Citations de Janet Skeslien Charles (96)
Les bibliothèques sont des poumons, gribouilla-t-elle, son style tout juste capable de suivre le fil de ses idées. Les livres sont l'air qu'on respire pour que le coeur continue à battre, le cerveau à imaginer et pour entretenir l'espoir.
Désormais, un individu d’origine juive ne pouvait plus enseigner, ni entrer dans les parcs, ni même traverser les Champs-Élysées. Les Juifs n’avaient plus le droit d’utiliser les cabines téléphoniques. Ils devaient s’asseoir dans la dernière voiture du métro. S’avançant dans ma direction, la jeune femme releva le menton mais ses lèvres tremblaient. J’avais entendu parler des étoiles jaunes mais c’était la première fois que j’en voyais une. Je ne savais pas comment réagir. Devais-je lui sourire afin qu’elle sache que tout le monde n’était pas d’accord avec cette marque incongrue ? Devais-je regarder droit devant moi comme à mon habitude, pour lui faire savoir que rien n’avait changé ? Si je ne la regardais pas, je prouverais qu’elle était comme n’importe quelle autre femme.
Tu as de la chance de passer si facilement de la misère à la richesse, dit-elle. Toutes les femmes de ton pays rêvent de vivre aux Etats-Unis. J’espère que tu n’oublieras pas ce que cette famille a fait pour toi.
'aimais l’Amérique. Ses rues larges et propres. Ses grandes maisons en bois érigées au milieu d’irréprochables pelouses vertes. Les variétés des produits d’entretien. J’aimais vivre dans un pays où personne ne volait les ampoules électriques des couloirs, où les ascenseurs ne sentaient pas l’urine , où la poussière ne couvrait ni mes chaussures, ni les rues, ni les trottoirs, ni les immeubles ;
Quatre soldats décharnés , qui ne devaient pas avoir plus de dix neuf ans, vêtus d’uniformes gris trois fois trop grands, s’approchèrent de nous.
S’il vous plaît, rien qu’un morceau de pain.
Je vidai mon stock de bonbons et de pommes. J en avais toujours sur moi parce qu’à Odessa, il fallait toujours avoir de quoi surmonter les barrières. J appelais ça la redevance, Jane la corruption . Mais elle apprit bien vite qu’une boîte de chocolat ouvrait les portes plus facilement qu un long débat.
Merci , Mademoiselle !
Les Israéliens étaient choqués. E leur expliquai que tous les jeunes hommes, sauf ceux qui payaient très cher pour être déclarés « médicalement inaptes », étaient appelés sous les drapeaux. Malheureusement, l’armée n’arrivait pas à nourrir ses recrues . La pauvreté était un vrai problème.
Insinuait-il que j’étais embauchée.
Il m avait fait alors un clin d’œil avant d’ajouter :
Bien sûr , coucher avec moi reste l aspect le plus agréable du travail!
"Valentina Borinovna ouvrit grand les portes et laissa entrer cinquante Américains. Le silence tomba d'un coup. J'inspectai les hommes qui avançaient dans la pénombre. Certains avaient l'air confiants. A juste titre. Ils étaient un produit recherché par ici. Nous les voyions comme des tickets gagnants : entrée, plat, dessert, téléphone portable et carte de crédit. Aller simple à destination du rêve américain : stabilité, opulence et maison moderne".
p.213
- Un homme promet à sa fiancée : "Quand nous serons mariés, je serai toujours là pour partager tes soucis et tes chagrins."
Sa fiancée répond "Mais je n'en ai aucun..."
Il l'interrompt : "J'ai dit quand nous serons mariés..."
« J’ai pleuré quand j’ai fini le livre me confia-t-elle d’une voix gonflée par l’émotion. D’abord, parce que j’étais heureuse de l’avoir lu. Ensuite parce que l’histoire est tellement émouvante. Et enfin parce que je ne revivrai plus jamais l’expérience de le découvrir. »
« Les bibliothèques sont des poumons », gribouilla-t-elle, son stylo tout juste capable de suivre le fil de ses idées. « Les livres sont l’air qu’on respire pour que le cœur continue à battre, le cerveau à imaginer et pour entretenir l’espoir. Les abonnés dépendent de nous pour obtenir des informations et se sentir en communauté. Les soldats ont besoin de livres, et de savoir que leurs amis de la Bibliothèque ne les abandonnent pas. Notre travail est trop important pour l’arrêter maintenant. »
La Bibliothèque était bien plus que des briques et des livres, son mortier était les gens de cœur qui s’y impliquaient. J’avais passé du temps dans d’autres bibliothèques, avec leurs chaises en bois et leur politesse insigne : « Bonjour, mademoiselle. Au revoir, mademoiselle. » Je ne trouvais rien à redire à ces établissements-là mais il y manquait simplement la solidarité d’une vraie communauté. À la Bibliothèque, je me sentais comme chez moi.
Confrontée soudain à la poignée de pages qu'il me restait à lire, j'avais été prise de panique à la pensée que cet univers que j'aimais tant allait prendre fin, alors que je n'étais pas prête à lui dire adieu.
Alors, j'ai décidé de lire lentement, pour jouir de chaque scène.
J'ai pleuré quand je l'ai fini (...) D'abord, parce que j'étais heureuse de l'avoir lu. Ensuite parce que l'histoire est tellement émouvante. Et enfin parce que je ne revivrai plus jamais l'expérience de le découvrir.
Quel est votre auteur préféré? Une question impossible. Comment pouvait-on n'en choisir qu'un seul?
_Je ne peux pas me reposer, rétorquai-je à mon père. Miss Reeder dit que les livres encouragent les gens à mieux se comprendre. Et aujourd'hui, c'est plus important que jamais.
Son amour pour moi et pour la lecture m'avait autant imprégnée que les gouttes ambrées du parfum Shalimar qu'elle déposait autrefois derrière mon oreille.
Le chagrin est une mer constituée de nos larmes. Des rouleaux d’eau salée recouvrent les profondeurs obscures que nous devons traverser à la nage à notre propre rythme, et il faut du temps pour nous bâtir une carapace qui résistera aux années.
Certains jours, mes bras tranchaient l’eau et je sentais que tout irait bien, le rivage n’était pas si loin. Puis, l’espace d’une seconde, un seul souvenir suffisait presque à me submerger et je me retrouvais à mon point de départ, bataillant contre les vagues, épuisée, sombrant dans mon propre désespoir.
L'amour viendra et partira, puis il reviendra. Chérissez votre amie. Ne la perdez pas.
Parfois, quand les gens ont connu des moments très difficiles ou qu'ils ont été trahis, la seule manière pour eux de survivre est de couper les ponts avec la personne qui leur a fait du mal.
Les hommes importants ont des maîtresses, poursuivit-il. C’est un symbole de statut social, comme une montre en or.
- Le divorce, avait répété maman d’une voix blanche. Mais qu’allons nous dire aux gens ?
Ma mère avait une tournure d’esprit bien à elle et sa première réaction était invariablement : » Que vont penser les gens ? » Elle avait jeté un coup d’œil à Mgr Clément qui se tenait sur les marches de l’église.
- C’est tout ce que tu trouves, à dire ? s’était exclamé tante Caro.
- Tu ne pourras pas assister à la messe.