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Critiques de Jaron Lanier (4)
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Stop aux réseaux sociaux !

"Les chats ont réussi ce qui semblait impossible : ils se sont intégrés au monde moderne des technologies de l'information tout en restant fidèles à eux-mêmes. Ils sont restés aux commandes. Il n'y a aucun risque qu'un mème détourné en douce par des algorithmes et financé indirectement par un oligarque un peu louche prenne le contrôle de votre chat. Personne ne peut contrôler votre chat, pas même vous."



Voilà ce que Jaron Lanier, pionnier de la réalité virtuelle et scientifique mondialement connu de la Silicon Valley, nous propose comme alternative à l'influence des réseaux sociaux : être un chat !



En 10 points, il évoque les raisons de cette invitation, pour vous détacher des réseaux sociaux.



Non pas de rejeter internet, car internet n'est pas un problème en soi, mais de l'utiliser différemment, pour ne pas perdre votre libre arbitre, ne pas être influencé ou malheureux des dérives de ces outils, qui font de vous un enfoiré, qui altèrent la vérité, vident vos propos de sens, détruisent votre capacité d'empathie, etc.



A mon avis :

Aussi brillant soit-il, j'avoue humblement n'avoir jamais entendu parler de Jason Lanier avant de tomber sur ce livre, qui m'a donc attiré par son titre, plutôt que par son auteur.



Si globalement, le conseil de devenir un chat, donné au lecteur par l'écrivain, informaticien-compositeur-homme d'affaires, est assez vague, il est néanmoins approfondi tout au long du récit, par ces 10 raisons qui lui font dire qu'il faut se méfier des réseaux sociaux et en garder la maitrise.



Un certain nombre de ces raisons sont évidentes pour les personnes qui réfléchissent un tant soit peu à ce qu'elles donnent comme informations aux réseaux lorsqu'elles s'y connectent.



Pour d'autres, elles sont plus floues, mais ressortent selon l'auteur, de phénomènes statistiques bien réels.



Autant le dire tout de go, je n'ai pas apprécié ce livre, alors que le sujet m'intéressait particulièrement, histoire de trouver des arguments pour convaincre la jeunesse qu'une autre vie existe en dehors des réseaux sociaux.



Pour une bonne part, j'aurais aimé qu'il fasse preuve d'une meilleure pédagogie, puisqu'il s'agit de la parole d'un expert vers des néophytes, dont je suis.



Ensuite, je me suis finalement ennuyé à n'entendre parler que de la même chose en boucle et au travers d'un acronyme : CALAMITE (Comportements Altérés et Loués à des Annonceurs-Manipulateurs par des Ingénieurs à la Tête d'Empires), que Jason Lanier met à toutes les sauces puisqu'il est censé cerner le problème de façon globale.



Mais à la fin, on en est gavé et je dois admettre que mon intérêt pour ce livre s'est appauvri au fil de ma lecture.



Et comme la qualité de l'écriture ne saute pas immédiatement aux yeux, même si je garde en tête la méfiance déjà acquise envers les réseaux sociaux, je me suis ennuyé grave !



Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :

https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
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Stop aux réseaux sociaux !

Un ex-informaticien de la Silicon Valley, qui connaît son sujet, énumère, avec beaucoup d'humour et en des termes parfois abrupts, les raisons de se déconnecter des réseaux dits sociaux (Google, Facebook, Twitter et consors), auxquels même les militants purs et durs se laissent prendre.

Dans la conclusion, que j'ai particulièrement appréciée, car il ne se contente pas de critiquer mais nous donne des pistes pour s'en défaire, il veut nous apprendre "à être un chat".

Nous pouvons continuer à utiliser Internet, mais en choisissant bien les sites d'actualité de qualité et notre boîte mèl qui privilégie des relations sociales plus saines et non anonymes.

Pour ma part, je pense que c'est comme la cigarette, le mieux est de ne pas commencer...Et il y a en conséquence un important travail d'éducation à faire.

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Stop aux réseaux sociaux !

Un livre pour nous appeler à la prudence, pour nous faire réfléchir. En dix argument, l'auteur nous interroge sur notre relation à Internet et aux réseaux sociaux. Que font-ils des infos que nous leur donnons? Que recevons-nous vraiment en échange? Est-ce que nous choisissons vraiment ce que nous faisons? Ne risquons-nous pas de nous enfermer dans des bulles, de nous laisser guider docilement, sans nous questionner, sur des voies que nous n'aurions pas prises? Jusqu'où peut aller la manipulation? Est-ce que ces réseaux sont bons pour nous? Si c'est gratuit, c'est moi le produit : veut-on vraiment s'offrir comme ça?

Lanier est très connu aux US (chroniqueur au Huffington Post entre autres). C'est l'un des pionniers de la Silicon Valley, qu'il a quittée, après l'avoir pratiquée. Son point de vue qui résonne dans l'Amérique de Trump est musclé et percutant (le style est parfois un peu familier...). Un livre qui fait réfléchir...
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Dawn of the New Everything

Un livre très surprenant d'une personne extrêmement surprenante, surtout connue pour ses apparitions publiques comme orateur ou conférencier, comme musicien innovant sans cesse en style et avec de nouveaux instruments parfois exotiques, et comme l'un des fondateurs historiques de la Réalité Virtuelle. Le livre est à vrai dire à l'image de l'auteur. Il contient cinquante-deux définitions de la Réalité Virtuelle de la page 3 à la page 309. Vous pouvez les trier, mais il vous sera difficile de leur donner un sens global car chacune d’elles est dictée par son environnement dans le livre et celui-ci suit de nombreuses pistes. Des souvenirs personnels de son enfance, de sa jeunesse et de sa vie en général. L'approche personnelle de la cybernétique, de l'informatique, des sciences de l'information, du codage, dans la perspective de la réalité virtuelle. Des réflexions personnelles sur la Silicon Valley et d'autres sites, endroits et lieux cybernétiques où les ordinateurs ne sont pas un simple outil pour traiter un texte ou une image, mais un réseau complexe et compliqué de machines qui tentent de créer un univers virtuel qui serait haptiquement réel pour une persona dans un avatar qui découvrirait un sentiment expérientiel et existentiel de la vie complètement différent et nouveau, une vie virtuelle qui serait encore plus puissante que la vie réelle, en raison de l'avatarisation de son/leur être.



Jaron Lanier aborde même la philosophie et l'éthique de la cybernétique cyberpunk dans un cyberespace doté de cyber-droits et rejetant toute idéologie cybernétique comme l'effet cyber-darwinien ou l'utopie cyber-marxiste. Cela l'amène à refuser toute extension du darwinisme, ou de l'évolution darwinienne du domaine de la biologie au domaine des machines d'une part, ce qui signifie le refus de la dystopie utopique kurzweilienne d’êtres humains hybridés nanobotiques. De la même manière, il refuse toute mise en œuvre du marxisme dans la vie réelle, d'autre part, et la négation de l'histoire dans la dystopie utopique du communisme comme réécriture de la Jérusalem messianique juive et chrétienne.



Il considère au chapitre 11 que l'homme n'est pas un visuel dominant. Il a totalement tort d'un côté et absolument raison de l'autre. Dans la vie réelle, il a tort. L'être humain est d'abord visuel sur la base de la sous-couche auditive parce que lorsqu'un enfant naît, il arrive dans le monde réel avec des clusters sonores mémorisés qu'il va immédiatement associer à des personnes ou à des objets de la vie réelle qu'il découvre parce que ces clusters sont les noms des personnes de l'entourage de la mère, certains mots qu'elle utilise sans cesse comme d'autres personnes qui l'entourent. Les référents de ces clusters sont la jonction d'une entité visuelle à un cluster auditif de sons mémorisés. Bien sûr, l'enfant dans le ventre de sa mère flottait dans l'haptique, et seulement l'haptique jusqu'à la 24ème semaine de sa gestation. Mais la 24ème semaine est pour l'enfant une révolution, une nouvelle dimension, et la naissance au bout de neuf mois apportera une seconde révélation, la vue. L'haptique reste donc fondamentale, mais comme la base, le fondement, et non comme l'élément le plus significatif. L'haptique doit être bridée, dominée, voire censurée dans la vie réelle sous une Autorité qui provient de divers organismes autour du nouveau-né. A l'âge de 24 mois, l'enfant sera propre, aura été sevré depuis un certain temps, sera régulier, et donc prêt à intégrer la société dans laquelle il va marcher et qu'il va découvrir.



Mais pourtant, Jaron Lanier a tout à fait raison de considérer que l'haptique est fondamentale et absolument dominante et cruciale dans la Réalité Virtuelle pour la simple raison que dans la Réalité Virtuelle l'Autorité à laquelle l'enfant est confronté depuis sa naissance est mise de côté. Le sujet devient un sujet physique que l'esprit peut enlever comme un vêtement, et le sujet peut revêtir une nouvelle Persona dans un nouvel Avatar. Cela signifie que l'Ego du sujet est mis de côté par le mental et remplacé par un Ego virtuel, l'Ego de la Persona et de l'Avatar. Cela signifie aussi que le Phallus de l'Ego du sujet est doté de certains éléments de la nouvelle Persona et de l'Avatar, mais qu'il peut aussi être reconstruit pour correspondre à la nouvelle Persona et au nouvel Avatar. Ainsi, dans la réalité virtuelle, le sujet se débarrasse de son corps, de son Ego et de son phallus, mais il conserve ses pulsions, ses désirs et ses instincts, même s'il les modifie pour les adapter à la nouvelle Persona et au nouvel Avatar, puis il revêt un nouveau phallus ou Idéal du Moi et un nouvel Ego. Imaginez un homme de 20 ans entrant dans la réalité virtuelle sous la forme d'une femme de 25 ans entièrement dominée par ses désirs sexuels, et elle assouvira sa faim en quelques jours, et elle tombera enceinte et mettra au monde un enfant neuf mois plus tard. Et toute cette Persona féminine dans cet Avatar ou corps féminin feront l'expérience de tout ce désir sexuel, de la grossesse et de l'accouchement comme si c'était réel, car dans la Réalité Virtuelle tout ce qui s'y passe est réel.



Mais Jaron Lanier ne semble pas tenir compte de la grande invention humaine qu'est le langage. Une invention qui remonte à 300 000 ans lorsque Homo Sapiens a émergé d'Homo Ergaster qui avait émergé d'Homo Erectus en Afrique noire. Il ne tient pas compte de l'acquisition et du développement du langage par le nouveau-né, à partir de la 24ème semaine de grossesse de sa mère. Le sujet qui entre dans une réalité virtuelle ne perd pas la capacité de parler et de communiquer. Il peut la repousser ou l'écarter pour vivre davantage dans sa dimension haptique, donc essentiellement animale, mais le langage reste dans l'esprit du sujet et celui-ci le projette dans l'"esprit" de la Persona et de l'Avatar. Mais le sujet est libre, et il peut modifier le langage pour en faire une sorte de nouveau langage, un langage cybernétique, un langage ésotérique, un langage multilingue, etc. mais ce langage restera un langage humain, un langage de communication, quelle que soit la façon dont le sujet l'aura déformé pour l'adapter à la nouvelle Persona et à l'Avatar et à l'environnement de la réalité virtuelle, y compris aux autres Personae et Avatars qu'il va rencontrer.



La réalité virtuelle est donc une révolution dans le psychisme du sujet. Si nous suivons Jacques Lacan dans ce domaine de la structure psychologique et mentale du sujet, nous pouvons voir que le niveau le plus profond et le plus animal du sujet, ses pulsions, ses instincts, ses désirs, en particulier ceux qui ont été réprimés ou dominés dans une sorte de normalité, auront l'occasion de libérer ce qui avait été maîtrisé parce que l'Autorité qui le maîtrisait n'est plus là. Régressif, diront certains, avec beaucoup de transfert et de contre-transfert sur les entités que le sujet virtualisé va rencontrer. Le niveau Ego du sujet est totalement (du moins en théorie) mis de côté et remplacé par une nouvelle Persona dans un nouvel Avatar. Le "je" de la vie réelle n'existe plus, et il a été remplacé par un "je" dans la réalité virtuelle. Bienvenue dans ce nouveau "Moi" qui, d'emblée, trie l'ancien phallus ou Idéal du Moi du sujet réel pour le remplacer, le reconstruire en un nouvel Idéal du Moi, un nouvel Idéal du Nouveau Moi de la Persona dans l'Avatar. Personne ici ne peut prédire ce que peut être, sera cet Idéal du Moi dans ce nouveau Moi confronté à des Personae imprévues et imprévisibles dans des Avatars imprévus et imprévisibles, mais on peut être sûr que ce nouvel être devra avoir des réactions. La question à se poser est de savoir quelle part de la connaissance existentielle du sujet réel survivra dans cette nouvelle Persona-Avatar. Probablement plus que nous ne pouvons le savoir, dans des proportions variables d'un sujet à l'autre car l'Autorité qui contrôlait le sujet réel a disparu et a été remplacée par une nouvelle situation existentielle et expérientielle qui porte en elle cette Autorité sans laquelle il n'y a pas de vie. L'Autorité virtuelle va être dominée et déterminée par l'environnement, les différentes Personae qui vont se rencontrer dans cet environnement, et leurs actions sur l'environnement et entre elles.



Imaginez un jeune sujet entrant dans une telle réalité virtuelle avec la maîtrise maximale de l'intelligence artificielle et de la 5G. Il n'a aucune limite, si ce n'est sa capacité et sa compétence à utiliser ces outils cybernétiques de pointe qui donnent à la Persona-Avatar virtuelle le pouvoir de croire et d'essayer d'être Dieu tout-puissant, omniscient, etc. C'est là que Jaron Lanier s'arrête. Il sait qu'une telle technologie cybernétique de réalité virtuelle pourrait être utilisée dans le système scolaire, dans l'éducation, mais il n'en envisage même pas la possibilité, du moins avec une intention sérieuse de concevoir quelque chose dans ce domaine (malgré un épisode dans sa vie réelle avec Boeing, par exemple). Il aurait alors découvert qu'un autre concept est nécessaire. Le concept de synesthésie, c'est-à-dire le fait de centrer tous les sens non pas sur l'haptique mais sur le couple vue-audio qui pourrait être élargi à un certain toucher (contact avec la peau) et à un certain sentiment (contact âme-esprit, empathie et autres sentiments de ce type). Il rejette en une demi-phrase Marshall McLuhan qu'il cite trois fois ce qui le prive de ce concept fondamental de synesthésie. Notre capture du monde - en particulier du monde médiatique capturé sur un écran, y compris l'"écran" de la Réalité Virtuelle - est immédiate, sans aucun délai, et elle fait intervenir nos cinq sens corporels plus ou moins centrés sur la loupe visuelle-auditive, tous informés et répartis sur la situation directe par le sixième sens des bouddhistes, l'Esprit. Et c'est là que certains projets éducatifs peuvent s'articuler sur cet univers virtuel cybernétique, informatique, informatisé, qui pourrait être une extension du monde réel et non sa négation. Comment conduire les douze apprenants d'une classe dans cette extension virtuelle du monde réel avec l'objectif de leur permettre d'apprendre quelque chose qu'ils pourront utiliser dans le monde réel pour réaliser un objectif, un projet, une action ?



Nous devons ici comprendre que le monde dans lequel nous pourrions essayer d'introduire les apprenants est triple. Premièrement, il s'agit d'agir dans ce monde virtuel afin d'améliorer notre action dans le monde réel. Deuxièmement, la langue comme outil de communication constamment utilisé pendant l'expérience de réalité virtuelle et bien sûr avant, pour préparer le voyage, préparation qui est meilleure si elle est collective, et après pour exploiter les résultats du voyage. Troisièmement, les sujets doivent entrer dans cette expérience de réalité virtuelle comme dans le cas d'un rêve lucide. Rêve d’abord pour explorer des horizons au-delà de nos limites réelles, et lucide pour garder à l'esprit que nous sommes censés rapporter quelque chose de ce rêve de Réalité Virtuelle afin d'améliorer nos connaissances, notre vie, la vie de notre communauté en développant leurs connaissances à partir de ce que nous avons découvert.



Le livre est crucial, mais il n'est qu'une marche dans un escalier sans fin qui devient invisible dans le ciel de nos objectifs. Jaron Lanier reste un rêveur, un rêveur lucide certes, mais il ne semble pas vouloir ou être prêt à mettre en place la Réalité Virtuelle dans les écoles maternelles, primaires, les collèges, les lycées, les universités et les établissements d'enseignement pour adultes qui auront besoin de plus d'éducation tout au long de leur vie, jusqu'à la fin, du moins jusqu'au moment où ils risquent de perdre leur conscience et leur dimension utilitaire.



Dr Jacques COULARDEAU


Lien : https://jacquescoulardeau.me..
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