Jean K. Saintfort

Heureusement, Agnieszka, son employée à l’agence, a pris le relai.
— Agnieszka, prétexte n’importe quoi. Mon chien s’est fait écraser… Je suis assignée comme appel à témoin pour un meurtre… Mais, Please ! Débarrasse-moi de lui ! Je n’en peux plus !

Hammer estima qu'une telle affaire ne le surprenait pas. En tout état de cause, il fallait prendre le monde comme il était. Il ne voyait pas comment changer les choses. Il estima qu'au moins chacun essaie de rester le plus propre possible. Le meilleur moyen d'y arriver était de se tenir à l'écart des intérêts sordides de ce monde.

Madeline reste seule au bord de la rue.
La rue de son enfance.
Les bruits de son enfance.
Les odeurs de son enfance.
La maison de son enfance.
Mais il n’y a plus personne pour l’accueillir.
Les larmes lui viennent aux yeux. 

L’esprit vagabond, seule, à la nuit tombée, elle parcourt sa maison dévastée. Les visites des chineurs et les ventes de meubles ont laissé des traces. On dirait le passage d’une tornade. Elle se souvient du magicien d’Oz et des histoires de sa grand-mère.
— Personne ne comprend un cyclone. Il va emporter le toit d’une maison, la vider de tout son intérieur, de tout son mobilier… et laisser une table, ou une chaise, qui va rester là, toute droite, toute fière. Il va aspirer une vache ou une brebis et oublier la chèvre juste à côté, disait Adèle.

Nous sommes entrés dans une cage de fer, oppressés par un système où le calcul et le contrôle sont omniprésents.

"Les femmes, tu sais, Andréa, on ne peut pas vivre avec elles. Mais on ne peut pas vivre sans elles non plus. Tu vois la contradiction ? Une seule solution : il faut vivre contre elles... Tout contre elles, si tu vois ce que je veux dire...", disait-il avec un sourire malicieux.

Sur mon carnet de douleurs, j'ai dessiné des fleurs.
Et le menu des rêves à accomplir, avant de mourir.

Le jour, couché sur l'herbe, je regardais les nuages,
tels des navires superbes, avant leur échouage.
Au fond tout s'écoule, tout passe.
Pour surmonter la houle, sortir de l'impasse,
moi, si petite, si humble créature,
poussière galactite, j'ai contemplé la Nature.

Une envie la prend soudainement. Elle regarde à droite et à gauche. Personne ne l’observe. Elle s’amuse à marcher sur une dalle sur deux. Puis elle poursuit à cloche-pied, comme à la marelle. Elle saute à pied-joints sur la dernière dalle. J’ai atteint le ciel, se dit-elle.