstrong. Mais il faut que tu ailles à New York. À Harlem. C’est là que ça se passe, le jazz, Clyde.
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Le Diable a peur de moi. Il a peur de m’affronter en face-à-face. Mais il sait que j’arrive.
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On lui fait comprendre qu’il vaut mieux oublier son rêve. L’oublier dans les fumées de la marijuana… qui lui ouvre des horizons.
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Bon sang, j'adore la musique noir. C'est ton peuple qui chante l'histoire du mien. L'histoire de nos deux peuples. Le drame dans ce pays c'est que vous, les noirs, vous n'avez pas accès au capital. C'est pour ça que ça me plaît d'investir à Harlem, d'investir dans les Noirs. Les noirs et les Juifs. Ensemble, on peut faire de grandes choses dans cette ville.
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Haarlem. Avec deux a. C’était Mr O qui avait appris au jeune Clyde Morton comment s’écrivait initialement ce nom. New York était alors un territoire tribal, avait expliqué Mr O à Clyde avant qu’il acquière sa renommée de Viper.

Les prairies du nord de Manhattan avaient initialement été peuplées par des tribus indigènes algonquines. Au dix-septième siècle, des tribus néerlandaises arrivèrent, s’emparèrent du territoire et donnèrent à la région le nom d’une ville des Pays-Bas.

Elle resta principalement agricole jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle, quand des tribus d’aristocrates new-yorkais blancs, d’origine majoritairement britannique et protestante, se mirent à construire des demeures dans la campagne pour échapper au surpeuplement de Lower Manhattan.

Des courses de chevaux se tenaient sur la petite route qu’était alors Harlem Lane. Des messieurs en chapeaux hauts-de-forme et des dames à ombrelles s’assemblaient le dimanche sur les rives de la Harlem River pour regarder les défilés nautiques. Puis vinrent les tribus juives et l’urbanisation galopante, la construction d’enfilades d’immeubles et de maisons jumelles.

Au début du vingtième siècle, les tribus italiennes firent main basse sur Harlem. Little Italy, la « Petite Italie », s’implanta tout au nord avant d’être recréée à Lower Manhattan.

Vint ensuite la grande migration des Noirs fuyant le Sud profond, dont Clyde Morton faisait partie.

Des tribus latino-américaines arrivèrent ensuite et s’installèrent à l’est, dans ce qu’on appellerait alors Spanish Harlem.

Mais Viper Morton, lui, estimait que le vrai cœur de Harlem, le cœur battant du quartier, était noir.
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Les commerçants blancs te craignent vu les corrections que tu leur a foutues en toute impunité. Les noirs t'adorent pour les mêmes raisons. Et ils te craignent aussi. Tous les dealers, ils sont noirs. Ils se disent que si tu peux cogner sur des blancs sans avoir d'ennuis, tu serais encore plus dur avec ceux du même peuple que toi.
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On lui fait comprendre qu’il vaut mieux oublier son rêve. L’oublier dans les fumées de la marijuana… qui lui ouvre des horizons.
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J’eus un frisson dans le dos, en haut de mon échelle, en découvrant, stupéfait, le canon d’un pistolet pointé droit sur l’objectif d’un appareil photo, droit sur le lecteur. Le canon était aussi menaçant que le regard de l’homme qui le braquait sur vous. Ils étaient énormes, ces yeux, qui semblaient surgir de ce visage sombre, et ce visage était si sombre et ces yeux tellement immenses, avec tout ce blanc autour de ses pupilles noires qu’on aurait presque dit une vieille caricature raciste. Le problème, c’est que cet histrion de bande dessinée avait contracté une psychose de guérilla. Il n’y avait aucune trace de stupidité ni de volonté de plaire, dans ces yeux globuleux. On y lisait au contraire une intelligence débordante, une ferveur ardente.
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Leur optimisme envers l’avenir s’était transformé en fatalisme aigri. Leur foi dans l’intégration était éclipsée par l’impression que Blancs et Noirs d’Amérique ne pourraient jamais coexister en paix. Leur croyance en la non-violence avait été à jamais réfutée par la mort violente de leur chef. Deux mois plus tard, l’assassinat de Bobby Kennedy ne fit que renforcer leurs positions. S’il y avait un seul sentiment partagé par tous les membres du gang, c’était la colère. Ils étaient unis dans la haine. Mais ils la dirigeaient les uns contre les autres. Ils se hurlaient à la figure qu’une révolution violente était devenue nécessaire. Ce n’étaient plus des Noirs. Ils n’avaient plus de noir que la peau.
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Mes parents étaient des gens sympathiques, qui s’intégraient dans la société américaine. Ils se définissaient fièrement comme étant des Noirs, plutôt que des « gens de couleur ». Papa était – et l’est encore – dentiste. Maman travaillait – et travaille toujours – dans ce qu’il convient d’appeler l’action artistique. Mon petit frère et moi avons grandi dans un appartement confortable d’un immeuble de grès brun, à Philadelphie. La vie sociale de mes parents fut presque toujours très intense. Ils entretenaient notamment des rapports très étroits avec quatre ou cinq autres couples noirs, qu’ils appelaient « le gang ». Je trouve amusant de me dire que ceux qui, à l’époque, constituaient le gang, avaient grosso modo le même âge que moi aujourd’hui. On sentait déjà en eux des idéalistes particulièrement convaincus. Il faut dire qu’ils étaient contemporains de Martin Luther King, Jr.
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L’instant où j’ai reconnu le visage inerte de Pirate Jenny – les yeux et la bouche grands ouverts, figés par la mort, affichant exactement la même expression que jadis, au plus fort de l’orgasme – me parut une abominable éternité. Après un événement pareil, le rythme du temps devient un peu saccadé.
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C’était Pirate Jenny, connue également sous le nom de Jennifer Esther Wolfshiem ; et peut-être moins connue, je l’espérais du moins, comme étant… Comment dit-on aujourd’hui ? Et à l’époque, comment disait-on ? L’euphémisme utilisé de nos jours m’échappe. Je me contenterai donc du désuet, de l’archaïque, du distingué – elle était ma maîtresse.
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Vous n’étiez pas seulement jugé sur vos opinions, mais sur la façon dont vous les exprimiez, sur votre tenue vestimentaire, votre lieu de résidence, les personnes avec lesquelles vous vous affichiez, et celles avec lesquelles vous baisiez. Bien sûr, c’est là un comportement universel. Mais sur un campus universitaire, caractérisé par un mélange détonnant de pluralisme volontariste et de tendance obstinée à la ségrégation, les convictions que l’on affichait et la façon dont elles se traduisaient en actes prenaient une signification d’autant plus forte.
Ce n’était pas la première fois de ma vie que je me félicitais d’avoir une femme noire.
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Disons qu’Arden, dans l’Ohio, n’était pas exactement un havre de paix, d’amour et de tolérance. Qu’il s’agît d’études multiculturelles, de discrimination positive, de liberté d’expression, ou à l’inverse d’une certaine susceptibilité à l’encontre des minorités, la controverse y était permanente. Il faut me pardonner de n’être jamais monté au créneau pour m’exprimer sur des problèmes aussi importants. Mais il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour me rendre compte que la plupart des Blancs et tous les Noirs du corps professoral étaient sans cesse jugés par les étudiants en fonction de leurs positions sur toutes ces questions capitales. Vous n’étiez pas seulement jugé sur vos opinions, mais sur la façon dont vous les exprimiez, sur votre tenue vestimentaire, votre lieu de résidence, les personnes avec lesquelles vous vous affichiez, et celles avec lesquelles vous baisiez. Bien sûr, c’est là un comportement universel.
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"  Nous autres, éducateurs, sommes des producteurs. Et les étudiants sont des consommateurs, m’avait dit le président Shamberg, lors de notre entretien. Notre travail consiste à créer un produit de qualité pour lequel nos consommateurs, ou leurs parents, seront heureux de débourser de l’argent. Ici, nous ne faisons pas simplement tourner une université. Nous dirigeons une entreprise ! "
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Ne vous méprenez pas sur mon compte : je ne pensais pas ne plus rien avoir à attendre de la vie. J’aimais ma femme et nos filles ; elles donnaient un sens à ma vie, et tout le reste n’était qu’accessoire. Cependant, côté carrière, j’avais l’impression d’être un raté. Mais bon, les choses auraient pu être pires.
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