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Critiques de Jean-Luc Nativelle (12)
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Le collectionneur de figurines

Cher Jean-Luc,



Puisque j'ai commencé une analogie entre la famille dysfonctionnelle de Lucien, ton héros, et celle chantée par Brel dans Ces gens-là, continuons !

Lucien, c'est le narrateur-chanteur de Brel : il porte un regard critique sur un environnement qu'il cherche, et réussit souvent, à manipuler ; mais peu à peu ses fragilités et les fractures de son passé apparaissent ("J'ai jamais tué de chats/.../Ou ils sentaient pas bon").

"L'aîné (Et qui se prend pour le roi)" et "l'autre (Qu'est méchant comme une teigne)", ce sont Sylvain et Vincent, ces deux mâles prédateurs auxquels Lucien s'opposera, directement pour l'un, en biaisant et en imposant ses propres règles du jeu pour l'autre.

"Et puis il y a Frida"... Elles sont deux, Marie et Florence, dont Lucien devrait être amoureux ; mais il ne sait pas, ou ne peut pas, aimer d'amour. Alors il se contente de les accompagner avec une étrange bienveillance, et des intentions qu'on ne découvrira qu'à la fin...



Si je devais d'un mot caractériser ton roman, Jean-Luc, je dirais complexité : celle de la construction de l'ouvrage et de sa structure narrative ; celle des personnages, que tu mets progressivement en évidence. Le résultat est un livre étonnant, original, où l'on craint de tomber sur des incohérences dans les nombreux allers-retours entre 2008-2009 et 2018-2019, mais où tout finit par s'ajuster, comme un beau meuble d'ébénisterie, dans les derniers chapitres qu'on ne parvient plus à quitter avant d'avoir tourné la dernière page.

La qualité de l'écriture qui enrobe les nombreuses zones d'ombre que laisse ton récit donne en permanence envie d'en savoir plus. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un thriller, il y a une sorte de suspense (quelles sont les intentions de Lucien ?) qui monte progressivement, entretenant l'attention.



J'arrête là pour ne pas risquer la flagornerie, espérant avoir donné envie à quelques uns de te lire.



Amicalement.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Le promeneur de la presqu'île

C'est l'histoire d'Antoine et Michelle, et de leur fils Julien, handicapé mental. Une histoire qui pourrait être banale, si elle n'était pas tragique. Une histoire qu'Antoine raconte à son fils, ce qui, on le devine, lui permettra de faire son deuil...



L'intérêt du livre tient essentiellement à la façon dont Jean-Luc Nativelle a choisi de conter cette histoire :



- elle est ancrée dans un site, décrit avec précision au fil du récit d'Antoine, et en introduction à chaque chapitre. Le lecteur est immergé dans le village et dans les lieux du drame



- elle st éclairée par le regard des voisins ou des amis, qui ont une lecture décalée, différente de ce qu'a pu vivre le narrateur ; une sorte de vision à 360 degrés autour de lui.



- enfin, on le comprend progressivement, elle constitue une sorte d'auto-analyse : le narrateur, le père, semble exprimer pour la première fois tout ce qu'il a vécu au cours de vingt-cinq années auprès d'un enfant handicapé, en compagnie d'une épouse qui se sent responsable et en deviendra dépressive et auto-destructrice.



L'écriture, et le mode de narration choisi, ne sont pas faciles d'accès. Mais rapidement on vit avec les personnages, qui pourraient être nos voisins. On est touché, ému, par les drames qu'ils vivent. On est pris dans le filet tissé par l'auteur, et on va jusqu'au bout de la lecture d'une seule traite.



Envoûtant !
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Le promeneur de la presqu'île

Simple déambulation d'un professeur dans un village breton déserté une partie de l'année après l'afflux des touristes ? Chaque façade est analysée par ce promeneur : pour y débusquer des témoins qui auraient pu libérer leur parole et éviter la dégringolade de son "étrange" famille ? Peur de la différence, conformisme des bourgades, perte des illusions autour de l'insertion de citadins à la campagne, rideaux tirés, fenêtres fermées, portes closes...Réquisitoire ? Je n'oublierai pas la force ce livre objet.



Une réédition en octobre 2018 et une excellente rencontre avec l'auteur à cette adresse : https://vimeo.com/285865639


Lien : https://vimeo.com/285865639
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Le promeneur de la presqu'île

Antoine Desprez effectue sa promenade dans le village où il est venu habiter il y a vingt-cinq ans avec sa femme Michelle. Ce soir, contrairement aux autres jours, il décide de l'entreprendre dans le sens opposé. Cette cassure dans l'habitude est "comme un interdit, il ne respecte pas la règle qu'il avait établi depuis tant d'années". Une manière d'entreprendre une introspection. Tandis qu'il passe devant les maisons, leurs habitants nous livrent leurs points de vue sur ce qui s'est passé trois jours plus tôt.



On devine très vite qu'Antoine est habité par la mort de son épouse. Comme un puzzle devant chaque maison où il passe, les habitants reviennent sur cet homme et sa famille, et les relations entretenues ou non avec eux car on apprend qu'il a un fils Julien. On avance à petits pas ne sachant pas exactement l'âge de Julien. Un lieu, une maison réveillent les souvenirs d'Antoine alors que les pensées des habitants oscillent entre pitié, compassion ou une forme de stupidité bête et méchante. Car on pressent qu'il y a autre chose de plus noir, plus sombre. L'accident qui a eu lieu trois jours auparavant est la noyade de Julien. Un jeune homme différent atteint d'un handicap mental depuis sa naissance. Au fil des pages, la vie d'antoine, de sa femme et de Julien se déroule. L'incompréhension, la culpabilité, les remords mais aussi des moments simples de bonheur apprivoisés nous sont dévoilés. On se prend des émotions comme des claques en plein figure quand l'on s'y attend le moins. La nature humaine nous saisit à la gorge par tous ses aspects. Je n'en dirai pas plus sur l'histoire...



Mais j'ai trouvé que l'auteur jouait trop sur la code sensible et le mélo chargeant cet homme de strates de malheur un peu à la Olivier Adam. Pour faire parler son personnage, l'auteur a choisi de longues phrases où l'on peut se perdre par faute d'un manque de ponctuation. Il y a quelques maladresses également. Conduit à l'hôpital après le décès de son fils, on lui demande de remplir des papiers et de choisir les textes qui seront lus lors de la messe d'enterrement (dans mon souvenir, cette organisation religieuse est préparée à part avec le prêtre ou le curé). En quelques années, sa femme est foudroyée d'une cirrhose. Et là j'ai tiqué car il faut bien plus que quelques verres par jour pour passer directement à la case cancer (l'alcoolisme tue de façon plus insidieuse et plus complexe). Enfin, l'histoire se déroule dans un village d'une presqu'île bretonne comme le titre l'indique et à part l'évocation d'une cale, de rochers et d'une plage, il n'y a rien d'autre.

Jean-Luc Nativelle a choisi de détailler certains points et d'autres moins laissant planer un certain flou.



Je crois que l'auteur a voulu évoquer trop de thèmes dans ce livre et il aurait fallu soit en supprimer soit en faire un roman plus approfondi. Sans les défauts que j'ai évoqués, ce roman aurait gagné en force mais la sensibilité et les réflexions de cet homme m'ont touchée.


Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Le promeneur de la presqu'île

Une langue magnifique,portée par une phrase sinueuse à l'image de la déambulation du promeneur et des méandres de sa pensée. un roman subtil sur notre rapport à l'absence. Une réflexion profonde et belle sur nos paysages familiers qui nous habitent autant que nous les habitons.

( écrit par l'éditeur, recopié par mes soins, je n'aurais pas su dire mieux)



Ce livre est pour moi, une très belle découverte. J'en admire beaucoup l'écriture.

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Le promeneur de la presqu'île

Le narrateur habite une maison en bord de mer, en Bretagne. Comme chaque soir, il sort vers 22h faire une promenade. Plongé dans ses pensées, il s'aperçoit au bout d'un moment qu'il a pris son parcours à l'envers des autres soirs. Au grès de sa perigrination, il se remémore son passé, son achat de la maison, sa vie de famille... Rien ne laisse à penser au début du récit des drames qui vont nous être contés et la construction du roman a ceci de remarquable, c'est qu'il nous surprend à chaque page tournée, dévoilant peu à peu les drames de la vie de cet homme. Un peu surprise au début par la forme (phrases fleuves et introverties mues par les pensées rytmées du pas du promeneur) et génée par l'édition (très jolie mais en trop petits caractères tassés) j'ai bcp apprécié la delicatesse et la sensibilité des émotions dépeintes ainsi que les réflexions sur les enchaînements d'évenements de la vie.
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Le promeneur de la presqu'île

Un beau titre pour un bien intéressant roman.

Quelque part dans le Finistère, dans un petit port où il habite depuis plus de vingt ans, un homme entreprend comme chaque jour sa promenade nocture solitaire. Mais ce soir, il la fait à l'envers. Il remonte le courant de sa vie. Il s'adresse in petto à son fils dont on comprend progressivement le handicap (l'enfant est autiste). On apprend également que le promeneur a perdu sa femme deux ans auparavant et on découvre rapidement qu'un nouveau drame vient de frapper le promeneur.

Par un jeu d'alternance entre le monologue du personnage principal et celui des habitants des maisons devant lesquelles il passe, l'auteur assemble devant le lecteur les pièces d'un puzzle qui dessine la vie du promeneur. On peut qualifier le genre du récit comme un "dialogue de monologues".

Quel regard porte-t-on sur les personnes en situation de handicap permanent ? Comment un couple apparemment uni peut-il se désagréger sous les coups d'une situation "anormale" ? Comment la mère peut se laisser miner par la malédiction et contribuer elle-même à son propre destin fatal en s'accusant d'en être responsable ? Pourquoi le père s'attache symétriquement de plus en plus à son enfant autiste au fur et à mesure que son épouse s'en éloigne ?

Il y a du McEwan dans Jean-Luc Nativelle. Ce roman démontre qu'à côté du tapage médiatique entourant les parutions d'ouvrages d'auteurs connus parmi lesquels certains nous offrent parfois de la pacotille, il existe dans les très nombreux "petits" romans effacés quelques perles qui mériteraient, elles aussi, d'être exposées. Il arrive qu'un auteur écrive un livre remarquable et remarqué, mais lorsqu'il récidive en traitant un autre sujet d'une manière différente, on devrait le sortir de l'anonymat.

C'est ce que mérite Jean-Luc Nativelle.
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Par humanité

Une dystopie ? comme toutes les dystopies, une fiction terriblement réaliste. Le lecteur, comme le personnage principal, se sent prisonnier et obligé de voir, de savoir, de s'interroger - non pas sur l'acceptation d'une forme "douce" de pratique de la torture, mais sur les moyens de résister à toute acceptation de l'inhumain. C'est donc un livre qui, loin de tout voyeurisme, fait réfléchir.
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Un Jour, Philip Roth Sera Mort

Si Jean-Luc Nativelle ne connaît que trop bien les rouages pipés d’une industrie littéraire ogresse et que son parcours a été, à l’image de celui de son héros, semé d’embûches et de refus, il ne faut pas pour autant y voir ici quelques chose d’autobiographique.



Certes son travail se trouve d’autant plus empreint de crédibilité et d’authenticité, ayant été le témoin de ce qu’un livre édité dans des conditions marginales ne peut accéder aux sentiers ordinaires du marché du livre qu’après l’obtention d’un prix et donc d’une reconnaissance au préalable; preuve de l’aridité et de la stérilité du travail de certaines grandes Maisons.



Avec Un Jour Philip Roth Sera Mort, l’auteur met le doigt sur un fait de société déconcertant ainsi que sur notre médiocrité, notre inaptitude à porter un regard objectif et personnel sur l’art littéraire en l’occurrence.

Il serait dangereux et mal venu d’y voir ici une croisade ou une quelconque vendetta à l’égard des lobbies qui nous aveuglent et nous matraquent à coup de best-sellers prémâchés, Nativelle ne fait que souligner une triste réalité.



Le roman est à double tranchant, avec un style très incisif et des personnages aux caractères tourmentés et étoffés ; à côté de ce qu’on pourrait décrire comme la machinerie des Grands Méchants, il met en évidence la faiblesse de ces auteurs, appelés « nègres » (une appellation qui m’a toujours chiffonnée mais qui en dit long), prêts à se nier, s’oublier, parfois au service de la littérature, la vraie, parfois au service de leur narcissisme contenu depuis trop longtemps.



Une quête de reconnaissance par procuration… qui se révèle bien vite, comme c’est le cas dans ce roman, comme un pacte avec le Vilain.

Une histoire, un regard qui porte à la réflexion, qui chatouille notre curiosité et notre intérêt pour des écritures restées dans l’obscurité et qui méritent qu’on prenne le temps d’aller les débusquer !!



Une tourmente, un cercle vicieux qui va pousser les personnages dans leurs derniers retranchements...

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Un Jour, Philip Roth Sera Mort

Ce court roman nous fait entrer dans le monde de l’édition sous forme de polar psychologique.

Pascal Messager, romancier publié par de petites maisons d’édition accepte de faire le nègre pour le fils d’un écrivain reconnu, Paul Delambre.

Encensé par les critiques il va alors obtenir le prix Goncourt...

C’est le début d’ un engrenage infernal.

Belle écriture

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Par humanité

"Par humanité" est un terrible réquisitoire contre la torture qui a été salué par Amnesty International lors de sa parution. Dans un pays qui n'est pas si utopique que cela et où les attentats se multiplient, la police et les officiers du renseignement sont "sur les dents" et cherchent par tous les moyens à démanteler les réseaux (supposés ou non) de terroristes.

La torture physique, décrite dans ce roman avec un réalisme si saisissant que la lecture demande elle-même un effort, pourrait-elle être remplacée par un procédé moins douloureux, mettant en œuvre des substances chimiques euphorisantes ?

Le jeune médecin héros du récit est confronté à un cas de conscience dramatique. On comprend vite que si l'histoire est fictive, la problématique qu'elle pose est bien réelle, aussi ancienne sans doute que l'humanité et sûrement, hélas, toujours d'actualité. Peut-on risquer de tuer pour sauver des vies ? Jusqu'où peut s'exercer le droit d'interroger des suspects sous la contrainte ? Comment distinguer entre le prisonnier celui qui sait, mais ne veut rien dire, et celui qui ne peut rien dire parce qu'il ne sait pas ?

Le responsable des interrogatoires fait penser à un horloger du temps passé qui chercherait le ressort spiral... dans une montre à quartz. Le décalage du regard combiné à l'acharnement conduit inexorablement au désastre. L'enquêteur est corrompu par son obsession, aveuglé par sa colère ; il frappe de plus en plus fort et finit par détruire la seule personne qui détient (peut-être) la réponse qu'il cherche à obtenir. Pire : il donne raison aux terroristes en légitimant comme eux le recours à la brutalité.

Jean-Luc Nativelle traite de ce sujet difficile sans tomber dans le voyeurisme et le sadisme, mais sans faire non plus de concessions à la vérité des faits. C'est là un tour de force qui s'appuie sur les ressorts d'un roman policier : qu'a réellement fait le suspect ? comment interpréter un message codé ?

Ce livre qu'aurait apprécié Pierre Vidal-Naquet, a sa place dans notre bibliothèque sur le même rayon que ceux de Sylvain Tesson et Sorj Chalandon.



PS- Lorsqu'en lisant un livre je tombe sur une coquille, j'ai tendance à la corriger au crayon avec un léger signe dans la marge. Cela arrive de moins en moins souvent, car la qualité orthographique des éditions contemporaines est généralement remarquable. C'est pourquoi, en lisant "Par humanité" quand je suis soudain tombé sur une succession anormale de fautes de frappe, je me suis emparé de mon crayon et ai commencé à remplir la marge de corrections. Cela n'a curieusement concerné que trois pages consécutives. Le calme est revenu plus loin dans la lecture.

Si vous lisez ce roman, vous comprendrez pourquoi j'ai dû, peu de temps après, prendre une gomme et supprimer les traces de mes corrections avant de rendre à mes amis l'exemplaire qu'ils m'avaient prêté.
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Un Jour, Philip Roth Sera Mort

Fiction dans le monde de l'édition : Un auteur talentueux n'arrive pas à se faire éditer et reconnaître du grand public. Pour vivoter de sa plume il accepte différents emplois de relecture ou de réécriture dans de petites maisons d'édition et publie à compte d'auteur. Un jour se présente l'opportunité de travailler pour une célèbre maison d'édition, sous le nom d'un autre qui assumera la communication et la célébrité. Mais cette opportunité tourne vite au cauchemar.



Ce livre court, drôle et efficace, traité à la façon d'un polar, dépeint le monde complexe de l'édition. Il montre que le talent n'est pas toujours la clef qui permet à un auteur ou un éditeur de réussir, et dépeint aussi la complicité de leur relation.
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