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Citations de Jake Lamar (31)


Le Diable a peur de moi. Il a peur de m’affronter en face-à-face. Mais il sait que j’arrive.
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Haarlem. Avec deux a. C’était Mr O qui avait appris au jeune Clyde Morton comment s’écrivait initialement ce nom. New York était alors un territoire tribal, avait expliqué Mr O à Clyde avant qu’il acquière sa renommée de Viper.

Les prairies du nord de Manhattan avaient initialement été peuplées par des tribus indigènes algonquines. Au dix-septième siècle, des tribus néerlandaises arrivèrent, s’emparèrent du territoire et donnèrent à la région le nom d’une ville des Pays-Bas.

Elle resta principalement agricole jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle, quand des tribus d’aristocrates new-yorkais blancs, d’origine majoritairement britannique et protestante, se mirent à construire des demeures dans la campagne pour échapper au surpeuplement de Lower Manhattan.

Des courses de chevaux se tenaient sur la petite route qu’était alors Harlem Lane. Des messieurs en chapeaux hauts-de-forme et des dames à ombrelles s’assemblaient le dimanche sur les rives de la Harlem River pour regarder les défilés nautiques. Puis vinrent les tribus juives et l’urbanisation galopante, la construction d’enfilades d’immeubles et de maisons jumelles.

Au début du vingtième siècle, les tribus italiennes firent main basse sur Harlem. Little Italy, la « Petite Italie », s’implanta tout au nord avant d’être recréée à Lower Manhattan.

Vint ensuite la grande migration des Noirs fuyant le Sud profond, dont Clyde Morton faisait partie.

Des tribus latino-américaines arrivèrent ensuite et s’installèrent à l’est, dans ce qu’on appellerait alors Spanish Harlem.

Mais Viper Morton, lui, estimait que le vrai cœur de Harlem, le cœur battant du quartier, était noir.
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On lui fait comprendre qu’il vaut mieux oublier son rêve. L’oublier dans les fumées de la marijuana… qui lui ouvre des horizons.
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Fais pas comme moi, Clyde. Tu pourrais être le prochain Louis Armstrong. Mais il faut que tu ailles à New York. À Harlem. C’est là que ça se passe, le jazz, Clyde.
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Nous ne savons pas qui nous sommes.En tant que Noirs, nous avons absolument besoin de savoir qui nous sommes.
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Bon sang, j'adore la musique noir. C'est ton peuple qui chante l'histoire du mien. L'histoire de nos deux peuples. Le drame dans ce pays c'est que vous, les noirs, vous n'avez pas accès au capital. C'est pour ça que ça me plaît d'investir à Harlem, d'investir dans les Noirs. Les noirs et les Juifs. Ensemble, on peut faire de grandes choses dans cette ville.
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Les commerçants blancs te craignent vu les corrections que tu leur a foutues en toute impunité. Les noirs t'adorent pour les mêmes raisons. Et ils te craignent aussi. Tous les dealers, ils sont noirs. Ils se disent que si tu peux cogner sur des blancs sans avoir d'ennuis, tu serais encore plus dur avec ceux du même peuple que toi.
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Vous savez quelle est la grande différence entre la France et l'Amérique?
Si l'on parle du racisme officiel -c'est à dire celui de la police ou de certains milieux politiques,.....je dirais qu'en matière de racisme, la France suit l'Amérique de très près......Mais la grande différence, c'est ce que j'appellerai le racisme quotidien. L'attitude des individus lambda, que vous croisez dans la rue.....je peux vous dire que l'atmosphère générale d'insultes et de préjugés dans laquelle toute personne noire doit se résoudre à vivre en Amérique, ....n'existe pas à Paris. Les coups d'œil malveillants, la suspicion généralisée, le dédain, la condescendance, toutes ces rebuffades, subtiles ou moins, que les américains blancs font constamment subir à leurs concitoyens noirs....eh bien, ici,on n'en voit pas trace. Ça n'existe tout simplement pas.
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Clyde « The Viper » Morton sortait juste de chez Gentleman Jack, un soir, quand un Blanc baraqué en costard miteux piqua droit sur lui. Il avait le teint rougeaud et le visage semé de taches de rousseur. Deux flics en uniforme suivaient dans son sillage. Il exhiba sa plaque.

« Inspecteur Red Carney, police de New York. »

Et sur cette introduction, là, devant tous les Noirs qui se pressaient sur la fière et tapageuse Septième Avenue, Red Carney mit un gnon en pleine face à Viper.

« Les mains contre le mur, négro ! hurla Carney. Vous deux, fouillez-le. Videz-lui les poches.

-Qu’est-ce qui se passe, bordel ? » lança Viper, sentant sa bouche s’emplir du sang de sa lèvre fendue.

« Ferme ta putain de gueule, négro ! » Une foule commença à se former. « Circulez, vous autres, aboya Carney. Circulez.

-Vous me faites pas peur « , dit Viper comme l’un des flics en uniforme commençait à le fouiller.

« Ah non ? Eh ben on va voir à changer ça ! » retorqua Carney, sur quoi il décocha un direct à l’estomac à Viper qui s’effondra aussitôt sur le trottoir, le souffle coupé.

« Je te colle au trou. Mettez-moi ce type dans le véhicule, messieurs. »

Au poste, les flics jetèrent Viper en cellule avec tant de violence qu’il se cogna la tête contre le mur et perdit connaissance. Il revint à lui tôt le lendemain matin. Deux flics le tirèrent de sa couchette, le traînèrent tout le long d’un couloir puis dans un petit bureau quelconque et l’assirent sur une chaise métallique. Il avait les tempes battantes. En face de lui, de l’autre côté du bureau métallique, était assis le jeune flic aux taches de rousseur.

« Bonjour Viper, lança Red Carney d’un ton presque amical. Ouille, tu as la gueule en bouillie. Désolé, mais il fallait ça. Et on était obligés de faire ça en public. Je couvre Mr O dans la petite affaire que vous tenez au salon de coiffure. Tu ne le sais pas encore mais je vais être le meilleur allié que tu auras jamais."
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-Tu vois ? dit Viper. Tu es plus intelligent que je l’étais à ton âge. Ce que tu as fait ce matin à Sticks Anderson… impressionnant. Avant la tombée de la nuit, tout le monde à Harlem aura entendu parler de toi. Et les gens te craindront avant même de t’avoir rencontré.

-Du moment que vous êtes content, Mr Viper. Pour moi, c’est tout ce qui compte.

-Ne perds pas de vue que, pour Machiavel, le mieux était d’être aimé et craint. Maintenant que tu as démontré qu’il fallait te craindre, je te conseille de faire un peu de charme à droite à gauche quand tu rencontreras les gens. »

Country répondit, souriant de toutes ses dents du bonheur : « Oui, m’sieur, ça je sais faire.

-C’est bien ce que je pensais. »
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Ricky comprit très vite que c’était pour cette vie-là qu’il était fait. La vie parisienne était un défi aux conventions sociales auxquelles il avait été habitué. Rien à voir avec l’Amérique où on avait le choix entre l’existence bien rangée d’un salarié ou la marginalité totale. Ici, pas le moindre problème d’intégration ou d’exclusion. Et mieux – Ricky s’éclatait. Un max. Avec des filles du monde entier.
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Il y a trois catégories d'Afro-Américains à Paris....
Primo, vous avez les frères et les sœurs qui voudraient que Paris soit la réplique exacte de l'Amérique, qui s'imaginent qu'il peut le devenir....ils ne veulent fréquenter que d'autres noirs américains et s'ils se donnent la peine d'apprendre le français, c'est uniquement le minimum indispensable à leur survie....ils l'ont dans la peau, leur Amérique chérie....et, de fait, ils finissent tous par retourner aux États-Unis......
Secundo....vous avez les Noirs américains qui se dissolvent en France. Ils se confondent avec le paysage et font tout ce qu'ils peuvent pour couper les ponts avec l'Amérique. Ils se marient avec des français, ne fréquentent que des français et ne s'expriment qu'en français....ce sont des Français virtuels....
Et, enfin, il y a la troisième catégorie...la troisième voie. On peut aimer les États-Unis, et préférer ne pas y vivre. Revendiquer ses racines, mais apprécier la liberté de ne pas en avoir. ...Nous vivons dans ce pays spirituel, qui est à la fois le nôtre et pas le nôtre : c'est notre patrie d'élection.
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L'orchestre se lança dans un morceau que Viper ne reconnut pas.Et tout de suite il fut sidéré.Médusé.Il n'avait jamais rien entendu qui ressemble à ce style de jeu.Dextérité.Rapidité.Modernité.
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"Mais Viper, dit-elle, ce ne sont pas des vœux, ce sont des regrets.
- Quelle différence? dit Viper. Bonne nuit, Nica"
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On lui fait comprendre qu’il vaut mieux oublier son rêve. L’oublier dans les fumées de la marijuana… qui lui ouvre des horizons.
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Tous les présents – les deux Arabes, le jeune couple, le barman algérien et Ricky lui-même – levèrent le nez dès que la silhouette de Cassius Washington s’encadra dans l’embrasure de la porte. Cash marqua une pause sur le trottoir ensoleillé, explorant d’un regard incertain la pénombre du bistrot. Il était splendide, dans son costard croisé anthracite qui avait dû coûter une fortune et qu’il portait sur une impeccable chemise jaune beurre, avec une cravate en soie bleue. Un attaché-case de cuir fauve à la main gauche, il leva sa main libre en visière pour scruter l’intérieur du café. Dès qu’il repéra Ricky, son visage s’illumina d’un large sourire, explosant d’assurance et d’autosatisfaction. Sous l’œil surpris du barman et des autres clients, il s’avança dans la salle en souriant de toutes ses dents, et mit le cap sur Ricky. Il était rarissime qu’un type tel que Cash, un Noir aussi ostensiblement américain, touriste et bourré de fric, se pointe dans un café de Barbès. Mais tandis que tous les occupants de l’établissement lorgnaient Cash sans vergogne, Ricky discerna dans leur regard autre chose que de la surprise. Tous semblaient se demander où ils avaient déjà vu cet élégant Afro-Américain. Ça, c’était l’effet de cette aura de célébrité que son cousin irradiait par tous les pores de sa peau. Il avait toujours eu l’allure de quelqu’un de célèbre.
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« Je suis anti-succès, anti-technologie, anti-fitness, anti-développement personnel, anti-marché à terme et anti-« santé-sobriété » – mais je ne suis pas anti-américain. Je peux même dire que je les aime, mes compatriotes. A quelques exceptions près… Ce que je ne supporte pas, c’est de vivre en Amérique. »
C’est ainsi que Ricky Jenks répondait généralement à ceux qui voulaient savoir pourquoi il avait choisi la France, et pourquoi, au bout de neuf ans, il n’avait toujours pas la moindre envie de rentrer au pays. Et comme presque tout ce qu’il disait, ça avait l’air d’une boutade. Lorsque les gens lui demandaient si c’était l’exemple de ses illustres aînés qui l’avait décidé à se fixer en France, ça le faisait marrer : comparé à ces géants du jazz qu’avaient été Bud Powell, Sidney Bechet ou Kenny Clarke, répondait-il d’un ton léger, il n’était qu’un joueur de piano modèle courant, et n’avait jamais aspiré à une gloire quelconque. Et là, devant cet aveu de médiocrité et de manque d’ambition, il voyait les visages de ses compatriotes se fermer, avec une expression catastrophée. En Amérique, Ricky Jenks aurait été estampillé « raté ». En France, il était tout simplement lui-même.
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J’eus un frisson dans le dos, en haut de mon échelle, en découvrant, stupéfait, le canon d’un pistolet pointé droit sur l’objectif d’un appareil photo, droit sur le lecteur. Le canon était aussi menaçant que le regard de l’homme qui le braquait sur vous. Ils étaient énormes, ces yeux, qui semblaient surgir de ce visage sombre, et ce visage était si sombre et ces yeux tellement immenses, avec tout ce blanc autour de ses pupilles noires qu’on aurait presque dit une vieille caricature raciste. Le problème, c’est que cet histrion de bande dessinée avait contracté une psychose de guérilla. Il n’y avait aucune trace de stupidité ni de volonté de plaire, dans ces yeux globuleux. On y lisait au contraire une intelligence débordante, une ferveur ardente.
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Leur optimisme envers l’avenir s’était transformé en fatalisme aigri. Leur foi dans l’intégration était éclipsée par l’impression que Blancs et Noirs d’Amérique ne pourraient jamais coexister en paix. Leur croyance en la non-violence avait été à jamais réfutée par la mort violente de leur chef. Deux mois plus tard, l’assassinat de Bobby Kennedy ne fit que renforcer leurs positions. S’il y avait un seul sentiment partagé par tous les membres du gang, c’était la colère. Ils étaient unis dans la haine. Mais ils la dirigeaient les uns contre les autres. Ils se hurlaient à la figure qu’une révolution violente était devenue nécessaire. Ce n’étaient plus des Noirs. Ils n’avaient plus de noir que la peau.
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Mes parents étaient des gens sympathiques, qui s’intégraient dans la société américaine. Ils se définissaient fièrement comme étant des Noirs, plutôt que des « gens de couleur ». Papa était – et l’est encore – dentiste. Maman travaillait – et travaille toujours – dans ce qu’il convient d’appeler l’action artistique. Mon petit frère et moi avons grandi dans un appartement confortable d’un immeuble de grès brun, à Philadelphie. La vie sociale de mes parents fut presque toujours très intense. Ils entretenaient notamment des rapports très étroits avec quatre ou cinq autres couples noirs, qu’ils appelaient « le gang ». Je trouve amusant de me dire que ceux qui, à l’époque, constituaient le gang, avaient grosso modo le même âge que moi aujourd’hui. On sentait déjà en eux des idéalistes particulièrement convaincus. Il faut dire qu’ils étaient contemporains de Martin Luther King, Jr.
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