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Citations de Jean-Marie Gautier (22)


Il fallait que l'élégance de son jeu, la fluidité des mouvements, la retenue - hors du terrain - des acteurs du club, correspondent aussi à une ville, une région ayant toujours sans tapage cherché à progresser en conjuguant efficacité et art de vivre.
Ainsi est né le jeu "à la nantaise".
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Et petit à petit, je me suis dit que Prosper n’avait plus d’amour pour moi. J’ai mis du temps à me mettre ça dans la tête – ça fait tellement de mal – mais c’est rentré quand même, c’est devenu une vérité. Celle que je ne voulais pas voir, que je ne pouvais pas supporter. La rage s’est installée en moi. La rage d’avoir été bernée par un coureur de jupons, d’avoir espéré tant de bonnes choses et de voir tout s’écrouler, comme une carriole tombant dans le fossé. Ce fardeau-là m’écrasait de plus en plus, chaque jour, et j’avais bien du mal à faire belle figure au salon.
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Et puis, la lampe, elle n’éclaire pas beaucoup. Mais j’étais sûre que c’était ça, qu’il l’emmenait sur notre canapé. Là, j’en ai pleuré des larmes, pour de bon, j’en ai passé des nuits dans le malheur, dans la peine qui me pesait sur la poitrine, dans le mal qu’il me faisait, Prosper. Et j’étais seule, à ne pas pouvoir en parler. Et puis, de toute façon, j’étais trop fière et trop malheureuse pour raconter que je m’étais fait avoir, qu’il m’avait roulée à coups de boniments.
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On n’avait pas besoin de parler, on écoutait la mer et les oiseaux, c’était si beau ! Sans rien dire, il a commencé à me dévêtir et je me suis laissé faire. Je me suis vite retrouvée toute nue, toujours à la fenêtre et Prosper me caressait les seins. Je le sentais rempli de désir, alors il m’a attirée sur le grand lit. Nous nous sommes aimés avec une espèce de folie qui, moi, me plongeait dans une joie incroyable, comme si une nouvelle vie pleine de plaisir, de gaieté et d’insouciance se présentait à ma porte. Au retour à la maison, je me suis couchée avec, en moi, la nervosité qu’apportaient toutes ces idées.
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Plus il y a de mots, plus c’est cher et je suis chargée d’encaisser et d’envoyer la copie au journal. Ça me fait un petit plus, parce que je touche quelque chose à chaque envoi et de l’autre côté, ça rend service. Notez bien, mes articles aussi. Enfin, quand je dis mes articles, disons les nouvelles que je donne sur Tracy. Il y en a une qui est importante, tous les ans, c’est l’annonce et le compte rendu des colis des anciens.
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Leur fille, belle comme les blés les attirait comme la lumière avec les moustiques. Ils étaient là, à tourner autour de sa ferme à passer et à repasser à vélo, à guetter si, des fois, elle ne se mettrait pas à la fenêtre ou n’irait pas au pain. Dès qu’elle sortait, ils faisaient les malins, les plus timides faisant des dérapages sur la roue arrière, les autres essayant de s’approcher, de trouver quelque chose à dire.
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Lui, c’est un journaliste. Un monsieur plutôt bien de sa personne, enfin, c’est affaire de goût, faut aimer le collier de barbe tout fin qui descend des pattes et encadre tout le visage, mais il a de quoi plaire. Et puis, bien habillé. Moi, il m’a tout de suite plu. Pas pour ce que vous allez croire, non, moi, j’ai bien aimé sa gentillesse et sa façon de me donner confiance.
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Je ne sais pas comment elle fait pour bien dessiner ça, mais sa lèvre du dessus, c’est un vrai cœur. Tout rose vif, assortie à ses mules qu’elle a toujours aux pieds. Elle sent bon Huguette, la poudre de riz mais aussi le muguet. C’est son parfum. « Mon printemps » comme elle dit.
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Ici, ce n’est pas le malheur qui intéresse trop, c’est de préférence les petites histoires de lit, les amourettes des jeunes qu’on voit parfois rôder autour d’une ferme parce qu’il y a une jeunette qui commence à avoir des formes, des allures et qui prend des manières.
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Mais il doit surtout penser à sa caisse. Aux pleins qui se multiplient. Alors, tant pis s’il y a des regards qui s’égarent sur la poitrine à Belle-en-cuisse, qui plongent dans son sillon ou s’arrêtent un peu trop sur ses fesses. Et il a peut-être raison, Arsène, malgré tout, car ça s’arrête là. Belle-en-cuisse, on peut rien lui reprocher, toujours souriante, rigolote même et rien de mal.
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Elle, c’est Irène, la femme à Dubus. Mais tout le monde l’appelle Belle-en-cuisse. Oh, pas devant elle, on n’oserait pas. Encore que, à bien réfléchir, c’est plutôt un compliment. Belle-en-cuisse, c’est Mahouin, le docteur qui l’a appelée comme ça. Rapport à ses longues jambes fines. Il faut dire qu’elle ne se gêne pas pour les montrer, pantalon serré, jupe moulante – tout le monde le sait, ma pauvre Irène que tu as de belles jambes, faudrait pas trop en faire quand même !
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Il fait peur aux enfants avec sa règle à la main qui lui sert à frapper son bureau ou celui des gamins quand ils ne savent pas répondre ou qu’ils ont taché leur cahier avec l’encre violette. Mais, en vrai, tout le monde sait que c’est un gentil, un discret vivant seul avec sa vieille mère qui lui prépare ses repas dans la cuisine donnant sur la cour.
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Le coq nous réveille, les poules nous accompagnent et les vaches nous donnent leur bon lait tiède qu’on va chercher à la ferme. Il y en a une, pas loin de la maison, celle à René Joulin, qui fait du beurre. Du beurre jaune qui sent un peu la vache, gras, onctueux.
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Le soir, on aperçoit les couples qui vont fricoter dans les voitures. Moi, ça me plaît. Les grands se mesurent et rigolent, les jeunes se séduisent et s’aventurent. C’est notre vie le dimanche et ça fait de mal à personne.
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Il fallait le laisser vivre un peu, lui qui avait besoin de respirer, de réfléchir. C’était difficile aussi pour lui qu’il me disait, qu’il était un peu perdu mais qu’il pensait toujours à nous. Alors, je me disais que c’était une passade son histoire avec son béguin. Des copines me l’avaient décrite, elles la connaissaient, comme ça, par copines interposées.
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Je sentais bien que c’était la fin mais ne pouvais m’empêcher de tomber dans les faux espoirs, les illusions naïves quand il passait, en coup de vent, embrasser Mickaël et qu’il me parlait gentiment. Oh, peu de mots, juste le nécessaire, mais il n’y avait pas de tension, pas de méchancetés comme celles qu’on imagine quand on parle de séparation, d’échec. Non, c’était juste des questions de mon côté et des embarras, des fuites chez mon Raymond.
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Avant, il lui en fallait des caresses, des gâteries, des choses qui parfois me coûtaient un peu parce qu’il faisait de moi sa chose. C’est pas que je n’aimais pas nos séances d’amour, mais tout de même, Raymond, parfois, exagérait et ne me laissait pas souvent tranquille. Et là, sans crier gare, il devenait tout calme. Moins de désir. Juste une fois de temps en temps, il m’honorait, comme on dit.
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Quand mon mari, mon Raymond rentrait, fallait les voir l’admirer et me jalouser, moi qui avais un homme à la maison. Un bel homme qui plaisantait avec elles en buvant sa bière bien fraîche comme il aimait et qu’il fallait bien prendre soin de mettre dans le cellier pour qu’elle ne se réchauffe pas. A température, qu’il disait. Ça a duré quelques années, le temps de faire le petit, un bon gros bonhomme, Mickaël.
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Il avait de belles paroles, du boniment, et en plus, il était beau et dansait fallait voir comme… Fallait le voir, le dimanche chez Valmé, l’endroit où les gens de la région viennent guincher chaque fin de semaine. C’était le plus beau, le plus souple, le plus alluré dans le tango comme dans la valse. Des beaux souvenirs. Des frissons. Alors, bien sûr, je me suis enflammée, je suis devenue folle amoureuse.
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Le mal, c’est moi qui l’ai subi, encaissé, supporté tant que j’ai pu. Le mal l’a emporté d’ailleurs, sa cruauté m’a vaincue et c’est moi la victime, celle qui n’a pas été suffisamment aimée, suffisamment aidée. Pendant tout ce temps-là, pendant que je souffrais, que je pleurais dans ma solitude toute sombre, la vie continuait joyeusement pour les autres. Une vie de gaietés, peut-être d’amour.
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