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Citations de Jean-Pierre Enjalbert (36)


D'ailleurs au nom de quoi faudrait-il toujours mourir ? et s'il était plus aventureux de rester en vie ? je ne voudrais pas faire le malin mais la vie est là, ici et maintenant. Sans transcendance, sans métaphysique. Non seulement digne d'être vécue mais digne d'être pensée. Je me demande si ceux qui partent ne rêvent pas d'aller où elle n'est pas. (p.88)
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J'avoue hésiter sur le choix du cercueil. sans parler des arguments du merisier, du hêtre ou du peuplier. N'enterrons pas le platane trop vite qui a toute sa place parmi les leaders du marché de la mise en bière. (...)
Le platane préfère tailler la route. (...)
S'il est vrai que l'acajou est beaucoup trop endimanché pour des obsèques en semaine, il présente néanmoins l'avantage de brûler lentement. Une ultime bouffée de chaleur humaine ne saurait être dédaignée au moment où le corps se prépare à affronter les grands froids du néant. (p.59)
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L'exemple de Gustave Courbet est encore plus radical. Peu de temps avant son départ en exil en Suisse à la suite du massacre des communards, le peintre écrit: "Aujourd'hui, j'appartiens nettement, tous frais payés, à la classe des hommes qui sont morts". Courbet, l'homme qui fait le mort, autrement dit l'homme qui dit non au massacre, non aux sornettes et ainsi réussit sa sortie de piste. (p.70)
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Merci bien. Si vous n'aimez pas la vie, n'en dégoûtez pas les autres. Après tout on ne retient personne. Et puis ne poussez pas ! On n'est pas dans une maternité. La mort, il y en aura pour tout le monde. (p.92)
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Pour ma défense- j'adore prendre ma défense, peu importe la position, je la prends, c'est tout, c'est comme la décharge, je parle souvent à ma décharge. (p.99)
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Athée j'étais athée, athée je resterai. J'appelle athée celui qui vit et meurt sans Dieu, sans Diable, dont la pensée est exempte de toute forme de révérence.Un homme au XVIe siècle comprit cela et l'écrivit dans un libelle, -L'Art de ne croire en rien- Il s'appelait Geoffroy Vallée.C'était un libertin. Il avait vingt-quatre ans quand lui et son livre furent brûlés en place publique. (p.136)
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Pour ma part, vomissant les gros mots d'adultes qui tuent à bout portant-gloire, pouvoir, patrie, police, fric- mais porté par la légèreté de l'insubordination, j'ai, en toute modestie, considéré que je ne serais jamais compétitif. (p.85)
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On avait beau m'expliquer que tout avait une fin, que la mort n'arrivait pas qu'aux autres, qu'elle était une loi de la nature, je n'avais pas une minute à lui consacrer. Partez devant, je vous rejoindrai plus tard, était d'ailleurs l'une de mes expressions favorites. (p.34)
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Je reconnais que je ne m'étais jamais imaginé avec une tête de point, final qui plus est, signe du fait accompli, marque de l'irréversible. Je me serais préféré en virgule ou en points de suspension. (p.31)
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« Un jour la vie ne nous va plus, me dis-je dans une irrépressible envie d'y penser. Elle ressemble à un vieux vêtement usé, usé à l'usage, rapiécé, probablement démodé. Nous ne sommes plus assorti à la vie. On doit se séparer. Rien ne va plus. »
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« Mourir c'est boucher un trou donc respecter la loi de la pesanteur. Ou bien la défier et partir en fumée. (…) Dans tous les cas, laisser un vide. Mais laisserai-je un vide puisque je vais combler le trou qui m'attend ? Quoiqu'un trou ne soit pas forcément vide. Au cimetière, on dit Le défunt laisse un grand vide derrière lui, on ne dit pas Le défunt laisse un grand trou derrière lui, ça fait banquier en fuite ou plombier qui n'a pas fini son boulot. »
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« Mourir c'est faire bref et rien ne sert de traîner. Allons faire le mort une dernière fois en attendant la mort. La foule n'y verra que du feu. Le petit manège, nous le connaissons pas coeur, n'est-ce pas : il suffit de fermer les yeux. »
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J'avais des relations terriblement coincées - puritanisme, pudibonderie? - avec le matérialisme historique, le socialisme scientifique, le centralisme démocratique et autres cochonneries du même tonneau. Alors que je peux me targuer d'un bilan globalement positif avec le cunnilinguisme à visage humain par exemple. Pourquoi? Je serais incapable d'en donner les raisons: il est difficile d'expliquer des choix fondateurs. Peut-être avais-je été tiré au sort pour faire le bien, porter la bonne parole. Va savoir.
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Des jaloux ont prétendu que Ramulow était con comme la lune. Je confirme l'information et je reste poli. Le plus souvent flanqué de deux pitres à catogan dont un très grièvement, plus un troisième complètement chauve pour faire l'appoint, il ne cessait de pérorer avec des profondeurs d'expression identiques à celles que l'on aperçoit parfois sur le visage des imbéciles - tendance bouvardo-pécuchiste.
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J’ai envie de jouer à la marelle et de siffloter du Karheinz Stockhausen, signe chez moi d’extrême désinvolture.
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Et puis j’ai toujours considéré qu’une pratique soutenue de la luxure imposait discrétion, délicatesse, désœuvrement, autant de vertus aristocratiques permettant de jouer avec le feu des jouissances sans s’y brûler
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C’était un quartier de beaux mensonges. Des entrepreneurs de démolition n’avaient pas encore assassiné Paris ni une fourmilière d’esclaves motorisés envahi les berges de la Seine. [...] Le temps valait son pesant d’or. Les jours faisaient la grasse matinée et les nuits tombaient pour proxénétisme aggravé.
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Manque de chance, si les jambes de Maryse me ravissaient, ses tics de langage polluaient mes oreilles et la plupart de ses goûts m’accablaient. (Je tiens à évoquer cet épisode de ma vie car il met en valeur l’étendue de ma lâcheté face à la force de mes pulsions primaires.) «Qu’est-ce que c’est sympa», s’exclamait-elle devant toute chose, un œuf à la coque, un éditorial d’Alain Duhamel, la théorie de la réincarnation, un film ouzbek, la cagoule du sous-commandant Marcos, un air de banjo. Vous lui fournissiez un envol de goélands, un ciel de traîne, la majesté d’un océan, elle les additionnait et le résultat était forcément « sympa ».
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D’une compétence sans faille dans les domaines qu’il ignorait, il enfonçait avec une réelle supériorité toutes les portes ouvertes, brandissant son hystérique sottise comme carte de visite, apportant avec l’enthousiasme des pionniers sa touche de creux à la civilisation du vide qui commençait à poindre.
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Renoncer au plaisir parce que devoir, parce que fidélité, parce que ceci parce que cela, c’est faire un cadeau à la mort. Elle n’en a pas besoin. S’il est incontestablement délicieux, le bonheur à deux l’est surtout en échantillons et les intermittences du cœur mériteraient davantage de considération.
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