Mais à lui seul le début de la loi marquait bien une rupture capitale. C'en était fini du Concordat napoléonien. Plus profondément prenait fin l'antique union entre l'église de France et le pouvoir temporel. Dernier contrecoup des atteintes portées par la révolution française à la société de l'ancien régime, la loi de Séparation consacrait le mouvement de laïcisation et des sécularisations engagées en 1789. La séparation est une des dates capitales de l'histoire politique, sociale, religieuse de la France contemporaine. Le vote de la loi et le point d'aboutissement du conflit d'une exceptionnelle violence ou se son affrontées l'Église et la République.
Le pays, sans être monarchiste, eût peut-être laissé faire une restauration à condition qu'elle ne remit pas en cause l'acquis du libéralisme.
L'annexion devait demeurer une blessure lancinante et on ne comprendrait rien à la vie politique de la France de la IIIème République si on ne faisait sa place, discrète ou affirmée, au souvenir des «provinces perdues», de la défaite,à la volonté de revanche.
De toutes les assemblées parlementaires françaises celle-ci (celle du 8 février 1871) fit la place la plus considérable à la représentation nobiliaire: les nobles sont 225, un tiers exactement des élus. (...)
Les monarchistes sont environ 400, les républicains 250 (...), les bonapartistes ne sont qu'une poignée venus de la Corse et des Charentes. C'est à cette assemblée qu'il incombait de faire la paix, de reconstruire le pays, de décider du régime futur de la France