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Critiques de Jean Maitron (4)
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Ravachol et les anarchistes



Petits meurtres entre amis anarchistes...



Jean Maitron, grand spécialiste de l'Anarchie, nous dresse le portrait de quelques figures de ce "mouvement".



Certaines connues telles que Ravachol, la bande à Bonnot et d'autres, que l'histoire a oubliées mais dont le parcours reste souvent très étonnant.



L'auteur retrace quand il le peut, parfois grâce aux archives de la police, parfois grâce aux écrits qu'ils ont laissés, la biographie de ces hommes, ce qui les a conduits à rejoindre les anarchistes et à entreprendre parfois des actions violentes qu'ils savaient souvent sans issue.

Jean Maitron reproduit également une partie de leurs procès qui montrent dans la tenue de ces hommes et la force de leurs propos, toutes leurs convictions et leurs fidélités à leurs idées.





Un court ouvrage très agréable à parcourir dont le fil conducteur est évidemment l'Anarchie.

A travers les actes, les actions souvent peu connues de ces hommes, c'est une petite partie de l'histoire de l'Anarchie de cette époque située entre la Commune et la Première Guerre Mondiale, que l'on découvre. Ses différents types de combat, pour certains individuels souvent qualifiés de terroristes et pour d'autres, collectifs à travers la lutte syndicale.





Le propos n'est pas ici de développer la doctrine de l'Anarchie, il vaut mieux, pour cela, consulter d'autres ouvrages de cet auteur, mais de l'évoquer de façon plus humaine en cheminant aux cûtés de ces hommes quelques temps.
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Paul Delesalle. Un anarchiste de la belle épo..



Un anarchiste syndicaliste



Paul Delesalle fut d'abord anarchiste puis syndicaliste révolutionnaire, sympathisant communiste et socialiste.

On pourrait croire à un parcours teinté d'opportunisme tant il parait varié mais c'est mal connaître cet homme qui resta fidèle à ses idées et principes.



Paul Delesalle qui grandit dans le "culte" de la Commune de Paris, des Ravachol, Vaillant et autres figures de l'époque, devint très tôt anarchiste. Il fut même soupçonné de commettre des attentats. Au contraire, pour mieux propager ses idées, il choisît le syndicalisme révolutionnaire.

Homme d'action, militant infatigable, il gravit les échelons à l'intérieur du syndicat CGT, participa à tous les congrès internationaux, devint, toujours dans un souci d'un plus grand partage de ses engagements, journaliste puis enfin libraire et éditeur. Tout cela, sans jamais renier ses pensées premières et toujours au service de la cause, celle de l'Anarchie toujours associée à l’idée de liberté.



C'est toutes ces différentes étapes que nous retrace Jean Maitron qui connut Paul Delesalle et qui l'accompagna à la fin de sa vie.







Une lecture très intéressante parfaitement documentée, qui permet de croiser une multitude de personnages proches de ce milieu libertaire ou syndicaliste de ce début de XXème siècle et qui aide à la compréhension des idéaux et des combats portés par ces hommes épris de justice sociale, de solidarité et de liberté.





A noter que dans sa jeunesse, Paul Delesalle participa à la mise au point du premier appareil de cinéma des frères Lumière. Il ne fut pas invité à la cérémonie récompensant les ouvriers : on n'invite pas un syndicaliste anarchiste.
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Le Mouvement anarchiste en France, tome 1 :..

L'histoire d'un mouvement trop peu couvert par les historiens. On y découvre la genèse d'un mouvement souvent décrié. Il est étonnant d'y découvrir des femmes et des hommes simples qui, finalement ne supporte plus la misère et le malheur autour d'eux.

A lire pour découvrir tout un pan de notre histoire oublié.
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Ravachol et les anarchistes

Un livre jauni dans les rayonnages, le flanc indique Jean MAITRON et le nom de « Ravachol » ressort à côté du reste du titre « et les anarchistes ». Titre curieux au demeurant car, l'ouvrage, s'il parle d'anarchistes, se concentre en réalité sur une infime minorité d'entre-eux ; et non des plus fréquentables. Il n'en a pas fallu plus pour ma curiosité toutefois.



Ainsi le livre d'environ 200 pages retrace par extraits de lettres, de rapports de police, de compte-rendus de justice et d'autres sources encore, la vie et les combats de Ravachol, Emile HENRY ou encore des membres de « la bande à Bonnot ». Si le nom de ces personnes n'évoque plus grand-chose plus d'un siècle après leurs méfaits, les stigmates hérités de cette période par l'Anarchisme en général sont encore bien présents et servent toujours d'épouvantail contre ce courant de pensée pourtant des plus féconds lorsqu'il s'agit d'interroger la légitimité de l'ordre – ou plutôt du désordre – social.



Non, les protagonistes de l'ouvrage de Maitron ne sont pas ce qu'on peut appeler des enfants de coeur ; et on ne parle pas ici de l'anticléricalisme commun à la majorité des anarchistes de toutes sensibilités.

Non, encore, ledit ouvrage ne cherche pas à défendre l'indéfendable, ni ne fait l'apologie de quelque stratégie ayant pu être employée par la frange à la fois la plus désespérée et la plus violente des révolutionnaires se revendiquant de l'Anarchisme.

Toutefois, sans cautionner, sans excuser, sans même juger, Maitron contextualise historiquement et laisse les protagonistes de l'époque s'exprimer avec toute leur franchise et leur rage contre la société de leur époque.



Les extraits sont saisissants. Ravachol racontant sa vie de misère, exposant en détail ses exactions, les assumant d'autant plus fermement qu'il décrit l'injustice qui a conditionné son existence depuis son plus jeune âge. Emile HENRY ensuite, gamin bien instruit mais désillusionné par le choc d'une réalité inique, qui refusera par la suite toute soumission, n'hésitant pas entre le vol de subsistance et l'exploitation du salariat. Inégalement développée, enfin, la vision des « bandits tragiques » de la bande à Bonnot, tristement célèbre pour son recours à la poudre ; avant un dernier plaidoyer de Garnier au titre on ne peut plus plombant : « Pourquoi j'ai tué ».

La diversité des sources et des personnalités abordées rend difficile un exercice de synthèse qui nuirait obligatoirement à la complexité de l'Histoire telle qu'elle s'est déroulée.

Ce que l'on retient principalement, pour peu qu'on ait un minimum d'empathie, est l'immense misère dans laquelle ont vécu Ravachol et tant d'autres, et l'indignation que cela suscite à la lecture ; indignation édulcorée toutefois, car en rien en comparable à la réalité crue vécue de plein fouet par les protagonistes qui en seront profondément marqués. L'âpreté de leur vie, de la condition ouvrière en général, est objectivement destructrice et révoltante. Et révoltés, les personnes dont il est question le sont devenus par la force des choses. Personne ne naît ainsi. Assassin et terroriste ne sont aucunement des qualificatifs innés.



Le panorama fourni par Maitron est riche. Il fait la part-belle aux coupables assumés, certes, mais la sélection et l'agencement des textes ne font pas l'effet d'un déséquilibre. Au contraire, en leur laissant la parole, il rétablit, par petite touche, ça-et-là, la balance face à une condamnation populaire bien trop simpliste et unanime pour être tout à fait juste.

En parallèle, le livre, qui est structuré autour de trois époques (propagande par le fait, syndicalisme-révolutionnaire et illégalisme), apporte des éclairages pertinents et n'oublie pas de mentionner les prises de positions de certains anarchistes notables (Victor Serge, Malatesta…) sur ces différentes stratégies ou envers les actes des protagonistes qui passeront tous ou presque par la guillotine.



Avec ce livre, comme avec les autres ouvrages de Jean MATRON, on n'est pas dans la catégorie de l'Anarchisme « grand public » (si cela existe...). Cet ouvrage convient avant tout aux personnes désireuses de creuser l'Histoire du mouvement sous ses innombrables facettes.



Toutefois, je lui trouve quand même un intérêt qui me semble important pour le plus grand nombre : il met assez bien en exergue le fait que la violence - loin d'être endémique au mouvement - n'est qu'un épiphénomène de l'Anarchisme, à la fois par le nombre restreint des personnes qui en usèrent et par l'époque tout aussi restreinte durant laquelle de telles « méthodes » furent revendiquées.



Il serait bien dommage de ne résumer « les Anarchistes » qu'à des poseurs de bombes, comme il est malheureusement encore coutume aujourd'hui de le faire.

A sa façon, Jean MAITRON parvient à briser les préjugés sans compromis pour L Histoire, en offrant un éclairage plus que bienvenu sur ces sombres moments ayant contaminé l'imaginaire collectif au sujet de l'Anarchisme.
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