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Critiques de Jean-Marie Guéhenno (5)
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Le premier XXIe siècle

Jean-Marie Guéhenno dresse un état des lieux sur les vingt premières années du XXIème siècle avec lucidité et hauteur. La mondialisation qui a pris de l'ampleur depuis les évènements de 1989 (qui a marqué quelque part la fin du siècle précédent) y est analysée comme un tournant tant la chute du mur de Berlin, accompagnée de la chute - tel un jeu de dominos - du bloc communiste peu après y est significative, mais à l'époque mal identifiée.



Le sort sinon l'avenir de la démocratie y sont également abordés à une époque où les traits dictatoriaux sinon impérialistes de certains Etats et dirigeants politiques d'envergure refont surface et laissent à l'Europe la possibilité de constituer une troisième voie entre Etats-Unis et Chine.



Au final , on est agréablement surpris par le discours de l'auteur qui nous livre une bonne analyse géopolitique de notre monde actuel, en retranscrit les aspects et ouvre des perspectives intéressantes.



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L'avenir de la liberté

Au lendemain de la chute du mur, Jean-Marie Guéhenno, conseiller-maître à la Cour des comptes, ancien directeur du Centre d’analyse et de prévision au Quai d’Orsay et représentant permanent de la France auprès de l’UEO, dressait l’acte de décès de la démocratie. Dans "La fin de la démocratie" (Fayard, 1993), il nous mettait en garde contre « le triomphalisme vaniteux qui accompagna la chute du communisme » (p. 7).



Son nouvel ouvrage, publié six ans après le précédent, reprend la réflexion là où elle s’était interrompue. Jean-Marie Guéhenno emprunte à Benjamin Constant sa distinction de deux libertés et, partant, de deux démocraties. D’un côté, la liberté des anciens pose la démocratie comme une expérience partagée du pouvoir, un moyen de constituer, ensemble, un bien commun. De l’autre, la liberté des modernes ravale la démocratie au statut de simple technique permettant de limiter le pouvoir. Ces deux libertés, souvent opposées, sont en fait inséparables : « c’est l’existence de communautés politiques qui a historiquement rendu possible l’exercice démocratique du pouvoir, mais c’est ensuite l’exercice démocratique du pouvoir qui à son tour a conforté les communautés politiques de l’époque moderne » (p. 11).



Or, selon le diagnostic sévère de Jean-Marie Guéhenno, la « victoire de la démocratie » chantée aux lendemains de la chute du communisme a souvent dissocié ces deux visages de la liberté. En particulier, la « démocratie-technique » a pris le pas sur la « démocratie-valeur ». Cette évolution trouve son origine dans le mouvement de mondialisation qui mine les communautés territoriales et nous laisse seuls, dans un « tête-à-tête enivrant », face à la globalité. Jean-Marie Guéhenno analyse longuement cette « désintermédiation politique ». Son jugement est sans concession : « la mondialisation fait de nous des orphelins, car nous n’héritons plus, par le hasard de la naissance, d’une communauté, il nous faut désormais la construire » (p. 16). En d’autres termes, selon une formule souvent répétée dans son livre, « un marché global ne crée pas une communauté globale ».



Comment dès lors définir, dans ce contexte, les conditions nouvelles de la démocratie ? Deux modèles archétypaux s’offrent à nous. D’un côté, le modèle américain propose une communauté de choix, toujours réinventée. Là, le contrat social est associatif ; il repose sur un acte de volonté. Dans le modèle européen, au contraire, la communauté repose sur un héritage, sur une mémoire partagée.



Le modèle américain est particulièrement adapté aux défis de la mondialisation. Mais, il apparaît insuffisant pour préserver des solidarités, fussent-elles élargies. Il a besoin d’être étayé par une mémoire commune, plus concrète que l’adhésion à une illusoire communauté mondiale. Entre le « sentiment océanique » (l’expression est empruntée à Romain Rolland) c’est-à-dire le malaise des communautés de choix confrontées à l’universel, et le repli identitaire des communautés de mémoire, le principal défi de la construction européenne est précisément de rechercher un équilibre. « En conjuguant des patriotismes nationaux fondés sur la mémoire historique avec un patriotisme institutionnel européen fondé sur le choix volontaire de lier dans la construction politique de l’Union européenne des destins jusqu’alors séparés, les Européens ont la possibilité d’inventer une nouvelle forme politique » (p. 173).



Accéder à l’universalité en s’enracinant, non dans le cadre aujourd’hui concurrencé de la nation, mais dans celui plus prometteur d’un de ces « paliers institutionnels » dont l’Union européenne constitue le meilleur exemple, tel sera finalement, selon Jean-Marie Guéhenno, le ciment des communautés de l’avenir.
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Le premier XXIe siècle

Le livre indispensable pour prendre de la hauteur sur ce que le monde vit, subit et pourrait être. La qualité principale de l'essai réside dans la volonté d'inscrire l'individu dans un projet collectif. L'auteur brasse large, de l'Antiquité à internet, des Lumières à aujourd'hui, et surtout pointe 1989,- la chute du mur de Berlin - et 1991- l'éclatement de l'URSS- comme nouveaux marqueurs d'une Histoire mal évaluée par l'Europe occidentale. La paix est en péril, dépend de l'évolution interne des sociétés bien davantage que de la diplomatie. Deux chapitres pertinents décrivent l'évolution de la politique, passée du projet commun à l'accentuation des différences. Heureusement, un mouvement s'amorce en faveur de la renaissance des valeurs au détriment de la prédominance de l'individu.

Le style est celui d'un haut diplomate rompu aux rouages de la politique internationale; la pensée celle d'un humaniste conscient des enjeux écologiques et de la mainmise des géants du numérique sur la collecte et l'exploitation de données à des fins commerciales. Jean-Marié Guéhenno souligne la nécessité de protéger ces données des visées des entreprises et de l'État.

Mais le message majeur que je retiens de ce propos de haut vol, c'est la vérité essentielle de nous construire en relation avec les autres, et non, contre les autres ou chacun dans son coin, obnubilé par le succès et la réussite sociale. Cela implique de sortir du repli sur soi et d'accepter l'incertitude d'une vie moins programmée, moins prévisible.













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Le premier XXIe siècle

Ancien proche collaborateur du secrétaire général de l’Onu, JM. Guéhenno propose, dans son dernier livre, une vision géopolitique d’une singulière lucidité sur l’état du monde depuis les illusions ayant fait suite à l’effondrement de l’Union soviétique.

La mondialisation signe la fin des formes traditionnelles de souveraineté assises sur l'Etat-nation. L'auteur compare les deux grandes expériences modernes de la démocratie : l'expérience américaine qui valorise la communauté de choix et l'expérience européenne qui reconnaît l'importance des communautés héritées. L'avenir de la liberté est-il une voie médiane entre ces deux pôles ?

Livre érudit et passionnant.
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Le premier XXIe siècle

Bon, j'ai commencé ce livre avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie et je l'ai continué par la suite. J'avais envie de mieux comprendre la géopolitique et l'interaction des différents régimes politiques, j ai entendu l'auteur à la radio je l'ai trouvé très intéressant son livre l'est tout autant
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