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Critiques de Jean-Luc André d` Asciano (40)
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Tamanoir

TAMANOIR, sous-titré "Farce policière", est de l'aveu même de l'auteur une récréation littéraire, un roman écrit entre deux périodes de rédaction d'une oeuvre plus ambitieuse : "Souviens-toi des monstres".



Jean-Luc A. D'asciano a voulu écrire un roman de la série Le Poulpe avec un côté fantastique.

Comme cette série n'existe plus, il a créé un personnage comparable : le tamanoir.



Je n'ai lu aucun des romans de la série Le Poulpe, je ne peux donc faire de comparaison.



En revanche, j'ai parfois trouvé des similitudes entre ce roman et les San Antonio de Frédéric Dard, et lecture ancienne dont je garde un vague souvenir :" Luj Inferman et la Cloducque" de Pierre Siniac, cela à cause de la présence de clochards dans les deux romans.



A l'arrivée, une lecture loin d'être inoubliable, mais distrayante.



Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique, merci aux éditions "Aux forges de Vulcain" et à Babelio.
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L'enfant chamane et autres bestioles à plumes..

Un enfant qui préfère nettement la compagnie de ses animaux, avec lesquels il dialogue, à celle des autres humains. Surtout sa famille. Surtout son frère, qui le frappe souvent. Une cigogne qui prend progressivement la place d’une épouse auprès d’un père plus à l’aise avec sa ménagerie faite de bric et de broc qu’avec son entourage. Et tout cela dans une ambiance de magie diffuse, ancestrale, fantasmée. Dix nouvelles hors du temps, hors de tout, surprenantes et fascinantes.



Décidément, en ce moment, je fais dans l’atypique. Après le premier tome d’Arborescentes de Frédéric Dupuy, je me suis attaqué à L’Enfant chamane et autres bestioles à plumes, à poils, et à peaux. Je ne connaissais pas l’œuvre de Jean-Luc A. d’Asciano. J’ai donc été pris totalement par surprise à la lecture de ce recueil. Dès les premières lignes. Dès le titre, en fait. Parce qu’il est singulier, ce titre. Par les mots qu’il emploie : un « chamane », donc pour moi de la magie associée à la drogue, plutôt sur les continents américains ; des « bestioles », terme peu valorisant alors que les animaux semblent au contraire mis en valeur par leur présence dans ce titre (sans parler de la couverture) ; « plumes », « poils », « peaux », liste qui évoque Prévert et en même temps paraît vouloir faire le tour de la question, associer le maximum de ces bêtes à l’ouvrage. Singulier également par sa taille et son format-liste, comme je viens de l’évoquer.



Les premières lignes également de la première nouvelle : tout de suite, on est placé dans ce monde de l’enfance où le réel et l’imaginaire sont inextricablement liés. Le narrateur dit qu’il devait « inventer des mondes minuscules peuplés d’êtres et de choses aux destins brefs ». Le jeune garçon vit, comme souvent à cet âge, aussi bien dans le monde terre à terre qui l’entoure que dans celui, plus haut en couleur, plus riche, qui peuple son esprit. Et c’est une parfaite représentation de l’ensemble des nouvelles qui composent ce recueil. J’ai eu l’impression d’être dans la tête, sans filtre, de l’auteur. Et au début, ça a bien secoué. Mais rapidement, c’est devenu lumineux et j’ai adoré m’y promener.



Car dans ce monde règne un merveilleux plus proche des récits fantastiques que des contes. Même si les chats y parlent, tout comme les hiboux. Même si des personnages possèdent une voix au pouvoir miraculeux. La nature y est belle et puissante. Et donc dangereuse. N’oublions pas qu’il faut se nourrir pour vivre. Et aussi qu’on peut faire mal, voire tuer, sous le coup des émotions. De la colère. De la jalousie. De la folie.



Et ce dernier thème est là partout, entre les lignes. Avec ce frère donc on comprend qu’il est différent et qu’il ne gère pas ses émotions. Il s’en prend régulièrement au narrateur, le brutalise. Mais celui-ci ne s’en formalise pas outre mesure. De toute façon, il est dans son propre univers. Et sort. Se promener. Sa maison est un peu isolée, en bout de rue, entourée de terrains vagues, abandonnés. Où un cirque peut s’installer. Autre figure de la différence.



Si l’on observe la table des matières, difficile de trouver une logique claire. Certains titres reviennent avec des numéros qui se suivent pour la « Tétralogie chamane », mais qui semblent fantaisistes dans « Les Voyages du professeur Otto ». Mais dans les textes eux-mêmes, si au début on ne voit pas de lien et si les nouvelles semblent a priori séparées les unes des autres, des idées, des personnages apparaissent, qui tissent une trame, une connexion : la jeune fille à la mobylette portant une cigogne sur son dos de « L’Ami 8 » est en fait Mariam, la narratrice de « Cigogne ». Le docteur Loizeau, au patronyme animal, traverse plusieurs textes. Et les exemples se multiplient. Comme si tout était finalement lié et formait un tout cohérent.



L’Enfant chamane et autres bestioles à plumes, à poils, et à peaux s’est avérée une lecture déstabilisante mais dans le bon sens du terme. Jean-Luc A. d’Asciano se montre capable de nombreuses audaces, tant stylistiques que thématiques, mais avec talent et naturel. Ainsi, après avoir franchi un seuil de quelques pages, on se retrouve happé par son imagination débridée et en même temps maîtrisée. Une expérience que je suis prêt à tenter à nouveau.
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Tamanoir

C’est le genre de roman foutraque qu’on encense dans la @novabookbox. Normal, c’est presque de la bande dessinée réduite en prose. Il est clair que Jean-Luc A. d’Asciano ne s’est jamais remis des trouvailles et des dialogues d’un Michel Audiard ou d’un Frédéric Dard. Il n’aspire qu’à s’en rapprocher. Il y parvient parfois (ex : pages 84, 92, 116, 119). Mais un bouquet de bons mots ne suffit pas à faire un feu d’artifice. Le roman démarre pourtant sur de bonnes bases avec un héros atypique bien campé (le tamanoir), des personnages secondaires au caractère trempé dans le truculent et une intrigue prometteuse sur fond d’arnaque au RSA. Et que dire du décor ? Le cimetière du père Lachaise, si propice au mystère et au mystique, est le cadre idéal pour des embrouilles d’envergure. Mais sans crier gare, l’auteur nous embarque dans une histoire abracadabrante, où le fantastique confisque au réel sa part de poésie. J’ai pensé un instant qu’on retrouverait la magie du roman d’Anatole France, La révolte des anges, dans une version plus noire et plus contemporaine, dans une langue libre et déliée qui n’aurait pas nui. Mais non, l’auteur va jusqu’au bout de son délire potache, à la sauce Marvel. Il se fait plaisir l’animal : il le révèle d’ailleurs dans ses remerciements (de grâce, arrêtez de nous dire pourquoi vous écrivez !), avouant que son roman est né d’un pari entre potes. Sans moi.

Bilan : 🔪

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L'enfant chamane et autres bestioles à plumes..

Auteur d’un sacré pavé en 2019, Souviens-toi des monstres, et d’un plus léger Tamanoir l’année suivante, Jean-Luc A. d’Asciano nous revient cette fois dans une forme courte avec L’Enfant chamane et autres bestioles à plumes, à poils, et à peaux. Derrière ce titre à rallonge pour le moins intriguant se cache un court recueil de nouvelles qui cherche à tromper son monde, feignant de croire que l’imagination du français évolue dans des univers séparés alors qu’on peut voir les trait d’unions entre les récits, comme autant de coutures volontairement laissées à l’air libre par son auteur. Que cache donc ce brodeur d’histoires sous cette étrange couverture rose et violette signée Elena Vieillard ?



Parmi les dix nouvelles de ce recueil, des êtres fabuleux sortis tout droit de l’ordinaire. Un gamin qui vit dans une famille compliquée, des parents déboussolés par la maladie de leur enfant, un Chat certainement trop bavard pour être honnête, des Siamois dont le chant a quelque chose d’extraordinaire ou encore une adolescente qui n’en peut plus de la cigogne ramenée par son père. De ces gens à la fois ordinaires et improbables, d’Asciano va tirer des récits fantasques où son style clair et ruisselant, qui poétise tout ce qu’il touche sans même y prendre gare, permet au quotidien de revêtir les oripeaux de la fable.

Mais chaque nouvelle n’est pas autonome, pas vraiment.

On retrouve de-ci de-là des rappels, des correspondances, des clins d’œil. Un docteur Loizeau ou un Chat, un SDF et ses chiens ou encore une cigogne presque fantomatique. L’univers tissé au gré de ces dix nouvelles acquiert alors une cohérence nouvelle, offrant au lecteur un rêve étrange qui le tient à demi-éveillé devant ces faits rapportés, ces étrangetés qui surgissent alors qu’il ne s’y attend pas.

Quatre nouvelles forment la « Tétralogie chamane » et se raconte par l’entremise d’un jeune garçon qui semble pouvoir communiquer avec les animaux. Et pas seulement ce satané Chat ou l’Ourse du cirque qui a élu momentanément domicile à côté de chez lui. Sa famille, comme on l’a dit plus haut, n’est pas des plus simples puisque son frère semble sujet à des accès de violence et qu’il entend même des voix dans sa tête. Le pauvre.

Ne parlons d’ailleurs pas de Régis. Jamais

Au cours de ces quatre histoires, d’Asciano capture le quotidien de ce jeune garçon et de sa façon unique de voir le monde, une manière décalée et tendre qui effleure souvent des éléments monstrueux du bout du doigt. Parce que le sombre règne dans les recoins et que d’Asciano aime les fouiller régulièrement.

Ce qu’il aime également, c’est tirer le portrait à des personnages marginaux, un peu fous (voire même beaucoup) qui vont souvent épuiser leurs proches. Demandez à Monsieur et Madame Toutou, ils vous en diront de belles sur leur fils qui refuse obstinément de ranger son appartement.

Adressez-vous aussi à cette jeune fille dont le père ne cesse de ramener tous les animaux qu’il croise. Même les plus inattendus, comme cette cigogne qu’il pourrait bien confondre avec une épouse aux plumes tranchées. Ou à ce SDF qui entre dans une forteresse de ronces avec ses deux chiens. Tout cela paraît bien absurde en vérité.



Pourtant, c’est par ce sens de l’absurde, du bizarre, du grotesque, de l’étrange que L’Enfant chamane et autres bestioles prend tout son sens.

Voici un ensemble d’histoires qui retrouve l’humanité de ses personnages en fouillant dans les folies — grandes et petites — de chacun d’entre eux.

La beauté surgit chez d’Asciano lorsqu’on y pense le moins et l’on comprend, petit à petit, que c’est l’incongruité des situations et des pensées de ses personnages qui amène le lecteur à les regarder sous un jour nouveau, faisant de ces marginaux de magnifiques exemples de notre humanité perdue. C’est aussi une façon en apparence légère d’aborder des sujets très graves. Qu’il s’agisse du destin tragique d’un enfant difforme, de la maladie psychiatrique qui condamne à l’isolement ou au suicide, ou de ces hommes qui enferment et tuent les animaux qu’ils croisent sans comprendre la beauté qu’ils détruisent.

À plus d’un titre, la dernière nouvelle, la seule clairement science-fictive du lot et que n’aurait pas renié un certain Paolo Bacigalupi, synthétise parfaitement l’équilibre opérée par d’Asciano, cette volonté d’absurde pour illustrer la faillite de l’homme mais aussi l’espoir.

L’espoir d’un survivant tellement modifié et tellement ravagé par la guerre qu’il ne lui reste plus que les pilules pour oublier et les fantômes pour compagnie. La beauté du tragique rencontre l’extraordinaire et l’impossible, transformant l’homme-monstre en un témoin de sa propre humanité.



Surprenant, à la fois tendre et grave, absurde et cruellement réaliste, L’Enfant chamane et autres bestioles à plumes, à poils, et à peaux tisse des liens entre ses histoires pour offrir un magnifique moment de littérature surréaliste. Du fantastique à la science-fiction, Jean-Luc d’Asciano vous invite à l’ailleurs, autrement.
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Cigogne

Un recueil de nouvelles fantasques et enchanteresses.



Le talent étrange de deux frères siamois, l’imagination bondissante d’un petit garçon surdoué soumis à la jalousie violente d’un grand frère psychotique, l’amour impuissant et le désenchantement des parents de Toutou le schizophrène, les rituels magiques d’un clochard qui cherche avec ses chiennes un abri pour la nuit : les personnages des nouvelles de «Cigogne» - enfants, êtres fantasques aux lubies étranges - semblent dotés du pouvoir de faire entrer, très naturellement, les rêves ou le surnaturel dans le quotidien, pour que leur existence reste belle malgré ses épisodes cruels.



«Nous sommes nés monstrueux et notre vie fut belle. Nous sommes nés au plein milieu d’un été admirablement chaud. Nuls signes mystérieux – pluies de crapauds, migrations de rats, passages de comètes à la ponctualité détériorée, naissances d’agnelles à six pattes ou tournée de saltimbanques – n’annoncèrent notre venue. Juste le cri de douleur de ma mère lorsqu’elle accoucha, et son silence obstiné lorsqu’elle nous vit.» (Siamois)



Cigogne, libellules ou lamas, iguanes et choucards, chiens et chats, les animaux présents à chaque page ne sont pas « autres » mais, compagnons de route et d’utopie, ils constituent cette part de fantaisie, de sauvagerie ou d’innocence issue de l’enfance, l’amplificateur des fragilités et des fantasmes des hommes.



«Ma maison est en haut d’une colline, au bout d’une rue isolée. D’autres maisons auraient dû être construites alentours, mais des raisons financières ont stoppé net les travaux. Ici, des sillons de tracteurs se remplissent d’eau, faisant office de mare avec têtards et faux moustiques, ceux qui marchent sur l’eau. Je connais les mouches, les moustiques et les libellules : les libellules sont comme les tigres. Elles sont belles, carnivores, et elles mangent les moustiques. Évidemment, je connais aussi les coccinelles ou les sauterelles, mais des insectes qui volent, je sais le nom de ces trois-là. Des cousins aussi, ils sont comme des moustiques, mais gros et stupides, qui volent mal. Je n’aime pas les cousins. D’ailleurs, les miens, je n’en ai pas. Il y a aussi des habitations à moitié construites, des bouts de mur qui font des forteresses idéales. J’y joue seul ou avec mes chiens, ou avec mon chat. Si ce n’est que mon chat joue rarement : il regarde ou il chasse. Mais il n’est jamais loin.» (Cirques)



A la lisère du fantastique, les nouvelles de «Cigogne» illuminent la gravité du quotidien des lumières des rêves et des contes.



Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :

https://charybde2.wordpress.com/2015/04/26/note-de-lecture-cigogne-jean-luc-a-dasciano/
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Tamanoir

Si l’on en croit la postface, « Tamanoir » est né de la volonté de l’auteur d’écrire un « Poulpe » mâtiné de fantastique. De ce simple point de vue le pari est plutôt réussi.

Exception faite du titre en forme de jeu de mot, Jean-Luc A. d’Asciano a parfaitement respecté le cadre narratif et les règles institués par Jean-Bernard Pouy, il y a près de trente ans. Son héros est une copie sinon physique du moins intellectuelle, du célèbre détective libertaire et ses comparses rappellent les personnages qui gravitent autour de ce dernier. Le récit commence également par les mêmes figures imposées avec la scène du troquet, la lecture du journal et la découverte du fait divers qui va mettre notre privé sur la piste d’une affaire criminelle que la police ne semble pas pressée de résoudre.

Ici, il s’agit du meurtre de deux bénévoles d’une association d’aide aux sans-abris abattus froidement dans le cimetière du Père-Lachaise. Une enquête qui va fort logiquement nous immerger dans le milieu interlope des laissés pour compte de la société, celui des clochards, des roms et des punks à chiens. De soupes populaires en terrains vagues, notre Tamanoir se démène pour retrouver la trace d’Ishmaël, témoin du double crime et, peut-être, véritable cible des tueurs.

Et c’est précisément lorsqu’il met la main sur le bonhomme que le fantastique fait son irruption dans le récit. Il le fait franchement, trop peut-être, au point de prendre l’ascendant sur le côté polar. Pour ma part, j’aurais préféré qu’il soit cantonné à la révélation finale ou qu’il n’apparaisse que par petites touches et non de façon aussi frontale. De plus, je ne trouve pas qu'il apporte une grosse valeur ajoutée à une intrigue qui se suffisait à elle-même. Une intrigue très bien ficelée qui, sur fonds d'arnaque au RSA, nous montre que ce sont encore et toujours les plus faibles qui font les frais du capitalisme sauvage. On appréciera d'ailleurs à ce sujet, le monologue glaçant du grand méchant de l'histoire dont les idées sont sans doute partagées par bien des PDG de multinationales.

L'enquête est menée tambour battant et sans le moindre temps mort. J'aurais aimé que l'auteur ménage quelques pauses dans son récit afin de permettre au lecteur de mieux s’imprégner de l’ambiance générale et faire davantage connaissance avec les lieux et les personnages. D'autant qu’il est également bien chargé par ailleurs. JLAD a de la culture. Les références littéraires (Lovecraft, Herman Melville) et cinématographiques (Autant-Lara…) sont nombreuses. Il écrit bien aussi. D’une écriture enlevée, vive, spirituelle… presque trop. Ca frise parfois l’exercice de style et là encore, le rythme trépidant et l’absence de pause empêchent d’apprécier toutes ses trouvailles à leur juste valeur.

Je termine donc ce livre en ayant le sentiment d’avoir passé un agréable moment mais avec aussi une impression paradoxale de trop plein (de bons mots, de personnages, d’action) et de survol (les caractères, le cheminement de l’intrigue). Ceci étant, si Jean-Luc A. d'Asciano remet le couvert, je suis partant !


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Souviens-toi des monstres

« Souviens-toi des monstres » est un allié, un sauveur du Verbe. Ce genre de roman nommé culte, garant de l’apothéose littéraire. Hors norme, atypique, il fusionne entre l’ombre et la lumière. Puissamment écrit, dans cette croisée infinie hors du temps et de l’espace. Ce roman relève d’un génie. D’un auteur qui sait et perçoit l’heure la plus belle pour affûter ses mots, l’heure grave où le verbe prend racine. L’histoire est riche de sens, de réflexions, d’entrelacs philosophiques et ésotériques. Le rideau se lève sur du Fantastique, de l’Historique. Les couleurs encensent la profondeur du puits. L’Italie est le kaléidoscope de ce monde particulier où se côtoie l’Imaginaire, le noble de cette poésie couronnée d’un autre temps. Car tout est beau et grave dans cette délivrance. Les monstres ne sont que l’écorce et le visible des apparences. Gabriel et Raphaël sont les protagonistes principaux. Siamois, ils sont l’emblème du divin. Cette traversée de la lumière et les voix majestueuses de ce chef-d’œuvre. »Le prêtre accepta de nous baptiser. L’un suggéra Caïn et Abel, ou Castor et Pollux, ou Aleph et Beleph. Sofia s’interposa.. Qu’au moins leurs noms soient simples. Elle opta pour Raphaël et Gabriel. Une façon de signifier que nous n’étions pas tout à fait des hommes ni totalement des monstres. »516 pages alloués à la rime enivrante et réfléchie. « Mes frères magnifiques. Le jour de votre départ, j’ai planté un grenadier… » Leurs chants, langages emblématiques est ce pas de côté qui élève et change les apparences trompeuses en miracles salvateurs. Ici, dans ce roman l’intériorité est d’orfèvre. Le monde, un char picaresque dont les traces dans l’encre de « Souviens-toi des monstres » sont une consécration à l’argile créatrice. « Nos paroles devinrent lithanie, énumération, succession de noms et par ce troisième qui était en nous, ce chant fut un baptême , une délivrance, l’offrande secrète d’un temps supplémentaire minuscule et essentiel ». La page 96 est la picturale traversée littéraire, une ovation au summum. « Raphaël évoqua la joie calme du monde physique, l’harmonie des gestes, la proportion des formes »Ce roman salvateur , enrichissant est une prouesse. « N’importe quel alchimiste sait que le sel, le souffre et le mercure dont on parle, ce sont des symboles, des métaphores.» Publié par Les Editions Aux forges de Vulcain, « Souviens-toi des Monstres »de Jean-Luc A. D’Asciano plus qu’un symbole est une page criante de vie et d’intelligence.
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Tamanoir

Chez Aux forges de vulcain, ils ont une ligne éditoriale très précise: ils croisent les genres, ils bougent les lignes, ils refusent la catégorisation.

Et pourtant, en lisant les premières pages de Tamanoir, je me suis retrouvé face à un polar français assez classique avec tous les codes du genre. Un meurtre, enfin deux, ou presque trois, un enquêteur à forte personnalité, Paris, ses troquets, etc... Alors oui instantanément je pense au Poulpe, notre Tamanoir a tout du antihéros libertaire, du redresseur de torts, du marginal revenu de tout mais pas de quelques principes bien ancrés, du justicier sans armes très concerné par le monde qui l'entoure.



Mais les codes étant fait pour être explosés, on sent bien en s’enfonçant dans le livre que tout le schéma traditionnel du policier est en train de partir en cacahuète. Notre gentil petit polar franchouillard se teinte soudainement de fantastique. Les stéréotypes du genre sont détournés, ça décale, ça hallucine. On y perd ses bons vieux repères mais on y gagne en plaisir et en profondeur. Terminée l’enquête planplan qui n’est en fait qu’une excuse pour parler de sujets plus profonds. Le propos est sociétal, politique, tout en gardant la dérision «poulpienne » ou « tamanoiresque ». Le terme de farce policière prend tout son sens.



Texte hybride dont je ne vous dirais sciemment rien de plus, Tamanoir est une grosse et bonne surprise dans mes lectures estivales. Le seul hic c’est que j’ai maintenant très envie de lire « Souviens-toi des monstres » du même auteur.
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Tamanoir

La maison d’éditions Aux Forges Vulcain verse rarement dans le polar, celui-ci étant annoncé comme tel, il a attiré mon attention.



Tamanoir est le surnom d’un détective privé. En lisant dans le journal qu’on a retrouvé deux cadavres au cimetière du Père Lachaise, il décide de mener l’enquête sans pour autant avoir été mandaté par quelque client.



Soyons honnêtes dès le départ, la trame policière n’a pas beaucoup d’intérêt. Mal menée et sans cohérence, ce n’est visiblement pas le but de ce roman qui, par contre, est beaucoup plus politique qu’il n’y paraît et qui a un fond très intéressant.



Les deux cadavres en question font partie de l’ASS, une association qui vient en aide aux SDF afin de les réinsérer dans la société mais…



Un clochard ne meurt jamais de mort naturelle, coupe Malscazoni. Il meurt assassiné par le froid, le manque de logement, la spéculation. Il meurt assassiné par le Grand Capital.



L’auteur dénonce alors la condition des SDF mais aussi des réfugiés ou migrants comme on les appelle maintenant. C’est bien ça l’intérêt de ce roman, ces hommes et ces femmes qu’on voit sans vouloir les voir, en oubliant qu’ils ont eu un passé, une vie « normale », qu’ils sont des personnes comme les autres mais qu’ils ne servent souvent que de faire valoir pour des associations plus ou moins à but non lucratif.



Quant au style, le policier se heurte au fantastique qui prend finalement le dessus, la notion de polar n’étant plus qu’un prétexte à un roman sombre même s’il se veut léger au travers de personnages aussi rocambolesques que non crédibles. Mais comment mieux parler d’un sujet qu’en y ajoutant une étincelle de dérision et un souffle d’humour ?



J’ai beaucoup aimé ce décalage et cette originalité du récit tout comme celle de l’écriture.



Un roman, un auteur et une maison d’édition à découvrir.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Souviens-toi des monstres

Malgré la cruauté, le destin de ces siamois, et les circonstances, cette histoire nous plonge en nous-même, dans l’histoire des Hommes, de la littérature, de la religion. Tout s’ouvre devant nous, s’étale et ne peut que vous inciter à tourner les pages, vite, avec délectation !

Certes, c’est un pavé, fort bien écrit, avec un lyrisme et une culture intéressants… c’est original et les liaisons entre les passages sont fluides, agréables et on s’émeut souvent (autant que l’on sourit).

Dès la première page, c’est l’effet que cela crée…

Allez-y, plonger dans l’univers de Gabriel et Raphaël…

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Cigogne

Sept textes courts, dont le plus long donne son titre au recueil. Mais c'est un peu injuste pour les corbeaux de la dernière nouvelle, les mâtins de la première (eh eh j'en imagine consultant Wikipédia), le hibou de L'esprit des ronces, le lama et les nombreux chats (y compris celui de Schrödinger) de la Trilogie chamane. Un bestiaire littéraire étonnant, peut-être pas si éloigné que ça de celui de Colette...



Beaucoup d'animaux, mais aussi des enfants : un garçonnet surdoué qui découvre ses pouvoirs, une adolescente dont la vie est pourrie par une cigogne mal embouchée. Et des parents débordés quand ils ne sont pas de doux dingues. Les trois nouvelles de la Trilogie (La chasse aux cerfs, Cirques, Corbeaux) ont avec Cigogne une unité de ton apportée par la voix naïve et malicieuse du jeune narrateur (de la narratrice pour Cigogne). Le drame familial est sous-jacent. Jean-Luc A. d'Asciano nous le laisse deviner, vécu et interprété par un enfant, avec une cruauté empreinte de tendresse. Ce que j'ai tant aimé autrefois dans les nouvelles de Flannery O'Connor, Carson McCullers ou J.D. Salinger, je le retrouve ici avec beaucoup d'émotion et de plaisir.



Siamois : choc de la première phrase de la première page du conte bizarre qui ouvre le recueil, histoire d'une monstruosité miraculeuse.

(J'ai failli copier ici cette phrase absolument parfaite et fracassante ; j'y renonce pour ne pas déflorer la surprise, certains disent pour ne pas spoiler...)



Corollaires. C'est un peu l'intruse dans la série des sept nouvelles. D'abord il n'y a pas d'animaux... Ah si, les noms des personnages : le docteur Loizeau, le docteur Chat, et Monsieur et Madame Toutou, les parents harassés de leur patient très perturbé. Je la mets aussi un peu à part parce que je l'ai moins aimée (ou pas pareil) : elle est plus militante, moins fantaisiste, plus réaliste malgré l'humour très noir. Mais pas moins réussie, car l'écriture est aussi limpide et exacte, aussi jubilatoire que dans les autres nouvelles.



L'esprit des ronces. Celle qui serre le cœur. Qui aurait elle aussi mérité de donner son beau titre au recueil. Un vagabond bourré de tics, de tocs, et de visions, cherche un abri pour sa chienne qui va mettre bas ; il installe son campement dans une ruine près de la voie du tégévé, sous un roncier. Les bêtes de ce conte nocturne redonnent sa dignité et son sourire au pauvre hère ravagé par la névrose. Magie du réel, tendresse et poésie, beauté.
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Souviens-toi des monstres

Des monstres merveilleux, des miracles sordides, des diables athées et des prêtres assassins : rien n'est simple dans ce roman foisonnant. Jean-Luc D'Asciano mélange allègrement registres littéraires et jeux de mots, avec des personnages aussi poétiques que maléfiques. Des frères tentent d'échapper à une malédiction familiale, tout en appréhendant le monde qui les entoure et l'univers invisible. Rois des mers et des enfers, phénomènes de foire, leur destinée sera hors du commun.
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Tamanoir

Le tamanoir de Jean Luc A.d'Asciano, un couverture qui m'a attirée, un auteur qui m'est inconnu, une belle découverte en perspective.

Et bien non, ni belle ni moche ma découverte. Un style littéraire bien à lui, une histoire de meutres, des chats, un sans domicile fixe, un détective privé qui se mêle de tout ça et voilà que l'aventure commence.

Des personnages bruts, une enquête à mener, un petit suspense, de quoi faire plaisir aux lecteurs du genre.
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Tamanoir

Présenté par l’auteur comme une farce policière née de l’idée de confronter un privé anarchiste similaire au Poulpe à un univers fantastique, Tamanoir est un livre déjanté comme en publie régulièrement Aux forges de Vulcain. Ici tout commence au Père-Lachaise de nuit, plus exactement dans un recoin pentu et assez reculé du cimetière. Deux tueurs abattent froidement trois hommes : un clochard et deux assistants sociaux. Le clochard se relève et part avec son chat sous le bras. Quelques jours plus tard, dans un café, Nathanaël Tamanoir voit passer un entrefilet sur ses meurtres et décide d’enquêter. Entre magouilles à l’aide sociale, mafia gitano/serbo-croate et guéguerres entre divinités et puissances démoniaques, l’enquête de ce Tamanoir va être décousue, pleine d’action et d’envolées lyrico-anarchistes ou de passages oniriques pas piqués des hannetons. Le tout calquant un peu trop fidèlement la structure des histoires du Poulpe, même si cette version de Cheryl a abandonné la coiffure pour le professorat universitaire et si l’armurier de la bande est italo-marseillais et non ibérique.

J’avoue ne pas avoir lu l’autre livre de Jean-Luc A. d’Asciano, Souviens-toi des monstres, il y a donc des références qui ont pu m’échapper. En revanche, j’ai eu du mal à lâcher ce Tamanoir et surtout ses personnages secondaires plutôt attachants. En particulier, Jacquot et ses teckels de traineaux m’ont fait beaucoup rire. En revanche, le fantastique n’est au final que peu présent. Au début avec le clochard qui se relève et dans le quart final du roman quand l’on découvre enfin en partie l’identité dudit clochard et ce qui se tramait derrière les meurtres. Tout le reste est à classer dans la catégorie polar politico-humoristique. En tout cas, j’avoue que l’idée est bonne et j’aimerais bien que ce Tamanoir fasse des petits, écrits par le même auteur ou par d’autres. Je me demande ce qu’en ferait un Romain Ternaux ou un Karim Berrouka par exemple.
Lien : https://www.outrelivres.fr/t..
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Souviens-toi des monstres

L’une des plus détonantes razzias littéraires de cette saison, un vol-au-vent somptueux, un cocktail fatal où se mêlent à ravir Fellini et Melville, ­Cronenberg et Giotto, les sortilèges capiteux du baroque méditerranéen, les frénésies du roman d’aventures dumasien et les vertiges du folklore fantastique.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Souviens-toi des monstres

Deux frères siamois au pouvoir étonnant au sein d’une famille à surprises, deux îles siciliennes pas exactement jumelles à l’identité à tiroirs, intrigues fantastiques, cape et épée débridées, pour créer un roman d’aventures aux formidables résonances intimes et mythiques.



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Souviens-toi des monstres

Premier roman de Jean-Luc A. d’Asciano, Souviens-toi des monstres conte l’histoire de Gabriel et Raphaël, frères siamois nés sur une île non loin des côtes italiennes. En plus de leurs trois jambes et d’une partie de leur corps, ils partagent le don de modeler la réalité à leur guise lorsqu’ils chantent. Aventure, magie et voyage, ce roman acquis lors de Livre Paris 2019 promettait d’être une bonne lecture. Il m’offrait en outre l’occasion de découvrir la maison d’édition « Aux Forges de Vulcain« , dont la ligne éditoriale à la croisée de la philosophie et de la littérature, dépassant la barrière entre les genres, avait tout pour me plaire. L’écriture maniérée, l’histoire sans envergure et les personnages incohérents de ce récit m’ont malheureusement laissée sur ma faim.



Gabriel et Raphaël sont tour à tour narrateurs de Souviens-toi des monstres : leurs voix contradictoires sont l’ombre et la lumière du monde qu’ils dépeignent. Autour des siamois gravitent des personnages secondaires rivalisant de platitude et de discrétion. Leur mère ne dit pas un mot en plus de 500 pages ; la sœur qui les élève ne parle presque pas et leur petite sœur est invisible. Leurs aînés pourraient être intéressants si leurs prénoms n’étaient pas révélés au compte-goutte, plus de 100 pages après le début de l’histoire : « l’Aîné, le Deuxième, le Troisième et le Quatrième » sont des désignations qui permettent difficilement de s’attacher à des protagonistes. L’auteur abuse également de jeux de mots hors de propos au vu de la personnalité de ses narrateurs : je ne compte plus les fois où, songeant à leur mère, Gabriel et Raphaël invoquent la mer…



Si j’ai apprécié les passages où les frères chantent, pleins de poésie et de mystère, l’histoire de leur vie ne m’a pas fait voyager. La quatrième de couverture m’avait fait espérer un périple à travers l’Italie et non un aller-retour sur une ville côtière, où le pouvoir de changer la réalité sert à combattre de petits contrebandiers que l’on fait survivre 300 pages en trop sans explication valable. En dépit du tragique de leur situation, les siamois ont une enfance heureuse, bercée de douceur et d’amour, longuement et inutilement détaillée. Peut-être est-ce pour introduire une ombre dans ce tableau que Jean-Luc A. d’Asciano se plaît à multiplier les sous-entendus, apportant des réponses de manière aléatoire à des pistes de lecture aussi nombreuses qu’obscures. La magie d’une prostituée inuit se mêle à la quête étrange d’un policier mystérieux ; certains personnages aspirent à la mort et au désespoir sans raison ; anarchistes, militaires, espions et contrebandiers gravitent autour d’un prince inexistant ; un diablotin vulgaire et logorrhéique ajoute ses affaires à l’histoire comme un cheveu sur la soupe… Les bonnes idées de Souviens-toi des monstres sont gâchées par ce propos confus.



Le titre même du roman me paraît toujours aussi incompréhensible, et je me suis demandée plusieurs fois au fil de ma lecture si ce manque de clarté ne venait pas de mes piètres lumières. D’autant que si le résumé situe l’histoire en Italie, à aucun moment il n’est fait mention d’une époque, de sorte que je me suis crue tour à tour à la Renaissance, aux Lumières, à l’ère industrielle et à l’aube de la Révolution Russe.



Pauline Deysson - La Bibliothèque
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Cigogne

Sept nouvelles d’un merveilleux décapant et curieusement drôle.



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L'esprit des ronces

Une très belle découverte offerte par l'opération un éditeur se livre ! Les Editions Nuit Myrtide nous propose cette fois ci de très intéressantes nouvelles de Jean Luc A. d'Asciano. J'ai passé un excellent moment dans l'univers de cet auteur. La poésie urbaine est au rendez vous! Les personnages, les ambiances sont merveilleusement mis en scène. Jean Luc a.d'Asciano ? Un très grand conteur ! Des histoires à se dire au coin de nos abris bus !

Merci à Libfly pour ce partenariat renouvelé, merci aux Editions Nuit Myrtide de continuer cette aventure!



Astrid SHRIQUI GARAIN
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Tamanoir

Un roman fort agréable dans sa singularité et ses audaces, malgré une petite dissonance interne due, je pense, à un manque d'esprit de décision clair de la part de son auteur.

Mais si la formule n'est pas encore complètement au point, la base demeure très bonne, et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures de ce privé étrange dans un Paris fantasque et fantastique.

J'en reprends quand vous voulez.
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