[Futuriales 2013] Conférence le robot : entre utopie et réalité
Conférence "Le robot : entre utopie et réalité" enregistrée aux Futuriales (Aulnay-sous-Bois, juin 2013) Avec Jean-Christophe Chaumette, Marie-Noëlle Himbert...
— Vous avez dit qu'ils étaient les ancêtres des loups garous. Les bersek... Euh...
— Les berserkir ! Un berserker, des berserkir ! Des hommes, qui pouvaient se transformer soudain en véritables fauves ! Ajoutez à cela qu'ils revêtaient des peaux de bêtes et que leur chevelure hirsute * n'était jamais taillée. Vous pouvez admettre sans peine qu'ils aient donné naissance au mythe des lycanthropes.
(* du jour où les prêtres d'Odin se consacraient à Lui, ils cessaient de se couper les cheveux)
– Une entité maléfique voyage d'un monde à l'autre, dans l'infinité des dimensions qui s'entrecroisent au sein de l'Univers. La haine, la souffrance et la mort l'attirent comme le sang attire une lamproie. Et comme une lamproie, elle colle sa gueule à sa victime et la vide, jusqu'à ce qui ne reste plus rien… Elle existe depuis la nuit des temps, et sa puissance est incommensurable...
Nous étions quatre personnes de races et de croyances différentes, lancées dans une quête semée d'embûches, à la recherche d'un lieu caché et d'une forme mystérieuse que le premier voulait contrôler, le second détruire, le troisième utiliser et que la dernière souhaitait comprendre.
Immanquablement, l'étude de la théologie conduit à s'interroger sur la nature du Mal.
Des années de réflexion m'ont permis de déterminer qu'il n'existe que deux possibilités.
Ou bien le Mal est un atavisme, une pulsion inhérente à la nature humaine, un besoin qui nous tenaille aussi fortement que la nécessité de boire et de manger. Toutes ses manifestations sont alors dues au hasard, elles ne sont qu'un tourbillon chaotique, incohérent mais inéluctable.
Ou alors le Mal est une force, une force obscure et consciente, qui guide nos actes vers un but précis, et les hommes ne sont pour elle que des pions dérisoires.
En vérité, il n'existe que ces deux options, et j'ignore toujours laquelle est la plus effrayante.
Il s'était évadé, et savait qu'il demeurerait libre. Ses capacités étaient inconcevables pour les humains ; il possédait l'odorat d'un loup, la force d'un ours, la rapidité d'un aigle... Et il percevait les pensées, ressentait les émotions... Il lui était facile de survivre dans ce monde, de voler lorsqu'il avait besoin d'argent, de disparaître lorsqu'il se sentait traqué. Il se déplaçait sur terre, noyé dans la foule des voyageurs qui empruntaient, toujours plus nombreux, les lignes aériennes, aussi insaisissable qu'une ombre. Les seules traces de son passage étaient celles qu'il voulait bien laisser.
- C'est exact, commissaire ! Leur intention était de faire venir une entité d'un monde parallèle...
- Mais qui donc ? Qui ?
Le ricanement hautain d'Enrique Lopez retentit à nouveau dans la pièce :
- Signes cabalistiques de magie noire, évocation du nombre de la Bête de l'Apocalypse, cadavres en série...Vous pensez que c'est le petit chaperon rouge qu'ils voulaient inviter à goûter ?
Comme la plupart des gens, elle était friande de cybersexe, au point de se passer complètement de relations sexuelles avec d'autres humains. Elle avait toujours été plutôt déçue par ses rapports érotiques avec divers partenaires. Les quelques expériences homosexuelles qu'elle avait connues l'avaient totalement convaincue de son aversion pour les plaisirs saphiques. Quant aux mâles, elle les trouvait rustres et égoïstes. Le cybersexe garantissait l'obtention d'orgasmes intenses, la réalisation de tous les phantasmes, et surtout permettait d'éviter l'odieuse présence d'un intrus dans sa propre domosphère. Rien ne révulsait davantage Ève que de voir déambuler chez elle un homme arrogant et content de lui, se croyant tout permis parce qu'elle l'avait laissé jouir de son propre corps.
La plupart des adultes (...) n'ont pas de respect pour les enfants, ils les considèrent seulement comme des êtres faibles, faciles à dominer, à exploiter. Nous vivons un temps où l'humanité n'a pas plus d'égards pour les futurs réceptacles de son eau vive qu'une bande macaques n'en aurait pour la vaisselle de porcelaine d'une maison abandonnée... Si tous les vases sont brisés, le liquide cristallin retombera au sol, reviendra à la boue originelle, et le travail des générations précédentes sera anéanti. Je veux préserver ces vases précieux que sont les enfants. je veux effacer ce monde mauvais et faire place à quelque chose de différent.
Depuis qu'il connaissait Erika Sahlstrôm, il redoublait d'efforts pour acquérir une silhouette avantageuse, multipliant les séries d'abdominaux, et essayait même de surveiller son alimentation, malgré son aversion pour toute forme de régime. Parfois, il se trouvait ridicule de chercher ainsi à combattre les conséquences de son âge. Il savait qu'il n'était plus un jeune homme, et que vouloir nier cet état de fait était stupide. Mais l'amour rend stupide...
- Nous sommes l'avenir de l'humanité, nous sommes ce que vous autres adultes devriez considérer comme précieux et sacré. Un enfant est comme une jarre dans laquelle ses aînés déversent ce qu'ils ont de meilleur en eux, la partie limpide d'une eau trouble longuement décantée pour en éliminer les impuretés. L'enfant devenu homme laissera à son tour se déposer les scories les plus épaisses et les plus noires de l'eau transmise par ses parents, et emplira sa descendance d'un liquide encore plus pur. Que chacun agisse ainsi, et un jour il y aura des êtres dont l'âme sera transparente comme du cristal...