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Citations de Jean-Paul Jouary (54)


Il n'est donc pas facile d'être citoyen: cela exige de chacun qu'il parvienne à former ses opinions par-delà ses intérêts et ses passions, qu'il établisse en toute sincérité une distinction claire entre ce qui oriente sa vie individuelle et ce qui doit guider ses positions en ce qui concerne la collectivité. Cela exige aussi de la réflexion, de l'information, de la discussion, de l'intervention sur les affaires publiques. Autant dire qu'un vrai citoyen ne peut se contenter de chercher un gouvernant providentiel, de payer des politiques professionnels pour organiser à sa place les affaires publiques, de toujours demander "en haut" que l'on fasse pour lui ce qu'il renonce à faire lui-même "en bas".
C'est bien à nous, humains de XXIe siècle, que s'adresse Rousseau:

"Sitôt que le service public cesse d'être la principale affaire des citoyens, et qu'ils aiment mieux servir de leur bourse que de leur personne, l'état est déjà près de sa ruine. Faut-il marcher au combat ? Ils payent des troupes et restent chez eux; faut-il aller au conseil ? Ils nomment des députés et restent chez eux. A force de paresse et d'argent ils ont enfin des soldats pour asservir la patrie et des représentants pour la vendre.
[...] Donnez de l'argent, et bientôt vous aurez des fers. Ce mot de finance est un mot d'esclave; il est inconnu dans la cité. Dans un état vraiment libre les citoyens font tout avec leurs bras et rien avec de l'argent. Loin de payer pour s'exempter de leurs devoirs, ils payeront pour les remplir eux-mêmes."
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Il n'est donc pas facile d'être citoyen : cela exige de chacun qu'il parvienne à former ses opinions par-delà ses intérêts et ses passions, qu'il établisse en toute sincérité une distinction claire entre ce qui oriente sa vie individuelle et ce qui doit guider ses positions en ce qui concerne la collectivité. Cela exige aussi de la réflexion, de l'information, de la discussion, de l'intervention sur les affaires publiques. (p. 62)
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On me demandera si je suis prince ou législateur pour écrire sur la politique. Je réponds que non et que c'est pour cela que j'écris sur la politique. Si j'étais prince ou législateur, je ne perdrais pas mon temps à dire ce qu'il faut faire; je le ferais, ou je me tairais. Du Contrat Social, livreI
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Si changer la société apparaît si difficile, c'est avant tout, pour Rousseau, parce que être dominé ne conduit pas mécaniquement à souhaiter une société sans domination, subir les inégalités ne conduit pas mécaniquement à souhaiter une société d'égalité. La logique de domination engendre dans toutes les consciences, celles des dominées comme celles des dominants, le sentiments que cela fait éternellement partie de la nature des sociétés. Par conséquent, chacun aspirera à se trouver du bon côté: le riche voudra rester riche, et le pauvre rêvera de devenir riche. Le rêve de tout esclave n'est donc pas spontanément de crées une société sans esclaves, mais de devenir enfin maître à son tour. C'est pour Rousseau, la clé de compréhension de la pérennisation de toutes les sociétés injustes, aussi révoltantes qu'elles puissent apparaître.
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"Les citoyens ne se laissent opprimer qu'autant qu'entraînés par une aveugle ambition et regardant plus au-dessous qu'au-dessus d'eux, la domination leur devient plus chère que l'indépendance, et qu'ils consentent à porter des fers pour en pouvoir donner à leur tour. Il est très difficile de réduire à l'obéissance celui qui ne cherche point à commander et le politique le plus adroit ne viendrait pas à bout d'assujettir des hommes qui ne voudraient qu'être libres."
Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
(p. 47)
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Marx est-il mort ? Oui, bien sûr en 1883.
Un siècle après, bien des voix se fon entendre, et bien des plumes s'agitent, pour faire connaître ce qu'on "doit" penser de cet anniversaire.
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Il va distinguer ce qu'il appelle la "volonté de tous", qui est la volonté résultant du vote par exemple, et la "volonté générale". La "volonté de tous" est tous simplement la somme des volontés individuelles, qui reposent sur des réflexions parfois, mais surtout sur les intérêts, les penchants, les opinions, les passions de chacun. Cette "volonté de tous" peut fort bien se tromper ou non, chercher l'intérêt général ou bien des intérêts égoïstes divergents. La "volonté générale" est sous la plume de Rousseau quelque chose de très différent: ce serait plutôt ce que le peuple devrait vouloir s'il avait la connaissance intégrale de ce qui est bon pour tous. Par définition donc, cette "volonté générale" ne se trompe jamais; le problème, c'est que nul n'en connait le contenu précis. C'est ce que tout citoyen doit rechercher sans relâche pour y puiser ses idées politiques. C'est donc une abstraction certes, mais aussi ce que tout humain doit poursuivre pour échapper à l’individualisme et former une pensée proprement politique.
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"Pour qu'un peuple naissant pût goûter les saines maximes de la politique et suivre les règles fondamentales de la raison d'État, il faudrait que l'effet pût devenir la cause, que l'esprit social, qui doit être l'ouvrage de l'institution, présidât à l'institution même ; et que les hommes fussent avant les lois ce qu'ils doivent devenir par elles."
Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social.
(p. 76)
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La "volonté de tous" est tout simplement la somme des volontés individuelles, qui reposent sur des réflexions parfois, mais surtout sur les intérêts, les penchants, les opinions, les passions de chacun. Cette "volonté de tous" peut fort bien se tromper ou non, chercher l'intérêt général ou bien des intérêts égoïstes divergents. La "volonté générale" est sous la plume de Rousseau quelque chose de très différent : ce serait plutôt ce que le peuple devrait vouloir s'il avait la connaissance intégrale de ce qui est bon pour tous. (p. 60)
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"L'inégalité, étant presque nulle dans l'état de nature, tire sa force et son accroissement du développement de nos facultés et des progrès de l'esprit humain et devient enfin stable et légitime par l'établissement de la propriété et des lois."
Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.
(p. 49)
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Quiconque refuse de limiter son horizon au monde existant s'expose à subir la résistance des gardiens de ce monde.
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Rendre justice est une chose, guérir en est une autre. Un juge ou des jurés n’ont pas à pleurer ni à hurler, puisque, par définition, ils n’ont pas eux-mêmes subi les souffrances qui conduisent à juger quelqu’un. On leur demande d’appliquer le droit avec rigueur, équité, ou parfois même avec clémence ou compréhension.
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Dans cette pratique du monopole, on trouve en effet la même inversion des moyens et des fins : l’argent ne sert alors qu’à obtenir plus d’argent, les besoins humains étant rabaissés au rang de moyens de cet enrichissement au détriment d’autrui. C’est donc autrui qui devient moyen.
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Les humains ne peuvent vivre sans diviser les tâches, donc sans échanger. Du coup, pour que ces échanges vitaux ne sombrent pas dans d’interminables conflits, ils ont besoin de règles, des règles communes, connues de tous, et dont on peut assurer l’application.
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Quiconque prétend être juste est sommé d’obéir aux lois existantes sous le prétexte que, sans elles, la société se disloquerait irrémédiablement. Bien entendu, c’est là le sophisme de tout pouvoir en place, qui met entre parenthèses la possibilité de critères de légitimité, donc d’autres lois plus justes.
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Si l’on ne parviendra jamais à tous s’entendre sur ce qui est juste, chacun sait immédiatement reconnaître ce qui est fort, raison pour laquelle « ne pouvant faire que ce qui est juste soit fort on a fait que ce qui est fort soit juste.
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Lorsque l’on aime quelqu’un, il n’est besoin ni de morale ni de justice pour qu’on agisse de sorte que l’autre ait le plus de bien et le moins de mal qu’il est possible. Celui qui éprouve de l’amitié et de l’amour donne à autrui par inclination, sans qu’il soit besoin d’autre principe.
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Le "contrat social" de Rousseau n'est donc pas un contrat entre le peuple et le pouvoir, auquel on déléguerait le droit de diriger. C'est un contrat entre le peuple et lui-même, une volonté qui émerge d'un débat conduit collectivement et rationnellement, et aux termes duquel le peuple confie par suffrage à une ou plusieurs personnes non pas le droit de décider mais le devoir d'appliquer les décisions prises. Gouverner c'est tenir le gouvernail, cela n'a rien à voir avec la définition du cap à suivre ! (p. 66)
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Ainsi, contradictoirement, le mouvement n'est rationnellement compris comme rapport espace-temps qu'en perdant en chemin sa dimention proprement temporelle. Alors que Platon séparait le sensible temporel et l'éternité des Idées, Galilée ne les réconcilie qu'en niant la temporalité dans le sensible lui-même. 
En ce sens, je dirais que la conception galiléenne est cohérente, mais que cette cohérence s'organise tout entière autour d'une contradiction antagonique, puisque la réconciliation de l'essence et de l'apparence se réalise au détriment du temps et de la qualité - c'est à dire de la matière. Or, l'essentiel de la philosophie classique s'enracine dans cette révolution contradictoire, qu'Ilya Prigogine caractérise comme un "idéal d'éternité"... 
L'idée que je propose, c'est que la philosophie politique classique s'est structurée aussi autour de cette contradiction - dont il n'est d'ailleurs nullement certain que nous soyons encore affranchis. 
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Lorsqu’un mal est commis, une dissymétrie s’est irréversiblement produite au cœur de la victime, qu’aucun règlement juridique ne pourra vraiment effacer au plus profond de la subjectivité personnelle
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